jeudi 25 avril 2024

MONDE EUROPE FRANCE ALSACE

« Penser global, agir local » a toujours été prédominant dans mes réflexions et actions. Cette pensée du premier candidat écologiste, René Dumont, a accompagné toute ma vie, m'a amené à voyager à travers le monde et vivre quelques années dans des pays et hémisphères différents pour connaître le global et choisir où vivre le local ! Cela a aussi enrichi mes réflexions et actions politiques, militant de terrain et responsable régional, impliqué au national aussi. Ce long cheminement n'a pas été un long fleuve tranquille car quand on prend des positions, quand on participe à des organes exécutifs, quand on décide d'actions (de désobéissance civile ! ), les coups pleuvent et il faut un dos large pour encaisser quand on s'expose. Mais on peut aussi se prévaloir d'avancées sociales , écologiques, voire économiques de solidarité. Et vivre la déception de nombreux points où le passage en force a prévalu...Longtemps, j'ai oeuvré pour faire avancer « de l'intérieur », dans mon métier, dans les groupes politiques d'activistes, dans des instances dirigeantes (enseignant, formateur, membre des Verts, conseiller municipal et délégué à la communauté de communes, assistant parlementaire, …).

Aujourd'hui, retraité, je regarde les choses avec plus de recul, de la distance et surtout en mettant ce regard en adéquation avec toute ces expériences de vie. 

 


 

Je sens bien la mondialisation -ce système financier sauvage qui enrichit les plus riches et esclavagise les « exploités » (les travailleurs qui crée la richesse...) - qui se traduit à tous les niveaux jusque dans le plus quotidien et envahit nos foyers (en objets, services, bouffe, propagande …). On peut essayer de faire des projections, d'imaginer des scénarios (positifs et/ou négatifs), mais dans ce mouvement permanent, dans ce chaos qui ne dit pas son nom, dans cet abêtissement généralisé, dans ces dépendances technologiques mortifères, difficile de construire quelque chose de cohérent.

Bien sûr, il y a des poches d'espoir, des personnes qui ont « quitté ce monde » de plus en plus factice, qui ont fermé des portes pour revenir à une vie plus simple, sans ambitions de rêves démesurés, mais attachées à des valeurs humaines qui reconnaissent nos fragilités et nos dépendances, besoins de solidarité et de compétences partagées.

On a bien compris, en tout cas pas mal de monde, que ce système de capitalisme aux mains d'une caste réduite arrive au bout des ressources exploitables, mais il ira jusque dans le mur. Avec le recul de l'âge et mes expériences de vie, je n'ai plus que peu d'espoir encore en un changement radical par la voix des urnes... 

 



Quand on est activiste dans un petit parti politique (au début des Verts), on est vite confronté à l'hégémonie du PS / Parti Socialiste qui disait vouloir transformer la société, avec un ennemi -l'argent, la finance- et qui est vite devenu un parti de notables, "professionnels de la politique" c'est à dire qui ne lâchaient plus ni leurs postes, ni leur "suprématie" !!! Même la leçon de 2002 ne leur a pas suffi. Ils utilisaient le mot social-démocratie, mais avaient oublié depuis longtemps le sens de ces mots et en ont été les fossoyeurs. Ils ont perdu leur "superbe" avec les traîtres Hollande-Valls et autres cadres de Solférino (leur ancien QG vendu). Ils ont gardé un petit souffle (de financement publique des partis politiques) grâce à la NUPES aux législatives qui leur a donné un peu d'air par le gain de quelques députés élus.

Mais dès le lendemain, les relents des temps passés leur sont revenus et aux élections suivantes, celles européennes du 9 juin prochain, les voilà qui y vont tout seul avec un candidat qui montre bien où ces renégats se situent, du côté de Macron, de ce centrisme mou de cadres nantis, avec un Glucksman qui ne trompe que les tièdes et conservateurs de tous bords.

