« Je veux aller où l'air est plus doux
Où la colombe vole en-dessous
Où le printemps entre un jour comme un fou
Vous saisit au revers
Au détour d'un chemin vert
Et vous dit
ça va pas comme ça
Changez tout changez tout
Votre monde ne tient pas debout
Changez tout
Je veux aller dans l'après-midi
D'un jour où rien n'est interdit
Où le bonheur sans faire de comédie
Vous salue sans manières
Et vous parle à cœur ouvert
Et vous dit
Qu'est-ce que t'as bien fait... »
https://www.youtube.com/watch?v=eJ8aMmTtY78
Cette chanson de Michel Jonasz peut paraître niaiseuse (comme diraient nos ami-e-s canadien-ne-s) mais elle m’est venue à l’esprit instantanément quand j’ai mis ce titre de chronique. La poésie est-elle, elle aussi, archaïque ?
Emmanuel Macron, ou disons son gouvernement,
dépose ses ordonnances concernant la loi travail pour faire rentrer
la France dans l’ultralibéralisme où les patrons des grosses
entreprises et de la finance vont faire définitivement la loi et où
les employés-ouvriers seront vraiment sans recours et des
protections sociales amoindries. C’est ça le modernisme macronien,
la nouveauté, les réformes que les français refusent par
frilosité !!! Sarkozy voulait casser l’héritage de 68,
Macron veut détruire les acquis du Conseil National de la
Résistance. Mais comme on n’a que peu de mémoire sur notre
histoire, même contemporaine, alors tout est permis et on peut
brouiller les pistes par des affirmations erronées sans souci.
C’est sûr que de baisser l’allocation
logement, d’augmenter la CSG pour les retraités sont des
« révolutions » qui vont redresser les comptes du pays.
Comment un président, qui dirige un conseil des
ministres dont des membres importants sont issus de Areva, Danone et
compagnie, va-t-il expliquer qu’il vaut mieux continuer à
ponctionner dans le petit peuple plutôt que de faire contribuer les
grosses fortunes à un soit-disant effort commun. Non, on ne touche
pas aux riches, on ne remet pas un impôt sur la fortune, on ne taxe
pas les robots-machine des entreprises qui dégagent des bénéfices
énormes tout en licenciant allègrement...La loi travail est
révélateur du monde de Emmanuel Macron et ses ami-e-s. Mais ce
n’est pas notre monde, ni le pays dans lequel nous vivons.
La fracture sociale chirac-ienne est bien toujours encore à l’ordre
du jour et je dirais même plus que jamais. Entre les corrompus, les
privilèges qu’on s’octroie, les haineux qui excluent, les
bénéficiaires des mandats cumulés, beaucoup de personnes ont cru
naïvement que la jeunesse et le sourire allaient faire un changement
positif pour tout le monde. Elu avec moins de 20 % des
électeurs-électrises inscrits, M.Macron croyait malgré tout que le
plébiscite du deuxième tour allait lui donner une légitimité et
une confiance aveuglées. Cela n’a guère duré que quelques
semaines, car très vite, cet été les petites annonces et
déclarations ont vite éclairé nos cerveaux endormis. Et la
déception s’est traduite immédiatement dans les indices de
satisfaction. Mais quand on base toute la politique sur les gains de
l’entreprise (et des banques) en faisant croire que cela
entraînerait automatiquement de l’embauche et donc par
ruissellement de la richesse, alors on sait aussi à qui on a
affaire : rien de neuf mais du ressassé depuis des lustres.
Tous les gouvernements et présidents successifs ont dit exactement
la même chose : libéralisez l’entreprise, assouplissez les
conditions d’embauche, de contrats et de licenciement, diminuez les
charges sociales, le chômage diminuera, cela ira mieux pour tout le
monde. Et faisons fi des « services publics », de la
Sécurité Sociale, etc...qui sont des freins au ...développement et
à la modernité !!!!
Que ne faut-il pas entendre. Bien sûr il y a une
logique idéologique et le MEDEF sable le champagne sachant que les
promesses d’embauche ne sont ...que des promesses sans engagements,
sans contraintes.
Les seules voix divergentes viennent de deux
syndicats et du mouvement et des élu-e-s de La France Insoumise qui
remettent les pendules à l’heure. Les médias de propagande
descendent tellement son leader actuel afin de brouiller les
déclarations de son mouvement. Il faut noircir le personnage, le
rendre antipathique pour brouiller son discours, occulter le
programme de « l’avenir en commun », que peu de
personnes ont réellement lu. Cela semble « marcher » car
même certain-e-s électrices-électeurs de Mélenchon lui tournent
le dos en ne regardant que la personne et en occultant le mouvement
collectif, les idées, le programme et les autres élu-e-s
porte-parole.
Pour des observateurs et animateurs politiques
comme moi, il n’y a rien de neuf dans ce qu’on vit là. C’est
juste plus accentué, plus frontal et plus définitivement
dédaigneux, on pourrait même dire irrespectueux.
Dans quelques mois, cela semblera évident à un
grand nombre. Et alors ?
En Marche a tous les pouvoirs, les
majorités absolues dans tous les rouages, a bien placé « ses
gens » avec des élu-e-s aux ordres, réduits au silence de la
discipline du parti qui leur a permis d’être député-e-s !
Les partis « traditionnels » sont
morts, décimés, décrédibilisés, que ce soit le PS qui deviendra
peut-être « les socialistes » et la »Nouvelle
Gauche », le FN qui deviendra peut-être « les
patriotes », les Républicains qui éliront un proche des
thèses FN a sa tête en la personne de L. Wauquiez, EELV qui s’est
fourvoyé avec le PS pour essayer de sauver des postes de députés
et s’enlise dans ses errements.
Il ne reste effectivement face à face que deux
« mouvements » : En Marche et France
Insoumise avec deux visions très différentes, deux projets pour
la France. Au moins le choix est clair entre deux points de vue
radicalement opposés. Et sans porosité entre les deux.
On pourrait même redire des slogans du passé
récent : « camarade, choisis ton camp » tant la
société est clairement divisée entre deux blocs sociaux aux
antipodes.
Non , Macron ne rassemble pas. Chaque jour on voit
plus clairement combien au contraire sa politique divise
profondément. Cela ne préfigure guère des lendemains meilleurs,
mais bien au contraire des tensions plus vives encore.
Macron ne change rien, peut-être le style, c’est
tout...et encore. On croirait du Lecanuet, du Pompidou…
Si on avait voulu « changer tout », il
ne fallait pas prendre cette option-là.
Celles et ceux qui ont eu peur du FN (bis répétita
de Chirac-Le Pen) et ont voté Macron, doivent aujourd’hui déjà
le regretter profondément. Quand aux convaincu-e-s du macronisme, au
moins on sait à quoi s’en tenir et leurs discours pour convaincre
auront du mal à passer leur cercle restreint des 20 % .
Et on n’est qu’au début du quinquennat…
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J'aurai bien sûr en ce jour de rentrée SCOLAIRE pu parler de l'Education Nationale et des changements initiés par le nouveau ministre technocrate. Mais les enseignant-e-s seront le plus à même d'en parler dans les prochains jours, sans aucun doute.
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