lundi 30 mars 2015

CE MATIN COMME HIER ....

Bon, voilà, on se réveille comme d'hab, mais une heure plus tôt (ça y est “on” nous a déjà volé une heure !) et finalement rien n'a changé....Je veux dire par là que j'habite en Alsace, la seule région à droite où les Conseils Généraux étaient à droite avant 2014 et le sont aussi après ces élections. Donc rien de neuf, c'est tout à fait habituel !
Oui, il y en aura toujours pour dire qu'il n'y a plus aucun élu “socialiste” ou presque (4 cantons dans le Bas-Rhin, 1 dans le Haut-Rhin -et encore c'est puisque c'est un binôme et Madame, PS avec un homme “sans étiquette” plutôt centriste-opportuniste). Plus d'écolos, mais il y en avait si peu et comme ils sont accoquinés avec le PS dans la tête des gens....Bref, rien de neuf !

                                            dessin de Phil Umbdenstock (dessin ancien)


Alors de quoi peut-on parler pour faire une analyse d'après-élection ?

Vous souvenez-vous qu'il y a encore un mois, tout le monde s'en foutait de ces élections. Beaucoup ne savaient même pas qu'elles avaient lieu et à quoi ça servait les Départementales. Et puis tout à coup, les médias en ont fait une actualité, les ténors politiques ont commencé à en parler et très vite c'est devenu une élection NATIONALE où chaque parti allait compter son poids électoral (à mi-mandat) en vue des prochaines échéances (Régionales en décembre, mais surtout les Présidentielles de 2017).

Par rapport à cela, on peut faire trois constats :
* l'UMP emporte environ 25 départements de plus, qui ont basculé de la gauche à la droite
* le FN-RBM comme d'habitude fait le plein des voix au premier tour et n'a pas de “réserves” pour le deuxième tour avec comme résultat aucun élu en Alsace par exemple et aucun département gagné. Même si on ne peut que noter une progression dans la ruralité avec une trentaine de cantons FN en France à présent.
* le PS ne tirera pas plus de leçons cette fois-ci qu'en 2002, 2014...Le discours est toujours le même : c'est puisque la gauche n'est pas rassemblée, est morcellée qu'elle perd. Traduire en français : tout le monde DERRIERE le PS et la GAUCHE gagne !!!!! Regards vers les autres composantes de cette gauche (non-gouvernementale) : c'est votre faute. Je vous le disais, le PS ne tirera pas plus de leçons cette fois-ci...Bien sûr, cette après-midi, les carriéristes EELV sont invités par le gouvernement à discuter, autant dire à mettre sur la table les conditions d'un retour dans le gouvernement. Et le “pragmatisme” (???!!!) s'imposera !!!!

dessin de Jean Aurel -POLITIS

On peut quand même ajouter deux-trois choses :
* Le FN fait son chemin dans la dédiabolisation surtout en milieu rural complètement délaissé culturellement et où les partis sont absents. Mais après quelques frémissements de peur au soir du premier tour, les choses se “normalisent” au soir du deuxième tour car la peur et l'appel au vote utile, ça marche ENCORE pour l'instant. Si le FN a réellement l'ambition de jouer sur la porosité de l'UMP-droite dure, alors il faudra que ses militants et candidat-e-s soient autre chose que des visages inconnus sur une affiche nationale et soient plus présent-e-s sur les territoires autrement que par un résultat de vote au soir des élections. Et alors là , le débat pourrait avoir lieu arguments contre arguments, faits contre faits, programme contre programme, idées contre idées. Et je pense que cela pourrait éclaircir un peu les nuages de protestation et de rejet... L'Alsace jadis un bon terreau pour le FN il y a encore quelques années a été un peu abandonnée par ce parti (dans la stratégie nationale) car on lui préfère le Nord et le Sud-Est à présent.
* On a mis en avant la seule nouveauté de ce scrutin : la parité, les binômes. Force est de constater qu'on interview surtout les hommes toujours, qu'on cite le nom des hommes du binôme lors des résultats et pour voir s'il y a une toute petite évolution, il suffira de compter combien de femmes seront présidentes d'un conseil départemental,  paritaire donc, d'ici la fin de la semaine.

Le paysage départemental est donc planté : 2/3 des départements UMP/UDI  (66) et 1/3 PS (34). Aucun département FN (car même dans le Vaucluse, c'est 6 cantons UMP, 6 PS, 3 FN + 2 Ligue Sud)

Qu'est-ce qui change au final pour vous, pour nous, pour moi ? Vu d'Alsace, rien puisque pour nous, ici, rien ne change, on est habitué à ce que les RPR-UMP-UDI dirigent la région, à ce que le PS soit dans ses salons de Strasbourg et Mulhouse et que les écolos aient abandonné ou n'arrivent pas à “recruter” dans les territoires ruraux...

