dimanche 25 août 2019

LA RENTREE DE M. MACRON

« La France que tu ne connais pas », ...c'est le titre du dernier livre de François Ruffin qui montre combien Emmanuel Macron, du lycée La Providence d'Amiens à l'Ena et dans les cabinets ministériels, n'a jamais cotoyé "les gens" et qu'il aime le théâtre, déclamer des citations pour briller dans SON milieu où il navigue depuis toujours.

Il fait sa rentrée politique aujourd'hui (24 août 2019) depuis le G7 de Biarritz  où il va vouloir se montrer avec une envergure...mondiale de ...défenseur du climat, probablement !!!
Chirac nous avait bassiné (avec son conseiller spécial Hulot) la même chose il y a déjà longtemps à Johannesburg : "la maison brûle et nous regardons ailleurs". Qu'est-ce qui a changé depuis ? à part les têtes à l'Elysée ?

Quand aux bonnes intentions annoncées, on s'esclaffe de rire quand le roi-président-pdg France demande que, dans la communication-propagande (sur la réforme de la retraite) distillée par SES députés-godillots aux électeurs-électrices (pardon, citoyen-ne-s), ils fassent preuve de "humilité et proximité", tout lui, quoi !!!




Quant à la suite de ses déclarations d’intention - sa feuille de route pour les prochains mois du train de réformes express -, je vous laisse apprécier :

il faut « réformer davantage AVEC les Français plutôt que POUR EUX »

« j’espère des CITOYENS ACTIFS dans la transition écologique »

Pas question de revenir sur la Flat tax, la suppression de l’ISF, ni sur la réforme des retraites (à venir)

Et tout cela au nom « d’un esprit de RESISTANCE » qui doit « redéfinir le modèle français ».

Rien que ça !
C’est bon, vous digérez ?





Toutes les réformes votées à la hussarde comme un seul homme par ses obligés sont donc pour notre bonheur, faites pour nous, les gens , pour une vie meilleure que celle de nos parents, pour entrer dans le nouveau monde de Macron. Après sa glorification quasi journalière lors du Grand Débat National où il n’a fait que déployer SON programme en le justifiant pendant des heures de parole, il voudrait nous faire croire que les choses se font AVEC ….Souriez ! Grincez !

Il espère des citoyens actifs. Je ne sais pas quand il a atterri sur terre, mais il n’a pas du remarquer les citoyens actifs dans la transition écologique qui oeuvrent depuis des dizaines d’années et se battent contre la bétonisation des terres agricoles, contre les élevages industriels démesurés, contre les pesticides, contre ….et POUR un autre modèle de production, de consommation, la résilience inéluctable, etc...Non, je ne sais pas où il errait toutes ces années pour ne pas voir, entendre, lire ; où alors le centre de documentation de l’Ena doit être bien pauvre et sélectif….


Bien entendu il est tout aussi sourd sur l’injustice fiscale : avantages de la flat tax, ISF, ces cadeaux à sa caste ne sont pas à remettre en question. Il n’a pas du voir des Gilets Jaunes pendant quasi une année. Les samedis, il était probablement dans les palaces de ses amis du Cac40 et banquiers d’affaires.


Quant à la chauffe de cet automne sur la réforme en profondeur de la retraite, c’est déjà décidé, il ne reviendra pas dessus : c’est acté, prêt à être voté. Alors pourquoi un nouveau leurre, un nouvel écran de fumée avec une Conférence Citoyenne (sur internet) pour récolter les remarques des ...gens ? Inutile, du pipeau comme le Grand Débat National et diligenté par la seule ministre de ...la santé, car il ne veut pas mettre sa ministre du travail en fusible. Pourtant, il me semble évident que la réforme de la retraite touche le code du travail et collatéralement aussi les droits au chômage -Pôle Emploi.
Quant à utiliser le nom de « esprit de résistance » et nouveau « modèle français », là on atteint des sommets de fourvoiement, de détournement de sens, d’un hold-up où les anciens résistants doivent se retourner dans leurs tombes. Mais justement, ils sont quasi tous morts et M. Macron peut donc usurper le terme sans trop risquer un procès d’intention !!! Mais l’intention y est, de vouloir se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Car quand même soyons sérieux, il n’est pas un résistant à ce monde qu’il façonne à son avantage et surtout celui de ses amis de l’oligarchie qu’il sert. Il en est même un des rouages qui accélère encore le mouvement qui nous mène dans une impasse, face à un mur. Et surtout, il participe à la pollution générale, au réchauffement climatique, il n’est pas du tout une solution, mais un des problèmes.

