mardi 18 juin 2019

ALEXA, SIRI : de Altavista à Google !

Vous souvenez-vous des premiers moteurs de recherche sur internet ?
Altavista, ça vous rappelle quelque chose ? Avant Google et Facebook, une boîte qui créait un moteur de recherche cherchait juste à le vendre pour permettre à des entreprises et particuliers à rechercher des informations dans leur propre système et/ou sur la « toile ». Le modèle économique était de vendre des licences, des logiciels.

L’ère du hacking des êtres humains
En 2004, un étudiant de l’Université de Harvard crée un logiciel, système informatique qui met en connexion les profils de tous.tes les étudiant.e.s qui jusque là étaient édités dans un album-photo annuel par sections d’études (un « facebook »). Des 4000 adresses mail, photos, n° de sécu et autres renseignements fournis par les étudiant.e.s au départ, aujourd’hui cela se chiffre à plus de 2 milliards d’utilisateurs mensuels. En livrant des détails sur sa vie privée, on fait fructifier ces données par la vente de publicités.
Google fonctionne d’une façon analogue en récoltant toutes vos données qui deviennent leur produit de vente. Les outils algorithmiques de Google, via sa plate-forme Google Analytics, tire de la publicité 85 % des ses recettes, près de 100 milliards $.
La NSA, l’agence de renseignement américaine, au travers de son programme Prism, puise sans réserves les données des utilisateurs de Google, Facebook, You tube, Microsoft, Yahoo, Skype, Apple, Amazon, Dropbox, Whatsapp, ….
Linky aujourd’hui est dans la même logique : récolter des données pour devenir une entreprise importante du Big Data, sous couvert de modernisation numérique de nos compteurs électriques.



L’Intelligence Artificielle (IA) qui a déjà bien envahi notre espace professionnel et privé n’en est en fait qu’à ses balbutiements. Les hackers d’hier sont devenus millionnaires pour certains et bien employés aujourd’hui dans la sécurité informatique. L’auto-apprentissage des algorithmes vont complètement changer le monde dans les vingt ans à venir. Des millions d’emplois vont disparaître en créant un sous-prolétariat inutile, probablement gavé de jeux et de drogues diverses.

Vision pessimiste ? J’espère. Mais vous, vous voyez le monde évoluer comment ?
Vous allez avoir, vous avez, des enfants, des petits-enfants, alors observez bien ces encore-humains, nés dans la genèse de ce monde connecté. Réfléchissez à tous les outils connectés que vous utilisez, et ceux qui sont installés chez vous, outils «  communicants ».

Alors ? Quel premier bilan ?

    • Une bonne partie de ce que les enfants apprennent aujourd’hui ne leur sera probablement pas utile dans vingt ans. Une (grande) part de l’enseignement en 2019 est de donner plus d’informations à un élève qui peut les trouver partout et de tout ordre. Il faudrait donc surtout inculquer les méthodes pour dégager le sens, distinguer l’important de l’insignifiant, associer les multiples bribes d’information en une vision d’ensemble du monde. De quelles compétences aurons-nous besoin en 2030 ?
    • Biologie (biotec), technologies de l’information (infotec), algorithmes du Big Data sont les domaines de demain. L’enseignement devrait donc investir dans la pensée critique, la communication, la collaboration, la créativité.

Les temps sont finis où on passait du temps de l’apprentissage à la vie professionnelle. La continuité entre ces deux périodes n’a plus de réalité aujourd’hui déjà. C’est chaotique, incertain, il faut changer, bouger. Pour s’adapter, il faut apprendre à se sentir à l’aise dans l’inconnu, inventer sans arrêt, accepter ou choisir la résilience, s’en remettre à soi-même pour ne pas être dominé par la technologie ou égaré par des récits anciens, savoir qui on est et ce qu’on veut de la vie : « connais-toi toi même ».






Retour au « primitif »
Nous avons un corps-dont nous sommes de plus en plus éloigné- et un esprit -dont nous nous préoccupons peu puisque nous adoptons la pensée mondialisée, du nombre !!!
Si l’évolution tend vers une durée de vie plus longue dans un cyber-corps, il reste les émotions et l’esprit (qui n’est pas le flux du cerveau).
Nous sommes dépendants des savoir-faire des autres car nous ne savons pas grand-chose finalement et nous ne savons surtout plus faire grand-chose. Cela interpelle l’humain qui  reste en nous, vous savez cette espèce qui a des cousins chimpanzés et gorilles,celle qui crée sa propre disparition…

« Quand vous ne savez pas où vous allez, faites l’effort de vous souvenir d’où vous venez ».
Cela remet certaines choses en place, permet d’éclaircir l’horizon avec un autre regard.

Et puis, si on prend du recul, si on se met en "perspective", ça donne quoi ?
Nous habitons sur une planète Terre dans un système solaire qui nous réchauffe et a permis l'émergence de la "vie" telle que nous l'entendons. Mais, c'est quoi LA VIE alors que nous savons que nous sommes "mortels" et qu'il faut bien donner du SENS à ce temps passé sur cette planète. Nous sommes des êtres fragiles, dépendants tout en se croyant des super-prédateurs, êtres supérieurs par rapport à nos cousins chimpanzés. On veut, on doit survivre dans un environnement où l'argent est devenu une valeur suprême autour de laquelle tournent la plupart de nos activités et à quoi nous consacrons beaucoup de temps....tout en détruisant par la même notre environnement naturel qui nous permet d'exister. Nous vivons comme des esclaves dans un monde dans lequel nous contribuons à sa perte et hypothéquons jusqu'à notre existence d'espèce humaine.
Pouvons-nous faire autrement, mener une autre vie, faire d'autres choix, trouver d'autres communautés de subsistance, retrouver les choses vitales de notre être primitif, cohérent dans l'histoire de l'humanité jusque là ?

