mercredi 28 août 2024

COMMENT VOUS SENTEZ-VOUS ?

Comment peut-on se sentir, quand on a éduqué, enseigné, transmis des valeurs de justice, de partage, de morale, de respect, de « liberté-égalité-fraternité », de reconstruction après une guerre destructrice, ...et qu'on voit tout cela balayé, contredit, ignoré, bafoué par une personne censée représenter TOUS les français-es et les protéger, qui, en fait, décide seul en autocrate et ne défend que les intérêts d'une caste et d'un système d'argent.

D'ailleurs pourquoi ne pas délivrer SES valeurs à tous les écolier-e-s de France afin qu'ils-elles soient bien sur la « ligne » dès leur plus jeune âge -comme c'était déjà tenté- et donc ne mettre en avant que le pouvoir, l'argent et le sexe (l'exemple catholique pédophile étant un bon révélateur de la généralisation de ce cynisme obscène) plutôt que d'instaurer la soumission par l'uniforme et la répression, la « morale » rétrograde des écoles privées.
 
 

 
 
Ouvrez bien les yeux et regardez notre pays en face, sans peur, sans préjugés et vous aurez le même ressenti que les observateurs étrangers qui se frottent les yeux et se moquent de la déchéance et dépendance de ce qu'est devenue la France avec une certaine tristesse.
 
Notre pays était encore considéré comme un exemple démocratique il y a peu, mais ce temps est révolu. Le vote, l'expression démocratique, n'est plus du tout respecté, les débats sur les lois deviennent inexistants (par le passage en force du 49.3), toute manifestation est réprimée violemment. Et le roi-président décide SEUL de TOUT en se moquant de son peuple, ne servant que les « intérêts supérieurs » de sa cour, de sa caste de riches en renforçant la précarité, le manque de services publics, le prolongement du temps de travail salarié pour bien soumettre tout le monde par la peur, la crainte du lendemain, la dépendance consumériste, la réduction au silence en captant, contrôlant tous les organes d'information.
 
Ce roi-président est un autocrate totalitaire qui se gausse de vocabulaire puisqu'il aime théâtraliser et donc se nourrir de mots pour qu'on ne regarde pas ailleurs et surtout qu'on ne réfléchisse pas en mettant en comparaison...Des leurres en permanence qui couvrent tous ses mensonges.
 
Je répète encore une fois le fonctionnement de notre Constitution : au lendemain d'élections législatives, le président nomme un ministre parmi le bloc qui a le plus de députés à l'Assemblée Nationale. Celui-ci forme un gouvernement qui propose et exécute les textes et lois débattus et votés à l'Assemblée Nationale. C'est le Parlement qui vote ou rejette les propositions de lois. Le président ne peut pas se prévaloir de ce qui va se passer à l'Assemblée Nationale, censée représenter le peuple de France !!!
Mais voilà, ce roi-président a une mission : enrichir sa caste, l'oligarchie et tout le système qui s'y raccorde ( les banques, les mutuelles privées, les fonds de pension, les cabinets consultatifs, les grosses entreprises du CAC 40, la bourgeoisie provinciale, les notables et patrons influents, les actionnaires des placements boursiers, les élus qui servent de tampon, ….). Et tous les moyens sont bons puisque le roi-président a TOUS les pouvoirs dans cette Vème « République » qui date de 1958, comme si le monde n'avait pas évolué en 66 ans !!!
 
Il flatte l'électorat le plus extrême à droite, lui déroule le tapis rouge en reprenant quelques thèmes sociaux (immigration, sécurité,...), mais l'utilise comme épouvantail pour générer une image positive pour lui tout en salissant « en même temps » au maximum une gauche en la divisant au mieux, en la faisant passer comme incompétente, irréaliste, irresponsable, chahuteuse (enfantine quoi !)...etc...
Avec son attitude aujourd'hui, il a dépassé le tapis rouge en offrant la clé de l'Elysée pour dans 2 ans. Il sait très bien que la blonde millionnaire protégera tout autant les intérêts de la caste des riches dont elle est issue. Le reste est du décorum, des déclarations verbales populistes (elle reprend le vocabulaire des syndicats de gauche pour flatter), mais sans engagements réels, un silence complice la plupart du temps.
 
Donc voilà : Macron dénie le résultat des élections et le message clair prononcé d'un changement de politique et de système. 
 
 
 

 
Il ne veut SURTOUT pas que le programme du Front Populaire soit débattu à l'Assemblée Nationale et peut-être voté sur certains points, car cela remettrait en question pas mal de procédures passées en force et rééquilibrerait le ruissellement qui n'est jamais venu même de l'autre côté de la rue !
 
