dimanche 2 juillet 2023

JUSTICE, RACISME, ....et l'histoire !

On peut être choqué-e par les images des médias, par les incendies de voitures, de médiathèques, d'écoles, de mairies. On ne peut pas être d'accord avec toutes ces violences matérielles, on ne peut que les condamner, les déplorer, mais on peut aussi comprendre qu'une étincelle mette le feu à une situation sociale catastrophique qui dure depuis des années, des années...

Ce n'est pas le premier adolescent racisé tué par des policiers, ce n'est pas le premier embrasement de la jeunesse. Et entre ces différents évènements dramatiques que s'est-il passé ? RIEN. Des "politiques de la ville" remisées dans les archives, sous des piles de dossier, et oubliées jusqu'au prochain mort ou enflammement. La jeunesse de certaines zones a été abandonnée à la débrouille de la survie, au désenchantement, à la loi des trafiquants, ...Que sont devenus les maisons de jeunes, les centres de loisirs, les espaces sportifs ouverts, les zones boisées, les lieux de convivialité, d'entraide, de partage....Que sont devenus les services publics de proximité, les commerces de quartier, les....? Où sont passés les animateurs dont on a réduit les postes en ne laissant que les "bonnes volontés"...bénévoles ? 

 


 

Qu'est devenue la police qui circule en voiture, harcèle par des contrôles permanents répétitifs, utilise un vocabulaire pour le moins agressif parfois, souvent, ...? Qu'est devenue la justice, censée être indépendante, jugeant les faits et qui dans certains territoires est devenue l'exécutrice des ordres "d'en haut" ? Qu'est devenue la République qui réduit chaque jour des libertés ...fondamentales, qui traite toute critique de terrorisme, qui est sourde, aveugle et ne privilégie qu'une caste financière qui ne partage rien (ISF, impôts, ...) alors qu'elle s'enrichit du travail des gens, traités avec mépris (2 ans de plus avant la retraite) ? Qu'est devenue une France qui a bénéficié du travail de nombreux ouvriers des "colonies" qui sont venus construire, qui ont fait tourner des usines, abandonnant leur famille, leur pays, leur culture ? Quelle exemplarité quand des ministres, secrétaires d'Etat sont convoqués pour conflits d'intérêt, comportements non-appropriés, abus de biens sociaux, ... et "en même temps" exigent des comportements ....exemplaires ? 

 

Quel régime correspond encore à ce pays quand un président est sourd et aveugle, réduit les services publics à des sites informatiques, ne sert que les intérêts d'une seule caste et cherche à établir un contrôle absolu sur sa population, qui décide seul, où le Parlement n'a plus de pouvoir ? 

Quel est encore la confiance accordée à une police gangrénée par le racisme, où la violence est "couverte" par leur ministre et ....par certains procureurs de justice aux ordres ? 

 

Il faut s'éloigner des images et se poser des questions plus globales, car ce sont elles qui sont le contexte, les raisons profondes d'un embrasement presque général. On peut s'interroger aussi sur les motivations à détruire des voitures, des équipements publics, des commerces de proximité qui vont impacter la vie même au quotidien de ces jeunes en colère et de leurs proches dont beaucoup doivent se sentir sans avenir, résignés, exclus...

Avant de pointer le doigt sur la responsabilité des parents, des réseaux sociaux, des opposants politiques, des..., les personnes qui nous gouvernent feraient bien mieux de s'interroger sur l'état de la police, sur l'état de la justice, sur l'état des médias de propagande (et d'abêtissement), sur le cynisme de la caste financière, les inégalités sociales, les inégalités fiscales, les inégalités territoriales, les....

Tous les policiers et gendarmes ne sont pas à mettre dans le même sac : il y en a beaucoup qui sont conscients de leurs missions et qui ont des familles implantées. Ces "gardiens de la paix" sont nécessaires et rendent service à la population quand ils agissent pour le bien commun. 

Mais, il ne s'agit pas de dénigrer, ni de minimiser qu'aujourd'hui la police est gangrénée et il y a un sérieux ménage à faire pour ne pas se retrouver dans une situation encore plus explosive où cette frange de police "politique" parle de "guerre" et de "nuisibles". De même, la justice doit redevenir un pouvoir réellement indépendant et juger sans pression hiérarchique.

 


 

 
On peut être choqué, on peut pointer le doigt vers une seule cible, mais c'est occulter tout un contexte qui ne date pas d'hier. On peut penser en se rassurant que la force militaire des blindés et les armes de la police réduiront toute révolte à néant....jusqu'à la prochaine fois ! 
Et après ? 
 
SANS JUSTICE, il n'y aura jamais d'accalmie durable. Le problème de fond commence par une réorganisation (et formation) de la police, qu'elle ne soit pas une police politique répressive qui surpasse ses missions régaliennes, premières. Et la surveillance citoyenne qui dénonce ses actes ne doit pas être condamnée, dénigrée, car il faut des preuves tangibles pour contrer les faux rapports de certains policiers.

EXEMPLARITE : abus, harcèlement, ....On ne peut pas demander le respect quand on outrepasse ses prérogatives et cela à tous les niveaux des décideurs et des pouvoirs exécutifs, juridiques.

Avant de pointer les excès, il faut regarder de tous les cotés et interroger aussi l'histoire, le passé (même récent comme 2005) et les différentes lois d'exception qui sont restées définitivement.

Mais ces questions sont vite mises à la marge dès que ça s'apaise après quelques montées de crises jusqu'à la prochaine fois !!!!
 
 


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