jeudi 29 mai 2014

PATRIOTE dans une guerre culturelle

C'est une consonance d'abord révolutionnaire qui va avec la création de la République, puis associée à la Résistance contre le joug nazi.
Ce mot "patriote" fait donc partie de notre culture et de notre histoire récente de la République à la Liberté.
Il revient aujourd'hui dans la bouche des politiques et surtout du FN qui veut bien l'enfoncer dans notre crâne et associé à ce parti : cela fait partie de leur stratégie de nouvelle communication pour rendre plus soft leur idéologie médiatisée. Patriote, c'est quand même mieux, plus "respectable" que fasciste !
Donc depuis peu, le n°2 du FN (pardon du Rassemblement Bleu Marine) et son n°1 aussi utilisent de plus en plus ce mot pour décrire les "troupes" du FN, ses membres et électeurs : ce sont des patriotes !


On peut jouer sur les mots en disant que ce n'est pas galvaudé, ce n'est pas une erreur et qu'on ne peut pas dire le contraire. En effet, un patriote est celui qui aime et défend sa patrie.
"La Patrie est le pays, la nation pour lequel on est prêt à se sacrifier.
Une version plus sereine dit que c'est le lieu où l'on a ses attaches familiales ou/et émotionnelles, voire, à l'occasion d'une immigration, que c'est le pays que l'on a élu pour y faire sa vie."

Si aujourd'hui et hier, le FN joue avec ce mot pour en faire un principe d'identité et de xénophobie d'exclusion, ce n'est pas un hasard, mais il en change aussi le sens pour le restreindre à un amalgame : patriote = résistant contre l'étranger.
Et c'est pour cela qu'il faut bien se battre contre les mots utilisés pour ne pas subir ce lavage de cerveau intentionnel.

 


Car nous sommes avant tout et surtout dans une guerre culturelle. Les frontières entre les peuples sont surtout des barrières culturelles et c'est dans l'appauvrissement culturel qu'il faut chercher les déviances linguistiques et comportementales.
Si le pays est un pays de quasi-plein emploi, que du temps de travail est dégagé  plus de temps de vie, et que celui-ci est consacré à la famille et à se cultiver (lire, écrire, regarder, partager, ...) ; à mon avis, les tensions, les exclusions, la xénophobie reculeront forcément....Et le "vivre ensemble" reprendra du sens, dans la réalité quotidienne.

Mais quand les librairies ferment (plus une seule librairie entre Molsheim et Saint-Dié par exemple, soit toute une vallée sur des kilomètres), les cinémas font dans la consommation de masse, quand les lieux de concerts sont rattachés aux grandes métropoles, les expositions, les spectacles....bref quand il y a un désert culturel, il y a très vite aussi un désert de pensée et ainsi toute la place pour y imprégner de la colère, de la violence et d'abord verbale...

Il est presque trop tard pour y remédier car cet abandon ne date pas d'hier, simplement on en voit plus les conséquences aujourd'hui. Et il serait temps de réinvestir les territoires ruraux qui sont des zones de vie importantes et les politiciens feraient bien d'analyser le vote "des campagnes" car souvent il préfigure la suite...




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