Ce matin, comme hier...

lundi 23 mars 2015

DEMAIN COMME HIER ?

Un vote de proximité pour des candidat-e-s locaux ?
Je croyais naïvement (c'est une façon de parler) que les élections cantonales, pardon départementales, étaient une élection locale, de proximité puisque souvent on entend que la politique se décide à Paris, dans les grands villes, ailleurs quoi. Finalement, quand on vit en milieu rural, on comprend ce genre de choses, ce genre de réflexion qui veut dire de fait : «  De toute façon, nous ne sommes pas considérés ici, pas écoutés, quand on habite à la campagne... » On pourrait croire que ces élections « locales » mettent en avant celles et ceux qui sont présents sur le terrain toute l'année, qui font remonter les revendications et améliorations locales possibles. Que nenni ! Tout au long des dernières semaines, les ministres et ténors des « grands « partis ont été largement invités par les médias pour donner leur version qui est que ces élections étaient un test national, une façon de compter ses voix, ses "troupes" en vue des Régionales de décembre et des futures présidentielles. D'ailleurs, honnêtement quand on dit élections de proximité et qu'on a des candidat-e-s qui ne sont ni résident-e-s du coin, ni connus d'aucune façon et qui ne sont même pas présent-e-s pendant la campagne, ne s'expriment pas et ne répondent pas aux questions dans les médias (les candidat-e-s FN en grande, très grande partie) alors on voit bien comment les partis considèrent les élections et surtout les électrices et électeurs ( qui se sont déplacés un peu plus qu'aux précédentes Cantonales).





La  nouveauté : la parité
On pensait qu'en réduisant les cantons de moitié, cela allait produire des économies. Là encore, on s'est fourvoyé quelque part. Un exemple : dans le Bas-Rhin , on est passé de 44 cantons à 23 avec pour résultat au final :  plus 44 élu-e-s, mais 46 avec les binômes. Une augmentation donc en « indemnités » financières…
Bon, les nouveaux Conseils Départementaux vont comprendre autant de femmes que d'hommes cette fois-ci. Super,  pour moi qui suis très attaché à la parité en politique (et ailleurs). MAIS, pour celles et ceux qui ont suivi la soirée électorale de dimanche, vous n'avez pas pu ne pas voir combien on interviewait surtout et avant tout les hommes des binômes….Les habitudes restent bien ancrées dans les rédactions et les réflexes journalistiques…


                               déambulation habituelle en campagne électorale : on est loin de la parité...

Le FN, premier parti de France ?
Il le souhaitait et l'avait claironné au lendemain des élections européennes. Mais malgré les tapis déroulés par la presse devant les cadres FN depuis des semaines, l'UMP comme toujours secondé par les centristes de droite de l'UDI (qui votent avec l'UMP toujours et touchent des aides financières de fonctionnement de l'UMP pour exister) a réussi à se maintenir autour de 30 % des votes exprimés par la moitié des électeurs qui se sont déplacés, soit 15 % de la population en âge de voter : pas de quoi pavoiser...Le FN progresse à peine à 26 % (soit 13 % des électeurs inscrits) et le PS s'écroule sans surprise...à 21 % (autant dire 10 % des électrices et électeurs inscrit-e-s). Et pour l'instant, après le 1er tour, le FN n'a emporté que 4 cantons sur un total de 4055 maintenant ,  dans le Nord (Aisne) et le Sud (Vaucluse-Var).
En Alsace comme ailleurs, peut-être en pire puisque le FN sera présent quasi partout dans des duels avec l 'UMP/UDI, et au final n'aura probablement aucun élu départemental. Alors, à quoi sert le FN ? Défouloir, protestations ? Si c'est un vote de convictions, alors il serait peut-être temps de débattre sur le fond, les programmes, les options, les projets...Mais les candidat-e-s FN, on ne les voit jamais, ce sont juste des noms, des visages sur une affiche , des bons petits soldats de l'armée Le Pen. Il n'y a que quelques « cadres » de la garde rapprochée de Marine qui s'expriment publiquement...Lamentable pour le débat démocratique.
                    Julie Abraham, candidate FN à Strasbourg, après Guebwiller en 2011
                       La "famille Abraham" veut-elle remplacer les Binder en Alsace ?

