Les “primaires” de la droite sont en novembre et pourtant, les sorties littéraires des candidats potentiels ou déclarés sont profusion en ce début d'année 2016. Après Juppé, Fillon, Copé, voilà Sarkozy, l'ex qui se veut futur. Pas la peine d'aller y chercher une oeuvre littéraire, puisque vous le savez bien, ce ne sont pas eux qui écrivent “leur” livre. Et même parfois quand on les entend dans des interviews, on se demande même s'ils l'ont lu (intégralement) ! Copé pleure qu' il était victime-bouc émissaire dans l'affaire des montages financiers faussés par Bygmalion, la boite productrice des meetings de Sarkozy. Vous aviez déjà oublié, non ? Ben oui, l'histoire a déjà plus de trois ans et la mémoire collective s'estompe vite... Sarkozy regrette son “casse toi pauv'con” et son voyage sur le yacht de Bolloré au lendemain de son élection présidentielle. Un peu de regrets sur ses erreurs pour cacher le plus important : toutes les “affaires juridiques” dans lesquelles il apparait et qui sont encore en cours (prochaine nomination judiciaire, le 29 janvier). On voit l'ex-président en “tournée de reconquête” se pavaner en province en toute simplicité, mais avec les médias en permanence qui couvre ...l'évènement ! Quel évènement ? Le changement d'image. Vous l'avez bien vu aux actualités du soir, prendre le temps de se promener, d'écouter, parler doucement, doucement sur un ton bas qui doit apparaître apaisé, qui ne s'énerve pas face aux médias-journalistes. Et lundi sort “son” livre en librairie où il décline, proclamme son “amour” incommensurable pour la France.Le plan com est au point, mais ce n'est sûrement plus Bygmalion qui l'organise, mais une autre officine.
Et à gauche ? Enfin, excusez-moi, je voulais dire au PS. Ben, pas grand chose de neuf : Valls et Macron sont allés voir les “décideurs capitalistes mondiaux” à Davos, Hollande prépare son mini-remaniement ministériel et essaye de se dépatouiller dans sa révision constitutionnelle : échéance de la double nationalité, état d'urgence permanent.....Bref, du convenu, de l'habituel pour ce parti qui ne porte plus rien des valeurs de gauche et qui drague large pour prolonger dans un deuxième mandat présidentiel.
A l'extrême-droite, Marine essaye de sortir de ses affaires judiciaires aussi concernant le financement de ses campagnes électorales et continue à muscler son staff avec les anciens du GUD placés autour d'elle dans les postes rapprochés. Et Phillipot et Bay déversent leurs belles paroles, étalent leurs beaux sourires de gendres parfaits sur les écrans de nos médias de propagande journalière.
Quant à la gauche DE gauche (il faut l'appeler ainsi maintenant que le PS n'a plus rien de la gauche), elle a du mal à se rassembler pour proposer une politique alternative qu'on attend un peu tous tant le bi-partisme a fait son temps et amène à une abstention gigantesque ou le vote du parti populiste d'exclusion et de rejet. EELV et le PC ont leur Congrès en juin, mais de toute façon, il n'y a rien à attendre d'autre qu'une "stratégie" pour s'imposer comme le/la candidat-e
à une éventuelle "primaire" à gauche (sans Hollande).
Comme disait Coluche : “ la droite trahit les promesses, la gauche trahit l'espoir.”
Eric Piolle, le maire de Grenoble, montre une voix nouvelle depuis son élection à la tête d'une coalition EELV-Parti de Gauche- mouvements citoyens. Il est convaincu qu'une alternative de gauche est possible et il le montre bien dans sa (grande) ville. Il cherche des voies nouvelles de fonctionnement, plus collectives, plus démocratiques, plus participatives. Il sait très bien que c'est l'exemplarité (locale) qui compte et non pas perdre son temps à essayer de gauchiser ou écologiser le PS. L'avenir est dans un projet de transition sociale et écologique qui dépasse les appareils, les partis politiques, qui se construit par les mouvements, les mobilisations des habitant-e-s au service de l'intérêt collectif, ce qui crée une dynamique large alimentée par des personnes d'horizons divers
qu'on retrouve dans l'éducation populaire, la défense des biens communs (eau,...) et des services publics, dans les initiatives citoyennes locales. Cette prise de conscience du potentiel de la société civile, de l'action citoyenne, des initiatives individuelles ou collectives est le préalable et le berceau de ce qui est en train de se construire autour de nous et qui peut se transformer en projet politique ...sans les politiques !
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