lundi 25 janvier 2021

PRESIDENTIELLE 2022

Oui, je sais, cela peut paraître indécent, choquant de parler d’élections à venir alors que nous sommes en pleine recrudescence de la pandémie Covid. Mais, ce n’est pas moi qui ai commencé ! Un sondage est dévoilé aujourd’hui par les médias (de propagande) qui donne Marine Le Pen vainqueur d’une courte tête sur Emmanuel Macron si l’élection avait lieu actuellement….Vous remarquerez de suite que implicitement présenté ainsi, cela veut dire que il n’y aurait que deux candidat-e-s crédibles….Et que le choix sera identique qu’en 2017. En rajoutant une dose de peur (attention le FN-RN pourrait être en tête!), M. Macron est sûr de gagner avec le même score à minima que il y a cinq ans. Et oui, ne pensez pas que celui-ci n’est pas dans la stratégie électorale dès à présent, il y est quasi tout le temps, car il doit contenir les colères afin que les affaires continuent tranquillement (à l’abri des regards) pour ses commanditaires qui l’ont fait élire (grâce aux financements et médias).

Après le Grand Débat National, la Conférence Citoyenne sur le Climat,, le Conseil Scientifique, le Conseil de Sécurité, voilà le Collectif Citoyen sur la Vaccination et que sais-je encore de tous ces leurres et écrans de fumée qui permettent de faire croire à des initiatives démocratiques et faire durer le temps d’attente, alors qu’il n’y a rien à attendre (vous avez vu les suites réelles dans les faits de toutes ces commissions, discussions, …?) puisque cela permet de couvrir justement l’inaction, l’incohérence, la navigation à vue, les contradictions, voire les mensonges !

Et l’autosatisfaction permanente de ce grand égotiste. Il se félicite du retour des USA dans l’accord de Paris (vous voyez c’est moi l’écolo !) et des convergences de vue sur le Covid (vous voyez que notre politique sanitaire est bonne!). Quand on a vu les photos de Macron et Trump ensemble comme larrons en foire, on sait à quel hypocrite-cynique-pragmatique on a à faire.

Et puis, regardez ses ministres, d'où viennent-ils ? Des lobbyistes, des carriéristes girouettes, des exécutants aux ordres, qui trainent des casseroles qui font qu’il y a quasi une démission par mois et complétés par des députés muselés et moutons...Vive la France ! Vive le macronisme ! 

 


 

Mais c’est quoi la ligne macroniste ?

Ce qu’on en a vu s’appelle le « en même temps » le double-langage permanent, les effets d’annonce et les réalités des faits et des non-actes. Si vous avez sous la main les tracts de la campagne présidentielle de 2017 (oui, à peine trois ans), lisez les déclarations du jeune Emmanuel et mettez-les en parallèle avec 2021 et ce qu’il dit aujourd’hui, vous avez la copie parfaite du président classique de cette Vème République obsolète qui ressemble plus à l’ancienne royauté où tout est décidé par une seule personne, sous influence permanente. Macron c’est un visage rajeuni sur un politicien banquier des siècles passés. C’est une usurpation permanente…

Président des riches, bonimenteur des plateaux TV, il aime se mettre en scène et bavasser des heures pour se faire passer pour quelqu’un de plus intelligent que nous, « une pensée complexe » !. Mais c’est du verbiage, de l’occupation du temps et de l’espace, il ne fait rien, se contredit en permanence, se moque de ce qu’il a dit la veille, pire que tout ce qu’on a déjà vu jusque là. Du spectacle mais qui est lassant très vite et il se croit encore convaincant alors qu’ il est complètement décalé, hors sol, qu’il devient un phénomène de moquerie, un pinocchio du théâtre de marionnettes...Il devenait même très dangereux avec la mise aux ordres de la police utilisée comme une armée répressive politique. Et s’il croyait diriger celle-ci, il a vite déchanté devant les excès d’individus extrémisés qui en font partie et sont couverts, sont relâchés sans sanctions. C’est qu’il en a besoin pour imposer les textes-arrêtés-lois qui détruisent l’État, la régulation aux profits du libéralisme économique de ses commanditaires...la restriction des libertés, une surveillance accrue de la population, des fichages complets, l’interdiction des rassemblements, manifestations, le couvre-feu, ...etc....

