mardi 29 septembre 2020

VITE, VITE, TOUJOURS PLUS VITE ….

 

L’ANSES (agence nationale de la sécurité sanitaire) doit déposer le résultat de ses études sur l’impact des nouvelles ondes en avril 2021. La Conférence Citoyenne sur le Climat a déposé ses conclusions et recommandations parmi lesquelles la demande d’un moratoire avant tout nouveau déploiement d’un système de téléphonie mobile émetteur d’ondes électromagnétiques afin d’en mesurer les impacts sanitaires.

Mais nous avons un président qui n’a rien à faire des principes de précaution, des promesses de suivre les résultats du Grand Débat National ou de la Conférence Climat. Il est soumis à ses commanditaires industriels et financiers qu’il privilégie car ils l’ont fait élire. Il se présente comme un innovateur, un moderne, un fan de technologie « french tech », bref, il ne faut pas se laisser dépasser par « les autres «  pays , ni décourager par les opposants, les archaïques !

 


 

Depuis le XIXème siècle, les technologies ont été imposées au nom du marché, du progrès et de la concurrence. Aujourd’hui toujours, on nous fait croire que les solutions aux crises actuelles ( inégalités sociales, épuisement des énergies fossiles, effondrement de la biodiversité, dérèglements climatiques, …) vont passer par une révolution numérique. Les technologies comme sources de progrès social...Et aujourd’hui, sans débat, sans discussion, sans étude d’impact, contre l’avis de pas mal de monde dont la Convention Citoyenne Climat, M. Macron impose la 5G en mettant en vente dès ce 29 septembre plusieurs blocs/licences auprès des opérateurs Bouygues, Free, Sfr, Orange pour une exploitation de 50 MHz, le reste (110 MHz) étant vendu aux plus offrants. L’État espère en retirer un peu plus de 2 milliards €.

Le débit sera augmenté par 10 (plus de données) et en affirmant consommer moins d’énergie. Mais avec une augmentation régulière du trafic numérique, cela est un vœu pieux, sans compter l’énergie grise (extraction des minerais rares, transformation, transport, changement d’appareils puisque obsolescence, …).

On oublie aussi les 3 millions de personnes électrosensibles en France. On ne sait rien à l’heure actuelle sur les effets biologiques et sanitaires liés aux fréquences autour de 3,5 GHz et encore moins des futures bandes de 26 GHz qui seraient mobilisées plus tard. Et sans compter la démultiplication des antennes-relais puisque l’argument de diminuer la puissance émettrice va de pair avec le déploiement de milliers d’antennes supplémentaires au plus près des habitations.


Progrès social ? L’égalité d’accès au réseau pour tous ne sera pas de mise, le prix des abonnements va forcément augmenter, la vente des nouveaux appareils connectés compatibles 5G (Internet des objets) aura aussi un prix, et les villes parsemées de capteurs, les échanges d’information collectées, organiseront un maillage du territoire des plus intrusifs.

Ce n’est pas une nouvelle technologie qu’on nous impose avec la 5G (alors que la 4G est loin d’être déployée), mais un modèle de société qui va avec.


Comme pour le compteur « intelligent » Linky, voilà la nouvelle étape vers….Vous commencez probablement à comprendre tout doucement qu’il y a une stratégie et qui n’est pas liée à notre bien-être, une facilitation, une amélioration de la vie, mais un projet civilisationnel où l’humain n’a plus grande valeur autre que consommateur surveillé, dirigé et esclave de ceci.


Mais l’avenir n’est pas (encore) écrit ...

 


 

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Dossier développé dans POLITIS de cette semaine

Dessin de VEESSE   www.hebdi.com la magazine satirique indépendant alsacien

mardi 8 septembre 2020

LA DETTE, LA DETTE, LA DETTE, ….

