Voilà ce que j'écrivais le 31 mars 2014, au lendemain des Municipales, il y a à peine 2 mois.
"Mais, "ils" s'attendaient à quoi ? Oui, "ils" s'attendaient à quoi les "socialistes" du PS ? Ils pensaient limiter la casse. Et quelle casse ? La débâcle électorale ? Il faut vraiment être déconnecté de la vie "réelle" (être "hors sol") pour croire encore pouvoir sauver les meubles en faisant une politique libérale qui casse le monde du travail et la qualité de la vie, le lien social, l'espérance d'une vie meilleure. Déjà en 2002, ils avaient fermé les oreilles et les yeux et ils voulaient nous faire croire que ce n'était qu'un accident qu'on se retrouve avec Chirac-Le Pen au deuxième tour de l'élection Présidentielle. Et dès le lendemain, et les élections suivantes, ils recommençaient avec leur hégémonisme ancré en eux. Ils pensent être le seul parti de gauche en capacité de gouverner. Comme d'ailleurs le RPR-UMP à droite. Ce désaveu cinglant et ...attendu, prévisible, n'est pas tant une "victoire" de l'UMP, mais un grand coup de pied au cul des socialistes et de leur politique libérale assénée depuis deux ans aux françaises et français."
UNE PETITE HISTOIRE pour commencer
Je me suis présenté déjà plusieurs fois à des élections, Législatives, Cantonales, Municipales. J'étais conseiller municipal et délégué à la Communauté de Communes de nombreuses années. J'étais militant de base des Verts, puis secrétaire régional et membre du CNIR, parlement national des instances du parti. Je sais de quoi je parle, j'ai une certaine expérience et "on n'apprend pas à danser à un vieil ours", comme dit l'expression.
Aux Législatives, je me suis effacé pour laisser la place à un PS afin que la gauche ait une chance, c'était en 2002. Aux Cantonales suivantes en 2004, j'avais compris la leçon et me suis présenté avec un score au-dessus de 10% et appelant à voter pour le candidat de gauche en lisse au deuxième tour où il y avait une triangulaire UMP-FN-PS. C'est l'UMP qui est sorti. En 2011, à nouveau les Cantonales après les Municipales où un PS s'est installé à la Mairie de Guebwiller, car cette histoire se passe par là bas. Le maire a toujours affirmé qu'il est contre le cumul des mandats et se consacrerait à plein temps à sa mairie. Mais il accepta le poste de vice-président de la Com Com ET aux Cantonales, il se présente. Le parti PS lui a beau demander de laisser cette fois-ci un Verts représenter la gauche ( pour renvoi d'ascenseur pour le désistement aux législatives 2002, pour soutien aux cantonales de 2004), rien n'y fait : ce monsieur va au-delà de son parti (tout en demandant son soutien), renie sa parole de ne pas vouloir cumuler et son ego est si fort qu'il ne se pliera pas à laisser un autre "représenter la gauche". Au final, il est derrière les Verts (18,15%) au premier tour (PS 16,61% et battu dans sa propre ville) et avec deux listes à gauche, on retrouve au deuxième tour, UMP et FN au coude à coude à 21,5% et c'est l'UMP qui gagne à nouveau.
Pour la conclusion, avec ce caractère égocentrique de suffisance, ce maire PS a été battu aux dernières municipales de 2014 tout en étant maire sortant. Justice ?
Cette histoire est là pour illustrer le fonctionnement du PS depuis longtemps, l'aveuglement et la non-remise en question de ce parti depuis 2002 et le résultat de son hégémonisme de toujours.
Avec des comportements de ce type, avec un parti qui est devenu un parti de notables, d'élu-e-s, dont on ne voit apparaître les militant-e-s sur le terrain que quelques semaines avant chaque élection, pas étonnant qu'on en soit là après ces deux années de gouvernance.
Le coup de semonce des Municipales n'avait pas suffi pour leur ouvrir les yeux. Ils ont rajouté encore une dose en nommant Valls premier ministre, en accentuant encore cette politique libérale au profit des banquiers et des actionnaires du CAC 40, en ponctionnant toujours plus les classes moyennes et sans rien faire pour les plus précaires....sinon une austérité qui s'installe et des promesses de "jours meilleurs"....
