Polluons,
polluons, tant qu’on peut encore valoriser pécuniairement tout ce
qu’on puise dans les sols. Bétonnons, bétonnons, tant que
l’argent public tombe encore dans nos escarcelles.
Rasons,
coupons, brûlons pour agrandir nos surfaces pour les plantations
d’huile de palme ou le bétail.
Construisons des bâtiments aux
mille vaches, aux vingt mille poulets,
épandons,
aspergeons de molécules chimiques pour augmenter le tonnage des
récoltes subventionnées.
Il
n’y a plus de politique, juste de l’économie !
Les
Etats ne gouvernent plus, ils gèrent aux ordres des multinationales
qui monopolisent, colonisent les territoires riches en énergies
fossiles et en surfaces exploitables. D’ailleurs, il n’y a plus
de politique, il n’y a plus que de l’économie industrielle et
financière, et nos chefs d’État sont devenus des marionnettes de
scène, décrédibilisées, installées dans des palais dorés à
l’instar des anciens rois, destitués en fonction des intérêts
« supérieurs » !!!
Vous
avez vu les séries « Engrenage » qui font le portrait de
la police intérieure et « Le bureau des légendes » qui
décrit les affaires extérieures. On y croise bien cette mafia
d’influences et des entreprises qui dictent la géographie mondiale
des affaires. Certains parlent de lobbys, mais le mot approprié est
plutôt corrupteurs. Et comment ces personnages, représentants du
big business, se promènent-ils impunément dans les couloirs et les
bureaux des élus, censés représenter ...les gens, et non pas
Total, Areva, Nestlé, Engie, Sanofi et autres…. ? Anticor
dénonce quotidiennement ces pilleurs d’État. Un exemple :
Total est enfin assigné en justice pour inaction climatique,
exploitant les biocarburants à base d’huile de palme importés et
transformés en France. Le pollueur français est responsable de 1 %
mondial des gazs à effet de serre (dépassant le volume de la
France) et travaille sur des scénarios de 2,7° à 3,3°
d’augmentation des températures, bien loin des 1,5° de la COP 35
….non-contraignantes pour les entreprises !!!!
Compensations ?
Pour
la bonne conscience et la communication de la belle image de ces
entreprises mortifères, il y a l’achat des compensations carbone
aux pays peu polluants (les plus pauvres souvent) et l’annonce de
compensations en terrains protégés ou même la plantation d’arbres.
Ce ne sont ni plus ni moins que des grosses arnaques qui ne changent
absolument rien pour l’urgence climatique.
Pour
compenser un vol Paris-quelque chose, cela équivaut à 40$ de taxe
carbone ou alors planter un arbre qui fixera la quantité de CO2
émise. Oui, mais un arbre doit pousser et la captation ne se fera
pas avant ...dix ans ! L’avion pollue de suite et
quotidiennement (mais aussi les camions, les tankers, les bateaux de
croisière, les…). Quand Vinci construit l’autoroute de
contournement inutile de Strasbourg, l’entreprise promet des
compensations de terrains protégés par rapport aux hectares de
terres fertiles bétonnées. Mais la terre n’est pas infinie et
extensible. La compensation est donc belle et bien un mensonge car
ce qui est bétonné l’est et on ne peut pas le remplacer, juste
promettre qu’on ne touchera pas à cette autre parcelle.
Rien ne peut remplacer ces surfaces agricoles captées pour
l’automobile-camions. La compensation est une arnaque, un marché
de dupes qui est souvent accepté par des associations naturalistes.
A tort. On a même calculé un budget carbone CO2 équivalent à 2
tonnes par an par personne. Bref, il suffit d’imaginer une valeur
(fictive) et de la rendre fonctionnelle, la valoriser en argent
« monnaie de singe-billet vert » sur le papier, dans des
annonces médiatiques et on se laisse leurrer, endormir…
C’est
honteux, lamentable, ces corrupteurs, ces lobbys sont des
destructeurs qui se promènent dans les institutions internationales
en toute impunité et sont reçus comme « conseillers »
dans des cabinets ministériels et autres. On peut aussi se poser des
questions sur l’acceptation des « compensations »
offertes aux élus pour « bien » voter les « bonnes »
décisions…
Souvent
on entend des présidents ou hauts fonctionnaires parler de pays
corrompus, de dictateurs aux ordres, mais dès qu’on gratte un peu,
on se dit que loin de l’exemplarité, ils ne font en fait
qu’allumer des contre-feux pour qu’on ne vienne pas fouiller sous
leur matelas !
Avant, il y avait des champs fertiles, des forêts.
Le chantier de l'autoroute inutile à péage du Grand Contournement Ouest de Strasbourg.
La
carte des énergies fossiles se superpose aux régions « chaudes »
de conflits
Quand
je titre géopolitique, c’est puisque si vous prenez une carte du
monde, un globe et que vous pointez les territoires « chauds »,
puis vous superposez une autre carte avec les gisements d’énergie
fossiles et de mines, là vous comprendrez très vite la logique
marchande colonisatrice et militaire. Pas besoin de faire Sciences Po
ou l’Ena pour comprendre cela. Il suffit d’écouter BNP Paribas,
Crédit Agricole, Bolloré, Dassault, Areva... par exemple et on sait
à quelle sauce on veut nous croquer !
Sous
les Bush aux USA, on avait Haliburton, le conglomérat industriel
militaro-politique avec le relais Dick Cheney au gouvernement. Les
pétroliers US attendaient à proximité de Bassora, le port irakien,
que les bombardements sur les cibles « d’armes de destruction
massive » se fassent, que l’armée américaine envahisse le
pays pour que les tankers puissent charger leurs soutes de pétrole à
ramener aux USA. Regardez où se situe le détroit d’Ormouz et
vous comprenez l’acharnement américain sur l’Iran. Et l’Arabie
Saoudite qui verra ses réserves de pétrole s’amenuiser dans la
prochaine décennie, cherche à implanter sa puissance militaire
fournie par les USA et la France.
Nous
ne sommes plus naïfs, et quand on n’a plus rien à perdre, les
yeux s’ouvrent et les oreilles résonnent autrement… On porte du
coup un autre regard, on analyse à l’éclairage de ces nouveaux
éléments.
Difficile
à admettre ? Pas vraiment car on se rend bien compte aussi en
France que nous n’avons pas un gouvernement démocratique qui sert
les intérêts des gens, qui par leurs impôts payent des services
publics , mais qui ne sont plus rendus. On a bien compris qu’on
n’entend plus que les mots croissance, dette, emplois,…
Bref
de l’économie et une oligarchie dirigeante de chefs d’entreprises
multinationales et de banquiers/actionnaires qui calculent leurs
bénéfices. Comme corollaire, on a des élu-e-s à leurs bottes qui
votent comme un seul homme les textes qu’on leur soumet en vote
accéléré sans débats. Difficile de parler encore de démocratie,
ce n’est plus qu’une façade, un leurre de communication.
« Le
probable n’est pas certain et souvent c’est l’inattendu qui
advient. »
(Edgar
Morin)
dessin de PAT Thiébaut 67-Still
www.lagitedulocal.com
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