dimanche 16 août 2020

RESISTANCE !

Ne pas perdre la mémoire, celle proche et celle un peu plus loin de l’Histoire.


Pour la proche, on nous fait la leçon sur le port du masque. Il fut quelques mois, au plus fort de la pandémie, on a entendu le discours officiel, gouvernemental, par la voix de sa porte-parole, qui disait que ce n ‘était pas nécessaire, parce que ce système de l’immédiat et du no-stock ne voulait pas mettre en lumière qu’il n’y avait rien de prévu et que de masques pour la population, il n’y en avait pas et même pas pour les soignants. Je neveux pas dire qu’il ne faut pas en porter, bien au contraire, mais qu’on nous prenne pas pour des demeurés sans mémoire. On sait et on réfléchit !
Il ne faut pas se rassembler en nombre car cela propage. OK. Mais alors faisons les matchs de foot, les rave-partys, les concerts au Puy du Fou où là, le gouvernement (par le préfet, son représentant local) permet le rassemblement de 9000 personnes. Vous comprenez la logique ou vous comprenez à qui on a à faire ?
Il faut arrêter de prendre les GENS pour des imbéciles, dociles, malléables, à qui on peut tout administrer.
D’accord, on n’a pas en face de nous, une armée d’envahisseurs qui tuent, torturent, exterminent, incorporent de force sous menace de tuer leurs familles, qui abolissent toutes les libertés. C’est plus « soft » peut-être quoique on a aussi une police aux ordres qui éborgne, mutile quand sont attaquées leurs fiefs, les banques, les magasins de luxe, les bâtiments symboles d’un Etat qui ne les représente plus, et qu’on les empêche de défiler et crier leurs colères dans les rues.
Ce n’est plus une armée certes, mais une caste mondialisée, partout, qui a crée un système de profits et où nous ne serions que des esclaves soumis car attachés à un confort matériel de dépendance. Et ils ont leur cour, leurs exécutant-e-s, ces élu-e-s qui palpent un « salaire » (des indemnités!) pour perpétuer à grands mots ce qu’ils disent inéluctables, modernes, sans alternatives ! Et qui se gavent de subventions, nos impôts, pour dire combien ils améliorent la vie quotidienne en construisant des routes, des salles polyvalentes, des piscines, des supermarchés, des …, en oubliant la vie communautaire, l’écoute, la convivialité, la démocratie affichée sur toutes les mairies, des lettres qui ont perdu tout leur sens.
Et ces jeunes qui ont pris conscience que leur avenir n’est pas dans le dernier modèle de l’Iphone, de la 5g, des aliments trafiqués sans valeur nutritive venus d’ailleurs par cargos maritimes, par camions et une énergie qu’ils disent inépuisables en éventrant la terre avec ses pollutions dramatiques à répétition et un réchauffement climatique qui va libérer des molécules inconnues, source d’autres pandémies, du permafrost qui est mis à nu. Ces jeunes qui sont dans la rue, occupent des zones à défendre, qui essayent d’empêcher cette fuite en avant qui va à la destruction même de l’espèce humaine.
Oui, ces jeunes qui à dix-sept, vingt ans se faisaient tuer il y a moins d’un siècle pour s’opposer, résister à un envahisseur qui allait détruire leur avenir. On peut répliquer que ça n’a rien à voir et bien moi si, je dis que ça a à voir. Que c’est juste la représentation de l’ennemi de la vie qui change. Une armée ou un système pervers, cynique avec des allures propres et souriants, qu’est-ce que ça change au final quand l’objectif est si proche.
Il est temps de devenir des insoumis-es, des résistant-e-s d’un autre type, de s’interroger jusqu’où cela sera encore supportable, pour combien de temps.
Travailler pour survivre, et ne plus avoir aucune fierté de ce qu’on réalise, aller au turbin comme au bagne, pour pouvoir se nourrir, avoir un toit, se chauffer…
On ne veut pas se poser ce genre de questions, c’est trop dur, c’est comme un problème existentiel où on se dit que face à l’espace, à notre petite planète dans cette immensité, que sommes-nous, que veut dire être vivant, c’est quoi notre temps de vie ? Hallucinant, abyssal, mais ça remet les choses à leur juste place, notre temps de vie consciente.
Je n’ai pas de recettes, pas de mode d’emploi, pas de conseils à suivre, chacun-e est à même de se situer, d’expérimenter, d’agir, de faire de sa vie une voie choisie, selon où il-elle est, ses conditions, ses opportunités, ses désirs, ses rêves.




Mais ne nous lamentons pas, nous sommes des battant-e-s, des résistant-e-s ou alors des complices, des soumis-es. La solidarité, ça existe encore, l’esprit collectif aussi, l’écoute et le respect aussi. Bien sûr, ce sont des valeurs et des exemplarités qui se perdent, mais poindre du doigt pour se disculper n’est une solution ni globale, ni pour soi.
Regarder autour de vous, soyez curieux-ses, approchez ce qui  peut vous faire peur parfois, cette fange « alternative » qui invente un autre monde fait d’échanges et de relations réciproques riches en enseignement, en apprentissages et qui dessinent d’autres chemins. Primitifs-ves d’un autre temps ou préfiguration d’autres tribus qui ne veulent plus marcher, enrichir ce système moribond, ce n’est qu’une question de temps. Minoritaires peut-être, mais tous les changements sont venus de minorités agissantes, par l’exemplarité, la persévérance liées à des valeurs humaines qui ne doivent pas se dissoudre dans la pensée unique et la perte de libertés dans lesquelles on veut nous amener, nous entraîner ...à leur seul profit.
L’argent, ce veau d’or, ce papier ou carte plastique qu’on veut être une référence et un guide pour exister. Quelle illusion et sommes-nous tombés si bas que nous avons perdu tout sens de l’existence, abandonné toute fierté, à sacrifier notre corps, nos forces pour un leurre pareil.
Résistant-e-s, nous ne sommes peut-être que quelques-unes, mais nous savons nous reconnaître et nous disséminons partout.
La force répressive, la réduction des libertés institutionnalisées par des lois (iniques parfois, souvent) montrent bien que nous sommes plus puissant-es que nous ne croyons. « Ils » ont peur car « ils » se savent fragiles et nous n’attaquons pas frontalement, mais agissons dans les territoires où nous vivons, partout.
Nos convictions sont nos armes, notre force démultipliée et quand on n’a plus peur, on retrouve la liberté qui produit aussi de l’amour.


Ne plus céder le terrain à celles-ceux qui les abîment, ne plus laisser parler celles-ceux qui veulent nous endormir, ne plus se soumettre à leurs diktats et belles paroles creuses, leurs éléments de langage, leurs dévoiements des mots, leurs lois liberticides sur lesquelles ils s’assoyent car ils-elles sont « au-dessus » se croyant intouchables. Nous ne les abattrons pas, car c’est une « espèce » qui est si faible humainement qu’elle est vouée à s’auto-dissoudre par manque d’avenir, de soutien, de confiance.
Nos saines colères, nos douleurs ne sont pas des cris de haine, mais les signes de notre puissance intérieure qui peut « déplacer des montagnes ».

Résistance !




Pour trouver du sens, il faut remettre en question ce qui n’a pas de sens


L’avenir n’est pas écrit.