mardi 4 juillet 2023

COMMENT RAMENER LE CALME ? PREVOIR, ANTICIPER, AVOIR UNE VUE D'ENSEMBLE, CO-GERER, ....

Normalement, ce sont les principes de la politique. Mais quand la politique devient un système individuel de promotion sociale (et financière) et la défense d'une caste qu'on souhaite atteindre, alors une grande partie de la population est laissée en décorum avec quelques miettes pour le contentement et un cadrage stricte de contrôle, pour la tranquillité...


Lorsqu'aujourd'hui je dis « mille club », ça ne parle plus à personne. Alors disons centre de loisirs, MJC, des mots tout aussi désuets aujourd'hui ! Il fut un temps pas si lointain où dans TOUS les quartiers des villes existaient des structures associatives ou municipales qui proposaient animations, spectacles, ateliers, ...des lieux de rencontre, de lien social avec des personnes qui connaissaient bien leur territoire et ses possibilités. Il y avait même des salles paroissiales qui faisaient cinéma le dimanche après-midi (c'était le temps du 16 mm). Et puis, et puis, ….

Les mairies ne trouvaient plus prioritaires de subventionner ces centres de quartier, l'Etat retirait aussi ses aides et même là où c'était le PC (parti communiste) qui proposait théâtre, musique, cinéma, bibliothèque, activités diverses, il y a eu abandon ou épuisement ou isolement....Et il ne restait plus guère que des lieux fermés, des terrains vagues, des parkings bétonnés, du mobilier urbain rempli de publicités aguichantes et quelques prédicateurs qui s'engouffraient dans le vide laissé, en milieu urbain surtout. Sans compter en réaction, les identitaires racistes qui trouvaient un espace d'entraînement privilégié et qui se comptaient aussi dans la police, la BAC et autres brigades anti-stups.



 

La défection sociale provoqua la ghettoïsation et pour pas mal de monde « traverser la rue » (pour trouver du travail), c'était se retrouver aussi avec des refus à répétition. Une économie parrallèle se développe, les perspectives ne sont plus l'intégration dans une société de rejet, mais sa place dans une sorte de mafia locale (ou plus). L'école n'a plus les moyens avec des classes surchargées, des contenus déconnectés et où l'ambiance peut vite dégénérer. Des mairies qui n'ont plus les moyens, ni la volonté, des écoles qui n'en peuvent plus, des structures qui n'existent plus, puis des services publics qui s'éloignent, des boutiques qui baissent les rideaux, c'est inéluctable que la situation globale crée forcément un éclatement qui peut intervenir, démarrer à la première étincelle. Les signes précurseurs étaient déjà là, les alertes déjà largement diffusées, mais....rien ou quasiment n'a bougé pour autant depuis vingt ans. « La jeunesse est ma priorité ». C'est une belle déclaration ….d'un jour d'euphorie électorale !!!


Je me souviens de cet enfant tout jeune, échoué sur une plage après que l'embarcation des réfugiés avait coulé. On a vu cette photo circuler dans toutes les agences de presse : « Plus jamais ça ! ». Quelques années plus tard, on voit bien que ce n'était qu'une déclaration sans suites positives. Ceux qui les accueillaient avec humanité étaient même considérés, traités, condamnés comme des terroristes qui mettaient le pays en danger !

Là, on oublie déjà presque que la goutte d'eau qui a fait déborder le verre était le tir à quasi bout portant d'un policier sur un jeune adolescent pour un contrôle de permis, de « papiers ». La dérive des agissements d'une certaine tranche de la police apparaît clairement et ce n'est pas la première fois. Il y a à l'évidence un problème de racisme (et d'impunité) au sein de la police et cela on ne veut surtout pas en débattre et prendre des mesures. Le gouvernement actuel avec sa politique oligarchique, sa surdité et son aveuglement, a besoin d'une police aux ordres et fortement armée pour stopper toute mobilisation, toute contestation, tout contre-pouvoir aussi bien parlementaire que juridique.


Il ne s'agit donc pas de se laisser entraîner dans cette propagande, qui veut cacher les problèmes de fond, en exploitant la situation politiquement. Mais cela ressemble étrangement au communiqué du syndicat de police qui parlait de « guerre », de « nuisibles », de … Vous n'appelez pas au calme donc vous êtes pour cette violence matérielle de pillages et d'embrasement. On voit l'intention. Mais si une personne avait le pouvoir de « ramener le calme » juste en déclarant « j'appelle au calme », ça se saurait !

La question est plutôt COMMENT ramener le calme et là c'est aux pouvoirs publics de prendre des mesures. Et donc la responsabilité en incombe à ceux qui en ont la responsabilité en étant aux manettes du pouvoir décisionnel. Ce sont bien les symboles de l'Etat (en grande partie) qui sont visés : banques, temples de la consommation, préfectures, bureaux de police, mairies, écoles, boutiques (de luxe), tabac, bibliothèques. Bien sûr, on ne peut pas accepter ces dégradations qui vont créer, impacter par conséquences des problèmes au quotidien.

Ce n'est bien sûr pas la République qui est attaquée, mais une équipe dirigeante, et surtout le président, seul maître à bord, qui a réduit les libertés, qui est sourd et aveugle, qui privilégie une seule caste et fait preuve de mépris, d'irrespect et de déni parlementaire. C'est donc bien lui qui malmène la République et n'oppose aux revendications (légitimes) que la répression policière et le harcèlement permanent dans certaines zones du pays. Bien sûr, nous sommes tous attachés à un certain ordre républicain, mais pour qu'il soit républicain, il faut une justice qui soit juste sans exceptions, dans une démocratie réelle dans son fonctionnement institutionnel, respectueux de toutes les composantes sociales. On ne peut pas dire que ce soit la réalité aujourd'hui.


Les médias de propagande fonctionnent à plein avec les mêmes éléments de langage, les doigts pointés tous sur les mêmes cibles, accusant les « parleurs », oubliant les acteurs meurtriers et déplaçant les problèmes et questions posées, pour passer le plus vite possible à autre chose qui ne va guère calmer les choses : la loi immigration (la vingtième ou plus)  après le passage en force de la loi retraite 64 ans.


Si on arrivait à porter un regard neutre et factuel sur la situation en France, on aurait tous à redire. Mais la peur, la crainte, le conformisme, le légalisme nous font porter des oeillères et difficile de se mettre à la place des autres quand chacun ne pense qu'à une chose : s'en sortir tout seul au mieux !!!

et surtout ne pas exprimer autre chose que la propagande officielle afin de ne pas être montré du doigt et être considéré comme un paria, presque un « ennemi de la République ».

Voilà où on en est : chaque jour, ça s'accentue et ceux qui sont un peu clairvoyants imaginent la suite presque logique de cette stratégie qui ne dit pas son nom.


Je n'aimerai pas avoir vingt ans, trente ans, quarante ans aujourd'hui.

« Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait »....

Mais ensemble, ça fait du monde !

 

 

Jean-Louis Borloo chargé de préparer un plan banlieue l'avait déposé en 2018 et bien accueilli par les maires et acteurs associatifs. Mais Macron n'en a pas voulu....Maintenant que ça a explosé, il veut bien revoir "en profondeur"...L'hypocrisie n'a pas de limite et quand on peut occuper le terrain du FN-RN, pourquoi pas !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.