lundi 16 décembre 2019

Une stratégie financière concertée, pas une nécessité budgétaire ...

Un banquier-président français rencontre un grand financier américain, actionnaire  principal des entreprises du CAC 40 (cotées en bourse) et ils s’entretiennent sur la masse financière française placée dans l’épargne et qui n’est pas productive. Le futur Haut-Commissaire aux retraites assiste aussi à la rencontre. Scénario fictif ou rencontre effective ?
Les fonds de pension américains que gère l’entreprise financière Blackrock (non pas Blackbloc) pèsent près de 7000 milliards de dollars actifs soit deux fois le PIB de la France dont 150 milliards en France dans plus de 35 entreprises dont Total, Air liquide, Valeo, Vinci, Unibail, Axa, Société Générale, BNP Paribas, Schneider Electric, Michelin, Vivendi, Accor Hotels, Lafarge Holcim, Saint-Gobain, Capgemini, Safran, ...et aussi Nestlé, Sanofi,Ubs, … Le patron Larry Fink, ex-banquier de la First Boston, initiateur de la titrisation bancaire, lorgne depuis des années sur le pécule des économies des français-es. Son représentant en France est Jean-François Cirelli, ex-vice président de GDF Suez.







Donc, il faut faire quelque chose pour capter cette épargne. Les exemples ne manquent pas pour y arriver , mais il y a un frein ou peut-être plusieurs.
Les Français-es modestes mettent leurs économies en grande partie dans le Livret Bleu garanti par l’État. Le gouvernement baisse son taux d’intérêt afin de le rendre inintéressant, baisse les montants exonérés pour l’affaiblir, mais cela ne change pas grand-chose : les Français-es n’investissent toujours pas dans le marché boursier, les actions cotées…variables et dont les bénéfices vont plutôt dans les poches des actionnaires principaux.
Les Français-es sont les rares encore au monde à bénéficier d’un système de retraite mutualisé qui a fait ses preuves et dont peu de personnes se plaignent.



Comment changer cela afin de faire bouger l’épargne et pouvoir utiliser les réserves financières des retraites dans l’investissement boursier, faire fructifier l’épargne des retraites dans des placements boursiers comme le fait Blackrock ?
Annoncer que le budget pour les retraites dans le système tel qu’il est n’est plus équilibré budgétairement et qu’il faut revoir l’ensemble du système est le premier palier. Dénoncer les régimes spéciaux des retraites afin de monter les uns contre les autres et de mettre en avant un nouveau calcul basé sur un principe …universel et juste est le deuxième niveau. Dérouler des scénarios biaisés d’un système à points afin d’essayer de convaincre que c’est bénéfique et égalitaire est le début du formatage des cerveaux. On annonce une réforme en cours que Macron veut faire voter très rapidement par sa horde de députés à sa botte, une retraite individualisée à points par capitalisation et qui enterre la mutualisation, la solidarité générationnelle.
L’objectif est d’appauvrir tout le monde et quand les pensions seront réduites, pousser les salariés vers l’épargne privée des banques et assurances. Et le tour est joué...L’épargne-retraite se transforme en produit financier de fonds de pension, variable d’ajustement et valeur volatile dans les fluctuations bancaires. La loi Pacte, entrée en vigueur le 1er octobre favorise déjà le « développement » à savoir, entre-autres, l’investissement de l’épargne-retraite disponible auprès des banques et assureurs.







Où est la nécessité de changer de système ? On voit à l’oeuvre la retraite par points en Suède depuis des années avec une dégradation notable dans ce modèle de social-démocratie !!! Nécessité, il n’y en a pas. On peut récolter de l’argent pour son budget en combattant les exilés et paradis fiscaux, arrêter la distribution du CICE (même sous son nouveau nom), supprimer la flat tax, réintroduire l’ISF, mettre des charges sociales sur les bénéfices des entreprises robotisées, faire payer les taxes pétrolières des camions, tankers et avions au même niveau que les particuliers, ...etc...etc...etc…
Le président-banquier, ses ministres, peuvent nous raconter tous les blablabla qu’ils veulent, la confiance est émoussée, ils se fourvoyent eux-mêmes dans leurs contradictions.
Le Haut-Commisaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye est exemplaire de ce gouvernement, il est lui-même en plein conflit d’intérêts , représentant des assureurs qui vont bénéficier pleinement du changement de système. Et question « régimes spéciaux » et rapport à l’argent, ce « chef-retraite » a omis de déclarer plus de dix postes qu’il occupe « en même temps » et rémunérés pour certains en plus de sa paie de ministre (il touche 22 800 €/mois !!!).
Ah les « régimes spéciaux » des ministres, secrétaires d’État, hauts fonctionnaires, sénateurs, députés, préfets, ambassadeurs et que sais-je encore ? On n’en parle jamais, occultés, comme le reste, un oubli !!! Ce président est entouré par une équipe d’hommes d’affaires en chemises blanches, mais presque maffieux dans leur fonctionnement clanique. Combien de démissions-départs de ministres-secrétaires d’État  en deux ans de gouvernance pour affaires douteuses, omissions, fraudes-omissions fiscales, détournements de fonds,  conflits d’intérêts, ... ? Ferrand, Sarnez, Bayrou, Goulard, Nyssen, De Rugy et peut-être dans les prochains jours, Delevoye… Ce n’est pas rien et ils continueront à toucher des droits de ministres-secrétaires d‘Etat, ils ne perdent pas le Nord, ne vous inquiétez pas.
Mais ils font la leçon, appellent à la responsabilité, ils ne manquent pas d’air et ne connaissent pas la honte...Ils sont suffisants, se croient au-dessus des lois, cyniques, menteurs, …
Dire que les député-e-s de cette clique voient tout cela et se taisent : ils-elles sont complices, pour garder leurs avantages d’élu-e-s  et s’étonnent d’être des cibles de la colère populaire.

On en a vu à l’oeuvre depuis des décennies, ces Cahuzac, Thévenoud, Tron, Longuet, Carignon, Fillon, Sarkozy,  pour n’en citer que quelque-uns.Ils ont traversé les partis et les différents gouvernements sans trop de dégâts et ils jouent en plus sur notre amnésie…







Il me semble qu’on est arrivé à un point de rupture important, ce n’est pas pour rien que Macron/Castaner soignent les forces répressives policières en les armant fortement, car il y a un affrontement massif en cours qui dépasse la problématique des retraites, qui est juste symbolique et symptomatique d’un système qui doit changer vite avant que cela entraîne un chaos (peut-être voulu par Macron pour favoriser sa réélection face à l’extrême-droite, moi ou le chaos !!!!! même s’il l’a crée lui-même).
Construire la précarité et ne pas mettre en œuvre des actions sur les enjeux écologiques seront la perte de ce gouvernement. Mais comme les formes classiques de lutte atteignent leurs limites (mobilisations, manifs-meetings-tractages-…) et qu’il y a une absence de perspective politique par les urnes, les combats vont changer de forme : désobéissance civile, destruction des symboles du capitalisme, voir plus de radicalité encore, car quand on a plus rien, plus rien à perdre, alors…

Et comme cette oligarchie gouvernementale et des affaires est hors sol, elle n’a que la police pour réprimer, faire peur, emprisonner, mutiler...Ils n’ont aucune notion de ce que vivent ...les Gens !

Alors ? Nécessité ou plan concerté ?

France, année 2020

L’avenir n’est pas écrit !

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