lundi 21 décembre 2020

LE SILENCE DES PANTOUFLES

 « Mais pourquoi tu écris tout cela, pourquoi tu exprimes tes idées publiquement, tu te fais plein d’ennemis, qu’est-ce que ça t’apporte ? »
Oui, j’entends bien ces remarques et c’est vrai qu’on dit aussi « pour vivre heureux, vivons cachés » !


MAIS j’ai toujours 20 ans (plus 40 d’expériences), je suis inscrit dans l’histoire de ma génération, celle de l’immédiat après-guerre, celle de 68 , de 81, du passage au XXIème siècle et au libéralisme débridé, oppressant. Comment oublier les récits de nos parents qui ont vécu en Alsace la domination nazi, l’incorporation de force, les « malgré-nous », les collabos et celles-ceux qui avaient les moyens de fuir dans le Périgord ou ailleurs en Dordogne, la reconstruction, De Gaulle, les services publics, la Sécu,  le plein-emploi et la première crise du pétrole, la révolution culturelle et sexuelle, l’espoir de la gauche et les retombées amères, le capitalo-libéralisme, l’individualisme égoîste, les castes dominantes, la crise climatique,...le Covid et les dégâts des élevages industriels démesurés,…

Dans ce monde manufacturé sur ce côté de la planète, on perd nos savoirs-faire, on perd nos valeurs humaines, on perd notre identité, on perd nos libertés et même nos capacités à réfléchir par nous-mêmes...Quand même cela interpelle, et les questions sont multiples si on se projette un peu en avant. Elles se traduisent parfois dans la rue sous forme de manifestations de masse, sont réduites au silence et réprimées violemment à coups d’armes de guerre.
L’expression verbale ou écrite est encore possible, quoique de plus en plus certains mots-clés sont censurés par l’intelligence artificielle des observateurs de nos communications.
Et pourtant partager, échanger, confronter des idées, débattre est vital pour faire avancer, pour créer du mouvement, imaginer d’autres voies...Alors pourquoi s’auto-censurer ?

« Tu te fais plein d’ennemis, qu’est-ce que ça t’apporte ? »
D’abord, l’échange, le partage, car s’imaginer qu’on peut s’en sortir ou vivre seul est un leurre contre nature, contre la nature humaine qui est fragile et sociale.. Rien dans la nature ne vit pour lui-même : les rivières ne boivent pas leur eau, les arbres ne mangent pas leurs fruits. On s’enrichit les uns des autres, on se nourrit des expériences des autres, on s’équilibre par l’amour partagé.
Et puis quand on sent une oppression, un danger général, des catastrophes à venir, il faut réagir, alerter, se souvenir, s’entourer de partenaires, non pas se terrer dans son abri précaire. Et informer, parler, éveiller les consciences, faire réfléchir, …
« Quand ils sont venus chercher une personne X à l’étage, je n’ai rien dit, je n’étais pas X. Quand ils sont venus chercher mon voisin de palier Y, je n’ai rien dit, je n’étais pas Y. Quand ils ont frappés à ma porte pour me chercher, il n’y avait plus personne pour me défendre... » Vous connaissez cette histoire-fable souvent racontée pour faire comprendre nos dépendances et notre force collective.
Alors oui, habité par toute cette mémoire de vie, rempli d’expériences diverses, riche de mes lectures et d’échanges avec d’autres personnes, j’exprime ma façon de voir les choses, mon point de vue, sans filtres, afin de poser des questions, de dessiner des pistes, d’envisager des hypothèses, de suggérer des actions, de créer du débat. Si cela choque, si cela crée des oppositions violentes ou/et intellectuelles, cela appartient à celui ou celle qui juge, qui réagit ainsi, pas à moi. Son problème est donc son niveau de conscience et de confiance.

Le paraître est le paravent de l’être, c’est un écran entre soi et les autres. La différence entre les personnes qui se réalisent et celles qui n’évoluent pas dépend de leur degré d’audace. « Oser, c’est perdre l’équilibre un instant. Ne pas oser, c’est se perdre soi-même. » (Kierkegaard). Dire non à quelque chose ou à quelqu’un, c’est se dire oui à soi-même.


Franchement, les animosités qui peuvent prendre corps quand on dit ou fait des choses qui peuvent déplaire ne sont pas grand risque en 2020 sur cette partie du globe quand on pense à ces gamins de 17-20 ans qui ont pris le maquis contre les massacres des guerres, certains de nos parents !
S’imaginer qu’on sera tranquille en étant muet, en n’exprimant pas ce que l’on pense vraiment par crainte de déplaire, ce n’est que retarder le moment où on se retrouvera devant un mur qu’on aura construit soi-même et plus personne pour aider à le franchir.

Moi, j’aime les communautés où règne les cris de joie, les rires, les débats animés qui ne remettent pas en cause l’amour des uns envers les autres lié par la défense des biens communs, l’indépendance par l’apport collectif des savoirs-faire individuels, le respect et l’humanité indispensables à la survie de notre espèce fragile, …


Alors oui, je continuerai à exprimer ce que je pense, je ne m’inquiète pas du qu’en dira-t-on, je suis juste fidèle à ce que je suis, honnêtement et sans paravent...

Etre humain tout simplement.  

De passage et avec humilité, les pieds dans la terre, les yeux vers les étoiles…

 

 



...et 

"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le rendre possible"                               

(Antoine de St-Exupéry)

samedi 12 décembre 2020

FAITES-VOUS ENCORE DES PROJETS ?

Lieux culturels fermés, stades et salles de sports clos, restaurants-bars, discothèques, salles de concerts vides, déplacements autorisés réduits, remontes-pentes en berne, couvre-feu strict 20h-6h, mais bus-trains chargés, lieux de travail masqués, supermarchés ouverts, circulation en ville dense, hôpitaux chargés et sans plus de personnel qu’au printemps, ... : voilà la vie quotidienne en cette fin de 2020.


Et vous, faites-vous encore des projets ?

Au nouvel an, on se retrouve chez...A Pâques, on va une semaine en montagne ….Cet été, on a loué …...Pour notre anniversaire de mariage, on s’est payé un voyage à ….Je suis content de retrouver ma sœur à….En famille, on va marcher sur le GR et on fera des bivouacs le soir….Avec mon copain, on va faire une semaine de vélo le long du Rhin de Bâle à ….Cet été, route 66, j’en ai rêvé…






La vie a changé, le rapport au temps aussi, nos libertés ont été réduites et on se pose pas mal de questions sur notre fragilité, nos dépendances, nos priorités, l’essentiel, le vital, …
La recherche médicale et les labos vont expérimenter des vaccins à grande échelle et on espère revenir le plus vite possible à une vie « normale ».
Mais est-ce que ce normal résonne encore pareil dans notre tête et nos yeux que l’an dernier à la même époque ? 

Bien sûr, dans pas mal de milieux professionnels et financiers, on a envie de revenir au « normal », mais ne restera-t-il rien de ce qui est là, mondialement, depuis des mois et sans réelle amélioration...La fragilité, la dépendance, l’impréparation, l’imprévoyance de nos politiciens et institutions, la réduction des libertés, ...vont-ils être mis à longue distance pour ne plus s’y référer dans quelques mois, quelques années...Et nos plus jeunes, avec ce monde masqué apparu du jour au lendemain, quels souvenirs vont rester dans leurs têtes ? On ne peut pas aujourd’hui mesurer quel regard on portera sur cette période dans quelques années et on ne peut deviner ce qui va rester et changer. Donc le retour à la « normale » n’a pas de sens...Le normal a explosé, l’ordre a été mis en cause, la cohérence des discours et décisions mis à mal, la gestion catastrophique des institutions a montré que la confiance s’émoussait vite, mais que la solidarité entre les gens n’était pas un vain mot. Cela met aussi en questionnement notre modèle social, la centralisation décisionnelle, la répartition par priorité des aides.
Pas mal de choses ont bougé, et les mois qui vont suivre dévoileront chômage massif, faillites nombreuses, précarité-pauvreté accrues, perte de confiance et violences, ...Nous sommes rentrés dans une période des plus chaotiques où essayer de préserver les apparences ne sert à rien.


