mercredi 14 octobre 2015

Référendum : “Souhaitez-vous que le gouvernement mène une politique de gauche ? “

Je tremble de peur devant la risque FN/RBM ! Non, bien sûr, je plaisante.
Mais quand on lit la question posée par référendum (16-18 octobre) par M. Cambadélis (chef du PS) quelques semaines avant les élections Régionales des 6-13 décembre prochains : « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? », alors on peut se poser sérieusement la question de l'état dans lequel se trouve ce soit-disant grand parti politique au pouvoir depuis trois ans.


Cet appel qui est aussi un ultimatum hégémonique envoyé aux écolos qui ne sont pas aux ordres (du PS) est d'un ridicule révélateur de ce vieux parti d'un autre siècle qui croit encore incarner un futur quelconque...Et cela ne leurre absolument personne car quand M. Cambadélis et les instances du PS pensent écologistes cela fait référence à ceux qu'ils ont attiré dans leurs mailles de filet en leur promettant de conserver ou gagner un poste de député, sénateur ou élu local/régional, bref des postes rémunérés et une visibilité médiatique qui flatte leur égo. Ce sont ceux de Benhamias, de Lalonde, de Hulot, de Waechter, de Placé et de De Rugy, même Buchmann, l'alsacienne historique, a plongé vers eux....C'est dire qu'ils ont fait bonne pèche apparemment. Mais quand on connaît un peu mieux tous ces opportunistes ambitieux, ces carriéristes aux égos démesurés, alors on comprend bien que l'apparence est bien trompeuse et que les écologistes qui ont des convictions et pas de plans de carrière sont complètement indifférents à ces manoeuvres d'un autre temps que met en oeuvre le PS 2015. Tout cela pour cacher un bilan excécrable, des renoncements en permanence, un gouffre électoral et surtout un programme inexistant pour ces Régionales et surtout pour masquer ce qui va être un nouvel échec environnemental : la grande messe COP21 sur le climat à Paris et ses marchandages des droits de polluer.... Il  faut donc que les écolos -version muselés PS-soient du côté de Hulot et Hollande pour donner du crédit à ce show de fin d'année.

La vraie question (et elle est mise en avant les mêmes jours que le référendum PS) serait plutôt : “Souhaitez-vous que le gouvernement mène une politique de gauche ?” Ce contre-référendum est initié par Julien Bayou, porte parole EELV avec son acolyte, Elliot Lepers , qui étaient tous les deux dans l'équipe de Eva Joly, l'intègre juge crainte par les “grands” !

Franchement, il fallait initier ce gag de contre-référendum pour montrer le ridicule de la manoeuvre politicienne du PS. Imaginer un instant faire endosser la défaite électorale à venir aux écologistes alors que ce gouvernement n'a aucun bilan environnemental à mettre en avant (au contraire il a des renoncements, des reniements en pagaille), c'est vraiment prendre les électrices et les électeurs pour des demeurés. Imaginer pouvoir mettre les enjeux de l'élection régionale à ce niveau tactique pour complètement occulter un débat sur les programmes, c'est considérer qu'il n'y a plus besoin de débat d'idées, de démocratie.
Or, si on veut des “partenaires”, il faut les respecter, construire ensemble si c'est possible un programme de gouvernance et s'y tenir, le mettre en oeuvre une fois au pouvoir. C'est la seule démarche constructive et cohérente, lisible pour toutes et tous.

On en est très, très, très loin. Le PS a pris un tournant libéral qui fait qu'on ne voit plus de différence entre gouvernance PS et LR-ex UMP. Pour chercher des alternatives, il faut regarder à côté d'eux. Et de ce côté-ci de la “gauche”, il y a une construction autour du Front de Gauche (PG, PC, Ensemble) et de EELV qui préfigure un possible nouveau pôle d'une gauche dynamique, renouvelée, programmatique, démocratique et qui se place résolument dans ce XXIème siècle avec cette exigence de passer à la 6ème République avec une autre répartition des pouvoirs, plus de démocratie...Très loin du ronronnement du PS actuel.




Alors ce référendum, écran de fumée, n'est que le reflet du désarroi total de ce parti gouvernemental qui n'invente plus rien, soumis aux marchés et au FMI-BCE-Commission Européenne-comme l'était l'équipe UMP-UDI Sarkozy avant- et la préfiguration de ce qui se passera dans deux ans lors de l'élection Présidentielle. En France, avec ces institutions, on peut devenir président-e de la République avec 20 % voix du corps électoral. Mais ensuite pour gouverner il faut une majorité parlementaire, ce qui est une “protection” contre la dictature. Il n'y donc pas encore de réel danger FN/RBM contrairement à ce que l'ont veut bien nous faire croire. L'Italie a montré par le passé qu'on peut surpasser ces risques dans une démocratie parlementaire. La Belgique aussi récement qui “vivait” sans gouvernement pendant une longue période....

Appel au vote “utile”, peur des extrêmes, tout cela montre l'apauvrissement de la vie politique, mais surtout de la pensée politique, de la vision politique et l'inutilité de certaines instances (et du cumul des pouvoirs) qui génèrerait par leurs disparitions des économies non-négligeables.

La vie se tourne vers le local quand le général/le national est dénigré, décrédibilisé. Les initiatives locales, la recherche de l'autonomie locale, la transition vers une économie locale, des pouvoirs de proximité et verticaux, du lien social, des échanges de services et de savoirs,...etc...sont les signes vers un changement de civilisation. Celles et ceux qui ne le voient pas encore, ne le sentent pas encore, déclinent encore leurs rêves et leurs craintes avec des références du passé.

L'avenir n'est pas écrit.

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