WAECHTER : un parcours cahotique aux multiples facettes

Antoine WAECHTER, le sundgovien,  était deuxième sur la liste Europe Ecologie pour les Européennes avec Sandrine Bélier. Il est aussi encore conseiller régional MEI dans le groupe EE jusqu'aux élections régionales de l'automne 2015.
Il est contre les éoliennes du col du Bonhomme (avec ses amis naturalistes lorrains), veut sanctuariser les Vosges, mais son bureau d'étude participe au projet du golf de la Sommerau de Saverne (une abbération écologique) , a servi de "caution écolo" au Bioscope (un gouffre financier)...Il a des amis "douteux", participe à des colloques d'officine d'extrême-droite, donne une interview à Minute... Sous ses airs de gendre parfait, se cache une personne aux facettes multiples.

Connaissez-vous vraiment Antoine Waechter ?

Antoine Waechter est secrétaire national des Verts dans les années 80, mais il est très vite mis en difficulté par ses prises de position idéologiques au sein des Verts, et plus particulièrement par la jeune Dominique Voynet et Yves Cochet, qu'il juge trop à gauche.

Il faut ici que je précise un point politique important : contrairement à ce qui est souvent dit, les Verts n'ont jamais pris la décision de s'inscrire DANS une famille politique de gauche, mais ils considèrent leur idéologie INCOMPATIBLE avec celle de la droite.  

Ce qui est quand même différent du « ni gauche, ...ni droite » de Waechter, "nous ne sommes pas à marier",  qui lui servait surtout à ne se fâcher avec personne dans la perspective d'être élu un jour avec n'importe quel groupe finalement tant il peut naviguer partout.

Il est évincé de la direction au profit de Dominique Voynet qui cherche déjà des alliances avec le PS de Lionel Jospin. 

 

Dès lors, Antoine Waechter quitte Les Verts et fonde le MEI (Mouvement Ecologique Indépendant).  Lui, qui n'est pas à marier (voir plus haut) , s'est mis dans la tête de convaincre le milliardaire franco-britannique, Teddy Goldschmitt, fondateur de la revue « The Ecologist » de soutenir le MEI financièrement pour qu'il puisse se présenter aux élections. 

Son « agent » intermédiaire est Laurent Ozon, responsable du mouvement « Nouvelle Ecologie » et éditeur de la revue « Le recours aux forêts », tous deux ancrés dans la mouvance de la Nouvelle Droite. Ozon est aussi très proche de Alain de Benoist et du GRECE, qui est un club de « réflexion » lié au FN. Cela ne semble pas gêner Waechter qui écrit des articles dans leur revue et participe à des colloques. Tant que le milliardaire finance les campagnes électorales et le parti... 

Waechter a encore donné récemment une interview dans Minute, journal du FN. 

Waechter est aussi proche de Jean Brière, ancien porte-parole des Verts et exclu en 1991 pour propos antisémites. Jean Brière est actif au sein de l'association « Entre la plume et l'enclume » qui défend Dieudonné et le négationniste Robert Faurisson. Cela ne perturbe pas plus Waechter qui fait de Jean Brière, le vice-président aux questions internationales du MEI et il est même candidat MEI sur la liste de Francis Lalanne aux Européennes de 2009.

Le MEI présente à chaque fois des candidat-e-s qui ne feront que quelques voix (mais assurent une partie du financement du micro-parti), et qui empêcheront parfois l'élection de Verts. 

Ainsi aux élections européennes de 2009, il ne manquait que quelques voix pour que les Verts aient deux députés au lieu d'un. Sans le MEI, cela aurait été possible. Le deuxième sur la liste derrière Sandrine Bélier était Jacques Muller, bien connu du milieu écologiste. 

Cette année 2014, aux mêmes élections européennes, Waechter s'est mis sur la liste Europe Ecologie-Les Verts (deuxième position derrière Sandrine Bélier, député sortante, même place qu'alors Jacques Muller il y a 5 ans), en espérant bien être élu. Ses ex-« amis » de l'Alliance Ecologique Indépendante (AEI , dont le MEI fait partie) ont quand même présenté une autre liste et Waechter n'a pas été élu. Et Sandrine Bélier non plus. Y a-t-il encore de la morale en politique ?

Antoine Waechter pense probablement déjà aux prochaines élections Régionales de l'automne 2015...car comme dit Solange Fernex, personnage emblématique de l'écologie politique, dans le livre « L'insoumise » de Elisabeth Schulteiss : "Antoine ne supporte pas de ne pas être un chef."

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Ce portrait apparaîtra dès cet automne dans un opuscule en cours d'achèvement écrit à quatre mains avec l'illustrateur Pat Thiébaut que vous connaissez bien puisque ses dessins illustrent ce blog depuis longtemps...