Toute la précarité, le refus d’augmenter les salaires, les mises au chômage massif pour « restructurer » l’entreprise, …, bref toutes ces décisions et faits viennent accompagnées toujours par la même rengaine : rembourser la dette.
Bon, elle a bon dos la dette et quand on  n’est pas économiste, on se laisse facilement convaincre que si on a un crédit bancaire, il faut bien rembourser et avec des agios importants en plus (le pourcentage du prêt).
Mais si on se met au niveau d’un pays et dans un même espace monétaire, cela change un peu le point de vue.
Admettons que la BCE (Banque Centrale Européenne) puisse émettre des Euros pour faire tourner l’espace européen des pays membres de la zone Euros. Qu’elle en produise et prête beaucoup ou pas, cela ne pose pas de problème particulier à part un risque d’inflation de la valeur de la monnaie sur le marché mondial pour les échanges plus larges. Mais dans la zone Euros, cela ne peut pas poser un souci quelconque. Donc admettons encore qu’on n’achète que des produits européens et donc sans échanges avec les USA, l’Asie, la Chine, ...L’économie européenne produit, vend et tout cela dans la zone Euros.


Si maintenant on élargit et que les Etats ont besoin de milliards d’Euros pour « relancer » leur économie. 

La BCE dans ses statuts (!) ne peut pas monétiser directement les Etats et donc couvrir la dette publique. Les pays empruntent sur les marchés financiers, les banques privées...Oui, il y a à redire sur ce système qui enrichit les banques par les pourcentages retirés…Mais revenons au système en cours...
Par contre, la BCE est autorisée à racheter la dette publique (et privée) sur le marché secondaire et pourrait très bien annuler une partie de ces dettes des Etats ce qui dégagerait des millions pour financer de l’investissement dans de nouveaux projets ou relancer la consommation en augmentant les salaires. Et cela sans alourdir les dettes souveraines.

Vous me direz, mais alors pourquoi ne pas le faire ? Ben oui, tout est là, à mon avis, c’est que l’oligarchie des actionnaires et financiers est mondiale et que la production est délocalisée au meilleur prix de revient dans des conditions de fabrication à la limite de l’acceptable parfois.
Et que ces produits sont importés par tankers, avions, camions pour nous les faire consommer et surtout payés en dollars la plupart du temps. Et le déséquilibre vient de là, des échanges internationaux où le dollar -et donc les USA- imposent leurs lois « des marchés ». 

 



Mais si on reste en zone Euros, production européenne fabriquée et payée en Euros et vendus en Europe, alors cela ne joue pas, la dette n’a pas de sens, la BCE est maître de la planche à billets et permet d’inciter et de soutenir production, innovation, transition sans crainte de déséquilibre budgétaire et d’imposer une charge de précarité pour « rembourser » une dette quand l’argent dans une zone donnée n’est que un moteur, facilitateur d’échanges et de production.

Je ne connais pas grand-chose à l’économie, mais je peux tenir des raisonnements logiques tout en relisant Keynes et autres économistes « professionnels » !
Alors quand on parle de dettes pour justifier la précarité et le refus d’augmentation des salaires, chez moi, ça passe pas, j’ai du mal à comprendre ou plutôt j’ai du mal à accepter ce discours qui n’est là que pour servir les intérêts d’une petite caste avec une démonstration pompeuse qu’on  nous présente comme incontournable, inéluctable, comme seul modèle possible...A croire que l’histoire de l’homo sapiens ne commence qu’au début du capitalisme industriel...C’est un peu réducteur et se moquer de notre mémoire, notre histoire de l’humanité.

Il va falloir trouver autre chose car de plus en plus de monde comprend bien que la solution ou l’amélioration de leurs conditions de vie ne passe plus par ce schéma, ce modèle-là et que les discours argumentés ne sont que des façades pour nous faire avaler le pire, mais pas pour tout le monde.
Notre pouvoir de consommateur est donc bien un des leviers du changement. Ne plus acheter de produits importés, favoriser le local, le régional, le zone Euros, réduire l’inutile, l’éphémère, être plus sobre énergétiquement, retrouver une autonomie, une indépendance dans tous les secteurs d’activités et les secteurs géographiques, ce sont là des comportements à intégrer. C’est un de nos pouvoirs.

