Non, il n'y a pas d'économies même si de 44 cantons dans le Bas-Rhin, on est “tombé” à 23 mais comme il y a binôme de candidat-e-s, de 44 conseillers généraux avant, cela va monter à 46 (+2) conseillers départementaux au soir du deuxième tour.
Seront-ils/elles plus efficaces à deux par cantons ?
On va voter, mais les compétences restantes aux Conseils Départementaux ne sont pas encore définies puisqu'elles sont encore en discussion et qu'à terme, les cantons vont probablement disparaître dans la Réforme Territoriale. Resteront Communautés de Communes, Régions, Etat. L'échelon des intermédiaires cantonaux disparaitra et les compétences restantes attribuées aux autres instances.
Faut-il le regretter ?
On dit souvent que le conseiller général est le lien entre les communes et l'Etat puisqu'il distribue localement les aides financières. Mais il ne lui restera que peu de compétences, des budgets réduits. Et de toute façon, comme quasi tous les conseillers généraux sont des cumulards, ils sont également maires ou adjoints et souvent présidents ou vice-présidents des Communautés de Communes et donc ils ne sont que peu présents en tant que conseillers généraux....Et qu'ils-elles ne pleurent pas non plus des diminutions des dotations, car quand on examine les budgets passés, les choix faits dans les investissements, les dépenses pharamineuses dans des projets excentriques comme le Bioscope, le Hohlandsbourg, le Rallye de France et bien d'autres, on peut se demander si on n'a pas raison de diminuer un peu le gâchis financier (je ne parle même pas du budget communication, des budgets représentativité et prospection dans des voyages lointains ou dans des études qui sont parfois plus proches du “copier-coller” que de propositions innovantes et pertinentes....)
Oui, nous rabacher éternellement les mêmes discours, apparaître dans les AG d'associations l'année des élections, faire des promesses d'aides financières à venir (après les élections, si je suis réélu-e), promettre des changements d'attitude, de mettre en oeuvre plus de démocratie “participative, collaborative, ….”, est-ce que cela suffit encore aujourd'hui pour nous mobiliser à aller voter ?
un exemple de cumuls d'indemnités :
maire d'une petite commune, vice-président de Com'Com', conseiller général, syndicat mixte Markstein-Grand Ballon , ...cela fait 4932, 42 € par mois, .... sans compter les autres avantages en nature et indemnités de "mission" ...et la pension-retraite de cadre pour M. Alain Grappe UMP/ Canton de Guebwiller
Attention, je ne dis pas de ne pas aller voter. Je suis attaché au droit de vote et on peut même le rendre obligatoire. C'est quand même un des fondements de la démocratie, de la république. Combien de pays sont encore loin du droit de vote, du suffrage universel ; combien de batailles a-t-il fallu mener pour obtenir ce droit ? Vous souvenez-vous de “one man = one vote” ? Le changement en Afrique du Sud n'est pas si lointain dans notre histoire, pour ne prendre qu'un exemple.
Mais voter, c'est faire un choix, c'est se poser la question de ce qu'on attend, ce qu'on espère. C'est se demander si les candidat-e-s sont crédibles, seront présent-e-s, se consacreront à plein temps à la responsabilité qu'on leur donne de NOUS représenter et se bouger pour le territoire. C'est choisir parmi les programmes concrets proposés, quand il y en a, car souvent cela reste des déclarations vagues, des engagements généraux, de principe. C'est débusquer les stratégies partisanes que couvrent parfois les candidatures. Bref, c'est faire un choix parmi des options variées.
Mais sont-elles encore si variées que cela ?
Au vu, à la lecture, à l'écoute de ce qui nous est proposé, de ce qui se présente à notre choix, chacun-e ne s'y retrouve pas forcément, ne perçoit pas forcément les différences entre les propositions des différent-e-s candidat-e-s. Bien sur, il y a les étiquettes et soutiens des partis politiques connus. On a vécu sous l'UMP-UDI, on a vécu sous le PS pour ne prendre en compte que ces dernières années. Avons-nous perçu une grande différence dans notre vie quotidienne, dans la qualité des services, dans …..? Je m'arrête, je ne vais pas continuer à énumérer, vous avez compris.
Globalement, non, pas grandes différences. Des promesses, des intentions, des annonces, mais avec les mêmes résultats.
Il y a aussi les écologistes EELV (qui sont sortis du gouvernement Hollande car il a renié ses promesses sur plusieurs points et mis en œuvre une politique libérale) et le Front de Gauche.