Le PS n'a rien compris depuis 2002
Ce parti hégémonique, qui se croit le plus fort et le seul à gauche à pouvoir changer les politiques globales du pays, se fourvoye dans l'aveuglement et l'auto-suffisance depuis treize ans sans aucun respect pour ses possibles « partenaires » et surtout il a renié ses engagements. Par un concours de circonstance favorable lié au « ras-le-bol » de la présidence Sarkozy au bout de seulement cinq ans, le besoin de changement a amené Hollande et le PS au pouvoir avec TOUS les pouvoirs. Au bout de trois ans de présidence PS, le rêve est retombé, la désillusion profonde et la politique libérale a effacé les derniers relents de confiance envers ce parti. Aujourd'hui, c'est l'éternel refrain du « vote utile pour faire barrage », de la responsabilité de cette gauche qui ne soutient pas le PS au gouvernement et est donc complice de ses échecs….etc...MAIS le PS n'a pas encore compris, et ne comprendra peut-être jamais, que la distance, la méfiance et le rejet viennent de la politique qu'il mène alors qu'il a tous les pouvoirs. Inflexibles et prétentieux, les"socialistes" vont droit dans le mur comme depuis 2002…. en ne faisant guère leur examen de conscience, mais en rejettant la faute sur les autres. Ce discours tant entendu ne convainct plus personne, au contraire...Les sociaux-libéraux au pouvoir s'imaginent toujours encore qu'en étant le parti le plus fort à gauche, c'est aux autres de se rallier à eux dans un rassemblement « républicain » pour faire barrage à la droite, leur seul argument martelé en permanence. Mais entre la Droite et le PS, la plupart des gens ne voient plus de différence de politique aujourd'hui.
Et puis, républicain c'est quoi vraiment encore aujourd'hui ?
Le PS appelle à voter pour le candidat-binôme « républicain » au deuxième tour (plutôt UMP que FN, on nous a déjà fait le coup avec Chirac et Le Pen) alors que l'UMP est pour le « ni...ni... »,  ni vote PS, ni vote FN même si on sait bien que près de 30 % des voix UMP se reportent sur le FN au deuxième tour quand c'est un duel PS-FN….

Républicains, Patriotes et …..Démocrates
Congrès, préparation des Régionales et Présidentielles/Législatives (primaires?), les partis qui ont bien compris que les électrices et électeurs s'éloignent de plus en plus de la vie politique (et donc de la vie démocratique du pays) pensent qu'en renouvelant le nom des partis, cela ferait diversion et croire à un renouvellement.
Ainsi, le FN  Le Pen-iste a mué en « Rassemblement Bleu Marine » pour se redonner une sorte de virginité proprette sans connotation raciste, mais qui est toujours dans son programme. Il  utilise de plus en plus le mot « patriote » dans ses communications…. l'UMP Sarkozienne va probablement devenir « les Républicains » imitation du bipartisme des USA. Quant au PS, cela ne serait guère surprenant qu'après la désaffectation de tous les déçu-e-s, il ne change pas son nom en « Démocrates » ou quelque chose de ce type…Qui sait ?



Et les autres ?
EELV est scindé en deux avec certains cadres, sénateurs, députés et secrétaire nationale actuelle qui rêvent de revenir au gouvernement profiter des us et or des palais de la République alors que les militant-e-s font de plus en plus des accords avec les autres forces de gauche non-gouvernementales (PC-Front de Gauche-Ensemble-acteurs associatifs et « civils ») comme ce fut le cas pour ces élections dans 40 % des cas ( dans 448 cantons). Ces tergiversations internes qui vont faire éclater le parti écologiste se sont traduits par un résultat global national de EELV à moins de 2 % autant dire que le parti disparaît des curseurs politiques, selon le calcul du Ministère de l'Intérieur ***.  Mais cela cache aussi que là où les candidat-e-s EELV se sont rassemblés avec le Front de Gauche et associatifs, ils font un bon score de 13,6% en moyenne, afin de montrer une autre direction aux dirigeants EELV et là où ils se présentaient en "autonome", ils font près de 10%. Ce qui change un peu la façon de regarder les résultats. Face au triumvirat UMP/UDI – FN- PS, il faudra bien proposer aux électrices et électeurs une autre perspective radicale à gauche -différente du PS- afin qu'aux prochaines élections, il y ait un v***.rai choix sur les projets, les contenus, les programmes dans un éventail large.
La France n'est pas la Grèce disait un socialiste hier soir. Peut-être, mais l'Espagne non plus, ni l'Irlande ou le Portugal, ni le Danemark et sûrement pas l'Islande, dont on parle peu, mais révisez votre histoire contemporaine, vous serez surpris-e de ce qui s'y est passé il y a quelques années...
Et puis en Alsace, Unser Land, les régionalistes-autonomistes ont essayé de surfer sur la vague de rejet de la grande région pour se faire connaître avant les élections régionales de décembre. Ils font de bons scores globalement, mais dans quel but. Evidemment, il est bien tard pour revenir sur ce qui a été voté et leur réveil tardif ressemble à de l'opportunisme électoral. Sauront-ils tenir la distance et avec quels contenus dans leur programme régional ?




