jeudi 27 août 2015

"ECOLOGIE ou GAUCHISME, il faut choisir...."

Mon ami militant Verts, Samir, s'irritait chaque fois qu'on voulait positionner l'écologie politique à gauche. Mais il ne tenait surement pas le même langage que Waechter, Lepage, Lalonde et autre De Rugy ....Il disait simplement que l'écologie ne pouvait pas se retrouver dans une politique de droite productiviste, capitaliste, destructrice et exploitatrice. Ainsi, c'était clair.


Mais aujourd'hui, avec ce titre du "livre", on est dans un clivage qui veut marginaliser les mouvements zadistes, les écologistes radicaux et faire le tri entre les bons écologistes et les mauvais écologistes. Et c'est qui qui délivre les bons points ?
L'auteur de ce “livre” est loin d'être un inconnu puisqu'il adore les médias et s'y exprime aussi souvent que possible. François Goullet de Rugy (42 ans/ de Nantes), fils d'enseignants apparait aux Journées d'été des Verts à Quimper en 2007. Dès le premier jour, il distribue un tract appelant à créer un “think tank” (groupe de réflexion influant) afin de remettre de l'ordre dans ce parti et y prendre le pouvoir implicitement. Il se fait désavouer par la majorité des militant-e-s de tout le pays présents à cette rencontre annuelle. Mais il se fait remarquer, il se fait un nom et on lui attribue une ligne politique plus près de Waechter et Lepage que des Verts. Pas étonnant quand on sait qu'après des études à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, il crée et devient président de l'association Ecologie 44. Avant, de 1991 à 1994, il est membre de “Génération Ecologie” de Brice Lalonde.En 1997, il adhère aux Verts pour devenir secrétaire général-adjoint du groupe “Radical, Citoyen et Vert” à l'Assemblée Nationale. En 2007, il s'associe au PS, Pascal Bolo, et est élu député de Loire-Atlantique. Le même duo se fait réélire en 2012.
Depuis son adhésion, il est évident qu'il rêve de faire partie d'un gouvernement. Il suit Cohn-Bendit dans sa démarche de muter Les Verts en Europe Ecologie, moins marqué politiquement, plus mou, plus conciliant, plus réformiste, plus centriste, pour aller vite. Ces derniers mois et depuis le départ de Cécile Duflot et de Pascal Canfin du gouvernement, François de Rugy et ses deux cox , transports et énergie...Et le Congrès de l'an prochain devrait éclaircir enfin à nouveau le projet radical réformateur du parti de l'écologie politique, Les Verts.mparses, Barbara Pompili et le sénateur, Jean-Vincent Placé ne s'expriment plus que pour dire qu'ils ne sont pas contre de participer à un gouvernement Valls et cela contre l'avis du Conseil Fédéral et du Bureau Exécutif de EELV. De fait, ils se mettent en retrait et au-dessus du fonctionnement démocratique du parti. Dès lors, leur départ était quasi-programmé. Ils ont crée un nouveau micro parti avant l'été (“Les Ecologistes !”) et après les Journées d'été EELV de Lille où ils n'ont trouvé aucun écho, voilà qu'il est le premier de la bande à déclarer (dans “Le Monde”) qu'il démisssionnait de EELV.
Mais pas discrètement puisque son plan de carrière est prêt depuis longtemps, son ambition a toujours été perceptible et sa ligne politique pas très claire, plutôt opportuniste, tourné vers le PS et le Centre/Modem (mais la place y est déjà prise par Corinne Le Page et Yann Wehrling, autre transfuge). Et ses justifications tombent à plat pour des militant-e-s de longue date qui l'ont vu “grandir”. François de Rugy veut “fédérer les écologistes réformateurs”, exactement ce qu'était la démarche de création de Europe Ecologie et ce que prône Antoine Waechter depuis ...1984. Il affirme aussi que le parti EELV s'enlise dans une idéologie gauchiste. Que veut dire “gauchiste” dans sa bouche ?
François de Rugy et ses rares aficianados ont avalé sans quasi moufter toutes les reculades et reniements du PS gouvernemental sur les projets écologiques. Il suffit de lire les votes au Parlement. Il s'est mis hors du parti depuis un moment par ses votes contraires aux décisions du Conseil Fédéral EELV. Désavoué en interne, pour continuer à exister, il ne pouvait que quitter ce parti pour essayer d'arriver par d'autres voies au poste dont il rêve...