Les Gilets Jaunes avaient pourtant alerté sur une pandémie...sociale où le remède proposé a été éborgnés, mutilés, grand débat leurré, répressions physiques, brutalités, ...et surdité ! Puis a suivi la pandémie sanitaire qui a montré la quasi inutilité de ce gouvernement hors sol, coupé des réalités quotidiennes. Et sévit depuis un long moment, mais qui s’accentue chaque année, la pandémie environnementale appelée urgence climatique qui est ignorée car les catastrophes augmentent le PIB des Etats et prendre des mesures radicales à la source des pollutions et causes ferait capoter tout un système financier de profits gigantesques aux mains des industriels acoquinés aux politiciens.
Social, sanitaire, climatique, comment affrontons-nous ces crises ? Quelles questions nous posons-nous pour élaborer des pistes et des actions opérantes qui ont un impact ? A qui pouvons-nous confier la responsabilité de faire bouger les choses, radicalement pour des impacts positifs rapides ?




Quand on a un certain âge et quand on est très jeune, on ne voit pas la vie et l’avenir de la même façon. On peut se dire que le temps est passé et/ou qu’on se sent impuissant face aux forces en présence. 

Mais pour les anciens, il y avait des projets de vie après avoir subi la deuxième guerre mondiale, et leurs enfants ont bénéficié d’une période de reconstruction et de paix. Mais les jeunes d’aujourd’hui, quels projets peuvent-ils rêver ? 

On parle de plus en plus de survie, 

même si l’avenir n’est pas écrit…

 

 

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jeudi 12 novembre 2020

DEMOCRATIE, un principe de survie humaine ?


Avec le mot « laïcité », démocratie revient aussi très souvent pour couvrir on ne sait pas trop quoi en ces temps où les libertés sont  encadrées, enfermées, muselées, et même aveuglées !!!


Démocratie en danger

La période est trop belle pour mettre en place toutes ces limitations/interdictions et plus le temps passe, plus cela commence à se voir qu’il y a plus qu’une intention de protection sanitaire, il y a une véritable stratégie de réduction au silence de toute manifestation qui pourrait sembler hostile en remettant en cause certaines dispositions qu’on dit indispensables pour empêcher la propagation du virus Covid19. Car en quoi interdire et condamner qu’on puisse filmer ou photographier des forces de police qui sont parfois dans l’abus, l’excès, réduirait la circulation de la pandémie ? C ‘est un peu gros, non ?

Avec plus de 5 millions de voix d’écart, il me semble que l’élection de Biden aux USA est légalement reconnue. Comment peut-on simplement imaginer une fraude à cette hauteur, car cela enlèverait toute légitimité à cette victoire. Et comment peut-on accuser une volonté de tricherie en parlant de vote par voie postale massive, alors que le Covid circule, a déjà fait 240 000 morts aux USA et qu’on trouve plutôt prudent et responsable d’appeler à voter par correspondance plutôt que d’engorger les centres de votation en masse un jour défini. Il y a la stratégie qui veut éliminer tout processus démocratique (une personne = une voix, et chaque voix compte) quand tout à coup est demandé un arrêt des décomptes de voix qui est un irrespect total, un rejet de l’expression populaire par les urnes. Là aussi la démocratie est menacée, alors qu’elle a montré sa puissance, contestée par le perdant bien sûr pour qui ce mot « perdu » n’existe pas.





Démocratie, « désigne à l'origine un  régime politique  dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques » (Wikipédia). Quand on reporte cela au niveau local, il y a des signes qui ne trompent pas. Faire participer l’ensemble d’une communauté villageoise aux décisions qui les touchent, les concernent directement, entend un fonctionnement particulier qui devrait cependant être général. En France, cela commence par le vote puisque nous fonctionnons en déléguant le pouvoir à des « représentant-e-s ». Ceci étant, ça ne s’arrête pourtant pas là puisque le temps entre deux élections ( à tous les niveaux) n’est pas la passivité, l’attente, mais plutôt le suivi des décisions et la façon de les mettre en œuvre, où l’information, la consultation, la participation sont régulières.

Ainsi, l’instance « conseil municipal » se devrait de faire un effort permanent de communiquer avec ses « administrés » afin de les associer étroitement à tout ce qui les concernent, à appeler à participer aux actions concrètes mises en œuvre : chantiers de nettoyage, plantation d’arbres, entretien et amélioration de l’environnement, de l’espace et bâtiments publics, quand cela est possible à l’échelle communale. De même les investissements plus lourds  de travaux ou ventes de biens immobiliers peuvent être discutés, débattus publiquement, avant toute décision finale qui relève de la validation par les élu-e-s communaux. Il devrait en être de même pour le niveau intercommunal où un-e seul-e délégué-e (souvent) représente les intérêts communs.



Quelques pistes

Cela se passe parfois ainsi. Les habitant-e-s sont informés des dates et contenus des conseils municipaux, publics. Au siècle du numérique où quasi tout le monde à un accès internet et une adresse courriel, cela est relativement simple à mettre en œuvre. De même quand une décision importante est à prendre, certains conseils organisent un débat public dans la salle communale avant la validation finale. Des ateliers-chantiers aussi sont organisés en faisant appel à la participation des habitant-e-s, cela créant du lien social et un sentiment d’appartenance à une communauté villageoise impliquée. Par ce biais de fonctionnement « démocratique », les tensions s’atténuent, les colères s’amenuisent et la parole se délie.
Le « pouvoir » n’est plus vertical et concentré, mais horizontal où chacun-e a pu exprimer publiquement son avis, son point de vue, son ressenti, a pu participer d’une façon ou d’une autre à la protection des « biens communs ».
Par ces quelques exemples simples à mettre en œuvre, puisqu’ils ne sont liés qu’à une volonté de le faire ou pas, on voit bien, on sent bien que cela peut changer « l’ambiance » générale d’une commune, d’un territoire local, sans que cela enlève quoi que ce soit au pouvoir décisionnel final.

Ces changements locaux ont une incidence plus large, une réappropriation de la vie sociale, une certaine émancipation et éveil des consciences. La vie associative a également un rôle très important et est un réservoir de personnes actives, bénévoles.

Qu’on vienne pas me dire que cela est politique, au sens où on l’entend souvent, politique « politicienne ». Politique « désigne ce qui est relatif à l'organisation ... d'une cité ou d'un Etat et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée » (Wikipédia). Donc, s’intéresser, vouloir participer à la vie d’une cité-commune relève de cela, mais dans un sens commun de prendre en compte que, si nous sommes des individualités, nous faisons aussi partie d’une collectivité où la somme des intérêts particuliers ne fait pas une politique commune, mais où la prise en compte des biens communs crée un sentiment (qui devient une réalité) d’appartenance à une communauté villageoise.






L’espèce humaine est fragile

Il est plus facile de critiquer, de râler sans proposer, mais ce faisant, il n’y a pas d’évolution possible. Or, la vie est mouvement et nous faisons tous-toutes partie de cette énergie vitale.
L’espèce humaine est la plus fragile et la plus dépendante des espèces vivantes. Se penser le prédateur supérieur, c’est occulter la nature profonde même de l’être humain qui est sociale.

Parler de démocratie dès lors, c’est se recentrer sur notre nature profonde, initiale, primitive, dans un monde en évolution constante où nous nous sentons généralement complètement ignoré-e-s, réduit-e-s à suivre des modèles imposés qui créent des tensions, qui peuvent dégénérer.

En globalisant, nous voyons que la marche en avant actuelle conduit à la menace même de la fin de l’espèce humaine sur cette planète. Nous ne sommes qu’une espèce vivante comme une autre sur cette terre et croire que notre puissance est supérieure aux autres, que nous dominons tout, est un leurre dont on voit les conséquences quasiment au quotidien.

Il est donc vital d’agir, chacun-e à son échelle, en commençant là où on a un impact direct, le territoire local où on vit.

La démocratie qui est un système qui nous permet de vivre ensemble en bonne communauté d’esprit est donc plus qu’importante pour la préservation de notre environnement de vie et pour la façon du « vivre ensemble ».

Pas mal de personnes l’ont compris depuis longtemps, d’autres sont encore dans l’interrogation ou l’ignorance, se contentant d’un conservatisme confortable mais qui a ses limites et crée des tensions qui peuvent se traduire par une certaine violence, du rejet, de la marginalisation, de la radicalisation, …



Démocratie, un mot, une idéologie, une philosophie, un principe de survie humaine ?








samedi 3 octobre 2020

ON A UN NIVEAU DE « CONFORT », C’EST QUOI LE PLUS ?

