lundi 31 mars 2014

Mais "ils" s'attendaient à quoi ?

Oui, "ils" s'attendaient à quoi les "socialistes" du PS ? Ils pensaient limiter la casse. Et quelle casse ? La débacle électorale ? Il faut vraiment être déconnecté de la vie "réelle" (être "hors sol") pour croire encore pouvoir sauver les meubles en faisant une politique libérale qui casse le monde du travail et la qualité de la vie, le lien social, l'espérance d'une vie meilleure. Déjà en 2002, ils avaient fermé les oreilles et les yeux et ils voulaient nous faire croire que ce n'était qu'un accident qu'on se retrouve avec Chirac-Le Pen au deuxième tour de l'élection Présidentielle. Et dès le lendemain, et les élections suivantes, ils recommençaient avec leur hégémonisme ancré en eux. Ils pensent être le seul parti de gauche en capacité de gouverner. Comme d'ailleurs le RPR-UMP à droite.
Ce désaveu cinglant et ...attendu, prévisible, n'est pas tant une "victoire" de l'UMP, mais un grand coup de pied au cul des socialistes et de leur politique libérale assénée depuis deux ans aux françaises et français.




Dès ce matin, les deux nouveaux "leurres" politiques vont être mis en avant : le changement de têtes au gouvernement et la volonté de communiquer plus sur la "justice sociale". Mais cela ne prendra pas plus que les promesses non-tenues. En 2014, le peuple de France n'est plus dupe et le taux d'abstention le plus élevé depuis toujours a bien montré que les françaises et français ne croient plus aux discours, aux manoeuvres, aux promesses, aux politiciens. En 2012, l'espoir renaissait après cinq ans de gouvernement autocratique bling-bling d'un Sarkozy qui s'était clairement mis du côté des plus riches et des pouvoirs de l'argent. Mais deux ans plus tard, il était évident pour tout le monde que Hollande faisait quasiment la même politique, qu'il s'était plié devant les puissances de l'argent, de la finance, des grosses entreprises, du patronat et des actionnaires des paradis fiscaux en cassant les droits du travail, en taxant toujours plus les classes moyennes et en précarisant encore plus toute une couche de la société. La désillusion était d'autant plus forte que l'attente et l'espoir étaient grands. Ces élections, les premières après la Présidentielle et le changement de gouvernement, étaient donc l'occasion de bien faire comprendre à toute cette clique, cette caste, qu'ils nous avaient trompés, qu'ils s'étaient pliés et que leur position d'élu-e-s les mettaient à l'abri financier de la misère qui se généralisait et qu'ils ne voulaient pas voir. Leur cécité leur a coûté leur place et ce n'est que justice car ils en sont largement responsables.
Si demain le gouvernement est changé, cela ne...changera rien, bien au contraire, on se dira une fois encore que nous sommes pris pour des cons, qu'ils s'imaginent qu'on est idiots. Si le signal des municipales n'a pas suffi, alors ce sera au tour des Européennes dans quelques mois pour bien leur enfoncer le message dans la tête : ce que les gens veulent c'est un changement radical de politique économique, sociale et environnementale et on ne croit pas plus que l'UMP le fera. Car si le parti de droite a obtenu des résultats c'est simplement parce qu'ils n'y avaient pas ou peu d'autres alternatives à disposition pour marquer le coup.

1. L'abstention : énorme, si élevée que elle a été peu commentée lors des soirées électorales. Et pourtant. On pourrait dire que le vote est un devoir et qu'il faut voter "blanc" si on n'est pas d'accord. Oui, mais le vote "blanc" n'est pas comptabilisé dans les votes "exprimés" et donc n'a aucune valeur, aucun impact. Aujourd'hui, malheureusement, la seule manière de marquer son mécontentement et la perte de tout espoir est l'abstention qui enlève une grande partie de la légitimité aux élu-e-s : quand on ne représente plus que 25% (ou encore moins) des électrices/électeurs, cela ne veut plus dire grand chose.


