vendredi 4 octobre 2013

Congrès EELV : les enjeux (novembre 2013 à CAEN)


                                 LE CONGRES déterminera la stratégie à venir

Comme tous les partis "démocratiques", EELV tient son Congrès tous les 3 ans où se réunissent les délégué-e-s des régions, élu-e-s en régions, sur le vote des motions présentées au Congrès national. Les délégué-e-s soutiennent une motion ou l'autre et leur nombre varie selon le nombre de membres INSCRITS À JOUR DE COTISATION par région.



les motions nationales
Ces motions présentées aux membres du parti sont des textes d'orientation de la politique et de la stratégie du parti pour les 3 ans à venir. Ils sont suivis de signatures avec des noms de personnes qui soutiennent le texte-motion.
Selon les résultats du vote sur les motions au Congrès, l'équipe dirigeante du parti pour les 3 ans à venir sera donc composée à la proportionnelle des résultats sur les motions en prenant les noms-signatures sous les motions dans l'ordre d'apparition. (C'est un peu comme pour les Municipales). Ainsi, tous les premiers signataires des motions sont susceptibles d'être élus dans l'équipe dirigeante du parti et donc de donner l'orientation politique pour les années à venir.
Le Congrès (et sa préparation en régions) n'est donc pas anodin, bien au contraire, puisqu'il peut changer les choses en interne dans un parti.

la ligne PS-EELV ou changement de cap à gauche avec les mouvements sociaux
En ce qui concerne EELV, plusieurs motions seront présentes dont celle de Cécile Duflot et de ses « ami-e-s » de la « firme » selon l'appellation de Noël Mamère qui vient de quitter le parti Verts dont il était le candidat à la présidentielle de 2002. Ils ont déjà désigné leur tête de motion donc supposée future secrétaire nationale-chef de parti (puisque Pascal Durand, nommé en 2012 par le Conseil Fédéral -et non élu par le Congrès-ne se présentera pas **) : Emmanuelle Cosse, vice-présidente de la Région Ile de France en charge du logement et proche de Cécile Duflot. Ils comptent bien garder la main-mise sur le parti, continuer à avaler des couleuvres au gouvernement en conservant leurs postes de ministres, députés, sénateurs,....
MAIS, il y a aussi une gauche dans EELV et souvent avec des Verts qui veulent garder leurs valeurs et convictions fondamentales. Ainsi Alain Lipietz et la jeune députée européenne Karima Delli ont déposé une motion où ils veulent « renouer avec le mouvement social ». Ils sont très proches de la motion de Eva Joly et Julien Bayou qui prônent un adossement de EELV sur les mobilisations citoyennes. Ils critiquent la proximité de EELV avec le PS et veulent favoriser la création d'une autre majorité qui incluerait le Front de Gauche, mais aussi la « gauche hétérodoxe du PS » ou encore les membres du mouvement économique Roosevelt 2012 et d'autres associations.
Si ces deux motions fusionnent, cela changerait la donne au prochain Congrès et permettrait un réel choix politique entre la ligne Duflot et la gauche du parti qui ne se retrouve plus dans les renoncements (qui réduisent à quasiment néant les accords PS-EELV) et la participation gouvernementale.
S'ils emportaient la direction du parti, cela ferait peut-être revenir bon nombre de militant-e-s qui ont quitté le parti depuis deux ans car ils n'étaient plus en accord avec la stratégie de EELV phagocyté par le PS et acceptant une politique qui met en cause les fondamentaux des Verts.



en Europe, une stratégie perdante
La stratégie actuelle des partis verts en Europe qui participent à des gouvernements réformistes centristes-capitalistes-libéraux est perdante puisqu'ils ont tous réduits leur influence, leur crédibilité et le nombre de leurs élu-e-s en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas. Leurs positions ne sont ni payantes, ni tenables et il est temps de changer de cap en revenant aux valeurs écologiques et une radicalité sur le projet et la stratégie.

Le Congrès de Caen pour EELV sera donc révélateur de l'état de ce parti fin 2013 et donc sur sa stratégie pour les prochaines échéances électorales des 3 années à venir.
A suivre...de très près !




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** Pascal Durand a remplacé Cécile Duflot à la tête du parti lorsqu'elle a accepté un poste de ministre par nomination du Conseil Fédéral et non par un vote du Congrès. Proche de Hulot, il n'est chez EELV que depuis quelques années. Sa non-représentation comme candidat au poste de secrétaire national, et donc tête de liste sur la motion Duflot, a été négociée en interne par la « firme » avec la promesse qu'il serait tête de liste aux Européennes en Ile de France. Or, justement en Ile de France était aussi candidat à la tête de liste de José Bové, qui est donc laissé-pour-compte.

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