Le bilan de la première année du
président Hollande est pour le moins largement négatif : le
monde ouvrier, salarial n'a rien gagné, le patronat a obtenu
beaucoup de cadeaux et d'avancées, les banques ont été protégées
avec une réforme des plus molles, la résignation s'est généralisée,
la gauche a été volontairement divisée. Le veto de Hollande à
toute amnistie sociale est le dernier signe en date d'une rupture
grave où il y a une sorte d'assimilation des militants syndicalistes
et du réseau Education Sans Frontières, des faucheurs d'OGM aux
fachos homophobes d'extrême droite ou des voyous de la finance.
On sait où nous mène cette ligne
sociale-libérale et ce ne sont pas l'organisation de colloques ou de
nouvelles officines de discussion qui vont changer la direction
imposée au pays et à l'Europe. Il est plus que temps de changer de
cap alors que les forces de droite ont bien occupé la rue depuis des
semaines avec leur opposition au « mariage pour tous »,
alibi pour faire croire qu'elle peut être une solution alternative à
l'austérité imposée en avançant unie (droite et extrême-droite).
dessin de VEESSE
Et il faudrait rentrer dans le rang,
s'associer à cette politique, soit-disant mettre les mains dans le
cambouis pour faire évoluer les choses alors que la ligne est
clairement affirmée, martelée en permanence, celle du « sérieux
budgétaire » avec ses conséquences catastrophiques. C'est
toujours le même chantage du PS : vous votez pour nous ou c'est
la droite et l'extrême droite !
Mais il y a une ou des alternatives
possibles. Il y a des personnes dans ce pays qui ne font pas la même
analyse que les élu-e-s au pouvoir, que le président et ses
conseillers.
Il y a dans ce pays un peuple de gauche
qui est contre la finance qui dicte sa loi, contre l'austérité
comme politique sociale, pour un REEL changement de régime et de
programme. Cette gauche populaire doit aussi être une force visible
dans la rue pour contrecarrer la mobilisation de la droite et faire
changer la politique gouvernementale qui va de renoncements en
soumission. Il faut renverser la table tant qu'il est encore temps en
sachant que « la conscience naît du conflit, pas du
consensus ».
Cette « autre gauche », qui
rassemble différents mouvements et partis (Parti de Gauche, PC, NPA,
FASE , pour EELV, Eva Joly, Sergio Coronado et sûrement pas mal
de militant-e-s), affirmera par sa mobilisation de masse qu'une
alternative militante, sociale, civique est possible avec un
programme écologique et social.
Ce nouveau front populaire se fera-t-il
sans nous ou avec nous ? On ne peut pas bannir ainsi le facteur
social et l'antagonisme gauche-droite avec des sondages qui sont des
leurres, de la désinformation médiatique, sur une soit-disante
« union nationale » qui servirait à entériner de fait
une politique libérale menée par un PS qui se rapproche tous les
jours un peu plus d'un centre acquis au patronat et au libéralisme.
Diviser la gauche procède de cette
même stratégie et les écologistes au pouvoir doivent se sentir
bien mal à l'aise, après un an aux affaires, dans leur espoir de
pouvoir faire évoluer des socialistes qui renient chaque jour un peu
plus les promesses d'un changement attendu.
Il faut sortir de la résignation, il
n'y a pas de fatalité, un autre monde est possible. Et cette autre
gauche doit aussi se constituer comme force visible dans la rue avec
ce dimanche 5 mai 2013 comme première étape de la mobilisation.
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