Bon, le jeu de mot dans le titre n'est pas fameux, mais il est évocateur de ce qu'on peut entendre autour de soi quand on parle de la Grèce...
Voilà ce lundi matin 26 janvier, je me réveille avec ce grand sourire d'Alexis Tsipras qui a su amener cette fédération de partis de la gauche RADICALE grecque au pouvoir avec la majorité quasi absolue au parlement donc avec une grande liberté de pouvoir appliquer le programme attendu.
Alexis Tsipras,
nouveau premier ministre,
chef du gouvernement
Il est édifiant d'ouvrir les journaux TV du matin et d'entendre "Victoire de la gauche en Grèce, mais sans la majorité absolue". Quand vous entendez ce titre, à priori rien ne vous choque. Moi qui suis plus habitué aux médias, si et sur deux points rien que dans le titre : La frilosité du journaliste qui a peur de dire "radicale", oubli qui relativise la perception de l'auditeur car la "gauche" est aussi au pouvoir en France (avec une politique libérale). Mais cette gauche française (le PS) ne mène en rien une politique de rupture et quand on parle de "gauche RADICALE" ce n'est sûrement pas le PS français...Le deuxième point est de dire que Syriza (le parti vainqueur) n'a pas la majorité absolue qui est de 151 sièges au Parlement grec. A cette heure, sur 86 % du dépouillement, Syriza obtient 149 sièges plus le parti communiste 17 sièges, le parti proche To Potami également 17 sièges, le petit parti "grèce indépendant" 13 sièges aussi, donc il y a une marge confortable pour gouverner. Mais bien sûr, les médias français et européens dans leur grande majorité vont essayer de minimiser, relativiser la victoire écrasante de la gauche radicale grecque.
Pays asphixié et mis sous tutelle par les banques, ce scandale ne pouvait pas perdurer et les grecs ont fait preuve de courage de dire : "Stop, ça suffit !". Bravo ! Et sans craindre le pire que la Commission Européenne et la BCE (Banque Centrale Européenne) leur promettaient en cas de victoire de Syriza.
Pourquoi craindre le pire quand on y est déjà, qu'on le vit déjà au quotidien...?
Pourquoi craindre le pire quand on y est déjà, qu'on le vit déjà au quotidien...?
Et on entend les pleurs de l'Allemagne qui ne veut pas payer pour les grecs !!! alors que la politique allemande ne fait que favoriser les vieux retraités allemands dans ce pays qui n'a plus de jeunes...une natalité en déclin depuis des années... Et qui ne veut surtout pas activer un peu sa mémoire...
En effet, en 1953, la dette allemande s'élève à près de 40 milliards de marks (dette d'avant-guerre de 22,6 milliards et d'après-guerre de 16,2 milliards). Lors d'un accord (27 février 1953) entre les USA, l'Angleterre, la France, la Belgique, la Hollande, la Suède, la Suisse et la ....Grèce , la dette allemande est réduite de ...62,6 % et son paiement suspendu à la conjoncture (en plus éventuellement payable dans la monnaie du pays). Cela a permis (avec encore d'autres avantages et sans même compter les milliards piqués par les nazis en Grèce) ) de se reconstruire et de se porter comme un charme depuis alors que le reste de l'Europe pansait les plaies laissées par l'occupation allemande. Comparativement, le plan financier des banques appliqué à la Grèce ne pouvait que leur rester à travers la gorge et "même pas peur", le peuple grec a su reprendre son avenir en main et donner un coup de pied dans les plans d'austérité des financiers capitalistes boursicoteurs et de leurs actionnaires.
Du coup, la politique européenne se déplace sur le curseur géographique, la Grèce est en première ligne chez les opposants à l'austérité et la précarité programmées, mais qui risquent de bientôt être suivi à l'automne par les espagnols de Podemos...Alors que feront l'Italie et la France ?
Si l'Italie a une longue tradition à l'extrême gauche, en France, par contre, il n'y a que rarement pu y avoir entente et rassemblement d'une gauche radicale. Mais cela ne veut pas dire que cette construction ne se fera pas, démocratiquement, collectivement à la suite du long travail de Syriza et comme cela a pu déjà se réaliser à Grenoble par exemple pour les dernières Municipales.
L'espoir renaît quelque part d'une autre politique européenne possible...
A suivre avec jubilation...car j'attends d'entendre aujourd'hui et dans les prochains jours , tous les analystes politiques et économiques prédire le chaos alors qu'il était déjà là et qu'on voulait nous le cacher au mieux...
Nous sommes dans un changement de civilisation, je le répète depuis des années, un changement dans notre appréhension du monde, de notre vie et le chemin est emprunté même si la plupart des gens ne veulent pas encore le voir...
L'espoir renaît, de nouvelles voies sont possibles et dans la démocratie et la non-violence. Merci à nos ami-e-s grec-que-s !
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