C’est probablement ce que se sont dits beaucoup d’électrices et d’électeurs qui ont porté le bulletin Macron dans les urnes pour éviter la Le Pen Fhaine. La peur, la crainte, distillées par les médias de propagande depuis des semaines, voire des années sert toujours de programme ou en tout cas d’argument électoral : le rejet comme vote. Et malheureusement, le score majestueux qui en ressort est valorisé au bénéfice du seul candidat le soir des résultats. Bien sûr, cela ne reflète pas la réalité car ce ne sont pas des votes d’adhésion et les pourcentages ne reflètent pas grand-chose.
Derrière les pourcentages
La France compte une population d’environ 66 725 000 habitant-e-s. Il y a 47 582 000 inscrit-e-s sur les listes électorales. Au premier tour, quatre candidat-e-s étaient autour de 20 % entre 7 et 8 millions d’électeurs-électrices pour chacun-e. Il y a eu pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle, un taux d’abstention record (depuis 1969) de près de 26 %, environ 12 300 000 et un taux record de votes blancs (nuls) de 8,9 % soit près de 4 200 000 votants. Au total, cela nous fait près de 35 % soit 16 500 000 qui ne se sont exprimés pour aucun de deux candidats.
On peut entendre les paroles de victoire, l’un d’être élu, l’autre d’avoir augmenté le nombre de votants en sa faveur, mais derrière les pourcentages forts (66,06 % pour Macron et 33,94 % pour Le Pen) cela traduit par rapport aux électeurs inscrits ne représente que 43 % pour Macron (en plus, pas tous des votes d’adhésion, loin de là) et 23 % pour Le Pen. Loin d’une majorité de français-es. Ainsi, M. Macron est légalement élu 8ème président de la Vème République Française, mais loin d’une légitimité majoritaire. Quant à Mme Le Pen, son électorat ne représente pas même un quart des inscrits. Il s’agit donc de relativiser les résultats présentés d’une façon ou d’une autre : 16 millions d’électeurs-électrices ne se sont pas exprimés en faveur de l’un ou l’autre, 31 millions ont voté pour l’un ou l’autre.
Le nouveau jeune président a sans aucun doute lu les chiffres ainsi et sait ce qui l’attend.
Derrière les pourcentages
La France compte une population d’environ 66 725 000 habitant-e-s. Il y a 47 582 000 inscrit-e-s sur les listes électorales. Au premier tour, quatre candidat-e-s étaient autour de 20 % entre 7 et 8 millions d’électeurs-électrices pour chacun-e. Il y a eu pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle, un taux d’abstention record (depuis 1969) de près de 26 %, environ 12 300 000 et un taux record de votes blancs (nuls) de 8,9 % soit près de 4 200 000 votants. Au total, cela nous fait près de 35 % soit 16 500 000 qui ne se sont exprimés pour aucun de deux candidats.
On peut entendre les paroles de victoire, l’un d’être élu, l’autre d’avoir augmenté le nombre de votants en sa faveur, mais derrière les pourcentages forts (66,06 % pour Macron et 33,94 % pour Le Pen) cela traduit par rapport aux électeurs inscrits ne représente que 43 % pour Macron (en plus, pas tous des votes d’adhésion, loin de là) et 23 % pour Le Pen. Loin d’une majorité de français-es. Ainsi, M. Macron est légalement élu 8ème président de la Vème République Française, mais loin d’une légitimité majoritaire. Quant à Mme Le Pen, son électorat ne représente pas même un quart des inscrits. Il s’agit donc de relativiser les résultats présentés d’une façon ou d’une autre : 16 millions d’électeurs-électrices ne se sont pas exprimés en faveur de l’un ou l’autre, 31 millions ont voté pour l’un ou l’autre.
Le nouveau jeune président a sans aucun doute lu les chiffres ainsi et sait ce qui l’attend.
L’enjeu de la
présidentielle : les législatives
C’était le titre
de ma chronique du 10 mars dernier et cela ne fait que se confirmer.
Avec quatre candidats autour de 20 % au premier tour, il est
évident que cela se retrouvera à l’élection législative des 11
et 18 juin prochains. En analysant de près ces résultats par
circonscriptions et en intégrant le fait qu’il faut 12,5 %
des inscrits pour être au deuxième tour, il est fort probable de se
retrouver avec des triangulaires, voire des quadrangulaires le soir
du 11 juin. Et tout est ouvert alors pour avoir une assemblée à
quatre composantes...et sans majorité pour Emmanuel Macron et son
gouvernement. Ce n’est pas pour rien qu’il a annoncé dans son
programme qu’il gouvernerait par ordonnances c’est à dire SANS
le Parlement ! Très démocrate...et républicain !
