dimanche 16 février 2020

MUNICIPALES : COMME D’HABITUDE ou UNE DEMOCRATIE DE CONSTRUCTION

Candidat-e-s ?
 
Les candidat-e-s aux Municipales parlent beaucoup pour que les gens votent pour eux/elles ou alors ...se taisent, sortent leur liste au dernier moment pour éviter toute discussion...Il y a ceux qui ont un bilan positif et ne se représentent plus après deux-trois mandats, ceux-là ont une vraie éthique et on les apprécie pour l’exemplarité. Il y a celles et ceux qui mettent en avant une ou deux réalisations pour dire qu’ils-elles ont encore des projets à terminer et les nouveaux candidats qui font des promesses, qui déclinent des projets destinés à nous enchanter. Il y a celles et ceux qui construisent une liste comme une palette de couleurs (un blanc, une femme, un noir, une jeune, etc.), d’autres qui lancent un appel envers celles et ceux qui veulent s’investir et portent des projets-idées. Il y a celles et ceux qui décident seul-e-s de tout et celles et ceux qui mettent tout en discussion, qui agissent et décident collectivement. Il y a celles et ceux qui s’accrochent indéfiniment à un titre, comme s’il n’y avait rien d’autre dans leur vie, et squattent la fonction  éternellement, en en faisant un « métier » rémunéré et avantages en nature (invitations, voyages « d’études » all-inclusive , …), contraire à une démocratie vivante puisque leurs territoires deviennent des royautés locales d’un autre temps. Il y a celles et ceux qui aiment les sunlights, qu’on parle d’eux et qui pensent aux avantages, aux intérêts privés qu’on peut tirer de la fonction...Il y a celles et ceux qui se rangent toujours du côté de ceux qui sont au pouvoir (quitte à changer de soutien à chaque nouvelle élection, des girouettes, quoi!), qui s’en revendiquent ou alors voilent cette proximité lorsqu’ils sont en campagne en disant que là non, c’est pas politique !!! Et il y a celles et ceux qui sont sincères, exemplaires, ces personnes de l’ombre qui parfois prennent le courage de s’exposer car ils ont des convictions profondes, des projets qu’ils-elles souhaitent porter collectivement auprès de la communauté villageoise.
Les profils sont multiples et chacun-e sait en fait à qui il/elle a à faire. Après, il faut être cohérent-e et mettre en œuvre ce à quoi on croit et à qui on veut bien déléguer son pouvoir. Ne pas se leurrer et utiliser son bulletin de vote pour exprimer vraiment quelque chose (puisqu’il n’y a pas de référendum en France).
On a assisté depuis des semaines, des mois, depuis plus d’un an à des mouvements de contestation, de ras-le-bol, de cris de misère, et en face, une surdité profonde, des écrans de fumée, des blablablas thématiques, des calculs d’apothicaires (je n’ai rien contre cette profession disparue!), des embrouilles à n’en plus finir, un gouvernement de technocrates financiers qui sont hors sol, qui ne connaissent rien du quotidien de leurs « administrés »….Alors, il faut bien les prendre aux mots, faire pareil, être sourd à leurs promesses et voter en conscience, en cohérence, en résistance…





Une démocratie de construction
 
Beaucoup pensent que leur légitimité  vient  du seul fait d’avoir été élu-e. Légalement oui, ils-elles sont élu-e-s. Mais la légitimité c’est autre chose. Elle vient-viendra plus des comportements, de la façon d’agir, de faire, bref, du processus des décisions (conseils participatifs, réunions publiques), des promesses tenues, des résultats (usage des deniers publics), des symboles (comme ne plus faire des inaugurations « coupé de ruban », ou plus de « vœux du maire ») , c’est à dire être exemplaire, donner du sens, savoir associer la population à la co-construction et aux décisions. Il faut sortir du discours « faire POUR...» (qui permet de justifier des choix en ayant bonne conscience) et passer au « faire AVEC... ». Passer du « je » au « nous ».
Pour cela, il faut savoir accepter trois « cultures » :
* celle de la résistance (de l’indignation, du contre-pouvoir, de la colère),
* celle de l’utopie (des idées, des visions, de l’imagination) et
* celle du parler vrai (de l’engagement, du principe de réalité).

Il faut savoir penser commun (pas l’addition des envies), collectif et co-responsabilité.
Pour tout projet, il faudrait passer par une séquence démocratique (partage, échanges, co-construction, décision, suivi, évaluation) et par un périmètre démocratique (ce qui est discutable et ce qui ne l’est pas / les lois).
Un maire est un décideur, mais surtout un animateur, un catalyseur de citoyenneté et aussi un garant de la sécurité publique ET sanitaire. Il doit élever le débat public (en provoquant parfois), tirer vers l’avant et le haut, faire jaillir l’intelligence collective.
Citoyens, élus, experts, organisations  doivent travailler, co-construire ensemble, et non pas s’opposer.

On en est encore très loin dans certaines communes, dans certains territoires avec un système centralisé auquel s’accrochent celles et ceux qui ne veulent rien changer tout en reconnaissant d’autre part que le monde change et est en mouvement sans arrêt. Et il n’y a pas d’autre niveau de décisions car les Communautés de Communes sont juste une addition, puisque ce sont les seuls maires et adjoints qui y siègent. Un autre déni de démocratie, de représentativité, un captage centralisé du pouvoir.
Il est temps de reprendre conscience que nous faisons partie d’une communauté villageoise, d’un territoire et que ce qui s’y passe nous concerne pour y construire notre vie, nos vies et celles de nos enfants, petits-enfants. Il faut reprendre le pouvoir sur nos vies et agir en conséquence. Il est de la responsabilité de chacun-e de nous, de ne pas laisser filer sans réagir quand on n’est pas d’accord, de ne faire que critiquer sans proposer, en continuant à voter « comme toujours, car rien ne changera »...

Cette lâcheté larvée est assez répandue, tant on a PEUR des vagues, des changements. Mais la vie, c’est quoi pour chacun-e d’entre nous ?
Un temps où on se déplace comme une ombre ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.