jeudi 31 mars 2022

VOUS VOULEZ QUE çA CHANGE ?

 J'aurais pu appeler cette chronique « lettre ouverte à mes ami-e-s verts, communistes », mais cela aurait été trop restrictif car cela concerne tout le monde, en tout cas celles et ceux qui sont encore humains, qui pensent aux biens communs, à la justice sociale, à une politique environnementale, qui sont attachés à la démocratie en espérant un changement dans les institutions, qui…

Quand on veut du changement, quand on ne veut plus continuer dans ce système des riches, ce système de royauté où une seule personne a tous les pouvoirs avec des députés à sa botte, sa cour... ; alors il faut être conséquent, agir avec discernement.

Je sais bien que la tendance, la « tradition » veut qu'on vote selon ses convictions (pour son parti) au premier tour et ensuite, c'est selon ce qui restera pour le deuxième tour. Souvent, c'est « contre » !

Je ne sais pas vous, mais moi j'ai encore de la mémoire et je sais ce qui s'est passé ces dernières années, je sais faire globalement le bilan de ce mandat de cinq ans qui se termine. ISF supprimé, Flat taxe, actionnaires, retraite, APL, vente Alstom et autres, bétonisations, Gilets Jaunes, masques et vaccins, troisième exportateur d'armements, concentration extrême des médias, lois d'exception, spéculations et hausse des prix (bien avant l'excuse Ukraine), écoles et hôpitaux en désespérance, élections biaisées, ….et bien d'autres choses !

 

 



Vous voulez que ça change ?

Si la réponse est non, cela ne vous concerne pas, vous voterez le roi de France aux deux tours et continuerez à vous plaindre des immigrés, des assistés du RSA, de ces gens qui ne veulent plus travailler pour un salaire de misère, voire forcés gratuitement !!!, vous vous plaindrez des saisons qui n'en sont plus, mais continuerez à vivre sans vous soucier de quoi que ce soit avec des discours suffisants (la technologie va réguler, l'industrie doit vivre), copies conformes de la propagande diffusée quotidiennement par les « voix de son maître »...

Si la réponse est oui, alors il faut savoir quel est l'objectif et comment l'atteindre. Et là, aujourd'hui à dix jours de l'élection, il me semble que les stratégies ne sont plus multiples. Donner sa voix à celui-celle qui a le plus de chance d'être au deuxième tour face au roi Macron. Dans l'état actuel des possibilités, ce serait La Pen et Mélenchon. Si vous trouvez le programme raciste d'exclusion du parti de Jean-Marie RN-FN à votre goût, n'allez pas plus loin dans la lecture. Cela ne vous concerne plus. Si vous avez encore de l'humanité en vous, de la compassion, le sens de la justice sociale, la conscience écologique de faire partie d'un tout, alors il faut vous poser la question de qui est à même de défendre ces valeurs, d'agir selon le programme défini présenté et qui reprend l'ensemble de ces préoccupations.

Pour mémoire, en 1981, je n'étais pas PS socialiste, mais pourtant j'ai voté pour le candidat qui défendait des valeurs humanistes et de justice sociale et qui avait le plus de chance d'être au deuxième tour et de gagner. Les deux années qui ont suivi ont apporté pas mal d'avancements et de changements positifs. Nous sommes un peu dans la même situation où, si on veut que ça change, il faut porter sa voix au candidat qui porte des valeurs communes et qui a le plus de chance d'être au deuxième tour et ensuite de l'emporter. Faire la fine bouche, imaginer la politique comme une romance d'amour (je l'aime-je l'aime pas), rêver l'impossible (Poutou-Roussel-Lasalle, voire Jadot-Hidalgo, élu-e-s), se donner bonne conscience dans une rigidité idéologique sur des points particuliers qui peuvent pourtant évoluer, c'est oublier la précarité, le chômage réel massif et les intérimaires-stagiaires, le bilan des hôpitaux, des écoles, c'est oublier les « invisibles », c'est se contenter, se soumettre, se sentir impuissant et finalement accepter l'immonde et « après-moi le déluge »....Face aux changements indispensables et urgents à mettre en œuvre, face au dérèglement climatique, face à nos dépendances industrielles, économiques, financières, face à ce dédain des « gens », oui votre vote est un choix fort et la bonne conscience ne fait pas le poids face au pouvoir absolu d'une personne porteuse des intérêts d'une oligarchie, d'une caste que tout le monde a vu à l'oeuvre, celle qui accumule, ne partage rien et même s'enrichit de façon scandaleuse en pleines crises...

