Mulhouse, fin août 2013, quelque 300 personnes assistent à une réunion publique contre le projet de mosquée à la Mer Rouge porté par la Communauté Islamique Millî Görüs. Ce projet sera finalement annulé à cet endroit, mais peut-être la grande mosquée sera-t-elle quand même construite dans un ancien bâtiment de France Telecom d'ici 2014 si la Communauté arrive à rassembler des fonds.
MILLI GORUS cherche bâtiments pour la communauté turque
En
juin 2002, la SCI Octagon, émanation de Millî Görüs, proposait
déjà de transformer le domaine Bénaville de Saulxures
en colonie de vacances
pour les 250 enfants et adolescents fréquentant la mosquée Eyyoub
Sultan à Strasbourg-Meinau.
Cet ancien
domaine « Le manoir de Bénaville »
de la haute vallée de la Bruche est un ensemble immobilier de 5
bâtiments construit au temps de la splendeur du textile au début du
XIXè siècle dans la vallée, comprenant une villa et son extension
construite à l'époque par le propriétaire pour sa fille, un
atelier-garage, une chapelle sur les hauteurs et un grand bâtiment
datant qu'on voit depuis la route entre Schirmeck et Saâles
car il attire les regards, surplombant la Bruche avec ses rideaux qui
claquent au vent, ses fenêtres brisées.
Drôle
d'histoire et que d'argent public mal employé pour cet édifice
1968,
échauffourées à Paris, barricades, quelques policiers blessés ou
choqués qui seront envoyés en convalescence dans les centres de
repos de la Mutuelle de la Police Nationale dont Bénaville fait
partie depuis peu. Mais les convalescents-policiers ne représentent
que 1 à 2 % des pensionnaires car ce centre avait vocation de
devenir un service psychiatrique et un service d'aide et de
rééducation pour handicapés physiques. 81 lits, une cinquantaine
d'emplois, jusqu'en 2000, y étaient soignées des personnes
atteintes de pathologies très lourdes, 32 d'entre elles y sont
d'ailleurs décédées.
A un moment, les dettes se sont accumulées jusqu'à atteindre 5,3
millions de francs et il fallait envisager d'investir plus 10
millions pour remettre l'ensemble du centre dans les normes. Le
nouveau Schéma Régional d'Organisation Sanitaire retire l'agrément
au centre, l'établissement est donc mis en vente et fermé
définitivement en juin 2001.
La
Mutuelle de la Police Nationale fait appel à un agent immobilier
strasbourgeois censé trouver un repreneur. Clinéa, filiale d'un
groupe spécialisé dans la gestion des maisons de retraite, semble
intéressée mais devant l'ampleur des travaux de réhabilitation,
elle se se désengage très vite en ne rachetant que le fonds de
gestion et le droit d'exploiter pour 7,5 millions de francs en
emportant les lits médicaux qui sont redéployés à la clinique du
Ried à Schiltigheim.
Il
reste le bâtiment de plus en plus abîmé, abandonné, ouvert à
tous vents. Ce sont d'abord des restaurateurs locaux qui s'y
intéressent. Sans suite. Rentre alors dans la course à
l'acquisition la SCI Octagon (Millî Görüs). Un compromis de vente
est signé pour la somme d'environ 1 million d' €.
Pierre
Grandadam, maire de Plaine et président de la Com Com du coin ainsi
que Gérard Oury, maire alors de Saulxures s'opposent à cette vente.
Ils font préemption au nom de la commune de Saulxures en disant
vouloir garder un caractère médico-social selon la conformité de
ce qui est inscrit au POS (Plan d'Occupation des Sols)
En
été 2002, la Com Com vote à l'unanimité un emprunt de
1,1 million d'euros pour permettre à la commune de Saulxures
d'acheter Bénaville... sans aucun projet derrière si ce n'est
empêcher l'achat du site par la communauté turque. Celle-ci porte
l'affaire au Tribunal Administratif, mais la transaction se poursuit
néanmoins et la commune de Saulxures revend le domaine à la Com Com
en novembre.
La
justice ne trouve (presque) rien à redire
Les
juges, même s'ils reconnaissent que la préemption n'était pas
fondée par manque de projet, plaideront que la SCI Octagon a omis
d'introduire un recours pour prolonger la durée de validité du
compromis de vente et a donc perdu ses droits de propriété !!!
La
Com Com se retrouve donc en 2003 propriétaire des bâtiments
abandonnés, pillés, pour plus d'un million d'€ . Elle va essayer
d'y implanter plusieurs structures, mais au vu de l'état avancé de
délabrement et de la taille (bâtiments, manoir, villa, chapelle),
toutes les pistes sont données sans suite.
En
2006, l'association « Le Gai Séjour » de Grendelbruch
présente un projet avec entre autres un foyer d'accueil spécialisé
et aussi médicalisé pour environ 90 chambres. Une étude de
faisabilité est approuvé par le Conseil de la Com Com pour une
mise en œuvre avec différents partenaires. Le budget est évalué à
11 438 485,45 €. Ce projet aussi sera abandonné.
Nous
sommes en 2013, ce site fantôme a coûté une somme non-négligeable
d'argent public et ce n'est pas fini puisqu'il faudra sans aucun
doute le raser (ce qui aura encore un coût - d'argent public) pour
essayer de revendre au moins le terrain. Encore un cas de dépenses
publiques ...pour rien !
Christian
Weiss
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