dimanche 24 juin 2012

perspectives...

Fin juin 2012....la fièvre des élections est passée, l'été arrive et l'ambiance est plutôt à avoir un peu de temps apaisé, se poser un peu. C'est aussi le moment où on vit davantage à l'extérieur et donc on favorise les moments de rencontre et de méditation, de prise de recul, d'une part de bilan...
Quand on arrive dans une nouvelle région, on sait ce qu'on vient de quitter et tout est à (re)découvrir, à (re)construire. C'est à la fois excitant et ça remet un peu de vivacité, mais c'est aussi un peu angoissant de s'exposer pour rencontrer de nouvelles personnes. Le lien social est pourtant ce qui est le plus important dans une existence, car s'isoler, vivre en individualiste forcené ce qui procède de la "suffisance" n'est pas le meilleur choix. Mais on est ce qu'on fait, la réalité est ce qu'elle est et il faut avancer toujours pour garder les yeux ouverts et le coeur tendre.
Ce qui compte aussi, c'est l'harmonie qu'on trouve dans son environnement, physique, matériel et humain : la beauté des choses, la beauté intérieure des êtres. Cela apporte de la joie, l'équilibre intérieur.

J'ai beaucoup fait et donné ces derniers mois et j'aspire à un peu de calme, de retrait par rapport à mes engagements et implications politiques, car j'ai aussi été pas mal déçu à ce niveau ces deux dernières années. Mes compagnons et compagnes de militance restent des ami-e-s proches, au chaud dans mon coeur, mais je sens qu'il faut que je trouve de nouvelles voies. Partager autrement, écrire... Après avoir toujours été en "transit" , en location, j'aspire aussi aujourd'hui à pouvoir me poser un peu dans un bel endroit calme, le façonner à ma guise et à mon rythme et le partager.
Les souvenirs reviennent aussi plus souvent et resurgissent toutes les années beatnicks-hippies, communautaires, les voyages à travers le monde, les tranches de vie dans d'autres pays, tout ce qui a formé mon esprit, ma culture, enrichi mes connaissances, donné de l'expérience, et aussi la tendresse partagée.
Je vivrai bien à nouveau en "communauté" aujourd'hui, même si cela peut paraître aujourd'hui complètement "ringard". Je pense qu'au contraire, on risque fort de revenir à ce partage (de façon forcée peut-être), de vie collective, mais cela demandera pas mal d'efforts à celles et ceux qui pensaient que dans cette société très dure, il fallait s'en sortir seul-e, de façon individuelle. Les signes sont là, les perspectives sont peu réjouissantes, il faudra un changement profond et radical de la société pour améliorer la vie de l'ensemble d'une population, alors que la tendance est plutôt à l'accentuation des différences sociales et matérielles.

Je crois profondément que pas mal de personnes "sentent" que nous sommes à la fin d'un cycle, d'une civilisation et qu'il faut (ré)inventer de nouvelles façons de vivre, d'être, de se comporter, de penser pour s'ouvrir des perspectives. Et ces changements passeront forcément par plus de liens, de rencontres, d'échanges, de projets collectifs...

samedi 23 juin 2012

je n'adhère plus à eelv

Chèr-e-s copines et copains militant-e-s adhérent-e-s Les VERTS 
(EELV aujourd'hui)

Comme je l'ai signalé plusieurs fois ces derniers mois en expliquant clairement que nous avons franchi la ligne rouge sur plusieurs dossiers (le nucléaire entre autres) et sur plusieurs choix électoraux (allégeance envers les PS),  je ne me sens plus en phase actuellement avec l'évolution de ce parti depuis deux ans.

J'ai bien affirmé que je m'investissais encore dans la campagne des Législatives sur un territoire rural où je venais d'emménager, pour -en partant de quasi rien, sans structure, sans expérience-   créer un groupe de campagne autour de Jean Vogel,  candidat validé par les adhérent-e-s, puis remis en cause au niveau national (pression PS), puis revalidé,  une dynamique de campagne et des documents originaux, pour arriver à un score-résultat proche de 10%, le meilleur des scores alsaciens (et même de France)  pour un candidat AUTONOME.