Alors, il faut de l'enfumage, se gausser de vocabulaire pour imprégner les esprits déjà bien lobotomisés au quotidien par les merdias de la propagande qui sont propriétés des « amis » du roi.
Après « stabilité institutionnelle » pour justifier le refus de nommer la candidate du bloc le plus important (il faut oser le dire car c'est lui qui a dissous et crée le chaos), le voilà qui sort « l'intérêt supérieur du pays » (c'est beau mais ça ne correspond à rien) pour nous faire avaler les financiers et patrons d'entreprise qu'il essaye de placer en premier ministre à sa botte, pour qu'il puisse continuer SON programme de casse sociale et injustice fiscale, d'inactions environnementales, bref faire comme si rien n'avait changé, que rien ne s'était exprimé légalement par les urnes...
 
Et il allume la mèche, puisque si les élections ne servent plus à rien, si les manifestations ne sont pas entendues, si les élus-délégués ne peuvent plus débattre et voter, alors quelle est encore la voie possible du changement ?
 
J'ai un certain âge où j'ai vécu en conscience l'après-guerre, j'ai vu évoluer la société française en reconstruction, j'ai vécu les changements de mentalité, l'expansion rapide des outils numériques et le contrôle par la dépendance, j'ai observé la désindustrialisation, l'abandon des savoirs-faire, le consumérisme chimique et bourré de pesticides, la dégringolade des valeurs humaines et la glorification de l'individualisme, du pouvoir, de l'argent où toute décence ou respect ont disparu pour faire place à ce cynisme obscène et totalitarisme d'aujourd'hui. 
 
Je suis rassuré d'avoir cet âge et de ne plus être partie prenante d'un monde où l'espèce humaine court le risque de sa propre survie par la destruction de son environnement et par les tueries, les guerres d'intérêt qui n'attachent plus aucune importance à la personne humaine.
 
L'avenir n'est pas écrit, certes,
mais les perspectives sont bien sombres actuellement....

mardi 27 août 2024

COUP D'ETAT légal, mais totalement ILLEGITIME

Bon, finalement c'est comme toute cette période du roi-président Macron : légal d'être président avec moins de 25% de voix des électeurs, légal le passage des lois retraite et autres sans vote et débat par le processus 49.3 , légaux tous les dispositifs anti-terroristes et Covid maintenus avec donc un contrôle numérique et autre par les outils de l'Etat et dérives des répressions policières, militaires (puisque les gendarmes sont des militaires)..., légal de décider seul une dissolution de l'Assemblée Nationale, légal de ne pas respecter le résultat des votes et de décider seul contre l'expression démocratique du peuple de nommer un gouvernement bis.

 


 

Bref, quand on énonce ainsi les faits, on se rend compte qu'on est bien dans un pays avec un roi totalitaire et égotique qui décide seul de tout. Dans d'autres pays où les « formes » ne sont pas respectées, cela s'appelle une dictature. Et ça ne va pas s'arrêter puisque cette vacuité présidentielle va jusqu'à provoquer une sorte de guerre sociale qui va prendre plusieurs formes et si ça dégénère, cela arrange fortement le roi qui pourra envoyer ses troupes de répression et se prévaloir de la stabilité du pays qu'il est le seul à pouvoir représenter.


MAIS QUI A CREE LE CHAOS ?

La stratégie de Macron est claire : pousser le bouchon le plus loin possible et réprimer en se faisant passer pour le garant de « l'unité nationale »....Pour un homme soit-disant du nouveau monde, il ne fait que répéter des stratégies anciennes...détestables !

Il a passé en force la réforme des retraites, il a abusé de lois restrictives pendant le Covid et les a laissé en place après. Il a dissolu l'Assemblée Nationale parce qu'il n'a pas de majorité qu'il pensait retrouver en faisant jouer le repoussoir RN-FN comme lors des deux dernières présidentielles.

Mais ça ne s'est pas vraiment entièrement passé comme il l'avait programmé.

Maintenant et avant de rentrer dans la situation du jour, imaginez un instant que ce soit le RN-FN qui soit le groupe le plus puissant de l'Assemblée Nationale (sans avoir la majorité absolue). Macron aurait nommé Bardella premier ministre et aurait cohabité avec un gouvernement RN-FN ?

