L'instauration de la Vème République
avec l'élection au suffrage universel (1962) donne un pouvoir absolu
à une seule personne : le président. Il faut se souvenir qu'à
l'époque et jusqu'à récemment, tous les pouvoirs étaient
concentrés puisque l'Etat avait les médias sous ses ordres, les
banques, l'économie par le biais des grosses entreprises, tous les
services. Le président dirigeait tout le pays : l'économie,
les finances, la communication-propagande....Bien sûr, on élisait
aussi les députés au suffrage universel. Mais quel est le pouvoir
de 577 députés avec des voix discordantes par rapport à un seul
président à la voix prépondérante ?
On s'est contenté de ce pouvoir absolu
depuis cinquante ans avec tous les excès que cela a engendré et
aucun président n'a remis en cause ce système qui l'arrangeait
bien.
Aujourd'hui, Hollande parle de
président ordinaire, mais il n'a pas pour autant fait un seul geste,
pris une seule initiative pour redonner vie à la démocratie alors
que sa « popularité » est au plus bas un an à peine
après sa prise de fonction, et qu'aux élections, l'abstention
augmente à chaque fois un peu plus. Pourtant des promesses il en a
fait pendant sa campagne, comme tous ses prédécesseurs avant. Mais
une fois en place, on n'entend plus parler de proportionnalité,
d'arrêt des cumuls de mandats, de vote des résidents étrangers, de
parité ...Il serait plus que temps d'aller vers un régime
parlementaire comme la plupart des pays européens qui nous
entourent, de passer à une 6ème République.
Mais ce n'est pas demain la veille et
l'abstention va se poursuivre, la désaffection de la politique
aussi, la confiance s'évanouir...Bien sûr, les milieux économiques
et bancaires ne peuvent que s'en réjouir puisque aujourd'hui la
privatisation et le libéralisme leur ont donné carte blanche pour
tout gérer à leur seul profit. Et pourtant, avec les réseaux
sociaux, la multiplication de l'information, la généralisation
éducative, le monde a bien évolué, mais les institutions n'ont pas
bougé.
On reproche même de plus en plus les
débats critiques, qui pourtant sont le bouillonnement démocratique
au point de s'interroger (car cela est de plus en plus évident que
les deux partis dominants poursuivent le même objectif), si un jour
on pourra sortir de la pensée unique institutionnalisée, de cette
monarchie avec une cour de ministres exécutants, une assemblée aux
ordres, juge et partie.
La politique n'est plus que de la
communication et on veut faire taire les voix divergentes qui sont
les révélateurs de la diversité nécessaire pour faire VIVRE UNE
VERITABLE DEMOCRATIE. Laisser dans l'état les institutions, c'est se
tromper de siècle et empêcher toute évolution, c'est brider
l'intelligence d'un pays et son inventivité, c'est soumettre le
peuple en le maintenant sous le joug de la crainte et de la bêtise.
Mais nous avons changé de
civilisation, même si la plupart n'en sont pas encore conscients, le
vieux monde est arrivé à ses limites, une autre vie se met en
place, un autre système de pensée commence à se diffuser...mais en
dehors de ce qui est visible ou en tout cas scruté par les
médias-propagande. Ce mouvement échappe à celles et ceux qui ont
encore l'illusion que leur vie passe par l'accumulation de biens et
d'argent avec le pouvoir absolu qu'ils croient détenir par ce biais.
Il passe par d'autres circuits, il est
répandu et vécu par une nouvelle génération qui ne se laissent
plus conter des histoires d'un passé révolu et qui promettait la
liberté, l'égalité, la fraternité...
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