Je vois que j'ai aussi laissé des traces profondes là où j'ai milité activement pendant de nombreuses années  puisque Henri Stoll (candidat EELV) est arrivé en tête aux deux tours, dans (quasi) deux seuls villages, mes "fiefs" de la vallée de Guebwiller , Murbach et Linthal .
Mais là encore, comme à Cernay-Thann, nous avons laissé se réaliser l'hégémonie PS dont aujourd'hui nous sommes les vassaux, et nous avons perdu deux territoires que nous avions préparés patiemment pour un changement de couleur politique et de gouvernance aux Cantonales d'abord, puis Législatives cette année.
Dommage pour le respect des militant-e-s activistes des territoires ruraux....

Je ne reprendrai donc plus ma carte d'adhérent en 2012 après des années de militance  et à tous les niveaux du parti en partant d'afficheur-tractage, création d'un groupe local, le rendre le plus vivant et actif de tous les groupes locaux RURAUX, membre du Bureau Politique, puis secrétaire régional, et enfin membre du CNIR, le conseil politique national, (aujourd'hui Conseil Fédéral).

vendredi 15 juin 2012

Pour une fois, laissons la parole à Denis, c'est tellement clair...


" Sans vouloir être désobligeant, ni viser quelque candidat que ce soit (il en est de talentueux et de méritants), on a un peu l’impression qu’avec l’onction de la rue de Solferino même un âne aurait eu de bonnes chances d’entrer à l’Assemblée nationale en ce mois de juin. C’est sans doute ce qu’on appelle la logique institutionnelle. Nos concitoyens ont porté François Hollande à l’Élysée ; ils ont naturellement à coeur aujourd’hui de lui donner les moyens de gouverner. Ils ont même poussé la gentille attention jusqu’à lui épargner la contrariété qui aurait pu naître du voisinage d’alliés indociles.
Exit, donc, Jean-Luc Mélenchon et autres députés communistes sortants sortis. C’est ainsi depuis 2002 et la « géniale » inversion du calendrier électoral par Lionel Jospin : les législatives sont perçues comme un simple tour d’honneur qui suit la présidentielle. Une élection de confirmation. Il y a quelque chose de si machinal dans ce processus que beaucoup ont jugé superflu de se rendre dans un bureau de vote. C’est évidemment cette logique qui a broyé le Front de gauche. Elle n’a pas été plus clémente avec Europe Écologie-Les Verts. Il est d’ailleurs remarquable de constater qu’à partir de deux stratégies opposées, l’une de confrontation avec le Parti socialiste, l’autre d’alliance, le résultat est à peu près le même, et guère flamboyant.
Dans ce contexte, la « bataille des gauches » n’a pas fait un pli. La bipolarisation de notre vie politique est en marche. Et seule une forte dose de proportionnelle pourrait freiner ce mouvement.
En attendant, l’heure a sonné d’un premier bilan. Il est évidemment très positif pour les socialistes, qui, à peu de chose près, auront les coudées franches pour gouverner à leur guise. À part quelques accidents de parcours, genre La Rochelle. Mais, là aussi, il est significatif que les pires tourments viennent de leur propre camp.
Toutefois, la nette victoire du PS n’abolira pas pour autant la réalité. Et Mélenchon, manifestement en proie à un léger spleen dimanche soir sous le crachin d’Hénin-Beaumont, n’avait pas tort d’invoquer « la grande roue de l’histoire ». La crise, la dette, l’austérité, le chômage : si les problèmes ne sont pas dans l’hémicycle, ils sont partout ailleurs. Et les voix de gauche qui font entendre d’autres solutions que libérales redeviendront rapidement audibles.
La situation grecque en témoigne. Qui aurait imaginé il y a quelques mois seulement que la gauche radicale serait en position de remporter une élection législative ? Mais, à l’instant, le bilan est évidemment sombre pour le Front de gauche, plus fragilisé sans doute que les Verts. L’équilibre précaire qui repose sur le charisme d’un leader talentueux et la force militante du Parti communiste vat- il résister ? On peut faire confiance au Parti socialiste triomphant pour remuer le couteau dans la plaie en tentant par exemple d’attirer à lui les dirigeants communistes. Quelle sera leur attitude ? Le Front de gauche, après avoir tutoyé les sommets, va-t-il survivre à l’échec de son leader ? Ce n’est pas certain. En son sein, en tout cas, les communistes reprennent la main. Mais nous serons les derniers à envisager la suite dans le champ clos des partis politiques. La tempête économique et sociale qui s’annonce risque de balayer les bilans à courte vue et les prophéties hasardeuses.
À droite, les doutes ne sont pas moins inquiétants. Ils sont même plus profonds en ce qu’ils posent la question des principes. Au-delà de la petite cuisine électorale, on voit que se joue de ce côté-là une recomposition du paysage politique. Le « ni-ni », ni PS ni Front national, décrété lundi par l’UMP, prolonge harmonieusement le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Et qu’on ne vienne pas nous dire que la droite répond à son électorat majoritairement favorable à des accords avec le FN ! Cette évolution dans cette partie de l’opinion publique a été savamment « travaillée » par cinq ans de sarkozysme. Après un rapprochement idéologique quasi fusionnel, il n’est guère étonnant que vienne le temps du rapprochement politique. La « dédiabolisation » du FN est beaucoup plus le fruit vénéneux du discours de la droite que de la campagne de Marine Le Pen elle-même.
Toute honte bue, les leaders de la droite ont tenté ces jours-ci de justifier leur petite descente aux enfers par ce qu’on appelle un « élément de langage ». Tous l’ont récité comme un seul homme, ou comme une seule femme (voir Kosciusko-Morizet). Mélenchon et le PCF sont soudain devenus, dans l’entre-deuxtours, « l’extrême gauche ». Et puisque les socialistes fréquentent cette extrême gauchelà, pourquoi se priverait-on d’une bonne alliance avec la famille Le Pen ? Il y avait une faille dans cette apparente symétrie. Le désaccord entre le Front de gauche et les socialistes est politique ; il ne porte pas sur les valeurs. On a donc imaginé autre chose pour que la symétrie fût parfaite. En 48 heures, dans la bouche de Nathalie Kosciusco-Morizet et même d’Alain Juppé, le Front de gauche est devenu« antisémite ». On mesure à quel point le sarkozysme est un naufrage moral."