Je sais, difficile de développer quand on parle de « niveau de confort » (acceptable et digne) comme préalable quasi acquis pour tous. Car, ça ne l’est pas. Mais, tout le monde a des rêves, des envies, des ambitions, des désirs et qui sont différents pour chacun-e.

 

Partons donc du commun, du vital humain :

Se nourrir, avoir un toit/logement (chauffé), de l’eau courante, de l’électricité, se vêtir, pouvoir se soigner (avoir accès aux soins), se déplacer, s’instruire, avoir des loisirs, un environnement de détente, parler, s’exprimer librement, …

 

Dans ce monde, ce système monétarisé, tout est soumis à paiement car on a aussi perdu nos savoirs-faire, on achète au lieu de fabriquer-construire soi-même, on jette au lieu de réparer, on veut aller loin au lieu de regarder autour de soi, on trime pour de l’argent et plus pour soi, on n’aime plus/pas le travail qu’on fait car il est subi, on n’a plus de temps pour soi, sa famille, ses proches, ni pour réaliser, créer, …

 

 


 


Et quand on est arrivé à un équilibre acceptable et moins contraignant, on continue quand même pour du plus. Mais c’est quoi, le plus ?

Ce plus ne devient-il pas un moins pour d’autres, ne crée-t-il pas justement le déséquilibre et la perte du sens de la solidarité, de cette notion que l’espèce humaine est liée à la même planète, que le « destin » est commun à tous-toutes ?

Que, pour ce plus, la terre-mère productrice de nos « biens communs » élémentaires est dévastée, pillée, détruite, amoindrie pour le seul profit financier d’une oligarchie minoritaire mondialisée. Dans quel but ? Amasser encore plus d’argent, pouvoir se payer encore plus de plus, voler à travers le monde, acheter les objets connectés et vite obsolètes, de l'éphémère, de l'inutile,… Jouir égoïstement, individuellement et « après moi le déluge » !


Quand on se « bat », qu’on souffre au quotidien, dans une angoisse, une peur permanente pour juste arriver à « vivre », c’est à dire assurer ce « confort élémentaire de l’essentiel vital », alors on n’a plus la volonté, le temps pour affronter dans un rapport de force en nombre cette oligarchie – et sa cour des « nantis » ou apprentis-nantis -. Et pourtant, le mouvement quasi spontané et collectif des Gilets Jaunes a rendu visible cette colère froide, ce ras-le-bol profond et qui végétait depuis longtemps, ces personnes qui n’avaient plus droit à la parole et qu’on ne considérait même pas comme des interlocuteurs. Cette révolte latente est bien réelle et ne s’éteindra pas car le chemin emprunté mène inéluctablement dans un mur, tout système a des limites, mais celui-ci hypothèque les conditions même de la survie de l’espèce humaine.

 


 


La légende du colibri où chacun fait sa part est belle et fait rêver. Même si les changements sont souvent-toujours venus de minorités agissantes, sur une planète économiquement, financièrement mondialisée, c’est la mobilisation du nombre, partout, qui fera frissonner, déstabiliser le château de cartes, …

Mais dans ce rapport de force, la répression est violente, armée et sanglante, mortelle parfois, car les dirigeants aux pouvoirs ont sous leurs ordres la police, l’armée et la ...légalité ...démocratique ! Alors qu’ils ne font que ...protéger LEURS intérêts. Ce n’est pas difficile de comprendre cela, mais c’est notre soumission, notre impuissance qu’il est difficile d’accepter. 

Et tout aussi difficile est d’emprunter d’autres chemins...

 



Il y a des « clusters » de résistance, des territoires en transition, des changements de comportement, de consommation, de déplacements, de production, d’échanges, de créations, de …

Il ne faut plus se dire, je suis seul-e, je ne peux rien faire. Autour de soi, il y a de quoi tisser des liens, participer et rentrer dans des réseaux, des associations, des mouvements, des personnes qui sont comme vous et moi et qui créent autre chose, d’autres « mondes », une vie humaine consciente des valeurs, animée par des convictions. Des personnes qui agissent collectivement, créent, imaginent, inventent, construisent, … pas pour du plus, mais pour du mieux, pour tous.


L’avenir n’est pas écrit…                          

                                                                                           ...jamais mollir !

 

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dessins/photos glanées sur internet


mardi 29 septembre 2020

VITE, VITE, TOUJOURS PLUS VITE ….

 

L’ANSES (agence nationale de la sécurité sanitaire) doit déposer le résultat de ses études sur l’impact des nouvelles ondes en avril 2021. La Conférence Citoyenne sur le Climat a déposé ses conclusions et recommandations parmi lesquelles la demande d’un moratoire avant tout nouveau déploiement d’un système de téléphonie mobile émetteur d’ondes électromagnétiques afin d’en mesurer les impacts sanitaires.

Mais nous avons un président qui n’a rien à faire des principes de précaution, des promesses de suivre les résultats du Grand Débat National ou de la Conférence Climat. Il est soumis à ses commanditaires industriels et financiers qu’il privilégie car ils l’ont fait élire. Il se présente comme un innovateur, un moderne, un fan de technologie « french tech », bref, il ne faut pas se laisser dépasser par « les autres «  pays , ni décourager par les opposants, les archaïques !

 


 

Depuis le XIXème siècle, les technologies ont été imposées au nom du marché, du progrès et de la concurrence. Aujourd’hui toujours, on nous fait croire que les solutions aux crises actuelles ( inégalités sociales, épuisement des énergies fossiles, effondrement de la biodiversité, dérèglements climatiques, …) vont passer par une révolution numérique. Les technologies comme sources de progrès social...Et aujourd’hui, sans débat, sans discussion, sans étude d’impact, contre l’avis de pas mal de monde dont la Convention Citoyenne Climat, M. Macron impose la 5G en mettant en vente dès ce 29 septembre plusieurs blocs/licences auprès des opérateurs Bouygues, Free, Sfr, Orange pour une exploitation de 50 MHz, le reste (110 MHz) étant vendu aux plus offrants. L’État espère en retirer un peu plus de 2 milliards €.

Le débit sera augmenté par 10 (plus de données) et en affirmant consommer moins d’énergie. Mais avec une augmentation régulière du trafic numérique, cela est un vœu pieux, sans compter l’énergie grise (extraction des minerais rares, transformation, transport, changement d’appareils puisque obsolescence, …).

On oublie aussi les 3 millions de personnes électrosensibles en France. On ne sait rien à l’heure actuelle sur les effets biologiques et sanitaires liés aux fréquences autour de 3,5 GHz et encore moins des futures bandes de 26 GHz qui seraient mobilisées plus tard. Et sans compter la démultiplication des antennes-relais puisque l’argument de diminuer la puissance émettrice va de pair avec le déploiement de milliers d’antennes supplémentaires au plus près des habitations.


Progrès social ? L’égalité d’accès au réseau pour tous ne sera pas de mise, le prix des abonnements va forcément augmenter, la vente des nouveaux appareils connectés compatibles 5G (Internet des objets) aura aussi un prix, et les villes parsemées de capteurs, les échanges d’information collectées, organiseront un maillage du territoire des plus intrusifs.

Ce n’est pas une nouvelle technologie qu’on nous impose avec la 5G (alors que la 4G est loin d’être déployée), mais un modèle de société qui va avec.


Comme pour le compteur « intelligent » Linky, voilà la nouvelle étape vers….Vous commencez probablement à comprendre tout doucement qu’il y a une stratégie et qui n’est pas liée à notre bien-être, une facilitation, une amélioration de la vie, mais un projet civilisationnel où l’humain n’a plus grande valeur autre que consommateur surveillé, dirigé et esclave de ceci.


Mais l’avenir n’est pas (encore) écrit ...

 


 

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Dossier développé dans POLITIS de cette semaine

Dessin de VEESSE   www.hebdi.com la magazine satirique indépendant alsacien

mardi 8 septembre 2020

LA DETTE, LA DETTE, LA DETTE, ….

