lundi 16 septembre 2013

le club très fermé des élus ....et qui veut le rester !


CONCENTRATION DES POUVOIRS ou DEMOCRATIE
Le Référendum d'avril pour le Conseil Unique est déjà bien loin, surtout pour les élus qui l'ont initié et qui ont pris une grande claque avec un niveau d'abstention très important. Ils ne veulent surtout plus en entendre parler, préoccupés par leurs réélections en 2014-2015 puisque « demain s'écrit aujourd'hui ». Ils ont aussi fait pression au Parlement pour que désormais on puisse changer le statut et fonctionnement des régions sans référendum préalable. Ils voulaient vraiment un plébiscite, ils nous prennent vraiment pour des démeuré-e-s...

Tout le monde a compris que les prochaines échéances électorales sont dans la tête de tous et les grandes manœuvres ont déjà commencé par l'occupation du terrain....surtout médiatique : inaugurations en tous genres, petites phrases distillées, dotation d'enveloppes « personnelles », début de quelques travaux qui étaient en attente...
Si le « oui » au référendum devait servir surtout à la réélection de celles et ceux en place, qui portaient cette initiative ou l'ont soutenue, l'analyse de l'abstention reste des plus vagues : affaire Cahuzac, manque d'explications suffisantes, des voix divergentes (non et appel à l'abstention), désintérêt des alsaciennes et alsaciens trop conservateurs, … Bien sûr, quand on est citadin, dans des bureaux-même vitrés, qu'on reste dans le cercle des élu-e-s/notables et qu'on croit être dans la réalité, dans le vrai, dans la seule voie possible, alors on ne peut pas comprendre l'esprit qui s'est diffusé depuis des années au sein de celles et ceux qui regardent ce monde « politique » avec perplexité, scepticisme et désaveu. Pour que les alsaciennes et alsaciens reprennent goût à la vie publique, il faudrait d'abord pas mal de changements dans le fonctionnement démocratique.

desin de Pat THIEBAUT       www.lagitedulocal.com


CUMUL DES MANDATS, PROPORTIONNALITE, PARITE
Je suis conseiller général, je suis aussi maire, je suis également président ou vice-président d'une com com et aussi président de l'Office de Tourisme. Sans compter encore que je suis retraité fonctionnaire et président de quelques associations....Je suis sénatrice ou députée, je suis également maire, présidente de com com, avocate d'affaires,....etc...Est-ce que cela choque grand monde ? Surtout pas les personnes qui sont dans ces situations. D'adjoint ou maire, on peut très vite gravir les échelons, surtout dans la grille des revenus ! Ah oui, on nous dit qu'il y a un écrêtement des revenus limités à 8 500 € par mois (!!!) par élu-e, mais c'est en oubliant que des indemnités de représentations peuvent s'y ajouter, que des primes ne sont pas des salaires, que des avantages en nature liés aux fonctions ne sont pas comptabilisés en argent et surtout que le surplus des revenus n'est pas remis dans la « caisse commune » mais que chacun-e peut le distribuer à discrétion d'où une grande pratique « clientéliste » qui aide à la réélection pour « services rendus » ! Le système est complètement pervers quand on est juge et partie. élu, on profite de ce système et on vote les lois ….pour que ça ne change pas, car on ne va quand même pas aller contre ses propres intérêts personnels. 476 députés sur 577 et 267 sénateurs sur 348 sont en situation de cumul de mandats et la situation est encore plus flagrante du côté des élus locaux...
Il n'est donc pas étonnant que beaucoup de personnes ne croient plus en la politique, ne se déplacent plus aux élections puisque tout est bloqué, le pouvoir est ultra-centralisé aux mains de quelques-uns et c'est encore plus flagrant dans les campagnes.
En plus, avec un système électoral où la proportionnalité est quasi-inexistante, il y a peu de chance que la discussion au sein de ces assemblées (conseil régional, conseil général, conseil municipal, conseil intercommunal, …) soit très diversifiée : on suit l'avis du président car la commune ou la com com a besoin de subventions qui sont distribuées par ….le même président-cumulard, conseillers généraux-députés qui ont captés tous les pouvoirs !
On pourrait aussi imaginer que la parité apporte d'autres sensibilités dans la gestion des affaires, d'autres regards et idées, mais celle-ci est loin d'être en marche car les femmes sont encore très, très minoritaires et servent surtout encore de faire-valoir en politique comme on le verra dans les duos qui doivent être présentés aux prochaines élections et déjà remis en question.

UNE LOI, UN STATUT
Le Président, dans son programme de campagne, s'était engagé sur le non-cumul des mandats à mettre en oeuvre, mais la discussion actuelle porte déjà sur ce qui serait « acceptable » : plusieurs mandats encore même s'ils sont limités et quelles fonctions professionnelles peut-on continuer à exercer en même temps (conseiller de laboratoires et ministre de la santé!!!) ainsi que la date de la mise en œuvre (plutôt avant les prochaines Présidentielles de 2017 qu'avant 2014 pour les municipales, cantonales, territoriales...).
Or quand on sait que ceux qui votent les lois sont les principaux bénéficiaires des « avantages »....
Le non-cumul strict des mandats à tous les niveaux doit bien sûr s'accompagner d'un réel statut de l'élu qui assure des indemnités suffisantes pour exercer ce mandat unique (sans avoir à chercher d'autres sources de revenus), avec droit à la Sécurité Sociale, à cotisation pour une retraite décente, à un accompagnement-reclassement professionnel avec des indemnités jusqu'à ce qu'il-elle ait retrouvé du travail à la fin des deux mandats maximum.


QUOI FAIRE A NOTRE NIVEAU ?
S'il y a peu de chance que cette situation change rapidement, nous pouvons, nous, citoyens électrices et électeurs, agir de façon assez simple et visible. A chaque élection, il suffit de bien analyser la situation de chaque candidat et ne pas voter pour celles et ceux qui ne s'engagent pas à ne pas cumuler ou qui ont cumulé avant.
Ainsi, notre vote ira à quelqu'un qui se déclarera publiquement qu'il ou elle n'exercera qu'un seul mandat à plein temps et pas plus que deux fois de suite. Pour la diversité, il y a le choix au niveau des candidat-e-s et pour la parité, on peut aussi la privilégier par son vote.
Et il y a aussi le rappel permanent aux élus actuels qu'ils-elles cumulent et que notre préférence ira à celles et ceux qui se déclareront clairement selon ces autres principes : non-cumul strict, proportionnalité, parité.
C'est la seule façon de reprendre goût à la politique et de se sentir concerné par les discussions, les choix, les décisions de la vie publique. Dans le cas contraire, l'abstention va encore gonfler et les votes « protestataires » s'amplifier. Pas besoin d'aller chercher des excuses ailleurs. Les alsaciennes et alsaciens du XXIè siècle ne sont ni bêtes, ni conservateurs : ils-elles ne veulent pas qu'on les prenne pour des imbéciles, c'est tout et c'est beaucoup.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.