Que conclure ?
Rien, car au final, après les gesticulations, les déclarations des unes et des autres, il n'y a eu ni révolution, ni grand changement et comme toujours, aux lendemains des élections, la vie continue de la même façon tant le système actuel est rodé et bloqué et convient à la plupart des formations politiques. Mais celles et ceux qui souffrent au quotidien et qui ont envie de rêver, d'avoir de l'espoir, de construire leur vie avec un avenir plus convivial et confortable, pour elles et eux à qui on a demandé d'aller voter, qu'est-ce qui changé ?




Le peuple ne connaît pas son pouvoir ou en a ...peur !




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***   Quand on regarde les résultats du 1er tour  
tels qu'ils sont communiqués par le Ministère de l'Intérieur , on lit :

EELV      2, 03 %

mais aussi dans le même tableau :

Union de la Droite         20,88 %
FN                                25,24 %
PS                                13,3 %
UMP                               6, 58 %

Divers Droite                6, 88 %
Modem                         0,36 %

Front de Gauche          4,72 %
Divers Gauche              6,79 %
PC                                1,32%

C'est qu'avec les binômes, on peut classer dans des catogories diverses si les deux candidat-e-s ne se déclarent pas du même parti.
Et donc les commentaires peuvent varier selon comment on regarde les chiffres.
Je crois que vous avez bien compris que Gauche-Droite , ça ne veut plus rien dire ici dans la mesure où chacun additionne les résultats selon son bon vouloir.
C'est particulièrement vrai pour le score affiché de EELV qui cache bien d'autres réalités.
S'il y a une reconstruction d'une gauche non-gouvernemantale, elle peut rassembler pas mal de voix des déçu-e-s du PS et de sa politique et qui veulent continuer à espérer dans une autre gauche avec un programme qui est opposé à celui du FN, radicalement, ce qui ferait un choix réel au moment du vote.

vendredi 20 mars 2015

REVER, MAIS NE PAS SE LAISSER AVEUGLER....

2015 : Départementales, Régionales, 2017 : Présidentielles, Législatives ; c'est quand le changement ?????

Bien sûr, il ne faut pas rêver ou plutôt si, il faut rêver, mais ne pas se laisser aveugler par le rêve. Il est évident que la Vème République est au bout, l'abstention est la partie visible de cet échec des institutions qui datent de plus d'un demi-siècle. Les partis politiques ont montré leurs limites et surtout leurs déviances et la confiance envers les élu-e-s est tombée à son niveau le plus bas et pour cause....
Un parlement souverain et démocratique (plus de cumul, proportionnalité et parité), un président plus représentatif que meneur, plus de Sénat, une justice indépendante, des services publics de qualité à restaurer, une renationalisation du système bancaire, une révision et réorientation des priorités de la politique vers la transition énergétique réelle et la réappropriation de la vie dans les territoires par des pouvoirs horizontaux, ....etc....etc...

Des frémissements de changement sont perceptibles de ci de là et il serait bon d'y prêter attention.




Pour ces Départementales, FN et droite sont au coude à coude et pour repeindre la façade, l'UMP va glisser encore plus vers le bipartisme qui, selon eux, devrait les sauver en changeant de nom : "Les Républicains" dès le mois de mai. 

Le PS qui veut redorer la façade avec la Conférence Climat de décembre rassemble autour de Hulot-Hollande, les mouvements écolos de droite et centre-droit, Benhamias -parti démocrate, Lepage -Cap 21, Waechter-MEI , Gamerre-Génération écologie afin de créer un nouveau mouvement des écolos qui ne critiquent pas le gouvernement dans ses renoncements, mais qui saluent les quelques épiphénomènes d'avancées !!!! (il faut fouiller pour trouver ). 
EELV est éclatée entre les "pragmatiques" (Baupin, De Rugy, Pompili, JV PLacé) qui veulent retourner au gouvernement et les autres, la grande majorité qui veut construire un autre pôle à gauche afin de proposer autre chose face au FN et Républicains...et PS !


On retrouve là la scission qui existait déjà dans le parti écologique lors de la marche forcée vers la fusion EELV. Fini Europe Ecologie voulue par D. Cohn-Bendit, Y. Jadot et autres S. Bélier. afin que les parlementaires européens puissent jouer un rôle central d'influence dans le parti en France....