Ils pourraient se rassembler et proposer un programme différent, totalement différent de celui du FN, ce qui au moins nous offrirait un vrai choix entre deux options radicalement différentes. Mais ils avancent en ordre dispersé, quasiment partout en Alsace. Divisés ? ou stratégie électorale ? Et laquelle alors ? Car ainsi, le résultat est sûr : rien. Est-ce pour négocier pour les Régionales entre partis ? Nul aussi...
Il y a aussi les Unser Land, Alsace d'Abord, MODEM, LO, NPA...Ouais….
Et puis, ces choix d'étiquettes, c'est donner notre voix, notre pouvoir à des structures qui nous semblent parfois bien loin du terrain, hors sol, éloignées des préoccupations premières de notre quotidien.
Pouvoir vertical, pyramidal OU horizontal, local, transversal ? Ce qui implique de reprendre en main notre vie et notre avenir.
La question est réelle et sûrement sous-jacente à nos questionnements. C'est la même que quand on a parlé de regrouper trois régions de l'Est en une seule. Le pouvoir, les décisions allaient-elles s'éloigner encore plus des lieux de vie ?
La démocratie doit s'exercer horizontalement, transversalement, localement d'abord. Si ce n'est pas le cas, elle n'est plus qu'un semblant de...
Oui, reprendre en main sa vie, son avenir. Participer, partager, construire ensemble, localement avec les richesses environnementales et humaines du territoire, échanger, créer du lien, du liant, s'enrichir des différences de pensée, d'expériences et de culture.
Loin de la confrontation politique politicienne, loin de la course aux postes (rémunérés), des égos carriéristes, loin de la préoccupation des élections, oui nous sommes de plus en plus loin. Je ne connais pas beaucoup de monde qui croient ENCORE que leur vie va changer positivement par le biais des élections. Le constat est amer et préoccupant pour une démocratie.
Alors ? Alors, localement et en synergie, en « réseaux », le changement est en route, « créer, c'est résister ; résister, c'est créer. ».
Vous le voyez déjà à plein de détails, vous y participez déjà ou êtes en voie de le faire, d'une façon ou d'une autre, les occasions manquent de moins en moins : des Amap et commerces de produits locaux aux artisans locaux souvent très dévoués, des échanges de services et de savoirs à la création d'une monnaie locale, du soutien à l'agriculture de proximité à l'aide aux entreprises locales innovantes. Je suis né dans la génération du « vivre et travailler au pays » ; à l'âge de la retraite, je suis honteux de devoir encore dire la même chose. C'est comme si le bilan de notre génération était nul.
Mais mes convictions sont toujours encore les mêmes ; on doit pouvoir vivre, travailler, là où on décide de se poser, ici et maintenant. Pour cela, il faut examiner aussi sa façon de vivre actuelle. Il y a des réponses dans les questions.
Alors, pour ces élections ?
Oui, revenons-y. Je ne sais quoi vous dire de plus que mes interrogations. Mais je ne critique jamais si je n'ai rien à proposer, vous me connaissez. Donc, je me dis que, même si la vie est ailleurs, que le pouvoir doit s'exercer démocratiquement horizontalement d'abord, je peux quand même voter en cohérence si je ne trouve pas mon choix dans ce qu'on me propose.
Attaché aux valeurs de notre république laique, je me bats pour la parité, le non-cumul strict, la proportionnelle.
Pour ces élections Départementales, appliquons donc ces combats pour que mon vote soit cohérent.
La parité, elle apparaît puisque le binôme Homme-Femme est mis en œuvre.
La proportionnelle. Cela ne s'applique pas pour ce type d'élection. On verra cela en décembre au moment des Régionales.
Le non-cumul strict des mandats. Pour cela, il suffit de regarder le CV des candidat-e-s et éliminer tous ceux et celles qui sont déjà maires, présidents ou vice-présidents de communautés de communes, conseillers généraux sortants (limiter les mandats dans le temps pour renouveler le « personnel » politique) et autres président-e-s de grandes structures genre hopital, banque, chambres consulaires, ….
Et puis sont-ils républicains dans le respect de nos valeurs communes qui ne sont ni d'exclusion, ni d'inégalités ?
Donc ce sera en fonction de ces deux critères (cumul ET républicain) que je ferai mon choix. Et si ce n'est pas possible, il reste le vote blanc (même s'il est moins pris en compte que l'abstention….).
Et vous, qu'allez-vous faire, voter ???
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