Toute la précarité, le refus d’augmenter les salaires, les mises au chômage massif pour « restructurer » l’entreprise, …, bref toutes ces décisions et faits viennent accompagnées toujours par la même rengaine : rembourser la dette.
Bon, elle a bon dos la dette et quand on  n’est pas économiste, on se laisse facilement convaincre que si on a un crédit bancaire, il faut bien rembourser et avec des agios importants en plus (le pourcentage du prêt).
Mais si on se met au niveau d’un pays et dans un même espace monétaire, cela change un peu le point de vue.
Admettons que la BCE (Banque Centrale Européenne) puisse émettre des Euros pour faire tourner l’espace européen des pays membres de la zone Euros. Qu’elle en produise et prête beaucoup ou pas, cela ne pose pas de problème particulier à part un risque d’inflation de la valeur de la monnaie sur le marché mondial pour les échanges plus larges. Mais dans la zone Euros, cela ne peut pas poser un souci quelconque. Donc admettons encore qu’on n’achète que des produits européens et donc sans échanges avec les USA, l’Asie, la Chine, ...L’économie européenne produit, vend et tout cela dans la zone Euros.


Si maintenant on élargit et que les Etats ont besoin de milliards d’Euros pour « relancer » leur économie. 

La BCE dans ses statuts (!) ne peut pas monétiser directement les Etats et donc couvrir la dette publique. Les pays empruntent sur les marchés financiers, les banques privées...Oui, il y a à redire sur ce système qui enrichit les banques par les pourcentages retirés…Mais revenons au système en cours...
Par contre, la BCE est autorisée à racheter la dette publique (et privée) sur le marché secondaire et pourrait très bien annuler une partie de ces dettes des Etats ce qui dégagerait des millions pour financer de l’investissement dans de nouveaux projets ou relancer la consommation en augmentant les salaires. Et cela sans alourdir les dettes souveraines.

Vous me direz, mais alors pourquoi ne pas le faire ? Ben oui, tout est là, à mon avis, c’est que l’oligarchie des actionnaires et financiers est mondiale et que la production est délocalisée au meilleur prix de revient dans des conditions de fabrication à la limite de l’acceptable parfois.
Et que ces produits sont importés par tankers, avions, camions pour nous les faire consommer et surtout payés en dollars la plupart du temps. Et le déséquilibre vient de là, des échanges internationaux où le dollar -et donc les USA- imposent leurs lois « des marchés ». 

 



Mais si on reste en zone Euros, production européenne fabriquée et payée en Euros et vendus en Europe, alors cela ne joue pas, la dette n’a pas de sens, la BCE est maître de la planche à billets et permet d’inciter et de soutenir production, innovation, transition sans crainte de déséquilibre budgétaire et d’imposer une charge de précarité pour « rembourser » une dette quand l’argent dans une zone donnée n’est que un moteur, facilitateur d’échanges et de production.

Je ne connais pas grand-chose à l’économie, mais je peux tenir des raisonnements logiques tout en relisant Keynes et autres économistes « professionnels » !
Alors quand on parle de dettes pour justifier la précarité et le refus d’augmentation des salaires, chez moi, ça passe pas, j’ai du mal à comprendre ou plutôt j’ai du mal à accepter ce discours qui n’est là que pour servir les intérêts d’une petite caste avec une démonstration pompeuse qu’on  nous présente comme incontournable, inéluctable, comme seul modèle possible...A croire que l’histoire de l’homo sapiens ne commence qu’au début du capitalisme industriel...C’est un peu réducteur et se moquer de notre mémoire, notre histoire de l’humanité.

Il va falloir trouver autre chose car de plus en plus de monde comprend bien que la solution ou l’amélioration de leurs conditions de vie ne passe plus par ce schéma, ce modèle-là et que les discours argumentés ne sont que des façades pour nous faire avaler le pire, mais pas pour tout le monde.
Notre pouvoir de consommateur est donc bien un des leviers du changement. Ne plus acheter de produits importés, favoriser le local, le régional, le zone Euros, réduire l’inutile, l’éphémère, être plus sobre énergétiquement, retrouver une autonomie, une indépendance dans tous les secteurs d’activités et les secteurs géographiques, ce sont là des comportements à intégrer. C’est un de nos pouvoirs.

Nous sommes donc quelque part les acteurs du changement, ne l’oublions pas et mettons en œuvre ce nouveau rapport de force. Le nombre fait la différence.

L’avenir n’est pas écrit...

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vendredi 4 septembre 2020

INNOVATION HYDROgénée

 

Innovation, c’est le nouvel élément de langage économique de la « Relance France » du président avec un habillage « vert » à 30 milliards.

Le programme de relance économique a trois volets : compétitivité (35 milliards), cohésion sociale (35 milliards) et transition écologique (30 milliards). Waouh !


Compétitivité : il faut voir là dedans une baisse des impôts de production (10 milliards) et un arrosage d’aides publiques aux big entreprises (qui licencient « en même temps »).

Cohésion sociale : un beau mot mais qui parle surtout d’emplois dont plus de 6 milliards pour le paiement du chômage partiel payé.

Transition écologique : une aubaine pour le BTP, 7 milliards pour la rénovation (thermique) des bâtiments ; 11 milliards pour le ferroviaire/transports (on verra si les petites lignes vont rouvrir comme Guebwiller-Bollwiller par exemple attendue depuis ...des décennies) ; arriver à la neutralité carbone en ...2050 grâce à l’hydrogène, mais aussi avec 470 millions pour le nucléaire !


« On a compris, on a changé de logiciel » dit le premier ministre actuel développant ce plan de relance début septembre après la crise du Covid-19. Ah oui ? 

Ça rappelle étrangement deux déclarations récentes du président Macron. 

Après le mouvement des Gilets Jaunes, ses mutilés et éborgnés, il avait dit : « j’ai changé ». Et quelques semaines après, il a voulu imposer sa réforme des retraites qu’il a essayé de passer en force par le 49.3. 

Avec la crise du Covid-19, il a affirmé : « Plus rien ne sera comme avant ! » Et ça recommence ...comme avant, en pire même.

 

 


HYDROGENE, la panacée de demain


Alors, innovons, la Nation France montée au 12ème rang pour l’innovation. Et sa nouvelle marotte écolo est l’hydrogène. Parlons plutôt de dihydrogène, un gaz hautement inflammable obtenu par une scission des molécules composant l’eau. Il est déjà utilisé pour propulser des fusées. Brûlé, il ne rejette que de l’eau chaude et de l’oxygène. Super ! 

Oui, mais il doit être fabriqué. Actuellement, le dihydrogène (utilisé dans l’industrie des engrais chimiques notamment) est produit à partir des hydrocarbures. L’intérêt c’est que c’est une énergie stockable. Mais pour son stockage sous forme liquide, il nécessite une température constante inférieure à -254°. 

Puis il faut le transformer en courant électrique. C’est donc intéressant pour tout ce qui est mobilité électrique : trains, camions, bus, …voire avions. Ce n’est pas pour rien que Total, Air Liquide, Engie, Michelin s’y intéressent pour l’après-pétrole. Mais ces entreprises comptent surtout sur la manne des subventions publiques et des exonérations fiscales sur l’énergie servant à l’électrolyse pour développer davantage cette technologie.

 

 



L’intérêt du dihydrogène est réel, MAIS pour le produire il faut sortir des hydrocarbures, du charbon ET du nucléaire. 

Il faut AUSSI un effort de sobriété énergétique tout à fait à l’opposé de ce qui est en court actuellement. 

ET SURTOUT, il faut un plan d’investissement massif dans les énergies renouvelables afin qu’on puisse vraiment parler d’un hydrogène vert produit par des énergies renouvelables.


Il y a donc encore un long chemin et un changement radical de paradigme, de stratégie industrielle, pour pouvoir parler de transition écologique avec l’hydrogène comme nouvelle source d’énergie propre.

 

L'avenir n'est pas écrit...

 


 

 

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Sources : entre autres "l'hydrogène fait rêver les industriels" Erwan Manac'h dans  POLITIS n°1616 -27 août 2020 

Photos : internet


dimanche 16 août 2020

RESISTANCE !

Ne pas perdre la mémoire, celle proche et celle un peu plus loin de l’Histoire.