Les Verts sont encore là, dans ou hors le parti, quitte à se saborder afin de construire quelque chose de nouveau avec Front de Gauche, Parti de Gauche, PC, Nouvelle Donne, Attac, Confédération Paysanne, Stop Tafta, antinucléaires, anticapitalistes, mouvements citoyens, ZAD et autres activistes contre les grands projets inutiles imposés, .....Et pas un "rassemblement" de ces partis ou groupes, mais quelque chose de nouveau comme Podemos en Espagne, Syriza en Grèce et ailleurs au Portugal, Italie, etc...Une organisation basée sur des valeurs fortes communes (Solidarité, Ecologie, Démocratie,...) et des pratiques de terrain.

Organisation d'Assemblées Citoyennes, élaboration par la base d'un programme, puis tirage au sort des candidat-e-s....


Il faut rêver, mais ne pas se laisser aveugler par le rêve.

Et cette (re)construction se fera , pas dans l'urgence forcément, mais parce qu'elle apparait de plus en plus comme irrémédiable, inéluctable. 






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 et un lien sur un film très bien fait, clair et qui pose des questions du genre qui mettent en perspective :
«Si ton pays se faisait envahir par des extraterrestres qui coupent des forêts, qui empoisonnent l’eau et l’air et contaminent les réserves de nourriture, résisterais-tu?»  

 https://vimeo.com/118225132

merci Jocelyne C. pour cette info

jeudi 19 mars 2015

22 mars , un mouvement qui a déclenché le changement, mais ce n'était pas en 2015 !


Oui, je sais que c'est le 1er tour des élections Départementales pour élire le dernier mandat probablement d'élu-e-s qui n'ont plus que quelques compétences avant transfert à la Région. Autant dire des élections pour rien (avec un cout important cependant) histoire de compter le poids des forces politiques en présence en vue des élections régionales de décembre. J'ai déjà dit haut et fort que je voterai pour les non-cumulard-e-s et qui portent encore des valeurs républicaines (et s'il n'y a pas, alors ce sera blanc).
Mais pour moi quand j'entends « 22 mars », je pense à autre chose, car cela remue ma mémoire…
 

Le « mouvement du 22 mars » est un mouvement étudiant né en 1968 à Nanterre par des anarchistes, situationnistes, trostkistes, Mao-spontex et autres libertaires qui protestaient à la fois contre la guerre du Vietnam (soutien aux étudiants emprisonnés suite au saccage de l'American Express à Paris par 300 étudiants) que...contre l'interdiction faite aux étudiants de se rendre dans les chambres des filles de la résidence universitaire étudiante.
Ce sera le début des « évènements de Mai 68 ».
Comme quoi, les changements sont toujours venus de minorités agissantes à des moments pas forcément attendus et suite à des évènements pas forcément directement liés. Il y a là de quoi faire réfléchir tant la tendance aujourd'hui est de faire des constats mais sans agir, sans se mettre en oeuvre pour que ça change, sans proposition d'actions, bref des paroles sans actes. Du bavardage pour avoir l'air de connaitre, de s'y connaitre sans prendre de risques et sans le courage d'affronter les difficultés de ces constats par de nouvelles voies innovantes et alternatives.
Je le dis souvent et je me répète : nous sommes au XXIème siècle et les recettes du siècle dernier ne sont plus opérantes, mais doivent nous servir pour enrichir notre réflexion et rejeter toutes celles et ceux qui se réfèrent encore à leurs vieilles recettes périmées , obsolètes...
Le monde change, l'avenir n'est pas écrit, une étincelle peut mettre le feu à la poudre du changement et cela peut etre explosif dans sa diffusion rapide...
Regardez autour de vous, vous commencez à sentir la fumée, le feu n'est pas loin...Les territoires sont mités par les expériences diverses, les échanges se font dans des réseaux incontrolables et incontrolés, les mentalités évoluent, le passé est un référent de mémoire, l'avenir ne ressemblera pas à ce que certain-e-s dessinent pour nous.


Nous souhaitons un autre décor, une autre façon de vivre et d'échanger et rien de cela ne transparait dans les propositions des candidat-e-s.


Alors, réapproprions-nous notre vie et notre avenir, c'est cela la fierté humaine, l'essence de notre existence.


lundi 9 mars 2015

DEPARTEMENTALES : clap de fin !

Ça y est c'est l'ouverture !
Non pas de la chasse, ni de la pêche, quoi que certain-es vont s'y adonner à fond pendant quinze jours, à la chasse aux voix, à la pêche aux idées et aux arguments.

