vendredi 4 septembre 2020

INNOVATION HYDROgénée

 

Innovation, c’est le nouvel élément de langage économique de la « Relance France » du président avec un habillage « vert » à 30 milliards.

Le programme de relance économique a trois volets : compétitivité (35 milliards), cohésion sociale (35 milliards) et transition écologique (30 milliards). Waouh !


Compétitivité : il faut voir là dedans une baisse des impôts de production (10 milliards) et un arrosage d’aides publiques aux big entreprises (qui licencient « en même temps »).

Cohésion sociale : un beau mot mais qui parle surtout d’emplois dont plus de 6 milliards pour le paiement du chômage partiel payé.

Transition écologique : une aubaine pour le BTP, 7 milliards pour la rénovation (thermique) des bâtiments ; 11 milliards pour le ferroviaire/transports (on verra si les petites lignes vont rouvrir comme Guebwiller-Bollwiller par exemple attendue depuis ...des décennies) ; arriver à la neutralité carbone en ...2050 grâce à l’hydrogène, mais aussi avec 470 millions pour le nucléaire !


« On a compris, on a changé de logiciel » dit le premier ministre actuel développant ce plan de relance début septembre après la crise du Covid-19. Ah oui ? 

Ça rappelle étrangement deux déclarations récentes du président Macron. 

Après le mouvement des Gilets Jaunes, ses mutilés et éborgnés, il avait dit : « j’ai changé ». Et quelques semaines après, il a voulu imposer sa réforme des retraites qu’il a essayé de passer en force par le 49.3. 

Avec la crise du Covid-19, il a affirmé : « Plus rien ne sera comme avant ! » Et ça recommence ...comme avant, en pire même.

 

 


HYDROGENE, la panacée de demain


Alors, innovons, la Nation France montée au 12ème rang pour l’innovation. Et sa nouvelle marotte écolo est l’hydrogène. Parlons plutôt de dihydrogène, un gaz hautement inflammable obtenu par une scission des molécules composant l’eau. Il est déjà utilisé pour propulser des fusées. Brûlé, il ne rejette que de l’eau chaude et de l’oxygène. Super ! 

Oui, mais il doit être fabriqué. Actuellement, le dihydrogène (utilisé dans l’industrie des engrais chimiques notamment) est produit à partir des hydrocarbures. L’intérêt c’est que c’est une énergie stockable. Mais pour son stockage sous forme liquide, il nécessite une température constante inférieure à -254°. 

Puis il faut le transformer en courant électrique. C’est donc intéressant pour tout ce qui est mobilité électrique : trains, camions, bus, …voire avions. Ce n’est pas pour rien que Total, Air Liquide, Engie, Michelin s’y intéressent pour l’après-pétrole. Mais ces entreprises comptent surtout sur la manne des subventions publiques et des exonérations fiscales sur l’énergie servant à l’électrolyse pour développer davantage cette technologie.

 

 



L’intérêt du dihydrogène est réel, MAIS pour le produire il faut sortir des hydrocarbures, du charbon ET du nucléaire. 

Il faut AUSSI un effort de sobriété énergétique tout à fait à l’opposé de ce qui est en court actuellement. 

ET SURTOUT, il faut un plan d’investissement massif dans les énergies renouvelables afin qu’on puisse vraiment parler d’un hydrogène vert produit par des énergies renouvelables.


Il y a donc encore un long chemin et un changement radical de paradigme, de stratégie industrielle, pour pouvoir parler de transition écologique avec l’hydrogène comme nouvelle source d’énergie propre.

 

L'avenir n'est pas écrit...

 


 

 

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Sources : entre autres "l'hydrogène fait rêver les industriels" Erwan Manac'h dans  POLITIS n°1616 -27 août 2020 

Photos : internet


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