Pour la proche, on nous fait la leçon sur le port du masque. Il fut quelques mois, au plus fort de la pandémie, on a entendu le discours officiel, gouvernemental, par la voix de sa porte-parole, qui disait que ce n ‘était pas nécessaire, parce que ce système de l’immédiat et du no-stock ne voulait pas mettre en lumière qu’il n’y avait rien de prévu et que de masques pour la population, il n’y en avait pas et même pas pour les soignants. Je neveux pas dire qu’il ne faut pas en porter, bien au contraire, mais qu’on nous prenne pas pour des demeurés sans mémoire. On sait et on réfléchit !
Il ne faut pas se rassembler en nombre car cela propage. OK. Mais alors faisons les matchs de foot, les rave-partys, les concerts au Puy du Fou où là, le gouvernement (par le préfet, son représentant local) permet le rassemblement de 9000 personnes. Vous comprenez la logique ou vous comprenez à qui on a à faire ?
Il faut arrêter de prendre les GENS pour des imbéciles, dociles, malléables, à qui on peut tout administrer.
D’accord, on n’a pas en face de nous, une armée d’envahisseurs qui tuent, torturent, exterminent, incorporent de force sous menace de tuer leurs familles, qui abolissent toutes les libertés. C’est plus « soft » peut-être quoique on a aussi une police aux ordres qui éborgne, mutile quand sont attaquées leurs fiefs, les banques, les magasins de luxe, les bâtiments symboles d’un Etat qui ne les représente plus, et qu’on les empêche de défiler et crier leurs colères dans les rues.
Ce n’est plus une armée certes, mais une caste mondialisée, partout, qui a crée un système de profits et où nous ne serions que des esclaves soumis car attachés à un confort matériel de dépendance. Et ils ont leur cour, leurs exécutant-e-s, ces élu-e-s qui palpent un « salaire » (des indemnités!) pour perpétuer à grands mots ce qu’ils disent inéluctables, modernes, sans alternatives ! Et qui se gavent de subventions, nos impôts, pour dire combien ils améliorent la vie quotidienne en construisant des routes, des salles polyvalentes, des piscines, des supermarchés, des …, en oubliant la vie communautaire, l’écoute, la convivialité, la démocratie affichée sur toutes les mairies, des lettres qui ont perdu tout leur sens.
Et ces jeunes qui ont pris conscience que leur avenir n’est pas dans le dernier modèle de l’Iphone, de la 5g, des aliments trafiqués sans valeur nutritive venus d’ailleurs par cargos maritimes, par camions et une énergie qu’ils disent inépuisables en éventrant la terre avec ses pollutions dramatiques à répétition et un réchauffement climatique qui va libérer des molécules inconnues, source d’autres pandémies, du permafrost qui est mis à nu. Ces jeunes qui sont dans la rue, occupent des zones à défendre, qui essayent d’empêcher cette fuite en avant qui va à la destruction même de l’espèce humaine.
Oui, ces jeunes qui à dix-sept, vingt ans se faisaient tuer il y a moins d’un siècle pour s’opposer, résister à un envahisseur qui allait détruire leur avenir. On peut répliquer que ça n’a rien à voir et bien moi si, je dis que ça a à voir. Que c’est juste la représentation de l’ennemi de la vie qui change. Une armée ou un système pervers, cynique avec des allures propres et souriants, qu’est-ce que ça change au final quand l’objectif est si proche.
Il est temps de devenir des insoumis-es, des résistant-e-s d’un autre type, de s’interroger jusqu’où cela sera encore supportable, pour combien de temps.
Travailler pour survivre, et ne plus avoir aucune fierté de ce qu’on réalise, aller au turbin comme au bagne, pour pouvoir se nourrir, avoir un toit, se chauffer…
On ne veut pas se poser ce genre de questions, c’est trop dur, c’est comme un problème existentiel où on se dit que face à l’espace, à notre petite planète dans cette immensité, que sommes-nous, que veut dire être vivant, c’est quoi notre temps de vie ? Hallucinant, abyssal, mais ça remet les choses à leur juste place, notre temps de vie consciente.
Je n’ai pas de recettes, pas de mode d’emploi, pas de conseils à suivre, chacun-e est à même de se situer, d’expérimenter, d’agir, de faire de sa vie une voie choisie, selon où il-elle est, ses conditions, ses opportunités, ses désirs, ses rêves.




Mais ne nous lamentons pas, nous sommes des battant-e-s, des résistant-e-s ou alors des complices, des soumis-es. La solidarité, ça existe encore, l’esprit collectif aussi, l’écoute et le respect aussi. Bien sûr, ce sont des valeurs et des exemplarités qui se perdent, mais poindre du doigt pour se disculper n’est une solution ni globale, ni pour soi.
Regarder autour de vous, soyez curieux-ses, approchez ce qui  peut vous faire peur parfois, cette fange « alternative » qui invente un autre monde fait d’échanges et de relations réciproques riches en enseignement, en apprentissages et qui dessinent d’autres chemins. Primitifs-ves d’un autre temps ou préfiguration d’autres tribus qui ne veulent plus marcher, enrichir ce système moribond, ce n’est qu’une question de temps. Minoritaires peut-être, mais tous les changements sont venus de minorités agissantes, par l’exemplarité, la persévérance liées à des valeurs humaines qui ne doivent pas se dissoudre dans la pensée unique et la perte de libertés dans lesquelles on veut nous amener, nous entraîner ...à leur seul profit.
L’argent, ce veau d’or, ce papier ou carte plastique qu’on veut être une référence et un guide pour exister. Quelle illusion et sommes-nous tombés si bas que nous avons perdu tout sens de l’existence, abandonné toute fierté, à sacrifier notre corps, nos forces pour un leurre pareil.
Résistant-e-s, nous ne sommes peut-être que quelques-unes, mais nous savons nous reconnaître et nous disséminons partout.
La force répressive, la réduction des libertés institutionnalisées par des lois (iniques parfois, souvent) montrent bien que nous sommes plus puissant-es que nous ne croyons. « Ils » ont peur car « ils » se savent fragiles et nous n’attaquons pas frontalement, mais agissons dans les territoires où nous vivons, partout.
Nos convictions sont nos armes, notre force démultipliée et quand on n’a plus peur, on retrouve la liberté qui produit aussi de l’amour.


Ne plus céder le terrain à celles-ceux qui les abîment, ne plus laisser parler celles-ceux qui veulent nous endormir, ne plus se soumettre à leurs diktats et belles paroles creuses, leurs éléments de langage, leurs dévoiements des mots, leurs lois liberticides sur lesquelles ils s’assoyent car ils-elles sont « au-dessus » se croyant intouchables. Nous ne les abattrons pas, car c’est une « espèce » qui est si faible humainement qu’elle est vouée à s’auto-dissoudre par manque d’avenir, de soutien, de confiance.
Nos saines colères, nos douleurs ne sont pas des cris de haine, mais les signes de notre puissance intérieure qui peut « déplacer des montagnes ».

Résistance !




Pour trouver du sens, il faut remettre en question ce qui n’a pas de sens


L’avenir n’est pas écrit.


jeudi 23 juillet 2020

LA JEUNESSE, MA PRIORITE

                    EMPLOIS JEUNES, SERVICE CIVIQUE, FORMATIONS
On connaît les recettes depuis des lustres puisque tous les prédécesseurs de M. Macron ont appliqué les mêmes, alors pas la peine de nous faire gober à un "nouveau" plan massif jamais mis en place pour la jeunesse : "il n'y aura pas un seul jeune sans solution à la rentrée". Toujours les belles déclarations dans sa théâtralité caractéristique.




Il n'y a pas que l'emploi (précaire) qui préoccupe la jeunesse, mais avoir un avenir possible et la dimension "climat" est bien loin des préoccupations d'un président conservateur de l'ancien régime dans des habits neufs. Derrière les promesses d'un jour, il défend un système mortifère qui "exclut des catégories sociales entières, des paysans aux ouvriers, et qui concentre toujours plus le pouvoir médiatique, financier et technologique entre les mains de quelques puissants." Les "jours d'après" vont être pires, car pour cette caste "après" veut dire "encore"...Le "climat" n'est pas qu'une question de réchauffement, mais la révélation que ce système va dans le mur et entraîne le vivant avec lui. Tout le monde ne l'a pas encore compris, mais une bonne partie de la jeunesse, oui. On les retrouve dans un mouvement de désobéissance civile non-violente, Extinction Rébellion, avec des actions radicales car pour eux, "le risque climatique est plus grand que celui d'aller en prison" : une version verte des Gilets Jaunes. 