Une même stratégie pour les UMP/UDI-PS qui est de prendre le FN comme cible en rejettant sa soi-disante notoriété sur le dos de l'autre : l'UMP/UDI accusant le PS, le PS accusant l'UMP, alors que ces deux partis étaient et sont au pouvoir et ont mené, mènent la MEME politique.
Cette stratégie de l'épouvantail FN ne fonctionne plus, la peur du loup ne marche plus, le vote utile ou républicain ne fait plus recette  (on a bien vu que dans un duel PS-FN, la moitié des UMP votent FN /exemple récent des Législatives dans le Doubs).
Lors de ces élections Départementales, on ne trouve même plus de divergences profondes dans les propositions des candidat-e-s, vu que les compétences des Départements sont réduites (et risquent de l'être encore plus dès que les répartitions des compétences Départements-Région en discussion actuellement seront publiées), alors sur quoi faut-il se baser pour faire un choix ?

Soit vous êtes “partisan-ne-s” et vous votez pour VOTRE parti, soit vous votez par élimination ou protestation, soit vous votez selon des critères (contre les cumuls et pour les valeurs républicaines, comme moi), soit vous votez blanc pour montrer que rien de ce qui vous est proposé ne trouve  votre adhésion.
Ou alors, vous vous abstenez, mais c'est aller contre le droit de vote et ce serait bien dommage tant de pays se battent encore pour obtenir le suffrage universel, le droit de voter (les femmes n'ont le droit de vote que depuis 70 ans en France !). Je sais bien qu'on parle plus de l'abstention que du nombre de votes blancs, mais...

Donc voilà : la campagne officielle des élections Départementales commence aujourd'hui, les médias mettent en avant FN et les “états d'âmes” comptables des notables cumulards PS et UMP-UDI dans un bipartisme gouvernemental qui ne veut pas être bousculé par un petit parti fascisant et d'exclusion qui gonfle en mangeant-intégrant tout ce qui bouge pourvu que ça rapporte des voix ….et de l'argent ! Je sais, je pousse un peu loin, mais est-ce que vous connaissez beaucoup d'élu-e-s qui n'ont qu'un seul mandat et agissent par seules convictions ? OUI, il y en a, il en reste quelques-un-e-s, mais c'est rare, de plus en plus, et on n'en parle que très rarement aussi.

Vous avez remarqué, je ne parle même pas d'idées, de projets, pour ces élections, car les compétences réduites des Conseils Départementaux font que tous développent les mêmes choses et donc la différence n'est pas dans le débat d'idées, la mise en confrontation des projets, mais bien une bataille partisane pour comptabilier les voix en vue des prochaines élections Régionales de décembre prochain...et conserver encore un mandat rémunéré pour la dernière fois puisque les Conseils Départementaux risquent de disparaitre dans la prochaine Réforme Territoriale. D'ailleurs à quoi sert encore un conseiller départemental qui est aussi président de comcom, maire et président/vice-président de plusieurs structures institutionnelles ou non, etc...A-t-il/elle besoin de ce mandat supplémentaire alors qu'il détient déjà le pouvoir local ? Est-ce juste pour ramener plus de subventions sur son territoire ? Mais comme des subventions il n'y en aura pratiquement plus, alors....

Une organisation Com'Com-Région-Etat suffirait à condition que sur le terrain et les territoires, la vie s'organise de façon plus démocratique au sein des Communautés de Communes avec l'élection de ses représentant-e-s au suffrage universel (à part du jour des Municipales) avec des binômes paritaires afin de démultiplier les élu-e-s/représentant-e-s et redonner du dynamisme, de la diversité, du débat dans les projets et actions intercommunaux. 




Alors, oui, c'est l'ouverture ...de la campagne officielle des élections Départementales jusqu'au 22 mars. Y voyez-vous un intérêt quelconque autre que de discuter de la nécéssité et de la mission de ces futurs élu-e-s et/ou de leur disparition prochaine (après ce dernier mandat...inutile ?).

Alors, on s'amuse pour se faire “peur” !!!
Mais peur de quoi ? De ce qui pourrait changer ?
Qu'est-ce qui changera après ces élections Départementales ? Allez-y dites-moi quoi...
Vous voyez bien que vous ne trouvez aucun argument, aucune raison...
Alors ?

Ben , faites en votre âme et conscience,
moi je vote en fonction de deux critères :
* les candidat-e-s ne cumulent pas avec d'autres mandats
* ils-elles défendent des valeurs républicaines, démocratiques.


