Roms,
nucléaire, traité budgétaire européen,
cumul
des mandats,....
En prenant ces quatre sujets (et
quelques autres), on peut y voir déjà toute la révélation des
renoncements de ce gouvernement de « gauche » par rapport
aux promesses de campagne d'un « changement, c'est
maintenant » et aussi comprendre un début d'amertume de
celles et ceux qui y croyaient.
L'accord PS-EELV sur le nucléaire
s'est soldé par la seule « promesse » de fermer la
centrale nucléaire de Fessenheim dans cette mandature tout en
continuant la construction de l'EPR avec une déclaration
provocatrice du ministre Montebourg qui affirme que « le
nucléaire est une filière d'avenir ».
L'autre ministre Valls expulse des Roms
sans solution de rechange avec comme compensation une ouverture aux
Roms à un plus large panel de métiers et la suppression de taxes
payées par les éventuels employeurs en sachant que le chômage
continue sa courbe ascendante.
Concernant le traité budgétaire
européen qui va inscrire « dans le marbre » l'austérité
et la casse des services publics, institutionnaliser le libéralisme
généralisé, le premier ministre Ayrault demande à la ministre
EELV, Cécile Duflot d'expliquer à ses élus députés et sénateurs
« la signification de la participation gouvernementale »
à savoir que s'ils ont la liberté de parole, ils n'ont pas la
liberté de vote. L'abstention est la seule limite acceptable
(le PS a la majorité absolue à l'Assemblée Nationale). Le vote
contre serait donc un choix qui marquerait la fin du
« partenariat » ?
Au Sénat déjà des voix socialistes
s'élèvent (Rebsamen) pour contourner l'engagement de cesser le
cumul des mandats. Par un argumentaire qui dit que les sénateurs
sont élus par les « grands électeurs » et non au
suffrage universel, il faudrait que les sénateurs échappent au
dispositif « un élu, un mandat ». Une autre reculade en
vue ?
On peut continuer la liste : la
diminution du prix de l'essence (3 à 6 centimes d'€) serait censée
apporter un mieux au pouvoir d'achat des Français ! C'est
encore favoriser le déplacement individuel en voiture personnelle,
loin des engagements de développer les transports en commun.
Une aide aux abonnements sur les
transports collectifs, une compensation pour celles et ceux qui n'ont
pas accès à ces transports inexistants sur leur territoire seraient
des mesures plus justes, plus cohérentes, plus durables...
Avec les dernières élections
présidentielles, un espoir était perceptible : sortir du
libéralisme, redonner des priorités aux services publics et à la
personne, reconstruire le tissu social et les solidarités, ...mais
force est de constater que le seul objectif est d'augmenter la
production à tout prix pour recréer de l'emploi en faisant fi de la
réflexion sur quels sont les secteurs d'avenir, sur les contrats et
conditions de travail, sur les formations, sur la qualité de vie.
Pour l'immigration, la politique
d'expulsion se poursuit au même rythme ; sur le vote des
étrangers aux élections locales, rien de neuf non plus.
On peut s'interroger sur le changement
promis. Les premières décisions, les premières déclarations ne
sont guère à la hauteur de l'espoir suscité. Le PS est
majoritaire (Président, gouvernement, Assemblée Nationale,
Sénat – avec l'apport des « partenaires EELV »-,
régions, départements) et n'a donc rien à craindre d'une
opposition politique. Les conditions sont bien réelles pour un
changement de cap en profondeur et de façon très large. Si cela ne
se réalise pas maintenant, je ne vois pas quand ce sera possible.
Alors ? Alors, l'espoir suscité
retombera-t-il très vite, le PS reprendra-t-il le même argumentaire
de la mondialisation, de la difficulté de convaincre les partenaires
européens, d'un contexte économique difficile qui a été crée
selon une politique bien connue. Le candidat Hollande se faisait fort
de combattre l'ennemi identifié -le monde de la finance (et de la
spéculation)- mais il suit les choix des Merkel-Sarkozy.
Alors ? EELV a fait le choix de se
mettre au service du PS pour que le changement puisse se faire, pour
que ses options soient prises en compte. Mais le compte n'y est pas
et les options sont écartées.
Les déclarations offusquées, les
grincements de dents ne suffisent pas pour masquer l'inefficacité de
plus en plus évidente sur des points forts du programme EELV.
Alors ? Le changement ne viendra
que de la base, celle qui est utilisée pour arriver au pouvoir, mais
ignorée dès que les élu-e-s sont installé-e-s. L'organisation des
« opprimés » sera la seule voie d'un changement, mais
pour cela il faut s'impliquer sur le terrain, ce terrain d'où la
majorité des élu-e-s sont éloigné-e-s. Le changement ne viendra
que de la pression populaire qui doit se faire entendre, enfler et
devenir « brûlante » au point que les politiques ne
pourront plus l'ignorer ou alors la réprimer comme avant.