Cela n'est que le début d'un plan de retrait de quelques parlementaires car les adhérent-e-s du parti écologiste ( une confédération écologique au départ) ne sont pas dupes et loin de se laisser entraîner dans ces dérives carriéristes présentées médiatiquement comme des critiques profondes d'une idéologie qui traverse depuis quelques années maintenant l'ensemble de la population tant les préoccupations environnementales deviennent de plus en plus vitales.
Pourquoi opposer donc dans son titre écologie et gauchisme ? C'est comme si ce député était habilité à décerner les bons points entre bons écologistes et mauvais écologistes. C'est comme si les activistes environnementaux contre les grands projets inutiles sur le terrain étaient des voyous, des violents, des sans réflexion, trop autonomes et incernables à son goût. Rappelons quand même que les morts sont dans les rangs de ces écologistes et non pas du côté des forces de l'ordre de ce gouvernement.





Alors, Monsieur François Goullet de Rugy, allez votre chemin, on ne vous regrettera pas du côté de l'écologie politique qui se bat contre les grands groupes industriels et financiers qui exploitent les ressources naturelles de la planête pour leur seul profit, qui défigurent la terre en éliminant toute la biodiversité, qui veulent garder la main-mise sur les semences, la production agricole, qui veulent écouler les stocks d'armes chimiques dont ils ont été les fabricants et qu'ils transforment en pesticides, qui sont les détendeurs du marché de l'eau et de l'énergie et imposent leurs choix, etc...etc...etc...Face à cette puissance, il n'y a que les actes de résistance de terrain qui sont efficaces et montrent le vrai visage en face....et leurs alliés, complices quelque part.

Alors oui, il faut être radical pour arriver à quelque chose, il faut du courage pour s'exposer et même être en danger face à la répression, que sans ces militant-e-s de terrain, ce serait bien pire déjà.
Les belles paroles du professionnel de la politique (politicienne) ne feront pas avancer grand chose si ce n'est sa prétendue carrière.

Alors, Monsieur de Rugy, quittez le parti et ne crachez pas sur les emplois et mandats  qui vous ont fait vivre depuis 1997, depuis vos 24 ans !

Et il est grand temps que Les Verts redeviennent le parti avec un projet radical toujours d'actualité et où ses alliés politiques sont les mouvements citoyens, les partis de gauche non-gouvernementaux.

Croire au réformisme d'un Sarkozy ou d'un Hollande, c'est être complice d'un endormissement général des consciences et de l'action.

Quand on a peur, on accepte tout !
“Ils sont grands parce que nous sommes à genoux”.



Le lendemain de la "démission" de François De Rugy, c'est Jean-Vincent PLACE, sénateur EELV qui quitte le parti. Encore une personne qui priviligie sa "carrière" personnelle qu'il espère au gouvernement (PS) remanié probablement en janvier...Et puis suivront sûrement Barbara Pompili, fidèle de De Rugy et Denis Baupin, le compagnon de la secrétaire nationale EELV, Emmanuelle Cosse.
C'est le congrès du parti l'an prochain qui devrait enfin éclaircir tout cela et remettre en avant , non pas les biz-biz de ces personnes carriéristes avant tout, mais à nouveau le projet-programme radical réformiste du parti de l'écologie politique, Les Verts. 
Parler enfin à nouveau du projet, des actions de terrain et non plus des cheminements des uns et des autres qui, par opportunisme personnel, acceptaient tous les renoncements de ce gouvernement Hollande sur les sujets environnementaux (transports, énergie, santé, agriculture, ....etc...) et ont fait fuir de nombreux-ses militant-e-s de longue date.
Heureusement, il est toujours resté les actifs-actives de terrain dans les régions, même si les médias de propagande ne se gaussaient que des "états d'âmes" de ces cadres parisiens qui vivaient dans les dorures des palais présidentiels, Sénat et Assemblée Nationale...
 

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