Et s'il n'y a pas de candidat-e-s qui correspondent à ces deux critères,
alors c'est vote blanc.

lundi 2 mars 2015

Faire (re)vivre la République AVEC les gens

On va voter à nouveau. Oui, les 22-29 mars pour les ex-Cantonales qui s'appellent aujourd'hui les élections Départementales avec des cantons plus grands et des candidat-e-s en binôme homme-femme.

Non, il n'y a pas d'économies même si de 44 cantons dans le Bas-Rhin, on est “tombé” à 23 mais comme il y a binôme de candidat-e-s, de 44 conseillers généraux avant, cela va monter à 46 (+2) conseillers départementaux au soir du deuxième tour.
Seront-ils/elles plus efficaces à deux par cantons ?




On va voter, mais les compétences restantes aux Conseils Départementaux ne sont pas encore définies puisqu'elles sont encore en discussion et qu'à terme, les cantons vont probablement disparaître dans la Réforme Territoriale. Resteront Communautés de Communes, Régions, Etat. L'échelon des intermédiaires cantonaux disparaitra et les compétences restantes attribuées aux autres instances.
Faut-il le regretter ?

On dit souvent que le conseiller général est le lien entre les communes et l'Etat puisqu'il distribue localement les aides financières. Mais il ne lui restera que peu de compétences, des budgets réduits. Et de toute façon, comme quasi tous les conseillers généraux sont des cumulards, ils sont également maires ou adjoints et souvent présidents ou vice-présidents des Communautés de Communes et donc ils ne sont que peu présents en tant que conseillers généraux....Et qu'ils-elles ne pleurent pas non plus des diminutions des dotations, car quand on examine les budgets passés, les choix faits dans les investissements, les dépenses pharamineuses dans des projets excentriques comme le Bioscope, le Hohlandsbourg, le Rallye de France  et bien d'autres, on peut se demander si on n'a pas raison de diminuer un peu le gâchis financier (je ne parle même pas du budget communication, des budgets représentativité et prospection dans des voyages lointains ou dans des études qui sont parfois plus proches du “copier-coller” que de propositions innovantes et pertinentes....)
Oui, nous rabacher éternellement les mêmes discours, apparaître dans les AG d'associations l'année des élections, faire des promesses d'aides financières à venir (après les élections, si je suis réélu-e), promettre des changements d'attitude, de mettre en oeuvre plus de démocratie “participative, collaborative, ….”, est-ce que cela suffit encore aujourd'hui pour nous mobiliser à aller voter ?


                                   un exemple de cumuls d'indemnités :
maire d'une petite commune, vice-président de Com'Com', conseiller général, syndicat mixte Markstein-Grand Ballon , ...cela fait 4932, 42 € par mois, .... sans compter les autres avantages en nature et indemnités de "mission" ...et la pension-retraite de cadre pour M. Alain Grappe UMP/ Canton de Guebwiller


Attention, je ne dis pas de ne pas aller voter. Je suis attaché au droit de vote et on peut même le rendre obligatoire. C'est quand même un des fondements de la démocratie, de la république. Combien de pays sont encore loin du droit de vote, du suffrage universel ; combien de batailles a-t-il fallu mener pour obtenir ce droit ? Vous souvenez-vous de “one man = one vote” ? Le changement en Afrique du Sud n'est pas si lointain dans notre histoire, pour ne prendre qu'un exemple.
Mais voter, c'est faire un choix, c'est se poser la question de ce qu'on attend, ce qu'on espère. C'est se demander si les candidat-e-s sont crédibles, seront présent-e-s, se consacreront à plein temps à la responsabilité qu'on leur donne de NOUS représenter et se bouger pour le territoire. C'est choisir parmi les programmes concrets proposés, quand il y en a, car souvent cela reste des déclarations vagues, des engagements généraux, de principe. C'est débusquer les stratégies partisanes que couvrent parfois les candidatures. Bref, c'est faire un choix parmi des options variées.
Mais sont-elles encore si variées que cela ?