Denis SIEFFERT – édito POLITIS 1207 14-20 juin 2012

samedi 2 juin 2012

Lissez les propos pour rassembler large des voix et avoir des chances d'être élu-e, mauvais calcul !


Je sais que c'est la tentation de beaucoup de candidat-e-s, - mais je sais aussi (par expérience) que cela ne marche pas, car il vaut mieux rester soi-même pour transpirer l'authenticité - , que de croire que le réalisme et le pragmatisme sont les facteurs gagnants. Ainsi, UMP,PS et FN n'ont pas besoin de faire des efforts, les gens votent l'étiquette politique sans se préoccuper des personnes, c'est flagrant. D'ailleurs ces partis ne font pas des réunions électorales, ils se promènent d'un endroit à un autre , distribuent trois tracts et font croire qu'ils vont à la "rencontre" des gens. Aussitôt les élections passées, on ne les voit plus.....jusqu'à la prochaine ! L'authenticité est plus à rechercher chez les autres ("petits") candidat-e-s, mais là encore, certain-e-s croient qu'adopter un discours rassembleur et soft va faire venir des voix à eux. Probablement, un peu, mais de loin pas ce qui sera suffisant pour créer une surprise !
Il y a donc des thèmes, des dossiers qui disparaissent complètement de la campagne électorale : on fait croire qu'on est bon en économie en expliquant un certain nombre de choses, mais on oublie d'expliquer simplement l'arnaque des banques et du régime néolibéral généralisé en Europe. La Banque Centrale Européenne est interdite de prêter directement aux Etats, mais elle peut prêter aux banques à un taux très bas, banques qui prêtent aux Etats à des taux élevés en augmentant ainsi leurs dettes. C'est facile à comprendre. On parle d'énergie : là encore c'est simple. Les réserves d'énergies fossiles (pétrole, gaz,...) ne sont pas infinies et donc il faut diminuer notre dépendance envers elles et développer les économies d'énergie et les sources d'énergies renouvelables. En terme d'emplois, le gisement est énorme pour les isolations de bâtiments et l'installation de systèmes d'énergies renouvelables (emplois par ailleurs non-délocalisables). La population est vieillissante, on vit de plus en plus vieux et donc il faut multiplier les services à la personne. Là encore un gisement d'emplois non-délocalisables. La santé, l'école, les transports collectifs, la culture, etc...les services publics sont un gisement d'emplois qui rendent la vie meilleure. Et qu'on ne nous parle pas de "rentabiliser" ces services car nos impôts sont là pour servir l'intérêt général et non pas pour enrichir les actionnaires, les grandes entreprises par des marchés publics et les niches fiscales et autres paradis fiscaux. Il faut arrêter de nous prendre pour des demeurés et le devoir de tout homme-femme publique qui se présente aux élections a un devoir de pédagogie, d'expliquer simplement ce que la plupart des gens sentent intuitivement sans arriver à comprendre les liens entre les choses.
Alors, pour moi, les discours mous de "rassemblement" ne sont pas éducatifs et honnêtes, un candidat a une responsabilité et un élu également. Moi je ne prends pas mes concitoyen-ne-s pour des débiles et je sais que chacun-e avec sa simplicité et son intuition sait sentir à qui il/elle a affaire au-delà des mots et des promesses...

