Oui, ma déception est profonde et pour ainsi dire définitive (à mon âge) car pour moi ce printemps 2022 était le dernier espoir d'un changement radical nécessaire, indispensable et même de survie ! Politiquement, lors de cette élection présidentielle, il y avait une brèche ouverte où pouvait s'engouffrer une gauche radicale qui avait un programme de transformation sociale et écologique très marqué, à l'opposé de celui de M. Macron et Mme La Pen.
Ma déception a été profonde quand j'ai lu quelques semaines plus tôt que les candidat-e-s de gauche des partis PS, PC et même EELV avec des sondages qui les donnaient tous à moins de 5% se maintenaient au lieu de créer une coalition dont le représentant pouvait se retrouver au deuxième tour et les représentant-e-s de ces partis, ministres peut-être !
Mais non, l'intelligence collective n'atteint pas les égos de ces représentant-e-s et chacun-e a voulu jouer sa partition avec le résultat que l'on connait.
Le roi Macron a devant lui à nouveau 5 ans pour terminer sa casse sociale (retraite, chômage, privatisations, …) et les égotiques candidat-e-s de gauche n'avaient plus que se regarder dans la glace...Même pas !
Privés de financement public, de remboursement de frais de campagne présidentielle, ces partis (PC, PS, EELV) cherchaient un deuxième souffle pour pouvoir exister encore un peu. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et son équipe leur ont ouvert la porte en proposant un rassemblement unitaire pour se présenter aux élections qui suivaient la Présidentielle, les Législatives. Chaque parti a, grâce à cette ouverture, pu constituer un groupe parlementaire d'au moins 15 députés et donc obtenir à nouveau un financement public à travers ses élu-e-s. Merci qui ?
Non, pas de merci...
Quelques semaines plus tard, Fabien Roussel et son PC faisaient déjà cessation sur des sujets majeurs et se désolidarisent des appels aux manifestations de cet automne. EELV veut constituer des listes séparées aux élections européennes prochaines (Yannick Jadot pas honteux pour un sou, repointe son nez comme si de rien n'était!). Et les anciens dinosaures du PS (Le Foll, Cazeneuse, Cambadelis, …) veulent constituer un nouveau PS !!!!
Une fois qu'on a vu, lu et entendu tout cela, on se dit que les lendemains de l'élection législative sont de l'eau sur les dernières étincelles d'espoir...
Alors, comme pas mal de monde déjà, mais ça risque bien de s'amplifier encore, alors, on se détache des urnes, on prend de la distance avec les partis, on se mobilise de moins en moins, on devient aigri, désespéré et bien triste pour nos enfants et petits-enfants.
On observe le monde avec recul, on se désolidarise, on ne s'implique plus, on devient amer, désabusé, désespéré devant le cynisme obscène qui est le spectacle quotidien des médias et du monde politique.
Qu'est-ce qui pourrait encore alléger cet état d'esprit induit ? Il reste les initiatives et combats locaux, menés par des citoyen-nes actifs sur des projets locaux, la transformation de leur quotidien et de leur environnement direct. Les formes de lutte aussi évoluent se rapprochant plus de la désobéissance citoyenne-civique et du vandalisme matériel, détachées des partis et des stratégies politiques. C'est l'urgence critique, la survie immédiate qui sont pris en compte et guident ces actions bien plus efficaces que tous les discours, que toutes les pétitions, que tous les bureaux d'étude, que tous les bla bla bla de ces professionnels-élu-es qui emmagasinent des fortunes sans état d'âme et ne s'interrogeant guère sur leur « utilité » pour les biens communs !!!!
Du théâtre de marionnettes, un ballet de girouettes, des scénarios de midinettes, des résultats de clopinettes....
Nous sommes en 2022, l'avenir n'est pas écrit.