Il faut se poser cette question avant tout et imaginer, car à la veille du vote, c'était les hypothèses des journaux, des merdias. Faire peur...Et puis comme d'habitude, un appel à un éveil REPUBLICAIN pour créer des désistements et faire élire des candidats de partis « respectables » et républicains. Les électeurs et candidats de gauche ont été interpellés pour se désister et voter des candidat-e-s qui se disaient républicains et du parti du président pour contrecarrer les candidats RN-FN. Cela a permis aux candidats macronistes de ne pas disparaître entièrement, mais a donné la victoire en nombre malgré tout (par une mobilisation de vote à 70%) au Nouveau Front Populaire rassemblant LFI, PS, EELV, PC, les partis de gauche.

MAIS comme il n'y a aucune reconnaissance, aucune éthique, aucune solidarité républicaine du côté des partis macroniens (Renaissance-Ensemble, Modem, Horizons), ceux-ci, dès les jours suivants, ont fait comme si de rien n'était, comme s'ils ne devaient pas leur re-élection grâce aux voix des désistés de gauche. Ingrats carriéristes égotiques...et qui se bourrent de fric public !

Pas une voix pour dire qu'il faut appliquer les règles DEMOCRATIQUES de la REPUBLIQUE française qui veut que le-la première ministre soit nommé dans le groupe qui a le plus de députés à l'Assemblée Nationale.C'est plutôt : « j'engrange mes indemnités de députés - (et cela dépasse les 6-9000 €/mois sans compter les avantages en nature et prêts) – et je me tais ». Pas de retour d'ascenseur et pas de fidélité aux règles démocratiques. C'est ça la réalité, la légalité ?

 

 



AUJOURD'HUI on a un montage médiatique dilué par les merdias de la propagande de la lobotomie qui veut nous dire, nous faire croire que les partis qui ont appelé à se désister pour faire barrage au RN-FN (à plusieurs reprises : 2x présidentielle + 1x législative) ne sont en fait pas des « républicains » !!!! Pas un mot d'un seul des députés macroniens. Tous aux ordres, complices d'un nouveau passage en force et vous connaissez leurs noms.

Macron crée le chaos et en rend responsable le parti politique de gauche, le Nouveau Front Populaire (composé de LFI, PS, EELV et PC), qu'il aimerait faire exploser, diviser comme avant !!! et passer ensuite pour le rassembleur, seul « garant de l'unité nationale », son refrain préféré !

Et voilà la méthode employée, une stratégie somme toute classique mais qu'il pense encore opérante.

Acte 1 : tout refus d'une proposition de gouvernement avec des ministres LFI (jugés trop « radicaux », voire anti-républicains) et de la première ministre présentée unanimement par le Nouveau Front Populaire.

Acte 2 : il n'y aura pas de ministres LFI dans le gouvernement du Nouveau Front Populaire. OK et donc on attend la nomination de Julie Castets, la candidate du bloc le plus important de l'Assemblée Nationale, le NFP (Nouveau Front Populaire).

Mais non, on ne va pas respecter la Constitution ou même le vote majoritaire des français-es. Mais non, c'est le roi-président qui décide, pas le vote du peuple français. On se dirait au Vénézuela...ou presque ! Donc, la nouvelle excuse (après le refus de ministres LFI) c'est « on censurera toute proposition d'un gouvernement NFP » dit Attal qui est soutenu par qui ? Par Marine Le Pen (le RN-FN) qui de fait se range du côté de Macron, de son oligarchie de riches et de son programme libéral et anti-social : voilà au moins c'est clair ! Tous les mensonges (et promesses balayées) deviennent évidents.De fait, on comprend très bien tout autant, que au fond, c'est le programme publié et chiffré du Nouveau Front Populaire, celui voté en majorité par les français-es, que Macron et sa clique ne veut pas et pour cause, ce programme NFP remet tout à plat, les choix, les lois, la gouvernance, l'obsolescence des règles de la Vème République (1958), le système capitaliste (appelé « libéral »). Bref, Macron opte pour le refus, le déni de l'expression politique du peuple français.