Au vu, à la lecture, à l'écoute de ce qui nous est proposé, de ce qui se présente à notre choix, chacun-e ne s'y retrouve pas forcément, ne perçoit pas forcément les différences entre les propositions des différent-e-s candidat-e-s. Bien sur, il y a les étiquettes et soutiens des partis politiques connus. On a vécu sous l'UMP-UDI, on a vécu sous le PS pour ne prendre en compte que ces dernières années. Avons-nous perçu une grande différence dans notre vie quotidienne, dans la qualité des services, dans …..?  Je m'arrête, je ne vais pas continuer à énumérer, vous avez compris.
Globalement, non, pas grandes différences. Des promesses, des intentions, des annonces, mais avec les mêmes résultats.
Il y a aussi les écologistes EELV (qui sont sortis du gouvernement Hollande car il a renié ses promesses sur plusieurs points et mis en œuvre une politique libérale) et le Front de Gauche. 
Ils  pourraient se rassembler et proposer un programme différent, totalement différent de celui du FN, ce qui au moins nous offrirait un vrai choix entre deux options radicalement différentes. Mais ils avancent en ordre dispersé, quasiment partout en Alsace. Divisés ? ou stratégie électorale ?  Et laquelle alors ?  Car ainsi, le résultat est sûr : rien. Est-ce pour négocier pour les Régionales entre partis ? Nul aussi...
Il y a aussi les Unser Land, Alsace d'Abord, MODEM, LO, NPA...Ouais….
Et puis, ces choix d'étiquettes, c'est donner notre voix, notre pouvoir à des structures qui nous semblent parfois bien loin du terrain, hors sol, éloignées des préoccupations premières de notre quotidien.
Pouvoir vertical, pyramidal OU horizontal, local, transversal ? Ce qui implique de reprendre en main notre vie et notre avenir.
La question est réelle et sûrement sous-jacente à nos questionnements. C'est la même que quand on a parlé de regrouper trois régions de l'Est en une seule. Le pouvoir, les décisions allaient-elles s'éloigner encore plus des lieux de vie ?
La démocratie doit s'exercer horizontalement, transversalement, localement d'abord. Si ce n'est pas le cas, elle n'est plus qu'un semblant de...

Oui, reprendre en main sa vie, son avenir. Participer, partager, construire ensemble, localement avec les richesses environnementales et humaines du territoire, échanger, créer du lien, du liant, s'enrichir des différences de pensée, d'expériences et de culture.
Loin de la confrontation politique politicienne, loin de la course aux postes (rémunérés), des égos carriéristes, loin de la préoccupation des élections, oui nous sommes de plus en plus loin. Je  ne connais pas beaucoup de monde qui croient ENCORE que leur vie va changer positivement par le biais des élections. Le constat est amer et préoccupant pour une démocratie.

Alors ? Alors, localement et en synergie, en « réseaux », le changement est en route, « créer, c'est résister ; résister, c'est créer. ».
Vous le voyez déjà à plein de détails, vous y participez déjà ou êtes en voie de le faire, d'une façon ou d'une autre, les occasions manquent de moins en moins : des Amap et commerces de produits locaux aux artisans locaux souvent très dévoués, des échanges de services et de savoirs à la création d'une monnaie locale, du soutien à l'agriculture de proximité à l'aide aux entreprises locales innovantes. Je suis né dans la génération du « vivre et travailler au pays » ; à l'âge de la retraite, je suis honteux de devoir encore dire la même chose. C'est comme si le bilan de notre génération était nul.
Mais mes convictions sont toujours encore les mêmes ; on doit pouvoir vivre, travailler, là où on décide de se poser, ici et maintenant. Pour cela, il faut examiner aussi sa façon de vivre actuelle. Il y a des réponses dans les questions.


Alors, pour ces élections ?
Oui, revenons-y. Je ne sais quoi vous dire de plus que mes interrogations. Mais je ne critique jamais si je n'ai rien à proposer, vous me connaissez. Donc, je me dis que, même si la vie est ailleurs, que le pouvoir doit s'exercer démocratiquement horizontalement d'abord, je peux quand même voter en cohérence si je ne trouve pas mon choix dans ce qu'on me propose.
Attaché aux valeurs de notre république laique, je me bats pour la parité, le non-cumul strict, la proportionnelle.
Pour ces élections Départementales, appliquons donc ces combats pour que mon vote soit cohérent.
La parité, elle apparaît puisque le binôme Homme-Femme est mis en œuvre.
La proportionnelle. Cela ne s'applique pas pour ce type d'élection. On verra cela en décembre au moment des Régionales.
Le non-cumul strict des mandats. Pour cela, il suffit de regarder le CV des candidat-e-s et éliminer tous ceux et celles qui sont déjà maires, présidents ou vice-présidents de communautés de communes, conseillers généraux sortants (limiter les mandats dans le temps pour renouveler le « personnel » politique) et autres président-e-s de grandes structures genre hopital, banque, chambres consulaires, ….
Et puis sont-ils républicains dans le respect de nos valeurs communes qui ne sont ni d'exclusion, ni d'inégalités ?
Donc ce sera en fonction de ces deux critères (cumul ET républicain) que je ferai mon choix. Et si ce n'est pas possible, il reste le vote blanc (même s'il est moins pris en compte que l'abstention….).


                                  Et vous, qu'allez-vous faire, voter ???