Le « modèle français » issu de la Résistance s’appelle « les jours heureux », c’est celui du Conseil National de la Résistance qui nous a apporté tous les services publics, un mieux-vivre ensemble, dans un pays dévasté par la guerre, en ruines. Pourtant, en nationalisant les banques et des secteurs industriels, ça a marché. Trop bien même, mais sans profits pour la caste, et donc dès Mitterrand II et les présidents suivants, tout cela a été remis en cause et tout est fait pour faire oublier ces « jours heureux » et faire croire qu’il n’y a pas d’alternative possible (selon Reagan-Thatcher). Quitte même à utiliser ce mot, résistance ! Honteux, obscène, rageant, une insulte à nos pères…

Car s’il y a des gaulois réfractaires, résistants, ils sont parmi nous, chez les gens, pas dans les sphères de plus en plus inutiles de tous ces élus qui radotent et diffusent la parole du patron au lieu d’être à l’écoute de leurs « administrés » locaux, du pays.
Mais ça non plus, c’est pas nouveau, on a vu sous Sarkozy, on a vu sous Hollande, on voit encore plus clair sous Macron.


Alors, la rentrée ne sera pas comme le pdg-France l’imagine. Quoique il a bien entraîné sa police à la répression aveugle de tout ce qui bouge dans le pays et va à l’encontre de son plan et celui de ses amis (riches).


« On est des gens, pas du personnel. » (parole navajo)



L’avenir n’est pas écrit...

mercredi 7 août 2019

LE THERMOMETRE GRIMPE, ça va chauffer !


La température monte et on ne s’en rend pas compte, car on est déjà dans la casserole qui chauffe ! Oui, vous connaissez l’histoire : faire bouillir l’eau d’abord, plonger ensuite dedans et s’ébouillanter brutalement OU être dedans à froid,  monter la température progressivement en s’habituant... jusqu’à bouillir pareillement !
On est dans le même cas de figure en gros : « nous y voilà, nous y sommes... » *** était le début du texte court de Fred Vargas qui a eu une diffusion surprenante jusqu’à être lu à l’ouverture de la COP24 en décembre 2018 par Charlotte Gainsbourg, un texte qui a été publié 10 ans plus tôt en 2008, comme quoi aucun progrès notable, aucune décision contraignante n’a été prise lors de ces grandes messes « écologiques «  depuis des années, juste des belles déclamations, des effets d’annonce et la propagande médiatique qui va avec…oubliée aussitôt. Business is business et money avant tout, tant que ça dure !
Les constats sur la situation sanitaire du vivant - l’état de notre planète -  sont faits par chacun.e, selon les informations et les observations, l’analyse et les projections. Le bilan et les perspectives sont alarmants, dramatiques et quasi-irréversibles.

Face à l’inertie invraisemblable de nos dirigeants (politiques) – « Eux, ...ces gouvernants qui marchent main dans la main et doigts entremêlés avec les multinationales et paralysés par elles ? » , Nous avons entre nos mains un certain nombre de possibilités d’actions, tout en remettant perpétuellement ces élu.e.s face à la base de leur devoir, la responsabilité.
Il ne s’agit plus de « transition », mais « d’un changement radical, indispensable, de nos comportements, de nos mentalités, de nos modes de vie ».
Derrière le mot « réchauffement climatique », il y a l’augmentation accélérée de la température globale de la planète avec des conséquences catastrophiques, des réactions en chaîne dont on commence déjà à mesurer les possibles ampleurs à venir.

CO2 , méthane/protoxyde azote, gaz fluorés, particules fines diverses, ...pas besoin de détailler, on en connaît déjà les plus importants. Les producteurs-émetteurs les plus « volumineux » sont l’industrie, l’agriculture-élevage intensif (déforestation), les transports (marchandises), …
Les changements urgents existent, sont connus, mais ne sont pas mis en œuvre, bien au contraire. La fin de l’agroalimentaire intensif (agriculture-élevage) et la conversion totale à l’agriculture biologique, la reforestation massive, le développement rapide général des différentes énergies renouvelables, ...pour n’en citer que trois. Cela induit des choix d’achat, de consommation, de comportement : réduire drastiquement la consommation de viande … d’électricité et d’eau, diversifier ses modes de déplacement, recycler les déchets et bannir le plastique, là encore pour ne citer que quelques exemples. ***


 


Aujourd’hui, je souhaite mettre en avant une initiative-action à venir (en septembre) et qui peut bouleverser, gripper la marche aveugle de la machine économico-politique.