La France a le meilleur système de santé mutualisé du monde, mais on veut le casser avec une gestion d’entreprise dans les hôpitaux, en n’octoyant aucune aide supplémentaire en personnels revalorisés et en moyens. Elle a un régime de retraite parmi les meilleurs au monde, mais il faut le casser car les fonds de pension (« BlackRoc ») sont dans la salle d’attente ou au guichet de recettes.

La France avait des services publics que nous enviaient pas mal de pays, mais il faut les casser pour faire jouer la concurrence (SNCF) et saucissonner les secteurs (EDF-ENGIE), rentables pour le privé, déficitaires pour le domaine public….La France avait des travailleurs-ses sérieux-ses qui faisait que des entreprises étrangères de renommée venaient s’installer en France. Mais aujourd’hui à force de tirer sur la corde sans compensations, et avec le flux tendu des emplois grâce aux vacataires, intérimaires et CDD, l’implication n’est plus la même et le ras-le-bol de l’incertitude crée des tensions qui deviennent de plus en plus violentes. D’où, on en revient au début, une police politique qui se doit d’être aux ordres du président pour empêcher tout mouvement de protestation publique dans les rues...Les interdire pour cause de « violences » est l’étape suivante. On ne parle pas de quelques centaines de black bloc parmi les milliers de manifestant-e-s, on amalgame le tout pour TOUT interdire. Plus de meetings, plus de manifs, plus de campagnes électorales, plus de ...démocratie ! Plus de lien social, plus de fêtes, plus de rencontres, plus de ….

C’est complètement pervers et bloquant. 

 


 

 

Il faudra tôt ou tard passer à une 6ème République parlementaire, paritaire, proportionnelle. C’est une proposition mais pas de Macron, ni de Le Pen fille. Elle devra être incluse dans la rédaction d’un programme-projet qui reprendrait ce qui est commun à un « archipel social et écologique des gauches ». Ce programme sera développé par un groupe de candidat-e-s volontaires duquel sortiront (au tirage au sort) deux noms paritaires (un homme et une femme) et qui se présenteront en couple président-e/vice-président-e à l’élection Présidentielle. Rien que cela, ça changerait un peu des guerres internes égotiques fratricides dans les partis et entre les partis politiques.


Sans changements de pratiques, de propositions de réformes radicales, on risque de se retrouver dans une situation une fois de plus comme les fois précédentes et un taux d’abstention qui avoisinera peut-être les 60 % ou plus ...Légal mais pas légitime...avec 5 ans de plus !

Et les élections législatives (député-e-s) suivront la Présidentielle.

En attendant, c'est répétition générale avec et les élections départementales et régionales qui ont été reportées aux 13 et 20 juin, dans quelques semaines !


Et...et...et…, l’avenir n’est pas écrit !


mardi 19 janvier 2021

" EN MÊME TEMPS..."

Oui, "en même temps", est l'expression favorite de ce président de France, M. Macron pour faire croire à du "pragmatisme" (son autre mot récurrent), mais qui est de fait un enfumage permanent. Au temps du Covid, les "affaires" continuent....

Trois exemples :

 

ALSACE, POUBELLE DE LA FRANCE !

