Ainsi, l'an dernier après les Municipales, Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre était remercié et il est reparti à Nantes vivre sa retraite.
Cette année, le leurre, pour ne pas parler de la politique de Valls-Macron qui ne bougera pas d'un iota, est de rassembler la gauche en vue des Régionales (et couper l'herbe sous les pieds de Duflot pour les Présidentielles).
dessin de Jean Aurel - POLITIS
Ainsi, nous avons à présent plusieurs déclinaisons de l'écologie politique :
* l'écologie "de contestation" ** de Cécile Duflot et une partie importante des Verts (EELV) qui cherchent à intégrer l'écologie dans un mouvement politico-citoyen anticapitaliste, dans un programme radical à gauche en vue des Présidentielles.
(** formule du député EELV F. De Rugy : "l'écologie de contestation de Cécile Duflot se jette dans les bras de JL Mélenchon")
* l'écologie qui ne se veut pas "punitive" de Ségolène Royal, ministre PS de l'environnement et des transports, qui annule l'écotaxe, ne signe pas la fermeture de Fessenheim, fait marche arrière sur pas mal de points et qui fait de l'écologie green business !
* l'écologie responsable des carriéristes JV PLacé, F De Rugy, E Cosse, D Baupain, B Pompili qui ont trouvé cette appellation en vue de leur réunion avec Corinne Lepage, Jean-Luc Benhamias, Antoine Waechter, Nicolas Hulot et autres Lallondistes du samedi 4 avril où ils-elles pensent former un pôle Ecolo-Hollandiste compatible et prêt à aller au gouvernement.
Autant dire qu'en ce mois d'avril le rassemblement des écologistes dans EELV d'il y a à peine quelques années est en train de sombrer et se disloquer en deux groupes aux stratégies très différentes.
Cela parait peut-être surprenant à certains qui pensent que c'est toujours le bordel dans ce parti, mais c'est qu'ils ne savent pas que cela a toujours existé au sein des Verts : il y a toujours eu deux pôles plus ou moins égaux en nombre.
Et le bordel permanent est simplement une vue de l'esprit car c'est au contraire un débat démocratique permanent qui permet d'écouter tout le monde s'exprimer longuement avant de passer aux votes décisionnels au sein du Conseil Fédéral (parlement interne EELV). C'est bien plus sain et vivant que de n'entendre que la "voix du maître".
Mais les français-es aiment le leadership autoritaire, la représentativité unique, ils-elles sont loin encore des pratiques collectives, du pouvoir horizontal, du débat démocratique...
Quand on entend, quand on voit ce qui se dit et se pratique autour de nous, on sait bien aussi, honnêtement, que les analyses et propositions apportées par les écologistes ont bien fait avancer les idées dans ce pays où "tout le monde est -maintenant- écologiste à sa façon". Mais il a fallu combien d'années pour qu'un certain nombre de sujets soient enfin discutés sur la place publique. Et on oublie trop souvent la part des écologistes dans cette avancée des idées, ces avancées culturelles, dans la mise en oeuvre d'actions et animations alternatives à l'économie libérale, capitaliste.
C'est comme le PC (parti communiste) qui avait investi les quartiers à une époque du siècle dernier où ses militant-e-s animaient ateliers culturels, sportifs et travaillaient avec les acteurs sociaux pour éveiller les consciences par l'éducation populaire. Aujourd'hui, le PC a abandonné les quartiers aux mains d'autres prédicateurs bien plus dangereux.
La reconquête par les idées, par les actions, par la solidarité, par l'écoute de ces territoires sera longue car ils ont été abandonnés par ces partis qui sont devenus des partis citadins, éloignés de la ruralité où le FN fait ses scores en surfant sur la vague des mécontentements et déceptions avec un discours simpliste, populiste, un vocable d'extrême gauche ouvrier mais un programme tout à fait à l'autre extrême.
Il y a donc des perspectives, qui va s'y atteler ?
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