lundi 3 avril 2017

UTILE ? CONTRE ou PAS ...

Ah, les sondages qui veulent diriger notre façon de réfléchir et de voter en influençant au quotidien...Mais on sait bien ce qu’ils valent à la lueur des événements de ces derniers mois où tous les résultats ont contredit les prévisions. Ce qu’il est probable de dire sans trop se tromper, c’est que les partisans de Marine Le Pen et de François Fillon sont définis et ne changeront que peu. Quoi qu’il arrive , ces convaincu-e-s n’entendent rien de ce que la presse d’investigation et les juges mettent en avant. Ils-elles sont aveuglé-e-s, quitte à nier les évidences. Cet électorat est donc figé et permet une indication. Il suffit de dépasser les 25 % au premier tour pour être parmi les deux « finalistes ».
Les sondages qui pensent faire l’opinion avec leurs publications quotidiennes ne sont que des remplissages des médias de propagande. Ils ne sont guère fiables et on peut les oublier sans problème. Depuis que la phase officielle de la campagne électorale Présidentielle a commencé, on sent bien une dynamique pour des candidats ignorés jusque là.



Elle est plutôt négative pour Macron l’ultralibéral, (poulain de Jacques Attali, Jean-Pierre Jouyet et Alain Minc), l’initiateur du CICE, de la vente d’Alstom et de l’aéroport de Toulouse, de la loi travail, de l’envahissement des bus sur les routes et qui reçoit des soutiens encombrants, mais révélateurs. Il se perd de plus en plus dans ses déclarations alambiquées et procède par annonces et démentis avec des visites qui ressemblent à du casting pour des candidat-e-s éventuel-le-s aux Législatives pour son camp. Des promesses sans accords fermes. Son programme dévoilé au fur et à mesure montre ses limites et surtout son inspiration libérale et financière : un jonglage à perdre les boules. C’est ce qu’il veut depuis le début : rester vague avec un grand sourire charmeur pour combler ses lacunes et errements. Il se vend comme un produit nouveau, tête de gondole et bonimenteur à la fois. Les sondages le concernant ne peuvent être aucunement fiables puisque son électorat est volatile et peu décidé fermement à ce jour.

Une dynamique plus positive celle-là est du côté de Mélenchon qui remplit les salles de ses meetings, décline un programme élaboré collectivement dans des réunions à travers la France depuis des mois, assure le spectacle des table-rondes et interviews par son bagoût de tribun hors pair qui maîtrise et connaît parfaitement ses dossiers. Il est crédible dans sa démarche commencée il y a plus d’un an, rassemble un très large public autour de son nom et bénéficie d’un mouvement important mobilisé partout. 
 
Les sondages ne peuvent pas faire autrement que de le mettre à la hausse, mais la réalité pourra créer la surprise s’il bénéficie d’un vote massif : savoir mobiliser les indécis-e-s et les abstentionnistes.


 
Hamon et les autres ne seront plus très regardés ces prochains jours. La dynamique du frondeur PS est vite retombée dans les limbes d’un parti hégémonique qui coule définitivement. Il pourra rafistoler les morceaux mais restera dans la mémoire comme celui qui aura fait perdre la chance historique d’une victoire de la gauche progressiste sociale et écologique. Il n’avait rien à perdre , aurait pu s’inscrire dans le temps en s’alliant à Mélenchon et France Insoumise, mais il a tout râté à part sa victoire à la primaire de la « Belle Alliance Populaire » qui n’avait d’alliance que le nom générique pour masquer le grand vide creusé par cinq ans d’une politique libérale à l’opposé des promesses de campagne du candidat PS Hollande.

Si Lasalle se veut le défenseur du monde rural, bien implanté dans sa montagne et député Modem, Poutou (NPA) et Arthaud (LO) ne représentent plus que quelques personnes qui resteront toujours en marge de toute transformation non-violente. Dupont-Aignant marche sur les traces du FN, sauce De Villiers, chevalier nationaliste plus blanc que blanc, mais cumulant les mandats divers de député, maire et communauté de communes. Les deux autres, Cheminade et Assilineau, on découvrira leurs délires dans les professions de foi qu’on recevra avant le jour du vote. Ils ont réussi à convaincre des maires pour obtenir leur cinq cent parrainages, ce qui est, soit une performance, soit une interrogation sur certain-e-s élu-e-s…

Pour les écologistes, qui ont vu les cadres du parti se disséminer dans tous les sens, il reste la question centrale de la prise en compte de la transition vers un changement de civilisation. Pour savoir qui, parmi les candidat-e-s, est le-la plus sensible et prêt-e à aller dans ce sens, il suffit de se pencher sur le sujet du nucléaire. Cette industrie civile et militaire est mortifère et engage les générations futures avec des déchets radioactifs pour des centaines d’années. Sans compter la dangerosité des installations comme on a pu le voir avec les catastrophes multiples de Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima. Cela implique aussi des transformations importantes sinon essentielles sur notre façon de nous chauffer, de consommer, de nous déplacer,... c’est changer notre regard sur la vie, de penser l’avenir. C’est donc un bon critère pour savoir comment et où ces prétendant-e-s à diriger notre pays (et aussi l’Europe) veulent nous emmener et s’ils-elles ont une réelle vision sur le monde qui nous entoure et en devenir.

Pour le premier tour, cela se jouera probablement entre Mélenchon, Macron et Le Pen du nord. Car au sein du FN, l’unanimité est loin d’être le cas avec la concurrente Maréchal-Le Pen du sud.

Donc, Macron, Mélenchon, Le Pen et si au final, les deux derniers devaient être en tête, cela fera un deuxième tour idéologiquement très intéressant avec deux visions très marquées ou le choix sera au moins clair. Pour ce dernier cas de figure, il faudra une mobilisation importante (qui peut être liée à l’abandon/l’écroulement de Hamon) et une surprise aussi importante que le retrait de Hollande et les résultats aux votes des différentes primaires qui ont éliminé Sarkozy et Valls.
Les Présidentielles ont toujours été un jeu de pronostics surtout lorsqu’il n’y a plus de votes de conviction, d’adhésion pour une large part de l’électorat potentiel. Mais le jeu est pervers entre
vote « utile », vote « contre » ou ne pas voter en toute conscience.

Cette campagne électorale de 2017 marque la fin d’un cycle face à une classe politique qui s’est décrédibilisée cette dernière décennie, par ses volte-faces, ses mensonges, pour garder le pouvoir et des mandats, à n’importe quel ...prix.

À suivre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont lus avant publication non pas pour censure ou rejet, mais pour un filtrage concernant insultes, attaques personnelles essentiellement.
Vous pouvez signer vos textes-commentaires pour des réponses personnalisées, des échanges dans le débat.