vendredi 29 mai 2015

Dépendre en recevant, vivre en agissant.


Certaines communes se sont équipées et offrent des services à leurs habitant-e-s depuis des décénnies et, chaque année ou au bout de quelques années, augmentaient l'offre.
Ainsi, on a vu fleurir les salles polyvalentes à côté des espaces sportifs souvent, mais on peut aussi trouver des médiathèques, des clubs divers, un service d'entretien des espaces communs, une piscine, un tissu associatif important, des transports collectifs de proximité, des écoles maternelle et primaire et un service péri-scolaire, une maison des seniors, parfois une cantine, etc...Tous ces services, associations, clubs, salles communales étaient mis à disposition des habitant-e-s gratuitement ou à un tarif préférentiel selon les subventions communales. Mais ce financement venait bien de quelque part. Bien sûr, il y a la part des impôts locaux perçus, mais s'y ajoutent aussi la part importante des aides financières de l'Etat, les dotations globales à nos communes d'une partie de nos impôts nationaux. Sans ces dernières aides d'Etat, les communes ne pourraient plus aider et initier des activités publiques.

Or il se trouve que ce gouvernement a diminué de façon drastique ces aides publiques d'Etat et tous ces services publics risquent de sérieusement se réduire ou de devenir payants, voire privés. C'est donc une volonté politique que de vouloir diminuer, réduire tout ce tissu social, ces lieux d'expression sportive ou culturelle, ces lieux de rencontre et de débat, ces lieux de lien social et de cohésion municipale...
Réduire, appauvrir, diminuer, anhiler, un certain modèle social est en train de s'effriter, de disparaître.
On est loin des rêves de l'après-guerre et d'un pays, d'un continent en paix, humanisé et qui retrouve une certaine prospérité. Nos parents, nos grands-parents ont vécu cette période de reconstruction d'une Europe détruite, en ruines où les hommes se sont (fait) massacrés, où les femmes ont survécu en assumant la vie quotidienne et leurs enfants trop jeunes pour les “champs de bataille”...Au lendemain de l'armistice, il a fallu recréer tout cela en y rajoutant la Sécurité Sociale, les vacances payées, etc..en nationalisant les banques, en contrôlant le redressement dans le sens du bien commun.
La guerre et ses destructions, la misère, la pénurie, la haine de l'autre : plus jamais cela !




Et pourtant, moins d'un siècle plus tard alors que la mémoire est encore vive et vivante, ces belles intentions
semblent bien loin déjà. “Nous” pensons que nous avons “modernisé” le pays !!! Facilité peut-être matériellement la vie au quotidien, mais question effort collectif, projets communs, sens des biens communs, partage et convivialité, je ne sais pas si on a vraiment avancé ou si au contraire, il n'y a pas plus d'individualisme, de recul, d'enfermenent sur soi, de déculturisation, de retour vers la haine et le rejet avec ce qu'on sait ce qui suit à terme.

Alors, l'abandon des services publics, la réduction des dotations financières allouées aux communes et qui relève de la solidarité nationale et de l'équilibre des territoires, cet abandon marque bien une transformation en profondeur de notre société vers une marchandisation généralisée, une privatisation qui se consacrera sur les concentrations démographiques c'est à dire les villes au détriment des campagnes, des territoires ruraux qui selon ce schéma, ce “plan de développement”, deviendraient sans le dire des déserts culturels, sociaux, économiques. ….
Et c'est pour cela qu'il est très important d'être vigilant et d'aider d'une façon ou d'une autre, de participer à une vie locale en produisant, consommant, agissant localement afin de retrouver une certaine autonomie d'existence là où l'on vit. C'est donc bien plus important que juste une vue d'esprit, un phénomène de mode. Et les initiatives autour de nous se démultiplient et nous y avons une place, une part, une responsabilité.

Penser global, agir local.
Créer, c'est résister. Résister , c'est créer.




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