"Leur faisceau de valeurs est incompatible avec un libéralisme qui fait la part belle aux lobbys et qui braconne sur les terres de l'extrême-droite, comme il ne peut s'accorder avec une gauche qui ne s'est pas débarrassée des vieux démons du productivisme, de la croissance et du souverainisme." 

"Pour retrouver du sens, il faut remettre en cause ce qui n'a pas de sens" disait ce précurseur écologiste de Jacques Ellul. On ne se convertit pas à l'écologie, ce n'est pas une religion, mais un projet politique 
et les dernières élections municipales (que M. Macron veut ignorer) l'ont bien montré.


lundi 6 juillet 2020

L’ECOLOGIE EST LA SEULE IDEE SUBVERSIVE DE CE DEBUT DU MILLENAIRE


"On ne peut pas être écologiste si on n’est pas pleinement engagé dans le combat social .
Il faut fustiger les spécialistes du double discours (comme Macron), les cyniques, les imposteurs, les négationnistes, mais aussi les intégristes de l’écologie, les collapsologues, les « écologistes identitaires », qui « pensent leur survie (dans le confort) quand il faut repenser la vie » **.

Combien de fois entend-on que l’écologie appartient à tout le monde et que l’écologie politique ne devrait pas exister. Les personnes qui affirment cela sont les mêmes qui disent qu’ils-elles plantent des arbres et éteignent le robinet d’eau quand ils-elles se lavent les dents !!! Ils-elles ne veulent surtout pas qu’on prenne conscience qu’on est face à un système global destructeur où les multinationales sont les plus grands pollueurs, où l’économie mondialisée amène les pires catastrophes sanitaires, sociales, environnementales. 
Et il faut agir vite, de suite, à tous les niveaux et en commençant autour de nous, sur nos territoires, notre cadre de vie, ne plus laisser les discours, les belles paroles et déclarations nous endormir pour« leurs » profits et leurs seuls intérêts.

Les élections municipales ont bien surpris tout ce petit monde qui se maintenait dans le confort conservateur des dernières décennies. Un vent discret et constant a balayé leurs certitudes et schémas d’un autre siècle. 
Le roi est nu, ses disciplines dépourvus.
LREM, c'est La République En Miettes

A travers tout le pays, les villes ont changé de direction et pas les moindres, mais les plus importantes : Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, avec Besançon, Annecy, Tours, Poitiers, Colombes, ...qui se sont rajoutées à Grenoble et celles où les réunions-coalitions de gauche sont dèjà présentes, Nantes, Rennes, Montpellier, Paris et quasiment Toulouse, Lille. 
Le constat ne peut pas être nié ou minimisé par l’abstention (car M. Macron n’a tout autant été élu qu’avec 24 % du corps électoral). 
La dernière élue en date, c’était hier après-midi (samedi 4 juillet) à Marseille où Michèle (Rubirola) a bien résumé l’esprit nouveau en affirmant : « je m’engage à servir ma ville avec courage et humilité ». Ces nouveaux-nouvelles élu-e-s travaillent collectivement avec un projet clair qui se décline souvent en écologie, social et démocratie. Les « professionnels » de la politique (vous savez, celles et ceux qui s’accrochent depuis des décennies à leurs mandats qu’ils-elles cumulent car cela rapporte un bon revenu mensuel et font des déclarations ...sans actes, toujours reportés), ceux-là sont les premiers à critiquer le manque d’expérience (!!!) et que ces nouveaux élu-e-s sont des inconnu-e-s. De qui ? 
Car nous, nous on les connaît depuis longtemps, entre gens déconsidérés dont on se moque…

Les gilets jaunes, les jeunes pour le climat, « fins des mois, fin du monde », la contestation des institutions, la condamnation et les limites d’un système économico-financier d’abord. Puis, de l'autre côté, installer la peur, la précarité pour créer la dépendance, la fragilité et donc la soumission, la violence policière et politique ensuite. 
Beaucoup de signes se sont installés dans nos conscience et la solidarité entre les gens, les « invisibles » qui ont tenu debout le pays pendant la crise sanitaire du printemps, ont changé le rapport de force, ont éclairé d’autres voies, montré de nouveaux chemins, mais pas ceux de ce gouvernement, même changé, qui suivra la même politique, les mêmes schémas, le même logiciel économie, croissance, secteur privé que celui d’hier et d’avant-hier.
Rien à attendre d'eux, fossoyeurs de la planète, assassins de nos vies d'une certaine façon.



« THE TIMES THEY ARE A CHANGING » chantait Dylan en son temps...et c’est ici et maintenant que les graines vertes semées éclosent et grandissent pour recolorier nos vies...



 

Christian, Michèle, Djamila
NANTES aôut 2010

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**  dans le nouveau livre de Noël Mamère

lundi 29 juin 2020

Pas le Grand Soir, mais un changement de civilisation ?

Soir du deuxième tour des élections municipales 28 juin 2020
 
M. Macron promettant un nouveau monde en 2017, a capté tous les pouvoirs selon les institutions de cette Vème République vieillissante qui date d’il y a  plus de soixante ans avec la main-mise d’une caste, d’une oligarchie de grands patrons et de financiers dans une mondialisation dérégulée et faite de grandes dépendances industrielles comme l’a bien montré la crise sanitaire du Covid 19.

Les trois premières années de son quinquennat ont été marquées par le mouvement des Gilets Jaunes, des Stylos Rouges(enseignants), de la Réforme des retraites, des Blouses Blanches (hôpital), de la dénonciation du racisme et des violences d’une part de la police qui est devenue de plus en plus politique. Le discours et les actes sont si éloignés les uns des autres (le « en même temps » macronien) que les citoyen-ne-s de de ce pays se sont éloigné-e-s eux des urnes.





C’est donc d’abord une crise civique à laquelle nous avons pu assister lors de cette élection avec une accentuation entre plus forte de l’abstention. Cela montre bien combien les élu-e-s en général sont bien loin de leurs concitoyens et/ou de leurs préoccupations et plus porté-e-s par leurs intérêts particuliers et leur carriérisme égotique.
Dans cette région Alsace particulièrement conservatrice, légaliste, il ne fallait donc guère s’attendre à de grands changements puisque la Droite a toujours régné en maître se pliant devant les désidératas des présidents. Mais même là, les frémissements de changements (Verts) s’accentuent dans les villes moyennes (Colmar, Mulhouse,…) et la capitale-métropole Strasbourg s’est donnée une maire écologiste verte, Jeanne Barseghian,  sans accord avec le PS de Catherine Trautmann et en face aussi le front anti-écolo constitué en dernière minute par LREM et LR.
Un espoir dans cette région de naissance de l’écologie politique, où le combat antinucléaire n’a jamais faibli (la centrale de Fessenheim est enfin mise à l’arrêt définitif) , où le projet autoroutier du Grand Contournement Ouest de Strasbourg a été imposé de force, où la taxe transport a été refusé, où la plaine est devenu un maïsland industriel, où le Covid 19 a montré les lacunes de l’État et ses mensonges.

Cette victoire des Verts à Strasbourg n’est pas un cas unique, bien au contraire, puisque après Grenoble où Eric Piolle a été reconduit, ce sont Lyon, Bordeaux, Marseille (majorité relative selon un système particulier), Besançon, Tours, Annecy, (Toulouse, Lille, Metz presque puisqu’il ne manquait que quelques dizaines de voix) et puis des coalitions marquées vertes à gauche, Paris, Nancy, Rennes, Nantes, Dijon, Clermont, Chambéry, Bourges, St-Nazaire, Cherbourg, La Rochelle, Le Mans, Aurillac, St Brieuc, Périgueux, Lons le Saunier, Carpentras, Potiers, Laval, Brest, Rouen, …..On a enfin bien compris que les écologistes ont des convictions profondes, n’ont pas changé selon l’air du temps et les seuls qui lient « fin du monde, fin du mois » puisque la justice sociale est étroitement liée à l’écologie, que le capitalisme, la croissance, la consommation, nos modes de transports, l’habitat, ...font partie d’un même mix discriminatoire socialement et mortifère. C’est un système qu’il faut changer et pas le perpétuer avec quelques aménagements à la marge. Plutôt l’original que les pâles copies de circonstance où les discours lénifiants masquent l’inaction réelle, où des gadgets minimes sont disséminés avec forte communication-propagande…






Une rupture s’est bien produite lors de cette élection. Mais aussi un signe clair que les coalitions au centre ne satisfont plus. C’est tout un système qu’il faut transformer, la démocratie directe à réhabiliter, la justice sociale (et fiscale) à instaurer, les options écologiques à mettre en avant.