L’avenir n’est pas écrit...mais l'évolution qui se dessine ne prête guère aux sourires.




Lire aussi la vie sous 5G (cliquer sur le lien suivant) :
https://reporterre.net/Plongee-dans-l-univers-de-la-5G-merveille-ou-cauchemar




mercredi 5 juin 2019

ALSTOM : mensonge d'Etat ?

WHIRLPOOL, ALSTOM : des promesses, c'est tout et derrière tout cela un véritable roman policier scandaleux...
Pourquoi l'annonce ALSTOM arrive-t-elle le lendemain des élections ? Parce que c'est MACRON qui l'a vendue en 2015 quand il était ministre de l'économie ....et que pour la campagne, ça n'aurait pas été terrible comme annonce !!!!


ALSTOM braderie de notre industrie et savoir-faire

Fin 2015, ALSTOM est vendu à l’américain General Electric/GE avec comme conséquences que ce sont les américains qui fournissent , entretiennent et renouvellent tous les turbo alternateurs des 58 centrales nucléaires « françaises ». Ils produisent aussi les turbines Arabelle des réacteurs nucléaires EPR et du porte-avion Charles De Gaulle. Fin 2019 sera vendue aussi le dernier secteur Alstom transport (TGV, chemins de fer, …) à Siemens, l’allemand. Ce sera la fin de ce fleuron de l’industrie française crée en 1928.
Pour en arriver là, à se soumettre et donner une part de la technologie nucléaire aux américains, il a fallu forcer la main avec un scénario digne d’un polar. *



La SACM (Société ALSacienne de Constructions Mécaniques-Mulhouse) crée par André Koechlin fabrique des locomotives depuis 1839. La Thomson-Houston Electric Company fondée par Elihu THOMson et Edwin Houston aux USA fabrique des dynamos, des machines magnéto-électriques.
Ils fusionnent en 1928 pour former ALS THOM (qui deviendra ALSTOM en 1998).

Comme tous les groupes industriels, la compagnie diversifie ses marchés à travers le monde car elle a plusieurs secteurs : énergies, transmissions, transports. Pour obtenir des marchés, elle a des « intermédiaires-lobbyistes » qui dédommagent des personnes influentes auprès des décideurs. Ces « pots-de-vin » sont pratiqués par toutes les puissances mondiales. Mais les lois anti-corruptions existent aussi à travers le monde et ce sont les américains qui surveillent tout cela à travers la NSA leurs services de renseignements très particuliers, dénoncés et mis en lumière grâce à Edward Snowden et Julian Assange, les lanceurs d’alerte. Ainsi, le Département Of Justice américain veut devenir le garant anti-corruption à travers le monde. Mais il ne cherche à condamner que ceux qui vont à l’encontre des intérêts économiques des USA, car les compagnies américaines pratiquent les « influences » de la même façon.

En 2013, les autorités américaines arrêtent Frédéric Pierucci , un cadre-directeur de la filière chaudière de Alstom, lors d’un de ses déplacements professionnels aux USA. Ils l’accusent de corruption dans le commerce international, mais en fait, il est utilisé comme otage pour faire plier Alstom et la racheter. L’histoire racontée par le cadre après sa libération et le jugement (5 ans plus tard) est édifiante et terrifiante à la fois quand on voit les méthodes et les accointances entre intérêts industriels et pouvoirs législatifs. Cette saga est proprement scandaleuse et on mesure les méthodes employées, la lâcheté des dirigeants d’entreprise, la soumission de nos élus et gouvernements (c’est Macron, ministre de l’économie de Hollande qui a entériné et encouragé la vente en 2015). Alstom a vendu le secteur énergies et transmissions pour 13 milliards de dollars et devra payer une amende au Trésor Public américain pour corruption de plus de 700 millions.

Alstom avant la vente avait pour 51 milliards € sur son carnet de commande pour au moins deux ans et demi d’activité, un chiffre d’affaire de 20 milliards, un résultat net de 556 millions et une marge opérationnelle de 7 %. Autant dire que l’entreprise n’était pas en cessation…
Alstom avait des contacts avec les russes pour le secteur transports et les chinois pour le secteur énergies. Mais le géant américain GE ne veut pas de concurrence et pour avoir le monopole, toutes les manœuvres sont bonnes à prendre quitte à aller au-dessus des lois des pays. Il suffit d’imposer la sienne...On a vite passé outre, imposé le silence, sur ce scandale et cette perte de souveraineté sur un de nos fleurons industriels. Il faut dire que Alstom n’est pas la seule qui a du payer des amendes au Trésor Public américain (selon leurs lois) pour corruption commerciale : BNP, Société Générale, Crédit Agricole, Total, Alcatel, ….Cela représente quand même la somme de 14 milliards $…

GE qui devait avec cet achat créer 1000 emplois en France a, au contraire, supprimé 6500 emplois en Europe dont cette annonce de 1044 en France. La parole ne vaut rien à ce niveau.
Le résultat est que les américains ont la main mise sur les centrales nucléaires françaises (turbines Alstom), les EPR et même le porte-avion nucléaire Charles De Gaulle, une sacré arme de dissuasion massive !

Macron peut toujours faire des belles phrases, mais il a bradé Alstom et fragilisé l’indépendance du pays. Mais on sait bien avec qui il ...marche !

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* lire
« le piège américain » de Frédéric PIERUCCI et Matthieu Aron (2019-JC Lattès)