Ah oui, « ils » étaient bien contents il y a quelques années, ces industriels et gouvernants, de pouvoir se débarrasser à peu de frais de leurs déchets ULTIMES les plus polluants et les stocker dans les galeries des mines de potasse fermées, plus exploitées, afin qu’ils ne soient plus visibles, encombrants et en espérant qu’on les oublie vite. J’étais alors enseignant au collège de Wittelsheim-68 juste en face. Un incendie dans les galeries (déchets encore « chauds » ! ) a pris quelques mois plus tard et on a pu mesurer la pollution induite à l’extérieur (évacuation des élèves, de toute la cité alentour pendant quelques jours, difficultés aux pompiers d’exercer). Mais, ça n’a pas bougé : quelques déclarations d’élus, préfecture et ministre et, ...le temps a passé. Mais les alsaciens sont tenaces et un collectif de citoyens s’est constitué en association DESTOCAMINE et depuis des années exige le déstockage et traitement de ces déchets ultimes comme cela avait été promis lors de l’enfouissement : le stockage provisoire en attendant de trouver les traitements de dépollution. Des études indépendantes ont été diligentées par l’association afin de démontrer la possibilité de faire ce déstockage de ces 42 000 tonnes de produits hautement toxiques et aussi de l’impact mortifère à terme sur la nappe phréatique sous les mines, la plus importante réserve d’eau potable européenne. Mais cela n’inquiète aucunement le gouvernement à Paris, d’autant plus que les élus alsaciens ont toujours été très dociles , promettant d’intervenir quand ils viennent faire leur campagne électorale sur place, mais bien muets une fois installés sur les bancs de l’Assemblée Nationale ou du Sénat. Les gouvernements se succèdent, les ministres de l’écologie aussi et à chaque fois, des promesses, des visites de propagande avec moults médias (« oui on s’en préoccupe, on va étudier la faisabilité, on vous transmet notre réponse, ...bla-bla-bla... »)...La dernière en date, début janvier, après De Rugy, était donc Barbara Pompili  et la réponse habituelle tombe : «  enfouissement définitif et une enveloppe de 50 millions » pour filtration de la nappe phréatique en cas de problème !!!!!!!!!! C’est encore une fois, une claque, un coup de poignard aux citoyen-ne-s regroupé-e-s dans le collectif Déstocamine qui ont toujours gardé l’espoir et leur combativité. Mais au bout d’un moment, il faut se rendre compte que tous ces élus ne sont que des cyniques qui ne pensent qu’à conserver leurs postes, leurs avantages le plus longtemps possible. On les a vu défiler les Bruno Studer, les Raphaël Schellenberger , ces hypocrites carriéristes et même Frédéric Bierry en qui on pouvait garder un petit espoir en tant que président de la nouvelle Collectivité Alsace. On pourrait les faire condamner pour crime écocide puisque la pollution de la nappe phréatique n’est qu’une question de quelques années. Et après, sans eau potable, Nestlé sera content de nous vendre l’eau en bouteille et en réservoirs. Et nos enfants, petits-enfants ? Mais écocide n’existe déjà plus « grâce » à M. Macron qui a réécrit les synthèses de la Convention Citoyenne sur le Climat afin que rien ne soit contraignant pour ses amis-commanditaires ! Car chez M. Macron, il y a les mots, les emphases lyriques théâtrales qu’il aime et « en même temps » la réalité des faits, des actes, des décisions : un fossé, un gouffre sans fond entre les deux !

Et on peut rajouter les voisins de Bure /Meuse où l’enfouissement des déchets nucléaires est imposé de la même façon avec une dangerosité encore supérieure. On voit le futur qu’on laisse aux générations suivantes. La honte. Honte sur nous...Et celles et ceux qui se battent pour que cela change se font passer et traiter comme des criminels, des terroristes, des….Avec les nouveaux fichages, on aura bientôt un Guantanamo de protestataires-citoyens qui défendent la vie et l’avenir, les biens communs et la démocratie...Honte !

Et on devrait faire confiance ???????? Quand c’est trop, c’est trop. Au bout d’un moment, ce n’est plus supportable, justifiable, la patience est à bout. Et alors ?

Et maintenant ?


 



LIBERTE, j'écris ton nom...

Bon, ces mots sont le début d'un poème touchant que certain-e-s connaissent encore, mais qui deviendra bientôt un cri de revendication en France : "Liberté" ! Car celle-ci est réduite chaque jour davantage en profitant de l'écran de fumée médiatique quotidien sur le Covid, les masques d'abord et aujourd'hui la vaccination. 