2. EELV (le parti écolo) là où il s'est mis avec le PS *  a sombré avec lui car associé à sa gestion du pays, a été assimilé à un complice de la politique gouvernementale puisqu'il en fait partie. Il en est de même pour le PC qui, lorsqu'il s'est associé au PS, a perdu ses élu-e-s également tout en n'étant pas au gouvernement, mais puisque dans ces cas, il a trahi ses partenaires du Front de Gauche avec qui il a commencé à construire un autre pôle.

3. Les seules alternatives possibles pour montrer le désaveu de la politique de Hollande (et du PS) restaient donc le vote FN et le vote DVG ou FdG-EELV-citoyens. L'extrême-droite a gagné 14 villes (beaucoup dans le sud) dont 11 pour le FN **. Mais en nombre de voix au niveau national, le FN n'a pas enflé. Les Divers Gauche ou les tickets Front de Gauche -EELV- listes citoyennes, là où ils se présentaient ont également gagné : c'est le cas à Grenoble, La Rochelle ou Montpellier pour ne citer que les grandes villes et, contre des liste PS-PC parfois ou même des listes PS-EELV.

C'est là qu'est la réelle question qui pourtant est partiellement occultée. En effet, on ne parle que du FN afin qu'il serve de repoussoir et qu'on revienne au vote "utile" "républicain" qui veut favoriser PS et UMP. Mais on n'entend pas du tout des discussions sur une autre gauche en construction possible autour d'un axe Front de Gauche - écologistes dissidents de EELV ou ex-Verts- société civile, associatifs, syndicats. La raison est simple :  cela chamboulerait la Vème République basée sur le bi-partisme PS-UMP et remettrait en cause frontalement les politiques menées par ces deux partis qui se veulent dominants, hégémoniques toujours et minés par les "affaires pas très claires".


Nous sommes au XXIème siècle, nous sommes dans un changement de civilisation, les logiciels d'hier ne fonctionnent plus, la richesse crée par la consommation d'objets éphémères est caduque, la mondialisation a vite montrée ses limites, le capitalisme-libéralisme ne profite qu'à une toute petite frange de la société et n'est plus acceptable car elle nous emmène droit dans le mur et vers des tensions de guerres partout (et même des risques de guerre civile, car elle produit la lutte des classes).



L'UMP va être dépassée par le FN dédiabolisé et le PS sera dépassé par un Front de gauche écologiste et citoyen. L'UMP l'a compris en durcissant le ton, le PS s'accroche à ses restes de pouvoir qui s'effritent chaque jour davantage.

L'avenir de la gauche est dans une autre gauche innovante, sociale, écologiste, citoyenne ; l'avenir de la droite si elle ne veut pas aller dans l'extrême raciste, conservateur et replié sur soi est dans une sorte de gaullisme humaniste du XXIème siècle à (ré-)inventer et dont on ne voit pour l'instant aucun prémisse.


Localement, nous savons bien que nous sommes dans une région quasi totalement UMP, de droite et que le PS n'a qu'une ville, Strasbourg et très, très, très peu de communes moyennes, que EELV n'a que très, très, très peu de communes et donc la droite alsacienne ne peut se prévaloir d'aucune victoire nouvelle surprenante. Juste une continuité soporifique, mais avec un taux d'abstention de plus en plus important quand même qui montre un désaveu flagrant de ce conservatisme qui n'est plus aussi confortable que par le passé. Le chômage est tout aussi important, la qualité de vie a baissé, la précarité s'installe et il va bien falloir innover aussi , chercher des nouvelles voies ici comme ailleurs.






* oui, je sais il y a les exceptions de Paris et Strasbourg. Mais quand on a perdu plus de 150 villes d'importance, ces deux vitrines ne suffiront pas à masquer la débâcle générale.

**  une douzaine de villes pour le FN certes, mais dans cette communication ciblée sur le FN est occultée complètement qu'il y a bien plus de villes qui seront dirigées par le Front de Gauche avec des partenaires écologistes et citoyens. En avez-vous entendu parler dans les médias ?

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