jeudi 6 février 2014

Aux ordres ?




Eh oui, ça ne marche plus : on n'est plus "aux ordres", on a beau arroser à coup de billets de banque, ça ne marche plus, il y a des grains de sable dans les rouages. 
RESISTANCE, créer c'est résister. 
Et créer aujourd'hui, c'est inventer des nouvelles voies, chercher de nouvelles perspectives opérantes, vivre au sein d'un réseau informel qui permet de s'alimenter localement, d'avoir des échanges de services non-marchands, créer du lien social, des soirées d'éducation populaire, c'est adapter son quotidien à la sobriété volontaire et...heureuse, c'est se libérer du poids de ce qu'on veut nous imposer en disant qu'il n'y a pas d'autres alternatives (mon oeil !), c'est vivre et travailler là où on est.

Et voilà une nouvelle période électorale qui commence, municipales fin mars, européennes dans la foulée, sénatoriales, mais ça c'est pour celles et ceux qu'on élira, enfin, qui seront élu-e-s fin mars (grands électeurs, toujours "aux ordres " !).
Les mêmes discours stratégiques doivent produire les mêmes craintes et donc les réflexes pavloviens qu'on leur attribue à savoir : "il faut se rassembler, car ceux qui cherchent à diviser en se présentant font le jeu de l'opposition", "attention il y a des dangers de débordement des extrêmes si vous ne votez pas UMP/PS". On connaît les discours, on les a tellement déjà entendus. 
Donc, si on est de droite, il ne faut pas se laisser tenter par un vote FN, même s'ils sont proches....Et si on est de gauche, il faut voter dès le premier tour pour le PS, pour que la droite ne reprenne pas le pouvoir. Que ce soit pour les Municipales, les Européennes, les Législatives, les Présidentielles, c'est toujours la même chose, on fait marcher la peur (mais peur de quoi ?), on essaie de faire croire à une "responsabilité", (mais laquelle puisqu'on ne nous demande jamais rien en dehors des élections, on n'est pas écouté). 
Par contre, projet, programme, engagements, promesses, plus grand chose car tout le monde depuis ces dernières années a bien compris que les engagements et promesses de Sarko ou de Hollande, ça n'a plus grande valeur.
Et donc, ça ne marche plus ainsi. Alors, on se repose sur les notables, on leur fait miroiter des places, des postes et on compte sur eux pour qu'ils-elles fassent leur travail de lobbying auprès de leurs réseaux...Il y a des candidat-e-s qui annoncent puis laissent tomber et on les retrouve sur d'autres listes, celles des dominants, UMP-PS...."aux ordres" pour une place éligible !
C'est minable....

Donc, on va dire que ça ne marche plus....Et les résultats sont visibles : des partis politiques qui perdent leurs adhérent-e-s en nombre, qui sont de moins en moins crédibles dans leurs renoncements à répétition une fois élus, un pourrissement général avec une remontée des thèmes les plus racistes, xénophobes, homophobes, antidémocratiques, d'un conservatisme puissant et d'un retour à l'obscurantisme passé, une agression violente des femmes, un refus de faire évoluer les structures et droits familiaux en adéquation avec la réalité d'aujourd'hui, une crise provoquée pour permettre la casse des droits du travail et des services publics, une captation des pouvoirs par une caste de cumulards, etc...
Qu'allons-nous voir, à quoi allons-nous assister maintenant que la classe politique et la politique sont complètement discréditées ?
Il y aura sans aucun doute, une abstention démesurée afin de montrer le dédain global pour cette mascarade (puisque le vote blanc n'est toujours pas comptabilisé de façon à lui donner du sens), une dissémination des voix ...

Sans loi stricte sur le non-cumul strict des mandats, sans parité réelle et des droits égalitaires pour les femmes, sans démocratie participative, sans proportionnalité, il n'y aura plus de confiance en la politique.

On verra un nombre incalculable de candidat-e-s qui n'oseront même plus mettre le logo de leur appartenance politique sur leurs tracts, ça veut tout dire !


dessins :  Pat Thiébaut       www.lagitedulocal.com


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