CHIRAC-LE PEN au deuxième tour de l'élection Présidentielle de 2002.
12 ans plus tard, Marine Le Pen a simplement relooké le parti avec toujours la même idéologie et le même programme et lors d'une élection nationale (même si c'est pour élire des députés européens), elle place le FN en tête des partis en France et envoie 24 députés anti-européens à Bruxelles-Strasbourg, même s'ils ne représentent au final que 17 % au Parlement Européen, mais avec un groupe et des moyens cette fois-ci et pour 5 ans.
Bien sûr, elle va occuper tout l'espace médiatique pour un moment et jusqu'à la Présidentielle de 2017, c'est sûr.
L'UMP qui voulait continuer à cacher au maximum toutes les affaires qui sont en cours, toutes les magouilles financières, pensaient pouvoir encore jouer de la droite REPUBLICAINE, mais personne n'est dupe des échanges déjà nombreux entre élu-e-s UMP et FN et avec une droite décomplexée, quelle est encore la différence d'avec le FN ? Fini le gaullisme social...depuis longtemps, même s'il restait encore quelques nostalgiques au RPR-UMP.
L'UMP s'est donc écroulée et les règlements de compte vont fuser.
Le PS est parterre. Après les Municipales, le coup de grâce a été donné ce dimanche (même s'il ne perd qu'un député par rapport à 2009, mais 18 en 10 ans). Hollande et son gouvernement vont-ils changer de politique pour autant ? Pourquoi plus aujourd'hui qu'il y a deux mois ? Parce qu'il a peur que le budget ne soit pas voté en juin et que du coup il sera mis en minorité au parlement et cela est une menace de dissolution ? Relisez la petite histoire du haut et vous serez comme moi : sceptique sur un changement profond...Quelques paroles, quelques promesses et l'été fera son travail d'amnésie générale se disent-ils ?
EELV est sorti du gouvernement pour échapper à la débacle, mais cela n'a pas suffi. Ils présentaient les mêmes candidat-e-s pratiquement, n'étaient plus originaux dans leur volonté d'une "politique autrement", complètement soumis au PS pour avoir des élu-e-s députés, ils ont avalé sans broncher la politique de Hollande et sont bien muets et même pas toujours crédibles dans leur vote, leur prise de position (comme Bové ces derniers temps !!!). De 14 députés en 2009, ils redescendent à 6 comme en 2004. Fin de la parenthèse Europe Ecologie pour revenir aux fondamentaux, la radicalité et des accords avec des partis et des mouvements proches de l'idéologie et du programme de l'écologie politique ?
En Alsace, plus de député écolo, car il y avait une autre liste écolo (AEI) qui a récolté 2,84% de voix qui ont manqué à la liste Bélier-Waechter pour avoir 1 élu-e. C'est un peu comme la dernière fois en 2009 où Waechter s'était présenté avec le MEI (et non EELV), avait pris quelques voix qui ont manqué à la liste EELV pour avoir 2 élu-e-s. Justice ?
Enfin, le FRONT DE GAUCHE stagne, n'a pas réussi à décoller et il faudra bien construire ENSEMBLE un autre pôle politique à gauche sans revenir à la gauche plurielle car le PS aujourd'hui n'est plus un partenaire plausible dans l'état.
NOUVELLE DONNE (Roosevelt 2012) et sa tête de liste alsacienne, Isabelle Maurer, a draîné 12 885 voix en Alsace. Comme quoi, il y en a marre de cette politique financière et on peut voter ailleurs que dans la protestation FN.
Car si la hauteur des résultats du FN est uniquement un vote de conviction, alors il faut s'interroger sur le fait que la politique de Hollande engendre non seulement la précarité, mais aussi l'exclusion la plus large, une démocratie et une république en grand danger tout en ayant fait table rase de toute alternative possible et surtout d'un rassemblement quelconque.
Cela va-t-il accélérer le changement de civilisation ou plonger le pays dans une vague de tensions violentes et anarchiques ?
La question peut être posée sérieusement au vu de ce qu'on voit dans les pays voisins et proches...
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