LREM, le mouvement du président est absent, balayé, déconsidéré, décrédibilisé et la seule victoire de l’ex-maire de Le Havre, premier ministre Edouard Philippe, ne pourra pas le cacher. De même la victoire de Louis Alliot à Perpignan n’occultera pas l’effondrement du FN-RN qui perd son influence après les déboires financiers de parti d’extrême-droite  mis au grand jour.

Vert, rose, rouge, jaune, blanc, « invisibles », le rapport de force est en train de changer vers un monde plus coloré, où la démocratie ne doit plus être dévoyée et captée par une seule caste qui ne jure que croissance et finance et énonce, impose ses règles dans leurs propres intérêts où tout est consommable, éphémère, jetable et le bien commun un produit comme un autre.

Pas le Grand Soir peut-être, mais le vingt-et-unième siècle enfin, vers un changement de civilisation !





mardi 2 juin 2020

JE ME POSE DES QUESTIONS, j’écoute, j’entends, je lis, …. !

Ben oui, je me pose des questions comme tout le monde. Je revois ce qui s’est passé depuis un an, ou un peu plus, juste « avant » et avec ce qu’on entend maintenant dans l’« après », on ne peut que s’interroger.

AVANT
Les Gilets Jaunes : ce mouvement quasi spontané qui a exprimé le ras-le-bol général d’un nombre impressionnant de gens qu’on ne croisait pas forcément dans les manifestations, ni dans les syndicats,  et qui petit à petit, semaine après semaine, s’amplifiait, durait, trouvait des nouvelles formes de protestations, communiquait sans leaders depuis les rond-points occupés et très visibles. En face de ce que les gens exprimaient, proposaient, on a eu droit à une surdité retentissante du Président-roi et un écran de fumée d’un Grand Débat National où ne parlait qu’un bonimenteur théâtral, le même personnage « number one de l’État » qui en fait faisait la campagne électorale européenne pour ses candidat-e-s godillots. Car qu’est sorti du Grand Débat ? Des LBD, des personnes éborgnées, des mains arrachées par les bombes de « désencerclement », des arrestations par centaines,  des incarcérations, une violence policière démesurée pour réduire au silence un peuple de France que la caste au pouvoir ne connaissait pas, ne cotoyait pas, ne représentait pas.

Les Blouses Blanches : des semaines de protestation dans les hôpitaux, moins visibles peut-être, car si les soignants et médecins portaient des brassards « gréviste », ils continuaient à soigner tout en dénonçant le manque de moyens, le manque de personnel, les salaires indécents, la gestion financière des hôpitaux que le gouvernement voulait « rentabiliser » ! Si on a bien entendu leurs demandes, cela n’a guère atteint les fenêtres des palais dorés de la République ! Silence radio.

Les Stylos Rouges :
enseignant-e-s qui n’en pouvaient plus de voir chaque année un peu plus la réduction de leur mission éducative encadrée par un « devoir de réserve » qui muselait leur liberté de parole, densifiait leurs programmes et surchargeait leurs classes avec l’objectif de ne plus éveiller la conscience de futurs citoyens, mais d’en faire des petits soldats de l’économie mondialisée.

Les associations militantes étaient mis sous surveillance et les plus virulents emprisonnés, mis en résidence forcée et traduits devant la justice pour des otages de chaises ou emprunts du portrait présidentiel exhibé sur des lieux d’injustice.

Les syndicats étaient dépassés par leurs bases et se plaignaient de la baisse de leurs effectifs tout en prenant conscience qu’ils s’étaient coupés des ouvriers, employés par leur fonctionnement de plus en plus administratif et une proximité au pouvoir dont ils devenaient d’une certaine façon complices par leur mollesse.

La Réforme des Retraites : des jours de grève, des débraillements dans les entreprises, des rassemblements généraux massifs à répétition dans les rues de France, quasi tous les corps de métier mélangés et présents et en face, la stratégie habituelle d’épuiser et faire durer en proposant une conférence (réunions) de financement pour trouver 12 milliards que le gouvernement pleurait de ne pas trouver pour équilibrer le budget retraite !

L’injustice sociale sautait aux yeux, l’injustice fiscale encore plus évidente était hors sujet, et l’urgence climatique s’était invitée sur tous les terrains avec des « marches pour le climat » et des interventions multiples dans les médias et les instances officielles. Le slogan « fin du mois, fin du monde » faisait le lien pour une compréhension globale que les choses étaient liées et les combats communs.






ET PUIS...
la vague pandémique Covid-19 déferla sur la planète, mettant quasi tout à l’arrêt. Après les premières profondes angoisses, le temps du confinement permit la réflexion et la remise en question des priorités, de la hiérarchisation des choix politiques, mit en lumière les contradictions permanentes pour cacher l’incompétence, l’absence de prévention, la dépendance énorme de cette mondialisation et les mensonges des mois précédents remis à leur place…
Après plus d’un an de surdité, d’ignorance des revendications, des demandes, le président-roi appelait à l’union nationale avec sa théâtralité habituelle qui ne faisait même plus spectacle et qui tombait dans le vide abyssal qu’il avait lui-même creusé. La défiance était totale et la gestion catastrophique de la crise montrait au grand jour à qui on avait affaire et qu’ « ils » n’étaient que des pions à blablabla puisque la réalité montra bien que le pays tenait grâce aux « invisibles » toutes celles et ceux qui protestaient dans les rues depuis deux ans et qu’ils ignoraient royalement ne s’adressant qu’à une frange de la population, celle qui a déserté les bureaux de direction, en laissant LES GENS en première ligne...Ceux qu’ils appelèrent ensuite les héros pour qu’on ne voit pas leurs inutilités à eux, et qu’ils avaient gazés et écrasés des mois durant, avant, donnant des ordres de répression à une police de plus en plus politique qui était encore à l’écoute de consignes qu’ils auraient dû ne plus suivre.


Alors oui, viennent les questions, multiples et l’interrogation sur notre responsabilité, notre complicité inconsciente, …


APRES
Le déversement de milliards pour que l’économie reprenne « comme avant » mit en plein jour le mensonge idéologique sur le financement des retraites par mutualisation. La dépendance énorme envers la Chine et les USA se faisait évidente avec ce système des plus-values qui délégua la production délocalisée vers les pays aux salaires et aux conditions de travail honteux et une pollution gigantesque induite par les tankers maritimes, le trafic aérien et le défilé permanent des camions sur nos routes.
Cette prise de conscience ne pouvait plus échapper à personne et la responsabilité de chacun-e était de ce fait sérieusement interrogée. Le clivage entre précaires, chômeurs, sans-papiers, laissez-pour-compte et actifs s’accentuait et le travail lui-même était soumis aux indicateurs de croissance et à leur utilité pérenne. La crise amena le télé-travail et on pouvait se poser la question du   remplacement dans plein de secteurs d’activité de l’humain par l’intelligence artificielle.
Travailler plus, croissance et emplois pour créer de « la richesse » et combler la dette pour éviter l’effondrement, qui ne peut qu’être inéluctable dans un tel système.

