lundi 21 juin 2021

21 juin 2021 REGIONALES 2021 ...après le 1er tour

Vous avez bien remarqué qu'on ne parle quasiment pas des élections départementales, car elles n'ont pas d'impact national et vous avez tout aussi bien compris que les médias se gavent déjà de la campagne présidentielle depuis des semaines avec le « tour de France » du roi de France pour sa réélection où il veut dessiner un duel Macron-La Pen....avec une préfiguration avec ces élections régionales.

Mais précisons quel est le système de vote, avec quelle répartition des sièges pour bien intégrer à quoi peut servir votre vote.

Les élections régionales ont lieu tous les 6 ans.

Depuis 1986, elles se font au suffrage universel (tous les inscrits sur les listes électorales votent). 

Depuis 2004, c'est scrutin PROPORTIONNEL de liste avec prime majoritaire. Pour se maintenir pour le 2éme tour, il faut au moins 10% des voix. La répartition des sièges se fait donc de la façon suivante : ¼ des sièges à la liste arrivée en tête, ¾ des sièges repartis à la proportionnelle des scores des listes y compris celle arrivée en tête. Avec 33% de voix, la liste sera majoritaire et il faudra aussi une parité Homme-Femme.

Ce qui veut dire que les listes présentes au 2ème tour auront des élu-e-s au Conseil Régional.


Élections du 20 juin 2021

La première chose qui choque (mais peut se comprendre) est l'ABSTENTION MASSIVE qui va jusqu'à plus de 70% en Alsace. Ainsi, les pourcentages présentés au moment des résultats sont complètement faussés si on les met en relation avec le nombre d'électeurs-électrices inscrit-e-s.

Jamais on a atteint des sommets pareils (en 2015, c'était 52% d'abstention, déjà énorme!).

Il est évident que la politique est décrédibilisée, les élu-e-s mis en cause sur leur exemplarité, leurs attitudes de carriéristes (changements de partis pour arriver et conserver des postes bien rémunérés, car où sont les convictions et leurs responsabilités dans notre délégation en votant pour eux-elles).

Les partis sont décrédibilisés par leurs stratégies, leurs leaders égotiques, la guerre des « chefs », leurs représentants parfois girouettes...

Les jeunes ne se retrouvent pas dans les partis et avec ces mois d'enfermement, cette politique financière et de lobbys les dégouttent car loin de leurs préoccupations, le changement climatique et l'injustice sociale ne sont pas prioritaires pour les partis « traditionnels » qui continuent leur gestion libérale ou de croissance/emploi. Et n'oublions pas que par ici, nous sommes attachés à notre Alsace et que pas grand monde a compris le sens et les « avantages » (hic!) de Grand Est (Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes) à part l'éloignement de tous les services et une perte d'identité régionale pourtant aussi forte qu'en Corse, Bretagne, Basque, …..

Deuxième constat, c'est que la carte des régions (couleurs politiques) ne bouge pas par rapport à

2015 (Gauche : 7 Droite : 8 Autres : 2). Nul ne peut donc crier victoire ou constater un changement profond. C'est la continuité, globalement, des sortants qui se représentent. En Alsace , c'est criant, mais il ne faut pas oublier qu'en 2010, c'était la seule région qui « restait » à la droite. On définit souvent l'Alsace comme conservatrice et légaliste, ça n'a guère évolué, ou si peu.

Troisième remarque : les scores du FN/RN sont en diminution, aucune région en vue (à part Paca, mais c'est à voir au deuxième tour) et les annonces de gagner des régions sont complètement sorties des commentaires médiatiques. La Pen qui en faisait un test avant la Présidentielle doit ronger sa déception. Idem pour LREM Macron qui n'arrive même pas à 10% alors qu'il a la majorité au Parlement et tous les pouvoirs régaliens. Une sanction par rapport à sa politique « des riches », ses incohérences, sa surdité, la répression policière des mouvements sociaux, la réduction des droits, l'hypocrisie purement stratégique de son Grand Débat, de sa Conférence Citoyenne sur le Climat pour ne citer qu'eux. Les écologistes font de bons scores, même devant le FN-RN parfois, et s'ils étaient plus rassemblés avec les autres mouvements-partis de gauche, ils pourraient représenter un espoir fort de changements.




Avant mardi 18h, heure limite de dépôt des listes pour le deuxième tour, des discussions de désistement sont forcément en cours. Cela configure aussi ce qui risque de se passer pour la Présidentielle du printemps prochain puisque les « rapports de force » entre partis existent, pas la peine de penser que tout le monde il est beau et gentil !!!!