Il y a la loi "sécurité globale", contestée chaque samedi par des manifestations, et maintenant,  plus discrètement, derrière l'écran de fumée, on trouve les Décrets du 2 décembre qui modifient trois fichiers de police (PASP, GIPSASP, EASP) afin d'autoriser policiers et gendarmes à inscrire, enregistrer, ficher désormais vos "opinions politiques", "convictions philosophiques et religieuses", "appartenance syndicale", ainsi que identifiants, photos et commentaires postés sur les "réseaux sociaux", sans compter troubles psychologiques, psychiatriques, ainsi que les "personnes morales" à savoir les associations. 

Les syndicats (CGT, FO, FSU, UNEF, SOLIDAIRES, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Gisti) ont demandé un retrait référé-suspension de ces arrêtés. Mais le Conseil d'Etat a rejeté cette demande et c'est là qu'apparait les conflits d'intérêts , les spécials copinages au sommet de l'Etat, la main-mise sur tous les secteurs. 

QUI est le juge des référés qui a examiné ces recours au Conseil d'Etat ? Mathieu Hérondart. Cette personne était de juin 2017 au 6 juillet 2020, le directeur de cabinet de la ministre de la Justice, Nicole Beloubet, de 2008 à 2013, secrétaire adjoint de ce ministère et en 2007, directeur adjoint du cabinet de Rachida Dati. Oui, il n'y a plus de séparation des pouvoirs entre gouvernement exécutif et justice. Des allées-retours selon les circonstances et intérêts. 

Alors, les citoyens, libertés de conscience et d'expression, bof, on s'en fout, quoi !!!!

 

                                  



                              (source : POLITIS dessin : VEESSE www.hebdi.com)


SANOFI : un vaccin français ?

Que nenni, non. 

Au pays de Pasteur, Sanofi, décrit par le président et ministres-dirigeants comme une grande entreprise française, non seulement n'a pas développé un vaccin anti-Covid, mais va licencier (en plein Covid) 400 personnes en France dans la branche "recherche et développement" ! 

MAIS "en même temps", Sanofi a touché de l'Etat (nos impôts) 1 millard € en Crédit Impôt Recherche (!!!) et distribué 4 milliards de dividendes/bénéfices à ses actionnaires !!! 

Mais tout va bien, c'est cohérent, logique , dans LEUR monde !!!

 

 
dessin de VEESSE    www.hebdi.com

 

vendredi 8 janvier 2021

TRUMP et ses soutiens : la fange américaine !

 J’ai habité aux USA pendant quelques années, un magnifique pays avec ses contrées sauvages, ses étendues immenses de nature quasi vierges, ses villes vivantes 24h/24, colorées, musicales, hétéroclites, mélangées, ses habitant-e-s pour la plupart tolérant-e-s, accueillants, simples, attaché-e-s à leur liberté, à la démocratie, à la Constitution, ses universités et centres de recherche innovants, sa démesure festive, … J’ai aimé y vivre et j’y ai gardé des ami-e-s !

J’ai traversé le pays d’est en ouest, du sud au nord et la diversité y est flagrante, les inégalités tout autant, les mentalités aux antipodes parfois. L’histoire « occidentale » de ce grand pays est récente et les « premières nations » ont subi une sorte de génocide à l’arrivée des immigrants et leurs territoires spoliés. La beauté et la violence, voilà les USA !