Ils ont maintenant peur, eux. Pas du tout courageux pour affirmer clairement leur opinion car sinon, ces députés Renaissance/Ensemble, Modem, Horizons (et autres) accepteraient le résultat des urnes, laisseraient se construire un gouvernement selon les règles constitutionnelles et ensuite feraient leur travail de députés à savoir discuter les propositions de lois présentées par le gouvernement à l'Assemblée Nationale et les voter ou non. C'est ça le fonctionnement normal de notre République. Empêcher ce fonctionnement, c'est un coup d'Etat, un abus de pouvoir, un coup de poing aux électrices-électeurs qui ont exprimé leur volonté de changement (dans la légalité du vote). Car imaginez une seconde ce qui se passerait. Le/la ministre présente une loi qui rétablit les services publics, ou la retraite à 62-60 ans, ou un Smic à 1600 €, ou un impôt sur la fortune, ou une justice fiscale avec de nouvelles tranches hautes, etc...(le programme du NFP) et passe au vote des députés. Ils-elles ne pourront plus se réfugier lâchement derrière un 49.3 sans vote, sans débat, ils-elles devront prendre position publiquement et cela éclaircirait les choses point par point. Election par défaut et lâcheté de décision-positionnement, voilà les élus du camp macronien et les opportunistes en attente du RN-FN sans compter les hésitations des L.R entre extrême-droite et soutien à Macron et sa politique des riches.

OK donc pas de ministre LFI, mais pas non plus les propositions du programme NFP. 

 


 

Acte 3 : Essayer à nouveau de diviser en appelant PS, Ecolos, PC à se désolidariser de LFI, à participer à un gouvernement de « coalition » et le même programme de Macron, appel « à coopérer avec les autres forces politiques » !!!. Bref, diviser pour que rien ne change. Il n'y a pas eu de dissolution, il n'y a pas eu d'élections, il n'y a eu qu'une pause estivale olympique... Macron nomme un haut-fonctionnaire, un maire ou un chef d'entreprise de la « société civile » et on fait comme si rien n'avait changé à part une sorte de remaniement saisonnier.

Acte 4 : Macron se positionne comme d'habitude : « je suis le maître des horloges, c'est moi qui a tous les pouvoirs et JE décide seul ce qui doit être ou non ». Les français-es ? Ils me suivront car j'ai raison et ils le verront !!!!!!! Il choisira une personne qui a « l'expérience de service de l'Etat ». Là il faut quand même rappeler que Julie Castets présentée par le NFP est ...une haute fonctionnaire de l'Etat ». Première contradiction d'emfumage. Ensuite, il essaie de constituer un assemblage LIOT-Renaissance/Ensemble-Modem-Horizons-Radicaux-UDI, une coalition macronienne d'intérêts mais pas du tout l'expression du vote des français-es. Et pour gagner encore du temps, il continue la « consultation de personnalités politiques et autres »...Et puis demain 28 août, cérémonie des Jeux Para-Olympiques, puis ….Bref, vous avez compris, il veut présenter SON budget national à la Commission Européenne et pas permettre au NFP de construire son budget en fonction de son programme voté par les français-es. Et pour jouer comme au théâtre, il déclame qu'il souhaite que ... PS, PC et Ecolos-EELV fassent preuve d'un « esprit de responsabilité face au blocage ». On croit rêver, c'est comme s'il n'y était pour rien et en rejette lui la responsabilité sur les autres en ne faisant pas le job que la Constitution lui incombe : nommer le-la premier-e ministre dans le bloc qui a le plus de députés, puis laisser l'Assemblée Nationale faire son travail de voter ou non les propositions du nouveau gouvernement.

Acte 5 : Macron va nommer X comme premier ministre, va essayer de débaucher quelques carriéristes d'ex-gauche à accepter un poste ministériel avec ses complices actuels préservés et continuer jusqu'à la fin de son mandat comme si de rien n'était en se félicitant même d'avoir surmonté la situation et d'avoir assuré la sécurité (vite chargez les faits divers à la TV).

Ce sera donc un coup d'état légal, mais illégitime, en opposition avec le résultat des votes et qui se déclinera par des grèves et manifestations immédiates qui seront reprimées par Darmanin et son armada aux ordres afin d'assurer la « stabilité institutionnelle » dont Macron (et lui, Darmanin) sont les SEULs garants.

Acte 6 : Comment vous, vous voyez la suite après tous ces abus, ces détournements de la Constitution, ce déni de l'expression du vote des français-es ?

 


En tout cas, on vit une parodie qui n'est ni drôle et même explosive et ce n'est pas en minimisant ou en détournant l'attention que la situation va s'apaiser, bien au contraire. Car devant un tel déni, un tel coup d'Etat, la réponse ne sera pas la soumission. Nous sommes en France un pays qui sait parfois se soulever contre ses rois et l'injustice...et gare aux complices !


L'avenir n'est pas écrit...

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Vous voulez en savoir plus sur Julie Castets et pourquoi Macron n'en veut pas de cette haute fonctionnaire ? Lisez cette biographie et vous comprendrez mieux encore :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucie_Castets




vendredi 9 août 2024

L'HISTOIRE, UNE VIEILLE HISTOIRE !