vendredi 1 juin 2012

Débat Dna Législatives à Mutzig hier soir jeudi 31 mai...Quelle démocratie ?



A 10 jours du premier tour, les 8 candidat-e-s ont été rassemblé-e-s au cinéma du château des Rohan à MUTZIG. Ils-elles ont été installé-e-s selon un ordre "classique" de gauche à droite : LO, FG, PS, EELV, MODEM, UMP, PIRATES, FN, la complicité affichée entre PIRATES et UMP ne faisait aucun doute ...et je te tape sur l'épaule et je ris de tes remarques, etc...tout en se disant, ni de droite, ni de gauche, ni du centre !!!!! bref, je pique partout les idées de toutes et de tous, bref un "pirate" !

Placement "classique" et surtout aucun tirage au sort pour l'ordre d'intervention, pas de limitation de temps de parole (un conseil : restez raisonnablement à deux minutes) ce qui fait que les habitués du discours "langue de bois" tenaient la parole de 5 à 10 minutes sans problème pour donner l'impression de "savoir" et surtout attendaient patiemment que (presque) tous ont parlé, sachant bien que le-la dernier-e est celui-celle qu'on retient...Bref,
ce manque de règles démocratiques (tirage au sort de l'ordre de passage et limitation du temps de parole) a fait la part belle aux "professionnels" de la politique politicienne spectacle sans fond, sans projet , mais en occupant l'espace...Nous sommes donc dans la communication, point à la ligne !Et bien sûr, pas de débat avec la salle, nous étions de simples figurant-e-s accepté-e-s pour écouter. Pas de débat non plus entre candidat-e-s puisque chacun-e récitait ce qu'il-elle voulait sans se préoccuper de l'autre. On se demande où était le travail d'information, le travail du journaliste, simple passeur de micro, bien mièvre journaliste à l'image de ce que devient son journal.
En ce qui concerne les candidat-e-s : LO- le suppléant, récite son crédo (ouvriers, capitalistes, lutte) avec son coeur, FG la candidate issue du PC lit ses déclarations avec son sourire, PS la parachutée de Tourcoing-Lille veut se faire passer pour l'émissaire de Hollande et Aubry et faire croire à sa légitimité absolue, EELV est sur ses dossiers et élève sérieusement le débat avec des exemples, des mises en perspectives, parle d'un projet global de transformation économique, sociale et environnementale très convaincant, MODEM et pour ces élections UN CENTRE POUR LA FRANCE essaye de faire croire à la nécessité d'avoir un centre à l'Assemblée Nationale, l'UMP cumulard et suffisant se voit déjà élu et assène des mots convenus étiquetés "langue de bois garantie" sans programme en essayant le mieux possible de faire oublier qu'il a soutenu un programme de son parti UMP pendant des années et qui a mis la France là où elle est tout en faisant croire que c'est la faute à la "crise", bref du classique ! PIRATES fait du piratage de tous les programmes et n'a rien à proposer de neuf, FN qui veut s'appeler à présent Rassemblement Bleu Marine pour gommer son racisme et populisme primaires déclame ses classiques, la France aux blancs français, pas de cantine hallal à l'école...Candidate présente ou pas, peu importe puisque les électrices-électeurs FN votent l'étiquette FN en croyant protester pour faire peur aux bourgeois dont leurs représentant-e-s sont issus.
Bref, un niveau très, très bas à part l'exception Vogel d'EELV ; pas de règles démocratiques, pas de débat avec la salle, pas de débat entre candidat-e-s, bref une soirée électorale pour rien...Service minimum pour les DNA !