                               « Fin du monde, fin du mois »
La convergence des ras-le-bol, des colères, des impatiences s’est faite presque malgré elle tant il y avait un très large fossé entre la colère contre une nouvelle augmentation des tarifs pétroliers (essence) et la nécessité de réduire de grandes parts de nos « habitudes » de vie, de consommation, de déplacement, de production, sans quoi la survie même de l’espèce humaine est menacée et cela de façon urgente. Je sais que ça fait très anxiogène de dire cela, mais il faut bien mettre des mots sur les choses pour qu’elles prennent forme réellement dans la pensée de chacun.e.
Aucune personne seule ne peut créer un impact efficace, aucun Etat seul ne peut agir pour changer de direction, mais les actions conjointes, les décisions contraignantes et mondialisées, les recherches appliquées participeront de façon opérante au changement de ...civilisation.

Les impacts environnementaux toucheront en priorité et très gravement les plus précaires, les plus démunis. Le « cadre de vie » de chacun.e fait partie des conséquences d’un monde marchand dont la richesse captée par un tout petit nombre dépend d’une production permanente de biens (utiles ou pas) sans se préoccuper des ressources, des conditions de travail et même du pouvoir d’achat.
Dès lors, les revendications sociales et les revendications environnementales sont les deux pendants d’un même « problème ». Gilets jaunes, gilets verts, gilets rouges, gilets blancs, ...même combat dans la résistance (locale et générale) et dans la construction d’un autre monde ...soutenable !




                                 Grève mondiale pour le climat
J’en arrive donc à cette « action ». A l’initiative de nombreux mouvements de jeunes, soutenus par des ONG, des associations diverses et variées, et à la suite des deux précédentes, une nouvelle journée est  actée  pour le vendredi 20 septembre (2019), - puis vendredi 27 septembre, puis vendredi…. - un appel mondial a été lancé (réseaux sociaux et autres) pour une grève de l’école pour le climat les vendredis,  jusqu’à ce que les gouvernements prennent des décisions radicales immédiates et contraignantes. Plus de bla... bla …bla.

En quoi, cela peut être plus efficace que les autres manifestations et marches régulières, épisodiques ? Imaginez un instant que cette première mobilisation visible et générale soit encourageante en terme de participation et que la deuxième, troisième prenne une ampleur inégalée à travers le monde (en tout cas dans les pays les plus émetteurs de pollution).
Imaginez que ce ne sont plus des adultes qui sont là, mais des écolier.e.s, des lycéen.ne.s, des étudiant.e.s, les jeunes, l’avenir des pays, ceux dont se réclament toujours ces politiciens inertes…
Comment vont réagir les forces policières des Etats ? Je sais, on a vu en France, ces lycéens agenouillés, mains sur la tête, alignés des heures durant dans une cour , devant des murs clos qui rappelaient les stades chiliens du temps de Pinochet  avec des policiers armés qui les encerclaient !
Quels mots vont employer les présidents pour enrayer le mouvement ? Et quels arguments, quelles décisions pour essayer de satisfaire les demandes ...légitimes et vitales ?




Rajoutons que devant la sensibilité de plus en plus proche des parents adultes qui commencent à intégrer un certain nombre de choses depuis ces derniers mois de débat autour des rond-points et dans les ZAD à travers le pays, ces jeunes vont bénéficier de leur appui, leur soutien voire leur mobilisation active conjointe, collatérale.

Vous êtes sceptique ? Pas de problème, mais urgence il y a et faites l’effort d’approfondir, d’élargir... C’est votre avenir, c’est notre avenir commun, c’est celui de nos enfants et nos petits-enfants. A quoi ça sert d’aller à l’école, si l’avenir n’est plus qu’un mythe, que l’espèce humaine et même vivante est en danger de survie ?
Oh, je sais anxiogène, alarmiste. Des mots que certain.e.s d’entre nous entendent depuis des décennies. Petit à petit, les « doux rêveurs » sont considérés comme visionnaires !!! Tout un chacun peut arriver aux mêmes constats et inventer des alternatives collectives, communes, personnelles.
Des biens communs à se réapproprier, des liens sociaux à reconstruire, des organisations locales démocratiques à mettre en place, des réseaux, des échanges, de la créativité et une autre façon de vivre, de vivre ensemble, lié par une évolution humaine faite de communautés « primitives » !


Il n’est plus trop temps de tergiverser, « nous y voilà, nous y sommes ».


                                            L’avenir n’est pas écrit.














«  On est condamné à agir ensemble 
ou à tous mourir comme des idiots »
 
                        Martin Luther King 
( à l’époque à propos de la lutte pour les droits des noirs afro-américains)



                          «  Puisque on ne veut pas être foutus, soyons frères. » 
 
                                                                              Edgar Morin





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                                                  POUR EN SAVOIR PLUS



***  Le texte de 2008 et  un inventaire d’actions, plus précis et argumenté par de nombreuses recherches se trouvent dans le très plaisant et très informatif livre de Fred Vargas « l’humanité en péril »-2019.
Certaines citations entre guillemets sont également tirées de ce livre.


Site  :    consultez      Extinction Rébellion