Ce PS là qui n'ose même plus sortir ses logos a cassé la gauche, démoli une unité collective nécessaire pour construire une alternative radicale nécessaire à un changement d'institution de la Vème République. Et le ticket Glucksman-Jadot (ce complice, caution "écolo") ne fait plus rêver personne, à part une certaine bourgeoisie bien pensante provinciale, conservatrice, légaliste et qui ne se préoccupe guère des générations futures tout en étant aveugle par rapport à l'existant visible alarmant.

Alors, oui, cette gôche-là (PS et même Les Ecologistes, ex-EELV) n'est plus une allié des changements nécessaires, indispensables, vitaux. C'était déjà le cas il y a un moment, ça l'est redevenu et ça ressemble à un remake des temps passés...C'est presque comme tourner en rond dans un lieu clos !

Mais les individus qui se rassemblent sur les projets à combattre (et ils sont nombreux) et qui ne se retrouvent plus encadrés dans des partis, sont autonomes, se regroupent localement et ne respectent plus les règles inadaptées à la situation actuelle. La mutinerie qu'on a connu il y a peu avec les Gilets Jaunes peut ressurgir n'importe quand, n'importe où, il suffit d'une étincelle....Cependant, les changements, les ruptures ne viendront pas forcément de mouvements de masse, mais d'une accumulation d'actions locales, mitées à travers tout le pays, voire bien plus largement comme on peut le constater presque chaque jour. Les changements sont toujours venus de minorités agissantes et au bout d'un moment, les rapports de force évoluent et « la peur » change de camp....

 

 



On va parler politique politicienne sous couvert d'Europe dans les semaines à venir jusqu'au 9 juin (élection européenne à un tour, à la proportionnelle) et les pronostics sont uniquement liés à la suite, à savoir l'élection présidentielle de 2027 ! L'enjeu (pour eux) est de savoir quelle liste de quel parti va être en tête (pour la France), ce qui devrait préfigurer qui sera le prochain président français après les deux mandats de Macron. Avec ce qu'on a vécu ces dernières années, on a bien compris qu'on va nous refaire, moi ou le RN-FN. Sauf que le « moi » est une interrogation. Les deux dernières élections (et la suite) ont bien refroidi ce que les médias appelaient le « Front Républicain ». Mais le PS espère retrouver « sa superbe » ...après nous avoir offert le ministre de l'économie de Hollande vendu comme un rénovateur, un libéral (de gauche !!!! ...à la Valls!) : Macron, soutenu par les banquiers dont il fait parti et un Cohn-Bendit dont on ne compte plus les errements multiples. Aujourd'hui, ce dernier apporte son soutien à Glucksman, copie conforme de Macron, la back-ground bourgeois en plus ! Et les médias de propagande se gaussent déjà avec leur nouveau jouet qui occulte pas mal le reste : la remontée du PS avec Glucksman !!!! Ce leurre parfait permet au business dans sa forme actuelle de continuer tranquillement en poursuivant sa casse sociale, la précarisation et la mise sous tutelle de toute une partie de la population à coups d'interdictions successives et un contrôle policier permanent et démesuré dès qu'il y a une petite brise de protestation ou revendication.

 


 



On en est là et n'hésitez pas à faire part de vos avis, de contredire par des exemples tout ce que j'ai énoncé ci-dessus, ça apportera peut-être d'autres sources d'espoir, un peu de lumière au travers des fumées des incendies de forêts ou des poussières des bombes destructrices...


Si changement par les urnes il peut y avoir, les conditions ne sont pas remplies pour l'instant. Il faudrait déjà que les partis de « gôche » soient rassemblés sur un programme ( comme « l'avenir en commun » toujours d'actualité), que les propositions soient vraiment une rupture par rapport au système obsolète de la Vème République, que se présente non pas une personne emblématique, « providentielle ! » mais une équipe avec un-e représentant-e reconnu-e par toutes-tous. En ce mois de mai 2024, il y a un député qui ressemble le plus à ce profil, c'est bien François Ruffin. Mais ce pourrait aussi être une femme. Ce ne sont pas les plus engagé-e-s qui manquent....


L'avenir n'est pas écrit....