samedi 26 août 2023

"TRANSFORMER LE MONDE ET CHANGER LA VIE"

 C'était un des slogans de mai68. Nous sommes en 2023, il s'est passé 55 ans depuis !

Il ne s'agit pas de comparer, ni de nostalgie, l'époque était différente sous la coupe du Général De Gaulle, quoique la monarchie présidentielle de Macron a des points de convergence avec sa réduction drastique des libertés et l'exercice d'un pouvoir absolu solitaire s'appuyant sur la police de Darmanin, la justice de Dupont-Moretti et l'oligarchie financière.

Ecoterroristes, précarité étudiante, soulèvement des banlieues, inflation galopante, économie capitaliste, ça résonne comment dans la tête, les expériences et les souvenirs des gens de notre génération, enfants de l'après-guerre et des acquis sociaux du Conseil National de la Résistance ?

« Soyons réalistes, demandons l'impossible », les Situationnistes de Strasbourg qui avaient édité « De la misère en milieu étudiant » intégraient déjà l'abolition de la société des classes. Cette époque avait aussi ses martyrs avec Benno Ohnesorg, Rudi Dutschke, Jan Palach, Pierre Overney, Malik Oussekine, ….et ses Black Blocs bien plus radicaux comme la RAF , les Brigades Rouges et Action Directe. Il y avait le régime des militaires en Grèce, Franco en Espagne, Salazar au Portugal. Le ministre de l'intérieur, Christian Fouchet (en 1968) parlait de « la pègre qui sort des bas-fonds parisiens...qui se bat avec une folie meurtrière (dissimulée derrière les étudiants) ...dans une tentative de déclencher une guerre civile » ! Mai68 a amené des hausses de 35% de salaire pour l'ensemble des salariés, des engagements sur la réduction du temps de travail suivi d'une quatrième semaine de congés payés, le droit syndical dans les entreprises, l'ouverture de discussions sur les retraites, sur les allocations vieillesse, sur les allocations familiales, le paiement des jours de grève à 50 % , ...plus de sélection pour l'inscription dans les universités, l'émancipation des femmes, ...etc...

 



Et puis, on a eu Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Hollande et ...Macron depuis 6 ans ! Pratiquement tous sortis de l'ENA , cette « école » des élites, formatés pour gouverner dans une «  Vème république » qui a 65 ans et donne tous les pouvoirs au Président, tout en prônant « liberté, égalité, fraternité » qui devrait être la feuille de route d'un gouvernement en France.

Mais voilà «  les élus du peuple » sont devenus (pour une très large part) des carriéristes cyniques qui s'accrochent à leurs privilèges (presque obscènes) et forment une caste de jeunes loups et de vieux qui s'agrippent.

Les exemples d'aujourd'hui (après les Sarkozy, Cazeneuve et autres) sont Ségolène Royal qui « souhaite mener une liste unique à gauche avec LFI pour les élections européennes de 2024 » et Gérard Darmanin qui sort de son cadre de ministre de l'intérieur pour parler d'éducation, d'économie, de ...bref, qui se positionne en successeur de son mentor Sarkozy pour la présidentielle de 2027 (et qu'il amnistiera de ses déboires judiciaires). Darmanin dit même qu'il partage certaines analyses de François Ruffin (LFI) qu'il pressent comme un adversaire possible à gauche dans cette perspective. Comment peut-on encore s'imaginer apporter du neuf, un changement (radical) quand on voit leurs cheminements ! 

 

 


 

« Désirs d'avenir » (le programme de Ségolène 2008 pour la Présidentielle) ça fait joli, mais à 70 ans, après avoir été ministre souvent, de Mitterand-Bérégovoy à Hollande-Valls, puis ambassadrice de Macron (aux pôles arctique et antarctique), mais démise de cette fonction en 2020, elle apparaîtra sur le plateau du très controversé Cyril Hanouna une fois par semaine à partir de septembre et se veut rassembleuse de la gauche pour avoir encore un poste de député européenne.

On ne peut pas faire mieux pour décrédibiliser la politique.

« Transformer le monde et changer la vie » ne paraît pas si ringard que ça, finalement !!!!

L'avenir n'est pas écrit...