samedi 18 avril 2020

TEMPS DE RUPTURE ?


Après un mois et demi de confinement, ce qui manque vraiment, ce sont les relations sociales, les présences physiques, les moments ensemble, la vie sociale humaine, quoi !
 

Angoisse, inquiétude et colères sont les sentiments qui animent ces moments si particuliers.
J’ai beau vivre dans un bel environnement, à distance du chaos, être dans un rythme retraité depuis des années et donc pas dans une véritable rupture quotidienne, malgré tout, c'est un tout qui interpelle quand ça touche toute la planète à cette vitesse et dans ces proportions.
Ce mode civilisationnel économique, monétarisé, mondialisé montre toutes ses facettes monstrueuses, ainsi que le cynisme des "dirigeants" du monde qui ne dirigent plus grand chose, puisque ce sont les gens qui se solidarisent, les gens qui travaillent, alors que les sièges des entreprises sont vides...




Nos parents ont connu la guerre, nous, la transformation financière du monde et le développement de l'addiction numérique.
Et les épidémies, sars, mers, sida, HiV1, …, covid maintenant , les autres à venir avec la fonte du permafrost, les catastrophes climatiques, le terrorisme aveugle et fanatique, le-s... Oui, ce n'est pas la même chose qu'une guerre qui a détruit des millions de vies, mais nous, on ne connaît que ça, on vit ça...

Après la guerre, il y a eu la reconstruction, le désir de paix, d'une vie meilleure. Le Conseil National de la Résistance a mis en œuvre son programme intitulé "les jours heureux" avec la création de tous les services publics dont la Sécurité Sociale mutualisée, mais surtout en nationalisant les banques et les secteurs industriels vitaux. M. Macron a osé mettre ces mots (les jours heureux) dans son allocution de lundi soir 13 avril, une honte quand on sait que toute sa politique (et celle de ses prédécesseurs qu'il a encore amplifiée) est le contraire, la casse et mise en concurrence des services publics, la privatisation et la gestion managériale d'entreprise et l’obsession des rendements financiers.




Oui, angoisse et colères, car il y a les mots et puis les actes. Et il n'y a rien à attendre de ces cyniques, pas de rupture, car ces technocrates formatés ne connaissent qu'un modèle. Et ils n'ont qu'un objectif : le retour à la normale et à la croissance !!!
Or c'est ce normal (pour eux) qui pose problème. Et qu'il faut complètement changer. Nos enfants ont du boulot !!!
Mais le moment est bien là, pour amplifier ce qui se passe depuis un moment un peu partout aussi dans le monde : une autre façon de vivre, plus locale (mais ouverte sur le monde par les réseaux), plus résiliente, plus collective, plus ...humaine, maintenant qu'on a bien compris nos fragilités et nos dépendances.
Et réhabiliter, r’habiller ces services publics, de santé, de transports, ...en rémunérant ces personnels « utiles » à leur juste hauteur. Pas par des primes (comme une aumône de remerciement), mais par des augmentations de salaires (pour tous d’ailleurs) et des conditions de travail dignes d’un pays civilisé !

J'en suis bien là, observateur impuissant, inutile. Je n'ai plus que mon expérience à partager, mes réflexions. Je reste un optimiste angoissé.
Quand je regarde autour de moi, je vois la beauté de la nature sous toutes ses déclinaisons, je me sens animal humain, petite espèce fragile, dépendante, sociale, faisant parti d'un tout, relié. Et avec des émotions, ce qui est le propre de l’humain.

J’ai aussi encore un regard qui porte plus loin, des visions d'un temps à venir, fruits de l'imagination et des désirs-rêves, c'est la part d'angoisses constructives.

2020...Z0Z0...An 01 ou cap vers/dans le mur 

Comme je dis toujours, 
l'avenir n'est pas écrit !