 





Vous voulez que ça change ?

Il ne resterait au deuxième tour (une fois de plus) que les nantis qui théâtralisent le « en même temps » (cyniques obscènes) et les réactionnaires qui se cachent derrière une image adoucie.

Si vous voulez que ça change, c'est au premier tour, le 10 avril, qu'il faudra donner son bulletin à celui actuellement en capacité d'être au deuxième tour, qui porte un programme de rupture, de changements profonds du système, en accord avec une part importante de nos convictions. Tout autre choix amène inéluctablement aux scénarios connus précédemment.

A trois semaines du 24 avril, les médias de propagande sont déjà dans la finale pour eux évidente : Macron-La Pen. Ils ne mettent même pas en avant une autre alternative tant c'est joué d'avance, pour eux, comme il y a cinq ans. Alors, à quoi servent encore des élections quand on vit dans une royauté qui se pare du nom de République !!!

Vous en voulez encore : la retraite à 65 ans, pas d'augmentation du Smic, conditions réduites des droits au chômage, RSA sous conditions, hausse continue des prix des produits courants (spéculations et dépendances), pas d'arrêt à l'exploitation des ressources fossiles, nucléaire=solution verte décarbonée, etc..etc..

Soyez aigri-e-s, déçu-e-s, écoeuré-e-s, vous avez toutes les raisons de l'être avec le spectacle lamentable des carriéristes politiques, même s'il reste encore des personnes de convictions (rares), mais qui n'ont pas « voix au chapitre ».

Cependant, le vote présidentiel influe fortement sur nos vies pendant les cinq ans qui suivent. On connaît la royauté absolue Macron, pourquoi ne pas essayer la 6ème République de Mélenchon ?

Vous avez peur du changement (5 ans c'est pas long) ? Quand on est dans sa zone de confort, on n'aime pas être bousculé et on veut que ça continue. Mais regardez le monde (l'im-monde) tel qu'il est et vous savez bien que votre tranquillité n'a aucune garantie, que tout cela est fragile comme l'être humain. Que chacun-e fasse sa part. L'espoir, le désir d'un changement sont encore (un peu) là. Non ?


L'avenir n'est pas écrit...

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 COMPLEMENTS EUROPEENS :

Et pour globaliser de la France à l'Europe, puisqu'on dit toujours que c'est l'Europe qui finalement impose, savons-nous comment ça fonctionne ?

Si la France compte parmi les pays influents (fondateurs) de l'Union Européenne, pour changer les choses au niveau européen, il faut que ces pays forment un noyau fort. Et quelles sont les « couleurs politiques » de ces pays ?


Social-démocrate (de gauche) : Allemagne, Espagne, Portugal

Libéral : France

autre (coalition de tous les partis) : Italie


Les autres pays :

Social-démocrate : Danemark

Libéral : Irlande, Bulgarie, Estonie, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg

Conservateur : Grèce, Roumanie, Autriche, Slovénie, Croatie, Slovaquie, République Tchèque, Lituanie, Lettonie

Droite radicale : Pologne, Hongrie


Si la France change de présidence, cela rebat aussi les cartes au niveau du pouvoir européen.

Car si le pouvoir est concentré à la Commission Européenne (1 commissaire par pays-actuellement Thierry Breton pour la France), ce représentant est nommé par le chef d'Etat et change donc aussi.

De plus, les lois sont proposées pour adoption par la Commission Européenne au Parlement Européen où siègent des député-e-s Verts, LFI, PS, …

L'élection présidentielle française a donc aussi forcément des répercutions de changement au niveau du pouvoir décisionnel de la Commission Européenne et votes du Parlement Européen.


On ne peut donc pas négliger ces conséquences plus globales au moment du vote.

 

 

 

 

 dessins de Aurel et Zxouki

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