Je ne vais pas affirmer que l'histoire se répète. Je ne vais pas paraphraser non plus en disant que si on ne garde pas la mémoire de ce qui s'est passé, cela risque fort de se reproduire...

Cependant, pour les personnes de ma génération d'après-guerre, on peut s'interroger sur ce qu'on observe depuis quelques années à l'éclairage de ce qu'on a vécu au travers de notre adolescence dans les années 70 du siècle dernier (!!!).

 


 

Pompidou, face à la flambée des émeutes de mai 1968, a apaisé les grèves générales en signant les accords de Grenelle avec les syndicats ouvriers : augmentation du Smig de 35%, semaine de travail ramenée à 40 heures, droits syndicaux renforcés, …, et les étudiants sont partis en vacances d'été (en Inde ou aux USA) après un printemps qui a remué toute la société française.

Avec De Gaulle, le « libérateur » du nazisme, la France s'est reconstruite et au fur et à mesure des années, est devenue un pays «de petits-bourgeois aux valeurs réactionnaires », après pourtant un début de « Jours Heureux » avec l'application du programme du Conseil National de la Résistance. Ce carcan moral (et catholique) a régné de longues années jusqu'à l'adolescence d'une génération qui n'avait pas connu la guerre et qui a crevé l'abcès en ce printemps 68. Ce souffle de révolte a fait exploser pas mal de convenances et de « traditions » vers la libération des mœurs, l'émancipation des femmes, vers une plus grande solidarité, vers des « rêves à vivre », traduits dans les slogans qui illustraient cette époque et ses nouveaux thèmes de penser : « ne rêvons plus notre vie, vivons nos rêves » ; « affranchir les esprits, motiver la création » ; « soyons réalistes, demandons l'impossible » ; …

Il s'agissait de libérer la parole et l'énergie qui ont trop longtemps été aliénées par les sociétés bourgeoises, de mettre à bas un monde qui étouffait toute liberté et initiatives de spontanéité créatrice.

En France, cela a revêtu la forme de combats de rue, d'occupations d'universités et de quartiers, de forums de discussions-débats, de constitution de groupes politiques multiples entre maoïstes, marxistes-léninistes, situationnistes, autonomes, … mais aussi les fachos du SAC et de la fac de droit d'Assas !

 

De l'autre côté de l'Atlantique se développait « en même temps » un phénomène social, culturel, mais d'un tout autre type qui n'avait pas la forme des violences urbaines de France. A Haight-Asbury, un quartier de San Francisco, près du Golden Gate Park sur les hauteurs de la ville, se sont rassemblés des milliers de jeunes venus de tout le pays et d'ailleurs, pour vivre leur révolution pacifique autour de la musique, l'amour, les drogues psychédéliques prônées pour élargir les consciences selon l'enseignement du professeur de Harvard, Timothy Leary. Soins, nourriture, logement étaient gratuits et collectifs : c'était le « summer of love », laisser l'amour s'épancher, la liberté, le désir, l'amitié. D'autres se sont dirigés vers l'Orient, l'Afghanistan, l'Inde, le Népal et plus près aussi, vers le Maroc. 

 

 


 

Et puis, quelques années plus tard, la « société de consommation » a minorisé toutes ces initiatives et parcours de vie. Le profit, puis le capitalisme mondialisé a uniformisé les sociétés.

Et pour nous, cette génération d'après-guerre, on a l'impression d'une certaine façon de revenir à cette « chape de plomb de la morale majorité », de libertés qui se réduisent, d'un contrôle de plus en plus puissant de nos activités, d'un sentiment d'impuissance, de non-considération ; le retour de castes, la rupture sociale de classes, d'injustices flagrantes, voire d'un cynisme obscène ...


Les préoccupations ont peut-être évolué, la dimension écologique s'est affirmée, mais les colères se sont renforcées aussi, à nouveau. Les combats se sont diversifiés. Une étincelle suffit à embraser ce qui couve depuis un moment. On l'a vécu avec « les Gilets Jaunes ». On a assisté à la montée d'une extrême-droite (décomplexée ! encouragée !) largement relayée par les médias de propagande, mais aussi à la résistance d'une gauche rassemblée, ignorée par le pouvoir hégémonique du seul roi-président. Pour notre génération, cela résonne bizarrement, comme un écho de déjà-vu.

Il serait temps à nouveau de « libérer la parole et l'énergie créatrice de changements, trop aliénées » !!!

L'avenir n'est pas écrit.