La question est
donc : que feront les « perdants » ? Bien sûr,
les négociations des partis laminés sont déjà engagés avec des
marchandages habituels de circonscriptions réservées pour des
sortants, etc...Mais la fin de non-recevoir dans ces conditions
par En Marche et France Insoumise est logique et
cohérente, même si cela est présenté tout à fait autrement par
les médias de propagande qui annoncent que ces deux pôles refusent
les offres des autres partis ! PS, PC, EELV, LR n’ont pas
encore intégrés qu’ils ont été éliminés, désavoués depuis
un moment et donc vont disparaître du paysage sous cette forme. Mais
ils n’acceptent pas encore, tant les jeux internes de pouvoir et
l’apport d’argent public par le biais des Législatives est
pervers. Chaque voix rapporte une somme au parti pendant la durée de
la législation. C’est une part de leur « fond de commerce »
et ils ne veulent pas lâcher. Aurons-nous des candidatures diverses
à cette élection législative à venir ? Si le PS n’a pas
compris après le premier tour de la Présidentielle, c’est qu’il
est dans la spirale de « droit dans le mur » jusqu’au
bout et qu’en aucun cas, il ne veut lâcher son ex-leadership sur
la gauche au profit de Jean-Luc Mélenchon et de son mouvement France
Insoumise : hégémonique comme toujours ! Le PC veut
négocier des circonscriptions « réservées » pour ces
sortants et essayer de sauver encore un peu un parti qui n’a
pas su se renouveler ; EELV veut sauver quelques têtes de leurs
cadres carriéristes en essayant d’obtenir des circonscriptions,
alors que ce parti avait signé déjà un accord dans ce sens avec le
PS avant le premier tour : opportuniste jusqu’au bout.
Les écolos de
pacotille et les PS traitres ont déjà rejoint Macron depuis un
moment : plus la peine de les citer, de toute façon, ils n’ont
plus de garantie de l’emploi : pour eux, faire de la politique
c’est un métier, pas un engagement ! Quant au FN, il va subir
aussi des tensions internes après la Législative car deux lignes
vont s’affronter entre Marine et Marion et on le verra bien lors de
leur congrès de 2018. Quant à Dupont-Aignant, il a plombé tout
seul un micro parti qui se voulait gaulliste mais qui a pactisé avec
l’extrême-droite : un non-sens ...contre nature ! Le FN
sera toujours un parti de protestation, mais certainement pas un
parti de gouvernement, il faut savoir le reconnaître.
Il ne reste donc
plus qu’à espérer des candidatures uniques France Insoumise à
gauche pour un résultat qui pourra équilibrer les forces politiques
présentes dans ce pays. La droite LR présentera de toute façon des
candidats (sarkozystes). Et avec En Marche qui s’appellera « la
république en marche » et le FN-Marine qui s’appellera « les
patriotes » il y aura la même composition que pour le premier
tour de la Présidentielle et donc peut-être une composition du
Parlement tout à fait inhabituelle et sans majorité
gouvernementale. Prémisse d’un changement de fonctionnement
institutionnel ? Cela serait l’aboutissement d’une
révolution citoyenne qu’on a vu à l’oeuvre tout au long de
cette longue campagne électorale.
Si je laisse deux
points positifs au nouveau président, ils seront ceux-là :
avoir cassé les partis traditionnels et avoir rajeuni l’image
présidentielle.
Car pour le reste,
je ne me fais guère d’illusions sur un programme libéral
financier où le social et l’écologie n’auront qu’une part
minime et symbolique.
Emmanuel Macron
revisite les symboles de la République
Il est arrivé sur
le parvis du Carrousel du Louvre à 22h30 ce dimanche 7 mai 2017. Une
longue marche solitaire en gros plan avec comme fond sonore l’hymne
européen. Cela ressemblait -et c’était calculé et volontaire- à
la marche de Mitterand au Panthéon après son élection. Il a
invoqué l’esprit des Lumières qui fondent notre Constitution en
rappelant notre devise républicaine écornée depuis quelque temps :
liberté, égalité, fraternité. Il a invité sur scène après son
discours convenu sa famille, Brigitte sa compagne qui était sa prof
de lettres avec ses enfants et petits-enfants et des proches ?
Belle image au style Obama.
Il présentera son
premier ministre et son gouvernement à la passation de pouvoir à
l’Elysée prévue dimanche 14 mai. Sa composition sera observée de
près car cela révélera l’équilibre fragile qu’il souhaite
instaurer afin d’influer sur l’élection législative.
Il a déjà présenté
ses axes principaux, école, travail, culture avec des directions
prioritaires : la moralisation de la politique (Fillon et Le Pen
seront-ils convoqués chez les juges rapidement ?), la réforme du
travail (plus de flexibilité, accord d’entreprise au-dessus des
accords de branche) , gouverner par ordonnances pour une mise en
œuvre rapide (mais en contournant ainsi le débat démocratique de
l’Assemblée Nationale ),…
Il sait qu’il a
été élu par rejet du FN pour une part importante, il sait qu’il
n’aura pas de majorité au Parlement, il sait que sa marge de
manœuvre est faible et que son image souriante peut être retournée
facilement.
L’élection
législative commence dès maintenant et sera révélatrice des
changements en cours soit en les accentuant soit en les atténuant.
C’est donc un laboratoire détaché à présent de la peur qui
était liée au second tour de la Présidentielle.
La France est
multiple et riche de sa diversité. Les points de vue différents
doivent être entendus et écoutés, cela fait partie du débat
démocratique dans une République où la parole est libre. Une
politique marchande et financière ne peut pas être le socle qui
participe au bien-être d’une population qui subit l’austérité
et la précarité. Les biens communs ne sont pas des valeurs
économiques. Diviser pour régner, imposer un modèle qui ne
satisfait pas une majorité n’est pas une perspective constructive
durable. Nier les changements profonds qu’ils soient sociaux ou
environnementaux, c’est refuser de voir la réalité de ce que
vivent nos concitoyen-ne-s et empêcher les espoirs (et les rêves)
de notre jeunesse.
L’avenir n’est
pas écrit….
les illustrations sont de Pat Thiébaut www.lagitedulocal.com
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