Cette bourgade andalouse de 2600 habitants en Espagne a déjà fait parler d'elle il y a quelques temps puisque face à la crise que l'Espagne subit de plein fouet avec un taux de chômage inacceptable. Il y a eu une reprise en main de leur destin par les personnes de cette région avec à leur tête un maire syndicaliste de gauche qui ne baisse pas les bras et cherche avant tout des solutions de (sur-)vie pour les habitants. Ainsi, face à des grandes propriétés terriennes non-entretenues et aux mains de quelques grandes fortunes, les habitants ont investi ces terres, crée une coopérative agricole. Ils cultivent les terres, repartissent les cultures et commencent à s'autoalimenter. En même temps, le maire et ses amis font des démarches pour faire perdurer la structure en cherchant à légitimer ces réappropriations de terres par des bails de location gratuite. Bref, un bel exemple de réattribution collective de l'outil de survie alimentaire.
Quelques années plus tard, la structure coopérative est un exemple de démarche constructive alternative, qui a recrée l'espoir et montre que en créant du lien social, en agissant collectivement et de façon courageuse, on arrive à des solutions viables.
Aujourd'hui, le maire de cette bourgade, ses amis syndicalistes et la population font à nouveau parler d'eux. Devant le chômage toujours à un niveau inacceptable, en ce temps de rentrée scolaire, et pour les enfants, l'avenir d'un pays, cette petite bande de militants d'extrême gauche mais avant tout de citoyens syndicalistes responsables et conscients ont envahi un supermarché et ont rempli quelques chariots de matériel scolaire devant la police qui n'est pas intervenue et sont repartis pour distribuer ce matériel aux familles et enfants de leur bourgade et environs tout en faisant des déclarations devant les médias pour qu'on comprenne leur démarche responsable et assumée dans la désobéissance civile.
Il y a quelques années déjà, je disais autour de moi que la révolution ce sera quand des bandes démunies attaqueront les piliers actuels de ce monde de consommation et de la finance dont les supermarchés, la grande distribution étaient les symboles que nous avions sous les yeux tous les jours. Il n'y a eu guère d'"attaques" collectives de supermarchés avec redistribution en France jusque là. Quand je regarde ce qui se passe en Espagne, cela ne fait que confirmer ce qu'on sent depuis un moment : il ne faudra pas grand chose pour que la passivité française se fissure avec le taux de chômage actuel et qui dure, les situations de précarité qu'on essaye de masquer au mieux, la peur de l'avenir dans un monde qui évolue toujours encore dans le même sens : au profit de quelques-uns et droit dans le mur d'un système qui n'offre aucune autre perspective.
On écoute s'époumonner Copé, l'adjoint FN de Marine, Fillon construit son groupe pour les prochaines Présidentielles (!!!!), Bayrou a du mal à trouver un créneau et une voix cohérente, Borloo on sait de quel côté il est, Le PS fait la même politique que le précédent président, EELV cherche à se démarquer par les mots tout en participant à ce gouvernement et sa politique, le Front de gauche se brise devant les stratégies de pouvoir en vue des Municipales où le PC veut conserver ses élus et doit donc rentrer au bercail faire des accords avec le PS....Bref, la politique politicienne en France est décalée des réalités du "terrain", de la vie quotidienne des habitants, quasi hors sol, loin des terroirs, des régions...
Et pendant ce temps, la Commission Européenne non-élue (mais nommée) fait la pluie et le beau temps dirigée par des serviteurs de la finance et de ses rapaces, ou plutôt ses vautours !
Alors ? Alors, regardons les exemples qui viennent d'ailleurs et qui sont des précurseurs ou lanceurs d'alerte de ce qui risque de se passer aussi bien de façon plus répandue là-bas , mais aussi ici et ailleurs....On ne pourra pas éternellement cacher une réalité que tout le monde voit tous les jours devant soi ou chez soi....
http://marinaleda.com/
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