Il ne s'agit donc pas de s'endormir
dans la déception mais bien d'amplifier la critique, activer en
permanence la mémoire, rappeler les promesses, communiquer sur les
propositions, occuper tous les terrains possibles (médias,
associations, vie citoyenne).
Les partis de gauche sont observés de
très près pour savoir de quel côté ils vont se situer. A
l'intérieur pour préserver ce « statu quo »
institutionnel connu (« faites-moi confiance pour changer
les choses de l'intérieur » avec les non-résultats déjà
visibles) ou du côté d'un changement radical, à l'écoute et en se
battant sur « le terrain » pour exercer une pression
continue, pour ne pas dévier de l'espoir suscité.
La gauche a de l'avenir, mais pas cette
gauche « traditionnelle » molle et centriste, plutôt
celle qui arrivera à rassembler et construire collectivement un
projet de transformation radicale, économique et écologique, porté
en son temps par Les Verts.
Malheureusement, aujourd'hui EELV n'est
plus qu'un vassal du PS et n'est plus un parti de combat dans la tête
des gens.
Alors ?
Christian Weiss-29/08/2012
Pour illustrer ce propos :
Hégémonique le PS ? EELV est le vassal du PS...Quand quitteront-il/elle le gouvernement ? Le suspense est terrible !!!!!
Aujourd'hui dans Le Carnard enchaîné -Mercredi 29 août 2012-
Carton jaune pour les Verts
Cécile Duflot et ses camarades écolos ont, eux aussi, fait les frais de la mauvaise humeur du Premier ministre. Aux yeux d'Ayraut, la ministre du logement a commis trois fautes consécutives.
1) Elle a pris le contre-pied de la position du gouvernement dans l'affaire des Roms.
2) Elle n'a pas contredit ses amis quand ils ont menacé de ne pas voter le traité budgétaire européen.
3) Elle a aggravé son cas en affirmant qu'elle ne pouvait s'exprimer librement car elle portait désormais "une muselière".
Coup de sang du locataire de Matignon:
"Si un ministre de droite avait fait ce type de déclaration, on aurait parlé de cacophonie(...). Les ministres ne sont pas muselés. Ils sont tenus à la solidarité gouvernementale."
Le premier ministre s'est entretenu également avec François de Rugy, coprésident du groupe Vert à l'Assemblée. Pour le mettre en garde solennellement:
"On ne peut pas voter non au traité européen sans mettre en cause la participation des Verts au gouvernement."
Et Ayrault de mettre les points sur les "i" :
"Je serai exigeant sur ce sujet. Quand on est dans un gouvernement, il y a un minimum de choses que les parlementaires de son parti doivent accepter de voter, le budget et tout ce qui s'y rattache. Le traité européen en fait partie. Il ne faut pas prendre le problème à la légère."
Bref, un Verts, avec ou sans "muselière", ça vote bien ou c'est démissionné. Le suspense est terrible.
Christian Weiss-29/08/2012
Pour illustrer ce propos :
Hégémonique le PS ? EELV est le vassal du PS...Quand quitteront-il/elle le gouvernement ? Le suspense est terrible !!!!!
Aujourd'hui dans Le Carnard enchaîné -Mercredi 29 août 2012-
Carton jaune pour les Verts
Cécile Duflot et ses camarades écolos ont, eux aussi, fait les frais de la mauvaise humeur du Premier ministre. Aux yeux d'Ayraut, la ministre du logement a commis trois fautes consécutives.
1) Elle a pris le contre-pied de la position du gouvernement dans l'affaire des Roms.
2) Elle n'a pas contredit ses amis quand ils ont menacé de ne pas voter le traité budgétaire européen.
3) Elle a aggravé son cas en affirmant qu'elle ne pouvait s'exprimer librement car elle portait désormais "une muselière".
Coup de sang du locataire de Matignon:
"Si un ministre de droite avait fait ce type de déclaration, on aurait parlé de cacophonie(...). Les ministres ne sont pas muselés. Ils sont tenus à la solidarité gouvernementale."
Le premier ministre s'est entretenu également avec François de Rugy, coprésident du groupe Vert à l'Assemblée. Pour le mettre en garde solennellement:
"On ne peut pas voter non au traité européen sans mettre en cause la participation des Verts au gouvernement."
Et Ayrault de mettre les points sur les "i" :
"Je serai exigeant sur ce sujet. Quand on est dans un gouvernement, il y a un minimum de choses que les parlementaires de son parti doivent accepter de voter, le budget et tout ce qui s'y rattache. Le traité européen en fait partie. Il ne faut pas prendre le problème à la légère."
Bref, un Verts, avec ou sans "muselière", ça vote bien ou c'est démissionné. Le suspense est terrible.
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