mardi 12 avril 2022

TRAHISONS

"Ni droite, ni gauche", "aussi bien à droite qu'à gauche", on a entendu cela pendant toute la campagne de 2017, pendant tout le quinquennat de Macron et on sait bien en faisant le bilan que c'est une politique pour les riches, de droite libérale-capitaliste et résolument d'inactions environnementales. Le « en même temps » ne nous a pas leurré longtemps et le sourire du jeune carriériste, porte-parole de ses financiers, n'a plus fait d'effet dès que les premières contradictions se faisaient évidentes.

On entend urgence sociale, justice fiscale, urgence climatique. La volonté de changement se fait de plus en plus forte puisqu'on a bien compris que ce ne sont pas des options du président, qui a tous les pouvoirs avec une assemblée nationale de moutons. Il est devenu un roi cynique obscène, adepte du double langage et des promesses non-tenues, et même bien pire, avec des attaques permanentes contre les services publics, les agents de l'Etat,  préférant enrichir les officines privées avec l'argent de nos taxes et impôts.

Au bout de 5 ans, on a toutes-tous bien compris à qui on a à faire....Le changement ne pouvait donc venir que par les urnes ou par le rapport de force dans la rue. Les manifestations étant réprimées avec des armes de guerre comme on a pu le voir avec les éborgnés et mutilés, certain-es ont espéré croire que cela se ferait par les urnes.

Le scénario de 2017 était connu, vécu : allions-nous nous contenter d'un remake en 2022 ? Il fallait donc lire les programmes dans les détails, chercher les points communs, essayer de présenter un-e candidat-e unique pour avoir une chance de changer l'offre du deuxième tour avec un vrai débat sur les programmes, le système, les institutions, les changements radicaux à opérer (qui s'attaquent à la source, à la base). Chacun-e a développé ses points de vue, ses projets, construits parfois collectivement. En 2017, EELV et PS ont fait cause commune avec le résultat que l'on sait. L'avions-nous déjà oublié ??? LFI a fait un bien meilleur score, a obtenu des député-e-s qu'on a entendu-e-s quand ils-elles ont eu droit à la parole au Parlement. EELV s'est retrouvé avec des transfuges qui ont rejoint Macron (Canfin, Durand, Hulot, Pompili, …) et ça aussi on s'en souvient après l'épisode De Rugy, Baupin-Cosse et autres Placé. Le programme « l'avenir en commun » de 2017 a été reactualisé, complété collectivement et a été le centre de la campagne de 2022. Les égos ont gonflé, les poitrines enflées, les coqs ont caquelé et EELV-PS se voulaient les leaders uniques de la gauche pour cette campagne. Il aurait donc fallu faire l'aveugle sur les stratégies précédentes (PS-EELV de 2017, carriérisme de certains cadres qui ont changé de camp par opportunisme et gains financiers !) ? 

LFI-Union Populaire a développé son programme sans taper sur aucun des partenaires possibles (ce qui n'a pas du tout était réciproque pendant la campagne). Au bout d'un moment, à quelques semaines de la date du 10 avril, la tendance était relativement claire que le candidat qui progressait et qui pouvait avoir des chances d'être au deuxième tour devant La Pen était Jean-Luc Mélenchon. Ni Jadot, ni Hidalgo, ni Roussel n'ont cherché alors un accord,  pensant de toute façon dépasser les 5% et se faire rembourser leur campagne par nos impôts (financement public des partis). Je crois que toute notion collective, toute notion de responsabilité d'Etat ne rentraient plus dans leur stratégie nombriliste.

Le 10 avril au soir, on en a été là : il manquait 1% pour avoir un candidat de gauche au deuxième tour avec une campagne qui aurait confronté deux programmes très différents et offrir un VRAI choix le 24 avril.

Ce 1% fait mal, très mal, très, très mal...


Et le lendemain, l'obscénité atteint des sommets. EELV rend responsable l'Union Populaire de ne pas avoir su convaincre plus d'électeurs-d'électrices, de ne pas s'être plié derrière le candidat Jadot qui s'était acoquiné avec le PS en 2017 pour un résultat minable pour deux partis rassemblés !!!  Jadot lance de suite un appel à voter Macron et ...à faire des dons pour rembourser les 5 millions € de dettes-emprunts de campagne. Avec en plus le cynisme de faire la leçon aux électeurs-électrices qui ne voteraient pas Macron pour faire barrage à la candidate ...qu'ils ont eux-mêmes favorisée en se maintenant. Mais il ne faut pas oublier que les changements se font soit par les urnes, soit par le rapport de force dans la rue (...ou sabotages matériels !!! ).

La question se pose entre la soumission et le chaos.

Et EELV, PS, PC (LR pareil à droite) pourront dire ce qu'ils veulent, ils n'ont plus aucune crédibilité, aucune force politique et plus assez d'argent pour maintenir un parti opérant. Ils vont bien sûr présenter des candidat-e-s aux Législatives partout avec ce calcul financier que chaque voix sur un-e candidat-e rapporte 1, € 50 pour le parti pendant 5 ans. C'est carrément la quête aux « pièces jaunes » ! Ainsi, on verra des parachutages de leurs cadres du genre Sandra Régol, n°2 du parti,qui viendra se présenter en juin sur une circonscription de Strasbourg (d'où elle est partie il y a 10 ans et sans avoir jamais été une militante de terrain, du quotidien). Ville verte donc elle espère, mais ...ville où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête devant les deux autres (tout comme à Mulhouse et dans la ruralité de montagne, à Wildersbach-67 et à Aubure-68).


Alors oui, je suis prêt à entendre toutes les critiques, remarques, etc...de mes anciens compagnons de militance, mais qu'ils entendent aussi quelques vérités qu'ils essayent d'occulter, de mettre sous le tapis. Les vérités sont bonnes à dire...en tout cas indispensables à exprimer si on veut avancer...

Cela me fait penser à cette pensée de Kierkegaard : «  La vie ne prend du sens que si on regarde en arrière, mais elle se vit vers l'avant ».

Et cet en-avant n'est pas le 24 avril (il l'était le 10 avril), ce 2ème tour est une étape pour les dupes (fais-moi peur ! ). Mais, ce sera la suite, les années à venir puisque on sait ce qui nous attend...

Dans l'état actuel des choses, on sait que cette Vème République est obsolète, qu'elle est devenue une royauté hégémonique absolue. Que les partis « traditionnels » sont morts et discrédités. Que urgences il y a, mais il ne faut attendre quasi aucun changement avec Macron.



L'avenir n'est pas écrit...mais il s'annonce très perturbé !

 


 

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