On nous parle argent, patrimoine, salaires, avantages en nature, mais aussi investissement,
capitalisation, aides aux PME, soutien aux entreprises, et on entend
beaucoup de personnes qui râlent et traitent les politiques, les
économistes et même les banquiers d'incapables en disant que seuls les
entrepreneurs, les dirigeants d'entreprises savent faire, savent ce
qu'on doit faire, sont les seuls capables d'apporter richesse et
prospérité au pays.
La peur de la crise qui perdure depuis
2008, provoquée par les prêts faciles mais avec des taux d'intérêts
exacerbés, permet ce genre de discours qui peut trouver un certain
écho.
Dessin de PAT THIEBAUT / www.lagitedulocal.com
Cependant, il ne faut pas oublier que
les SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) n'ont pas
été touchées par la crise car les actionnaires de ces
« entreprises » sont les ouvriers qui y travaillent et
les gains redistribués entre-eux et dans l'investissement matériel
de l'outil de production.
Il ne faut pas oublier que d'autres
banques et mutuelles existent où on sait à quoi est utilisé
l'argent : dans des projets d'insertion sociale ou dans
l'environnement et avec la plus grande transparence d'attribution et de circulation.
Ces « banques » s'appellent
la NEF et ses « petits » comme les Cigales ( clubs
d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne
solidaire), France Active, Habitat et Humanisme , la Sidi (crée par
le CCFD-Terre solidaire),...
Bien sûr, les grands groupes
financiers comme BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale
et d'autres proposent des Fonds Communs de Placement (FCP) ou des
Livrets de Développement Durable (LDD), mais on ne sait rien de la
destination de cette épargne et les circuits financiers sont
opaques. Ils peuvent passer par des paradis fiscaux et financer des
opérations spéculatives (les FCP ont une proportion d'actions
cotées en Bourse et peuvent plonger).
On voit donc bien là que le discours
des entrepreneurs, banquiers et autres investisseurs ne connaissent que les modes de vie « classiques »
avec toujours le même schéma dans la tête : capitaliser
l'argent, chercher les plus-values financières avec des produits
éphémères …
Mais d'autres schémas existent,
d'autres façons éthiques existent, d'autres banques existent,
l'économie sociale et solidaire existe, les SCOP existent...
Alors, entendre toujours les mêmes
paroles, les mêmes railleries, les mêmes analyses, cela commence à
bien faire quand on ne met en avant qu'un seul modèle ...unique ?
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