vendredi 9 août 2024

L'HISTOIRE, UNE VIEILLE HISTOIRE !

Je ne vais pas affirmer que l'histoire se répète. Je ne vais pas paraphraser non plus en disant que si on ne garde pas la mémoire de ce qui s'est passé, cela risque fort de se reproduire...

Cependant, pour les personnes de ma génération d'après-guerre, on peut s'interroger sur ce qu'on observe depuis quelques années à l'éclairage de ce qu'on a vécu au travers de notre adolescence dans les années 70 du siècle dernier (!!!).

 


 

Pompidou, face à la flambée des émeutes de mai 1968, a apaisé les grèves générales en signant les accords de Grenelle avec les syndicats ouvriers : augmentation du Smig de 35%, semaine de travail ramenée à 40 heures, droits syndicaux renforcés, …, et les étudiants sont partis en vacances d'été (en Inde ou aux USA) après un printemps qui a remué toute la société française.

Avec De Gaulle, le « libérateur » du nazisme, la France s'est reconstruite et au fur et à mesure des années, est devenue un pays «de petits-bourgeois aux valeurs réactionnaires », après pourtant un début de « Jours Heureux » avec l'application du programme du Conseil National de la Résistance. Ce carcan moral (et catholique) a régné de longues années jusqu'à l'adolescence d'une génération qui n'avait pas connu la guerre et qui a crevé l'abcès en ce printemps 68. Ce souffle de révolte a fait exploser pas mal de convenances et de « traditions » vers la libération des mœurs, l'émancipation des femmes, vers une plus grande solidarité, vers des « rêves à vivre », traduits dans les slogans qui illustraient cette époque et ses nouveaux thèmes de penser : « ne rêvons plus notre vie, vivons nos rêves » ; « affranchir les esprits, motiver la création » ; « soyons réalistes, demandons l'impossible » ; …

Il s'agissait de libérer la parole et l'énergie qui ont trop longtemps été aliénées par les sociétés bourgeoises, de mettre à bas un monde qui étouffait toute liberté et initiatives de spontanéité créatrice.

En France, cela a revêtu la forme de combats de rue, d'occupations d'universités et de quartiers, de forums de discussions-débats, de constitution de groupes politiques multiples entre maoïstes, marxistes-léninistes, situationnistes, autonomes, … mais aussi les fachos du SAC et de la fac de droit d'Assas !

 

De l'autre côté de l'Atlantique se développait « en même temps » un phénomène social, culturel, mais d'un tout autre type qui n'avait pas la forme des violences urbaines de France. A Haight-Asbury, un quartier de San Francisco, près du Golden Gate Park sur les hauteurs de la ville, se sont rassemblés des milliers de jeunes venus de tout le pays et d'ailleurs, pour vivre leur révolution pacifique autour de la musique, l'amour, les drogues psychédéliques prônées pour élargir les consciences selon l'enseignement du professeur de Harvard, Timothy Leary. Soins, nourriture, logement étaient gratuits et collectifs : c'était le « summer of love », laisser l'amour s'épancher, la liberté, le désir, l'amitié. D'autres se sont dirigés vers l'Orient, l'Afghanistan, l'Inde, le Népal et plus près aussi, vers le Maroc. 

 

 


 

Et puis, quelques années plus tard, la « société de consommation » a minorisé toutes ces initiatives et parcours de vie. Le profit, puis le capitalisme mondialisé a uniformisé les sociétés.

Et pour nous, cette génération d'après-guerre, on a l'impression d'une certaine façon de revenir à cette « chape de plomb de la morale majorité », de libertés qui se réduisent, d'un contrôle de plus en plus puissant de nos activités, d'un sentiment d'impuissance, de non-considération ; le retour de castes, la rupture sociale de classes, d'injustices flagrantes, voire d'un cynisme obscène ...


Les préoccupations ont peut-être évolué, la dimension écologique s'est affirmée, mais les colères se sont renforcées aussi, à nouveau. Les combats se sont diversifiés. Une étincelle suffit à embraser ce qui couve depuis un moment. On l'a vécu avec « les Gilets Jaunes ». On a assisté à la montée d'une extrême-droite (décomplexée ! encouragée !) largement relayée par les médias de propagande, mais aussi à la résistance d'une gauche rassemblée, ignorée par le pouvoir hégémonique du seul roi-président. Pour notre génération, cela résonne bizarrement, comme un écho de déjà-vu.

Il serait temps à nouveau de « libérer la parole et l'énergie créatrice de changements, trop aliénées » !!!

L'avenir n'est pas écrit.

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