Nous sommes donc quelque part les acteurs du changement, ne l’oublions pas et mettons en œuvre ce nouveau rapport de force. Le nombre fait la différence.

L’avenir n’est pas écrit...

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dessin de VEESSE    www.hebdi.com

le magazine indépendant satirique alsacien - lanceur d'alerte

vendredi 4 septembre 2020

INNOVATION HYDROgénée

 

Innovation, c’est le nouvel élément de langage économique de la « Relance France » du président avec un habillage « vert » à 30 milliards.

Le programme de relance économique a trois volets : compétitivité (35 milliards), cohésion sociale (35 milliards) et transition écologique (30 milliards). Waouh !


Compétitivité : il faut voir là dedans une baisse des impôts de production (10 milliards) et un arrosage d’aides publiques aux big entreprises (qui licencient « en même temps »).

Cohésion sociale : un beau mot mais qui parle surtout d’emplois dont plus de 6 milliards pour le paiement du chômage partiel payé.

Transition écologique : une aubaine pour le BTP, 7 milliards pour la rénovation (thermique) des bâtiments ; 11 milliards pour le ferroviaire/transports (on verra si les petites lignes vont rouvrir comme Guebwiller-Bollwiller par exemple attendue depuis ...des décennies) ; arriver à la neutralité carbone en ...2050 grâce à l’hydrogène, mais aussi avec 470 millions pour le nucléaire !


« On a compris, on a changé de logiciel » dit le premier ministre actuel développant ce plan de relance début septembre après la crise du Covid-19. Ah oui ? 

Ça rappelle étrangement deux déclarations récentes du président Macron. 

Après le mouvement des Gilets Jaunes, ses mutilés et éborgnés, il avait dit : « j’ai changé ». Et quelques semaines après, il a voulu imposer sa réforme des retraites qu’il a essayé de passer en force par le 49.3. 

Avec la crise du Covid-19, il a affirmé : « Plus rien ne sera comme avant ! » Et ça recommence ...comme avant, en pire même.

 

 


HYDROGENE, la panacée de demain


Alors, innovons, la Nation France montée au 12ème rang pour l’innovation. Et sa nouvelle marotte écolo est l’hydrogène. Parlons plutôt de dihydrogène, un gaz hautement inflammable obtenu par une scission des molécules composant l’eau. Il est déjà utilisé pour propulser des fusées. Brûlé, il ne rejette que de l’eau chaude et de l’oxygène. Super ! 

Oui, mais il doit être fabriqué. Actuellement, le dihydrogène (utilisé dans l’industrie des engrais chimiques notamment) est produit à partir des hydrocarbures. L’intérêt c’est que c’est une énergie stockable. Mais pour son stockage sous forme liquide, il nécessite une température constante inférieure à -254°. 

Puis il faut le transformer en courant électrique. C’est donc intéressant pour tout ce qui est mobilité électrique : trains, camions, bus, …voire avions. Ce n’est pas pour rien que Total, Air Liquide, Engie, Michelin s’y intéressent pour l’après-pétrole. Mais ces entreprises comptent surtout sur la manne des subventions publiques et des exonérations fiscales sur l’énergie servant à l’électrolyse pour développer davantage cette technologie.

 

 



L’intérêt du dihydrogène est réel, MAIS pour le produire il faut sortir des hydrocarbures, du charbon ET du nucléaire. 

Il faut AUSSI un effort de sobriété énergétique tout à fait à l’opposé de ce qui est en court actuellement. 

ET SURTOUT, il faut un plan d’investissement massif dans les énergies renouvelables afin qu’on puisse vraiment parler d’un hydrogène vert produit par des énergies renouvelables.


Il y a donc encore un long chemin et un changement radical de paradigme, de stratégie industrielle, pour pouvoir parler de transition écologique avec l’hydrogène comme nouvelle source d’énergie propre.

 

L'avenir n'est pas écrit...

 


 

 

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Sources : entre autres "l'hydrogène fait rêver les industriels" Erwan Manac'h dans  POLITIS n°1616 -27 août 2020 

Photos : internet