LE CONGRES déterminera la
stratégie à venir
Comme tous les partis "démocratiques",
EELV tient son Congrès tous les 3 ans où se réunissent les
délégué-e-s des régions, élu-e-s en régions, sur le vote des
motions présentées au Congrès national. Les délégué-e-s
soutiennent une motion ou l'autre et leur nombre varie selon le
nombre de membres INSCRITS À JOUR DE COTISATION par région.
les motions nationales
Ces motions présentées aux membres du
parti sont des textes d'orientation de la politique et de la
stratégie du parti pour les 3 ans à venir. Ils sont suivis de
signatures avec des noms de personnes qui soutiennent le
texte-motion.
Selon les résultats du vote sur les
motions au Congrès, l'équipe dirigeante du parti pour les 3 ans à
venir sera donc composée à la proportionnelle des résultats sur
les motions en prenant les noms-signatures sous les motions dans
l'ordre d'apparition. (C'est un peu comme pour les Municipales).
Ainsi, tous les premiers signataires des motions sont susceptibles
d'être élus dans l'équipe dirigeante du parti et donc de donner
l'orientation politique pour les années à venir.
Le Congrès (et sa préparation en
régions) n'est donc pas anodin, bien au contraire, puisqu'il peut
changer les choses en interne dans un parti.
la ligne PS-EELV ou changement de cap à gauche avec les mouvements sociaux
En ce qui concerne EELV, plusieurs
motions seront présentes dont celle de Cécile Duflot et de ses
« ami-e-s » de la « firme » selon
l'appellation de Noël Mamère qui vient de quitter le parti Verts
dont il était le candidat à la présidentielle de 2002. Ils ont
déjà désigné leur tête de motion donc supposée future
secrétaire nationale-chef de parti (puisque Pascal Durand, nommé en
2012 par le Conseil Fédéral -et non élu par le Congrès-ne se
présentera pas **) : Emmanuelle Cosse, vice-présidente
de la Région Ile de France en charge du logement et proche de Cécile
Duflot. Ils comptent bien garder la main-mise sur le parti, continuer
à avaler des couleuvres au gouvernement en conservant leurs postes
de ministres, députés, sénateurs,....
MAIS, il y a aussi une gauche dans
EELV et souvent avec des Verts qui veulent garder leurs valeurs
et convictions fondamentales. Ainsi Alain Lipietz et la jeune députée
européenne Karima Delli ont déposé une motion où ils veulent
« renouer avec le mouvement social ». Ils
sont très proches de la motion de Eva Joly et Julien Bayou qui
prônent un adossement de EELV sur les mobilisations citoyennes. Ils
critiquent la proximité de EELV avec le PS et veulent favoriser la
création d'une autre majorité qui incluerait le Front de Gauche,
mais aussi la « gauche hétérodoxe du PS »
ou encore les membres du mouvement économique Roosevelt 2012 et
d'autres associations.
Si ces
deux motions fusionnent, cela changerait la donne au prochain Congrès
et permettrait un réel choix politique entre la ligne Duflot et la
gauche du parti qui ne se retrouve plus dans les renoncements (qui
réduisent à quasiment néant les accords PS-EELV) et la
participation gouvernementale.
S'ils
emportaient la direction du parti, cela ferait peut-être revenir bon
nombre de militant-e-s qui ont quitté le parti depuis deux ans car
ils n'étaient plus en accord avec la stratégie de EELV phagocyté
par le PS et acceptant une politique qui met en cause les
fondamentaux des Verts.
en Europe, une stratégie perdante
La
stratégie actuelle des partis verts en Europe qui participent à des
gouvernements réformistes centristes-capitalistes-libéraux est
perdante puisqu'ils ont tous réduits leur influence, leur
crédibilité et le nombre de leurs élu-e-s en Allemagne, en
Autriche, aux Pays-Bas. Leurs positions ne sont ni payantes, ni
tenables et il est temps
de changer de cap en revenant aux valeurs écologiques et une
radicalité sur le projet et la stratégie.
Le
Congrès de Caen pour EELV sera donc révélateur de l'état de ce
parti fin 2013 et donc sur sa stratégie pour les prochaines
échéances électorales des 3 années à venir.
A
suivre...de très près !
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Pascal Durand
a remplacé Cécile Duflot à la tête du parti lorsqu'elle a accepté
un poste de ministre par nomination du Conseil Fédéral et non par
un vote du Congrès. Proche de Hulot, il n'est chez EELV que depuis
quelques années. Sa non-représentation comme candidat au poste de
secrétaire national, et donc tête de liste sur la motion Duflot, a
été négociée en interne par la « firme » avec la
promesse qu'il serait tête de liste aux Européennes en Ile de
France. Or, justement en Ile de France était aussi candidat à la
tête de liste de José Bové, qui est donc laissé-pour-compte.
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