Ainsi, alors que d'après les statuts de EELV, la décision revient à l'échelle régionale pour les élections régionales, la direction du parti a fait savoir qu'elle retirait son soutien à la liste du candidat EELV-PS de la région PACA-Marseille. De même, le PS a exigé que les membres sur cette liste se retirent afin que la liste alors incomplète ne puisse pas être déposée pour le 2ème tour. Le PS avait déjà fait cela en 2015 avec comme résultat, pas de présence de liste de gauche au deuxième tour et donc aucun-e élu-e pendant 5 ans !!! Le prétexte-car comment appeler cela encore aujourd'hui après les différentes expériences depuis 2002- est de « faire barrage au FN-RN » ! Avec quelle politique ensuite, quelle prise en compte de celles-ceux qui se sont effacé-e-s ??? Le « Front Républicain » contre le FN, c'est fini pour ainsi dire, dans la tête des électeurs. Le barrage s'effrite, la République n'en a plus que le nom (regardez le pouvoir absolu du président-roi qui nous dicte nos libertés ou pas) et la démocratie n'est plus à l’œuvre quand on accepte que les électeurs-électrices citoyen-nes ne reçoivent même plus les documents électoraux (professions de foi, listes, bulletins, ..) qui sont confiés à des sociétés privées pour la mise sous enveloppe et la distribution. Avec La Poste, encore service public, cela arrivait dans nos boites aux lettres. 

On perçoit dès lors où on veut en venir : voter avec son téléphone mobile, lire les documents sur écrans envoyés sur vos comptes Courriel, Facebook, Tweeter, …..avec toutes les fraudes et manipulations possibles ! Voter, un jeu de pari !!!

Et puis est-ce compréhensible de demander de voter au deuxième tour pour des partis qui appliquent une politique qui enfonce encore plus les classes moyennes et inférieures, qui mènent des actions industrielles (sous couvert d'emplois) hyper polluantes et en contradiction totale de ce qu'il faudrait faire devant l'urgence climatique que beaucoup minimisent ou veulent ignorer (tant que les affaires tournent!). Il me semble évident que les partis de gauche (EELV-PS-PC-LFI) doivent maintenir une liste quand l'une dépasse les 10% et peut le faire, afin d'avoir au moins des élu-e-s dans ces assemblées régionales et montrer qu'on a confiance en ses propres candidat-e-s.

Se désister, c'est aujourd'hui quasiment se trahir et surtout radoter, c'est à dire faire comme il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans, bref....ne pas avoir compris que si l'abstention est à ce point de rupture de la légitimité des élections, c'est surtout de la faute des élu-e-s et des politiciens (sans mettre absolument tout le monde dans le même sac, mais tous subissant les conséquences de ces errances stratégiques non-mises à jour par manque d'auto-critique et ...d'un bon ménage (toujours les mêmes têtes...).



Changer enfin ?

Cette 5ème République (depuis ...1958) est obsolète, il faut changer le système de représentativité, de démocratie et de partage des pouvoirs, enfin passer à une 6ème République indispensable pour redonner du souffle à un pays qui se délite totalement et dangereusement au vu d'autres pays européens qui ont laissé la démocratie de côté. Il va falloir oser dépasser le duel programmé Macron-La Pen et choisir le changement profond. Qu'avons-nous à perdre au vu de ce qu'on vit actuellement et depuis des années ? Où est le courage dans le pays des Lumières, de la Révolution Française, des droits de l'homme, des « Jours Heureux », de la mutualisation dans les services publics (en voie de disparition), dans ce pays de râleurs et de réfractaires, mais critiques bon vivants et volontaires, généreux, quand les causes sont communes, partagées.


On vote pour une « symbolique », pour de l'espoir, du rêve, un projet.

On nous leurre en nous faisant nous focaliser sur des personnes alors qu'elles ne sont que représentatives de la délégation qu'on leur donne par nos voix au moment du vote. Alors, lui ou un-e autre comme représentant-e ? Ce qui compte, sur quoi on se détermine, sur quoi on choisit, ce ne devrait pas être la personne, mais un projet, un programme de changements, d'autres perspectives.

Avec 70% d'abstention, celle-ci devient une expression d'un rejet quasi total de ce qui se passe actuellement : ne plus être écouté, entendu, RESPECTE !

Les mêmes recettes pour la même vieille soupe qui n'a plus rien d'appétissant !

 

Mais l'avenir n'est pas écrit....