Et puis l’individualisme forcené, le rêve de réussite dans un pays libre de régulation administrative, l’organisation en états fédéraux avec ses lois propres, une armée puissante qui impose sa domination au monde…

 

 


Ces quatre dernières années, le « make America great again » était un leurre parfait pour rassembler une ruralité laissée pour compte dans un pays sans services publics pour ainsi dire, sans système de santé généralisé et accessible, sans retraites, où l’argent est roi, où Dieu est sur le billet vert ! Les discours populistes du milliardaire de l’immobilier new-yorkais a trouvé un écho parmi cette population nombreuse avec ses promesses de jours meilleurs et d’emplois préservés grâce à une guerre économique contre la Chine, l’Europe, la Russie, l’Iran, et que sais-je encore  avec un enfermement sur soi et le rêve du retour d’une grande Amérique, celle des pionniers qui ont contribué à sa richesse et ...sa suprématie ! Sans compter une certaine « nostalgie » où les blancs régnaient en maître, les noirs étant leurs esclaves et serviteurs et plus tard, les chinois étaient les manœuvres corvéables à merci avant l’invasion des hispaniques mexicains, puis cubains et autres…


Le dictateur américain avec tous ses pouvoirs, a bien utilisés ces pouvoirs à son profit et ceux de ses proches à sa botte, car un écart et c’était « you are fired » ! La mémoire de la puissance américaine lui est montée à la tête et il s’est mis au-dessus des lois, construit un électorat en flattant les instincts les plus bas, en valorisant les colères, les détresses, en profitant d’une certaine naïveté avec ses discours simplistes et grandiloquents, en fermant les yeux sur les excès de violence à l’encontre des minorités, en dédouanant les agissements mortifères de la police…

Son empire financier et celui de ses « amis contributeurs » n’a fait que croître et bien sûr quatre ans de mandat c’est trop court pour installer la légende dans l’histoire de celui qui se dit « le meilleur, le plus fantastique, le jamais vu, le….. », les superlatifs étant sa spécialité verbale.

On sait bien où mènent les excès et tout en installant la peur, la crainte, nul n’est à l’abri. Et les rancunes, les déceptions, la réalité des faits ont commencé à creuser le fossé entre les communautés, entre les régions, entre la ville et la campagne, attisées, encouragées par celui qui se prend pour le maître du monde et a besoin du soutien des foules hystérisées, lobotomisées, ...  pour y croire.

Ce climat délétère commence à se faire sentir et l’Amérique est divisée drastiquement dans une ambiance qui ressemble de plus en plus à une pré-guerre civile. Il ne faut pas oublier non plus qu’aux Etats-Unis il y a 400 millions d’armes entre les mains des gens.

Ainsi sont revenus au premier plan ses plus grands soutiens : les militants d’extrême-droite Qanon, les suprémacistes blancs (ex-KuKluxKlan), ces racistes sudistes, les membres de la NRA - national rifle/armes association – le populiste party/teaparty, bref les clans les plus violents et conservateurs du pays… et ils sont nombreux. Comme dans nos souvenirs des années les plus sombres, ils ont trouvé et suivent aveuglément leur leader, obéissent à ses ordres, ses plans, ses stratégies...Avec l’exploitation des gazs bitumeux-de schistes, la réexploitation du charbon super polluant, les dérèglementations à outrance, cela a permis une certaine stabilité et même un enrichissement qui a tracé des perspectives d’une réduction provisoire du chômage et des baisses d’impôts. 

 




Mais l’image internationale des USA a commencé à se dégrader avec ses tweets délirants, ses frasques et comportements psychotiques, ses excès dictatoriaux, son individualisme sans borne, l’Amérique était pleinement identifiée, assimilée à ce personnage fantasque et globalement dangereux avec les pouvoirs qui étaient entre ses mains. Le Congrès n’arrivait même plus à le réguler et son équipe ministérielle changeait selon ses humeurs…

Il y avait donc une réelle, très forte attente de changement à l’occasion de ces élections de novembre dernier. Avec la crise du Covid19, on pouvait s’attendre à un scénario perturbé d’autant que le système électoral américain des « grands électeurs » est un suffrage universel par niveaux.

Cependant, ce fut une participation massive, par voie postale et vote électronique, et un réel souci démocratique de comptabiliser chaque voix pour le camp démocrate. Certains souvenirs d’élections précédentes restaient en mémoire !!!

