mardi 21 avril 2015

IMMIGRATION ECONOMIQUE AVANT IMMIGRATION ENVIRONNEMENTALE

On reste sans voix devant la répétition de ces morts noyés en Méditérannée. L'Italie fait ce qu'elle peut, et seule, pour sauver le maximum de personnes, les accueillir et .... 
L'Europe, destination de ces immigrés "économiques", ne fait rien pour apporter des réponses à l'ampleur de cette détresse. 
Yann Barthès dans son "Petit Journal" (Canal +) a encore fait jouer la mémoire des images médias pour montrer que la situation existe depuis vingt ans et c'est chaque fois les annonces affligées des présentateurs TV, suivies de la "minute de silence" des députés européens debout au Parlement de Strasbourg...jusqu'à la prochaine fois. La démonstration est édifiante.



Il est entendu que, devant la crise provoquée par les banques en 2008, il est très difficile d'accueillir "toute la misère du monde". Il est tout aussi évident de comprendre que face aux difficultés et à la précarité engendrés par cette crise (mais pas seulement par cette crise mondialisée, mais aussi par les politiques économiques libérales, capitalistes de beaucoup de pays), il est encore plus difficile de faire admettre que nous avons le devoir de ne pas laisser mourrir ces personnes, soumises en plus aux maffias violentes des "passeurs". Quand on a du mal à s'en sortir, comment comprendre avec empathie la "vie", le sort de ces gens. Pas étonnant que le discours simpliste de rejet du FN percute facilement.
Mais il ne faut pas ignorer, occulter, oublier que les responsabilités sont partagées et que de vivre ici nous en incombe une bonne part.

Car d'où viennent-ils/elles ? D'Afrique, du Moyen-Orient. 
L'Afrique que nous avons vidées de ses richesses naturelles sans partage, en rendant ces pays dépendants en plus de leurs importations des produits transformés ici. Quelle aide en contrepartie avons-nous fournie pour leur permettre de se développer de façon autonome ? Nous les avons assistés médicalement, en créant aussi quelques infrastructures, quelques programmes alimentaires, nous accueillons quelques étudiant-e-s pour qu'ils-elles "profitent" de nos universités, mais c'est pour pouvoir continuer à puiser dans leurs richesses "naturelles" au profit de nos compagnies industrielles. Pas de transfert de "technologie" ou de partage équitable des richesses. Non, une exploitation sans nom avec comme gardes des potentats de cirque complètement corrompus encadrés par des armées, armées par qui ? La France est parmi les quatre premiers producteurs et vendeurs d'armes du monde.
Le Moyen-Orient : Syrie, Irak, Pakistan, Afghanistan, ....quelle politique y avons-nous menée ? Soutenus des tyrans, gros clients de notre industrie de l'armement et riches en pétrole et gaz... 
Sans rentrer dans les détails, rien que de regarder les faits de cette façon, ça remet en place notre importante responsabilité. Et c'est la même chose pour pas mal de pays européens et les Etats-Unis.
Et réfléchir aux faits de cette façon, cela donne aussi des perspectives d'une autre façon d'aider ces pays, de partager les richesses...Mais, vu les "intérêts" des uns et des autres, on comprend que rien n'a changé depuis des dizaines d'années. Et pour s'inspirer de pays comme l'Equateur ou la Bolivie, c'est loin, très loin, ailleurs...Et bien sûr, "ça n'a rien à voir".....A voir !



Et c'est loin d'être fini. Nous n'imaginons pas encore aujourd'hui, même si nous en avons des aperçus, que la vague (excusez du mot) va encore s'amplifier de plus en plus avec les réfugiés-émigrés environnementaux. On parle du réchauffement climatique lié à nos industries polluantes, notre façon de produire démesurée, sans en mesurer l'impact réellement sur la survie alimentaire et en ressources vitales pour l'homme. Ce n'est pas une Conférence Mondiale sur le Climat, même à Paris !!!!, qui changera la donne, puisque les industriels achètent leur droit de polluer. Ils discuteront de combien ils peuvent ou pas, des quotas de polluer, quoi ! Aussi quand la désertification s'amplifiera, l'eau potable se raréfiera, quand l'air des mégapoles deviendra irrespirable, on ne pourra que constater un nouveau flux massif d'immigrés environnementaux.



Mais il faut se sentir avoir une responsabilité "humaine" pour inverser ou au moins ralentir drastiquement nos comportements mortifères. Mais dans cette civilisation de l'immédiat, du "tout de suite",  ce qui se passera dans dix ans ou plus, bof...on verra !!!!


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