Je ne suis pas économiste, mais les questions qu’on peut se poser ne sont pas moins présentes. Si l’argent est devenu le moteur de l’espèce humaine en quoi la dette est son carburant ? Dollar, yen et euro sont répartis sur les différents continents. Quand l’économie américaine tousse, la planche à dollars déverse les billets. Qui parle de « dette » américaine ? Eventuellement d’inflation, mais par rapport à quoi, à qui ? L’Europe déverse aujourd’hui des milliards pour « relancer l’économie » à l’arrêt depuis des semaines et éviter la « crise économique » à venir. Pour couvrir la dette et éviter l’inflation et un chômage massif, il va falloir produire plus, travailler plus sans augmenter les salaires… Ce qui provoque l’inflation, c’est la « valeur » d’une monnaie par rapport à une autre dans un système d’échange d’importation-d’exportation de biens et de matières. Dans ce cas, effectivement, nous en sommes en partie responsables par notre comportement de consommateurs. Acheter des produits venant d’un autre continent participe à ce système. Mais si on s’en tient, pour l’essentiel à ce qui est produit dans sa zone monétaire, l’inflation n’a que peu de sens, et la dette non plus. L’augmentation des salaires ne peut donc que participer à une circulation de l’argent et à la production. Mais ce qu’on entend est bien le contraire, puisque les patrons demandent d’accepter des baisses de salaires et l’abandon d’une part des vacances afin de « sauver l’entreprise et d’éviter les licenciements ». Les lois scélérates de la ministre Péricaud le permettent à présent.
Relocalisation de la production, échanges dans une même zone monétaire et régulation des services publics, des salaires, des conditions de travail, des échanges semblent aussi une piste du changement. Je sais, on va me dire que un Iphone est produit en Chine, vendu sous licence américaine et acheté ici. Une voiture est de plus en plus japonaise, américaine et coréenne plutôt qu’européenne car le coût de fabrication est moindre et donc vendue à un prix « concurrentiel ». On sait tout cela. On a bien compris que les médicaments ne sont plus « made in Europe » et le flux tendu a montré son manque avec un chantage mortifère.
Mais devons-nous acheter chinois ou américain ? Devons-nous produire de la nourriture réservée à l’exportation ? Pourquoi nos chercheurs émigrent là où ils sont mieux payés avec des conditions de travail plus intéressantes ? Pourquoi nos industriels vont-ils produire ailleurs alors que la main d’oeuvre existe tout autant ici ? L’argent, les plus-values, l’avidité des actionnaires qui veulent engranger chaque année plus de bénéfices. Cela aussi, on le sait.

Le système est si pervers, si mondialisé, si immédiat dans le gain qu’on se sent absolument impuissant et qu’on subit, qu’on le perpétue tout en ayant conscience que cela ne peut pas, ne va pas durer puisque basé sur les énergies fossiles limitées, les produits éphémères inutiles, une production alimentaire complètement déconnectée des rythmes naturels, destructrice des espaces cultivables et de la biodiversité et qui engendre des catastrophes climatiques de plus en plus puissantes et de plus en plus nombreuses mettant même en cause la survie alimentaire.






Je me pose des questions et je n’ai pas de réponses, ce serait très prétentieux de ma part, mais j’ai bien conscience que je suis un pion d’un tout, relié. Je peux acheter local, de saison, réduire mes achats de produits importés, limiter mes déplacements, n’avoir qu’une voiture (européenne) par foyer, ne pas aller en vacances en low cost aérien les week-ends prolongés, surveiller l’utilisation de l’eau, des énergies domestiques, réparer, échanger au lieu de jeter, partager, entraider, avoir une vie sociale créatrice de liens, …. ( Chacun-e rajoutera à cette liste de comportements et d’actions ce qu’il-elle vit au quotidien). Je sais bien tout autant que cela ne changera globalement pas le système, même si nous sommes des centaines, des milliers, des ...à agir de la sorte dans cette résilience qui est notre survie.




SANS LES GENS
On peut aussi dénoncer ce système, montrer ses incohérences, débusquer les mensonges, la propagande qui sert les intérêts de cette caste mondialisée qui dirige la politique et l’économie. Mais sans les gens, ce système ne fonctionne plus.
On l’a bien vu durant cette pandémie que les services, la nourriture, la santé, ... étaient le produit des gens qui ont continué à faire « tourner » le pays en se mettant en danger, en exposant leur vie sans compter.
Si on prenait conscience de cette puissance, de cette force collective, avec des convictions acquises par les leçons de cette pandémie, le rapport de force pourrait s’inverser. Les bases d’un changement profond sont là puisque toutes les revendications ont été exprimées ces dernières années, jamais prises en compte par un pouvoir qui détient toutes les manettes grâce à des institutions qui ne sont plus adaptées, plus proches d’une royauté absolue que d’une République des citoyens.

Reprenons le pouvoir localement déjà, changeons nos façons de consommer, de vivre, d’établir nos relations humaines, afin de prendre conscience de notre force de changements, de se réapproprier nos vies.
Nous sommes humains, une espèce fragile, dépendante, sociale, liée à un tout, aux espèces animales et végétales. Retrouvons cette humilité pour éprouver cohérence, sens et apaisement.

L’avenir n’est pas écrit.




«  Ceux qui se battent peuvent perdre, 
ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu  » *









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* citation de Bertold Brecht

   DESSINS de Veesse   www.hebdi.com  
   le magazine indépendant alsacien, lanceur d'alerte et satirique

mardi 26 mai 2020

VOUS EN REVIEZ, MAIS RIEN N'A CHANGE

Les mêmes schémas, les mêmes modèles, les mêmes discours et stratégies, la même poudre aux yeux de perlimpinpin...Double peine, avec des éléments de langage, d'une part et "en même temps" des décisions ou silences ou actes contradictoires. Derniers exemples. 
 
Les villes développent les pistes cyclables, souhaitent moins de voitures dans l'espace urbain et ...le gouvernement va mettre des milliards (qu'on nous fera payer pour "rembourser la dette") pour Renault, industrie automobile, soutien aux milliers d'emplois qui pourraient être utiles, employés dans d'autres secteurs. Et avec un discours d'accompagnement dans l'air du temps du ministre de l'économie, B.LeMaire qui prône que "le plan de soutien sera orienté vers les technologies vertes et une relocalisation de productions en France". 
Pour les héros de la santé, on inaugure un "Segur", une "consultation" jusqu'en juillet avant la présentation d'un programme de soutien selon le 1er ministre qui se veut "pragmatique" (on sait ce que cela veut dire). Les soignants-hôpitaux ont déjà largement ces dernières années exprimés ce qu'ils veulent pour améliorer le système. Mais le gouvernement veut une consultation. On connaît le Grand Débat National, la Convention Climat, ...et comment cela été (non)-traduit dans les faits !!!! 
Par contre pour la surveillance numérique, l'application Stop Covid, une présentation rapide, un débat minimal et un vote immédiat sans surprise puisque LREM-Modem votent comme un seul homme, comme sous la royauté...
Et puis, la jeunesse, notre avenir, une priorité pour M. Macron. Après avoir diminué leurs indemnités APL (aides au logement) de 60 €, voilà qu'il refuse de leur verser le RSA en cas de précarité (pour les 18-25 ans). Oui, une priorité, c'est évident...
 
Oui, "le temps est venu" (comme dirait le prophète qui nous endort) de se frotter les yeux et de se dire que le changement ne viendra pas de là, mais de nous, résistant-e-s d'aujourd'hui qui sommes le nombre et LES GENS. Ce mercredi 27 mai est la journée nationale de la Résistance, souvenez-vous (ou re-lisez) du Programme du Conseil National de la Résistance "les jours heureux" , banques nationalisées et mise en place des services publics dans un pays en ruine. Les discours actuels, les excuses de la mondialisation, du chantage à l'emploi, de la charge de la dette, ne sont que des leurres quand on revoie ce passé pas si loin. 
 
Souvenez-vous ou inspirez-vous...
 
 
 
 
 
"Ceux qui se battent peuvent perdre, ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu" (Bertold Brecht)
 
Le rassemblement annuel des Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui (CRHA) sur le plateau des Glières où on rencontrait Stéphane Hessel, Walter Bassan et d'autres n'aura pas lieu sous cette forme cette année. Mais les animateurs et d'autres vont créer/proposer ce jour-là un programme actualisé et la création d'un Conseil National de la Nouvelle Résistance. 
 
Alsacien, fils d'un Tambow, j'ai probablement une mémoire inscrite dans mes gènes et toute injustice ou abus/captation abusif de pouvoir me sont insupportables. Je suis loin d'être seul dans ce cas et l'insoumission, la résistance, la liberté sont notre ADN...Nous savons ce que nous devons aux "Jours Heureux" le programme du CNR de 1945 et ne laisserons pas un gouvernement les casser au nom de l'argent, de la rentabilité comme seuls objectifs avec des pouvoirs captés par une seule caste. 
RESISTANCE !
 
 
 
 

dessin de VEESSE www.hebdi.com
le magazine satirique-lanceur d'alerte indépendant alsacien