Le Président sortant savait qu’il pourrait contester tout et n’importe quoi, distiller mensonges et contre-vérités, corrompre gouverneurs et juges, mais à force de cracher sur les médias, ceux-ci ont ouvert tous leurs canaux d’information et d’enquêtes pour contredire le manipulateur et même les fonctionnaires d’État ne pouvaient plus suivre les délires du locataire de la Maison Blanche. Sentant le vent tourner, il a voulu même arrêter les décomptes, un non-respect total des électeurs-électrices.

Mais , après vérifications longues, recomptage dans certains Etats, son concurrent avait 7 millions de voix de plus et l’écart des grands-électeurs était tout aussi important. Les recours et contestations sont tous tombés à plat devant les faits avérés, les résultats. Et même sa dernière tentative de corruption (pour « trouver » 12 000 voix ! ) dans la Sénatoriale en Georgie s’est retournée contre lui puisque le gouverneur, pourtant de son bord politique, ne l’a pas suivi. L’attachement à la démocratie est forte chez la plupart des américain-e-s, Républicains et/ou Démocrates.

Mais le maître du monde, soutenu par Dieu, ne pouvait pas perdre, rien ne peut lui résister. Alors, il compte sur la foule des supporters infantilisés, drogués à ses rêves-promesses, son mythe construit, et la fange la pire de cette Amérique raciste, conservatrice, suprémaciste blanche, armada fortement armée et prête à tout puisque déculpabilisée et soutenue par le président lui-même.

Comme tout lui donnait tort, il ne lui restait plus que l’insurrection pour renverser le processus démocratique. Le jour de la validation au Congrès des résultats des urnes, Trump exhorta ses troupes les plus extrêmes rassemblées à Washington à marcher sur le Capitole et interrompre ainsi la séance en créant le chaos.

On a vu au travers les images des médias en direct tous les leaders racistes en première ligne dans l’envahissement des bureaux et des lieux symboliques du capitole. Ce n’était pas une improvisation de circonstance, mais un plan bien préparé à l’avance et qui circulait sur les réseaux de ces groupes.

Dans cet état d’urgence ainsi crée, il aurait pu demander une rallonge de mandature afin de rétablir l’ordre et ainsi rajouter des pouvoirs supplémentaires encore dans la politique intérieure du pays fédéral. Et bien sûr reporter l’investiture de son concurrent Biden.

Face à un rejet quasi général, même de ses propres sénateurs républicains, et la reprise en main par la police et l’armée du Capitole, quelques heures après, il fait le coup du « en même temps » c’est à dire qu’après avoir clamé « marchez sur le Capitole », il déclame quelques heures plus tard, « rentrez chez vous paisiblement » !!!! Mais ce fut le pas en trop !

Il a signé son arrêt de mort politique, même si sa dernière déclaration est du genre « on nous a volé cette élection, la transition se fera, mais le combat continue ». Il ne reconnaît ni le résultat de l’élection, vérifiée, recontrôlée, validée, ni sa défaite, ni son exhortation à l’insurrection contre les valeurs démocratiques et la Constitution américaine. L’article 25 de cette constitution devrait l’écarter de la Maison Blanche pour les quinze jours restants de son temps de mandature et lui interdire de se représenter dans quatre ans. Et puis, redevenu citoyen, il n’est pas à l’abri de nombreux procès sur ses affaires qui pourraient revenir à la surface, sans compter tout ce qu’on va pouvoir éclaircir sur ses frasques présidentielles, ses accointances et dérives diverses.

 


 

L’Amérique démocratique a réussi à se débarrasser de son pire président de toute son histoire, même si elle a été mise en danger dramatiquement lors de ce dernier épisode hallucinant de ce mercredi 6 janvier 2021 (et avec quelles complicités pour rentrer si facilement dans ce bâtiment ultra-sécurisé normalement ? ).

Le duo Biden-Harris aura du mal à réconcilier un pays divisé, hystérisé.

 

Mais l’avenir n’est pas écrit...