dimanche 16 février 2014

Les inscriptions sont closes *, les scénarios déjà prévisibles....

"Le pire cauchemar du PS serait 150 villes perdues, pour 50 villes gagnées, 4 villes pour le FN et Marseille qui reste à droite. Une débâcle qui rappellerait celle de 1983." (dans Médiapart- Monsieur élections du PS, le député Christophe Borgel).

Le PS commence à peine à se rendre compte à un mois des élections Municipales que le risque d'abstention massive est si fort qu'ils risquent de perdre beaucoup de villes (de plus de 3500 habitants). Pas étonnant quand on mène au niveau national, avec tous les pouvoirs, une politique qui ne se différencie guère de ce qu'on a vécu sous Sarkozy. C'est bien triste de le dire, mais la déception est grande pour toutes celles et ceux qui espéraient un "changement". 
En plus, le comportement hégémonique du PS localement n'incite guère à aller voter pour eux. Ne parlons même pas de la droite qui se présente sous diverses formes avec des listes multiples, toutes et tous excités de vouloir reprendre le pouvoir au plus vite pour continuer leurs petites affaires.

Je peux prendre un exemple précis que je connais bien et qui illustre parfaitement ce qui risque de se passer dans pas mal d'endroits : Guebwiller.
Ville de 12 000 habitants, le maire actuel (PS) Denis Rebmann a été élu puisqu'il était au bon endroit, au bon moment, lorsque la ville gouvernée par l'UMP-RPR depuis toujours nécessitait un besoin de changement fort après le règne du potentat local pendant très longtemps et qui avait laissé la place à son Iznogood qui durant son premier mandat montra vite ses travers de petit chef mais sans envergure et respect. La place était donc disponible et Denis Rebmann fit une campagne de communication visuelle (son métier) qui fut payante. Mais en un mandat, lui aussi montra vite ses limites et son caractère autocrate. Il avait en 2008 une concurrence à gauche menée par une Liste Citoyenne (dans la foulée des Motivés de Toulouse) qui dépassa largement les 10 % mais n'obtint au final qu'un poste de conseiller municipal.
Il était évident pour le maire PS qu'il devait pour 2014 être seule liste à gauche et il joua le temps, les promesses vagues, puis personnalisa ses éventuelles promesses et propositions à la Liste Citoyenne, qui finalement se laissa endormir et vint le moment de dépôt des listes et les membres de la Liste Citoyenne se rendirent (enfin) compte combien ils se sont fait instrumentaliser, balader, endormir, manipuler, réduire au néant, alors qu'un boulevard était ouvert.... Le maire sortant avait bien joué sa mesure, la stratégie devrait être donc payante pour lui dans sa tête. Plus de liste sur sa gauche et donc prêt à emmagasiner toutes les voix de gauche selon sa stratégie hégémonique. C'est le cas dans pas mal d'endroit, Guebwiller n'étant qu'un cas de figure comme un autre.


dessin de Pat Thiébaut         www.lagitedulocal.com


Mais cette stratégie n'obtiendra pas forcément les résultats escomptés. Car il faut se mettre à la place de celles et ceux, très nombreux, qui comme au niveau national sont déçus par la politique de changement qu'ils-elles attendaient et qui n'est jamais venue. Alors voter pour qui s'il n'y a pas de liste alternative à gauche ? Voter à nouveau pour le sortant comme il l'espère. Eh ben non. Comme au niveau national, la déception s'exprimera par une très grande abstention à défaut de choix autre. Bien sûr quelques-un-e-s choisiront le vote FN ou RBM (Rassemblement Bleu Marine, une dénomination plus soft mais avec le même contenu d'exclusion), mais la majorité des personnes opteront pour l'abstention, dans la mesure ou cela donnera un signe très fort du ras-le-bol et de la déception généralisés.
Je connais le débat qui dit ceci : le vote est un devoir civique et il faut se déplacer et voter blanc si on n'est pas d'accord ou qu'on ne se retrouve pas dans ce qui est proposé. 
MAIS encore une fois aux Municipales qui viennent le vote blanc n'est pas comptabilisé et donc ne fera pas sens. Dire que le choix existe, si c'est toujours la même chose, non. Au bout d'un moment et pendant un certain temps, il faut choisir la stratégie la plus adaptée aux réglementations en vigueur. Le jour où le vote blanc sera comptabilisé réellement, alors oui, il y aura à nouveau une "expression de quelque chose" par ce vote. Mais dans l'état actuel des choses, l'abstention devient un signe fort de rejet de ce qui est proposé à l'électeur.

Le PS commence à s'en rendre compte, mais comme d'habitude, ils vont nous faire le scénario-menace du retour de la droite et donc le vote "utile", sauf que ce scénario connu ne fonctionne plus non plus. Leur attitude hégémonique, leur absence du terrain pendant cinq ans et demi, claquemurés dans leurs bureaux dorés, ils n'ont plus grande chance d'être réélus. 
Là où des Listes Citoyennes (de la vraie gauche non-gouvernementale) se présentent, elles ont des chances de créer la surprise bien plus qu'en 2008.

à suivre les 23 et 30 mars prochains  !

* le 6 mars, même pour les communes de moins de 1000 habitants

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