jeudi 20 mars 2014

PRINTEMPS : conservatisme ou révolution abstentionniste ?

Dimanche soir, 3ème jour du printemps 2014, on saura un peu plus si les françaises et français se sont déplacés pour aller voter et quels auront été leur choix.
Le taux d'abstention sera révélateur de l'image des politicien-ne-s et de la résonance de la politique actuelle dans la vie de nos concitoyen-ne-s. Bien sûr, les candidat-e-s attendent d'être "rassuré-e-s", certain-e-s espèrent être élu-e-s pour la première fois, mais je ne pense pas qu'ils ou elles se demandent si leur programme ou propositions ont été entendus, car il me semble, c'est en tout cas l'impression générale, que ceci est accessoire, que tout est basé sur les personnes "têtes de liste" et non les contenus.
 

 
Et c'est bien là que le bât blesse : il n'y a plus de révolution possible car il n'y a plus de débats idéologiques et il y a même une méfiance (voulue, orchestrée) pour qu'on ne parle plus d'idéologie. Ce mot a été galvaudé pour devenir répulsif. Bien sûr, lorsqu'on met en avant le "spectacle" de la politique politicienne, lorsqu'on personnalise la politique à outrance, lorsqu'on glorifie l'individualisme, l'égoïsme alors on ne découvre plus que des "affaires", des scandales, des conflits d'intérêt, des jeux d'influence, des lobbys infiltrés partout, des actionnaires gourmands, des banques d'affaires, ...
L'idéologie n'a plus droit de cité et cela est même devenu presque une insulte. Et pourtant, idéologie veut dire "ensemble des idées, des croyances, des doctrines propre à une époque, à une société ou à une classe" et aussi "système d'idées, philosophie du monde et de la vie" (Petit Robert), donc à la fois une notion marxiste et une notion philosophique, humaine.
Quand on se bat ENSEMBLE, quand on agit ENSEMBLE, c'est bien qu'on a quelque chose en commun. Et ce point commun, ces points communs peuvent ressembler de très près à ce qu'on pourrait appeler une idéologie.
 
Ces Municipales ne brillent vraiment pas par le débat d'idées qui fait un peu peur car on imprime sa marque alors que rester sur les personnes, cela permet de rester vague, d'accord avec tout le monde pour ramasser le max de voix....de celles et ceux qui se déplaceront encore...par devoir ? par conviction ? 
 
 

Il est vrai que pour les petites communes de moins de 1000 habitants, vu les compétences très réduites des maires, l'enjeu est moindre vu que la politique, les choix s'exercent dans les intercommunalités. Mais pour les villes plus importantes (disons au delà des 3500 habitants), cela change un peu la donne. Les maires se proclament des gérants et imaginent les villes comme une entreprise. Ils ont perdu ainsi toute mesure, toute notion des réalités humaines, toute compassion pour leurs concitoyen-ne-s. Ils sont dans des chiffres, des objectifs de faisabilité, d'équilibres financiers, de budget et d'investissements, de prêts toxiques, de dettes, bref hors de la vie réelle et tellement "affairés" qu'ils  deviennent "hors sol" c'est-à-dire de moins en moins en contact avec les vrais gens....de leurs préoccupations quotidiennes, de leurs espoirs, de leurs idées sur la vie, leur avenir et celui de leurs enfants et sans visions à moyen-long terme.

Alors ce 23 mars, sera-ce l'éternel conservatisme qui passera ou l'appel vibrant à un changement radical ?
Est-ce que l'idéologie va reprendre sa vraie place dans le débat public au détriment de l'égocentrisme actuel, de la fatuité personnelle, du paraître ?
Avons-nous changé de civilisation, de siècle ?



dessins de Pat Thiébaut       www.lagitedulocal.com

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