Normalement, ce sont les
principes de la politique. Mais quand la politique devient un système
individuel de promotion sociale (et financière) et la défense d'une
caste qu'on souhaite atteindre, alors une grande partie de la
population est laissée en décorum avec quelques miettes pour le
contentement et un cadrage stricte de contrôle, pour la
tranquillité...
Lorsqu'aujourd'hui je dis
« mille club », ça ne parle plus à personne. Alors
disons centre de loisirs, MJC, des mots tout aussi
désuets aujourd'hui ! Il fut un temps pas si lointain où dans
TOUS les quartiers des villes existaient des structures associatives
ou municipales qui proposaient animations, spectacles, ateliers,
...des lieux de rencontre, de lien social avec des personnes qui
connaissaient bien leur territoire et ses possibilités. Il y avait
même des salles paroissiales qui faisaient cinéma le dimanche
après-midi (c'était le temps du 16 mm). Et puis, et puis, ….
Les mairies ne trouvaient
plus prioritaires de subventionner ces centres de quartier, l'Etat
retirait aussi ses aides et même là où c'était le PC (parti
communiste) qui proposait théâtre, musique, cinéma, bibliothèque,
activités diverses, il y a eu abandon ou épuisement ou
isolement....Et il ne restait plus guère que des lieux fermés, des
terrains vagues, des parkings bétonnés, du mobilier urbain rempli
de publicités aguichantes et quelques prédicateurs qui
s'engouffraient dans le vide laissé, en milieu urbain surtout. Sans
compter en réaction, les identitaires racistes qui trouvaient un
espace d'entraînement privilégié et qui se comptaient aussi dans
la police, la BAC et autres brigades anti-stups.


La défection sociale
provoqua la ghettoïsation et pour pas mal de monde « traverser
la rue » (pour trouver du travail), c'était se retrouver aussi
avec des refus à répétition. Une économie parrallèle se
développe, les perspectives ne sont plus l'intégration dans une
société de rejet, mais sa place dans une sorte de mafia locale (ou
plus). L'école n'a plus les moyens avec des classes surchargées,
des contenus déconnectés et où l'ambiance peut vite dégénérer.
Des mairies qui n'ont plus les moyens, ni la volonté, des écoles
qui n'en peuvent plus, des structures qui n'existent plus, puis des
services publics qui s'éloignent, des boutiques qui baissent les
rideaux, c'est inéluctable que la situation globale crée forcément
un éclatement qui peut intervenir, démarrer à la première
étincelle. Les signes précurseurs étaient déjà là, les alertes
déjà largement diffusées, mais....rien ou quasiment n'a bougé
pour autant depuis vingt ans. « La jeunesse est ma
priorité ». C'est une belle déclaration ….d'un jour
d'euphorie électorale !!!
Je me souviens de cet
enfant tout jeune, échoué sur une plage après que l'embarcation
des réfugiés avait coulé. On a vu cette photo circuler dans toutes
les agences de presse : « Plus jamais ça ! ».
Quelques années plus tard, on voit bien que ce n'était qu'une
déclaration sans suites positives. Ceux qui les accueillaient avec
humanité étaient même considérés, traités, condamnés comme des
terroristes qui mettaient le pays en danger !
Là, on oublie déjà
presque que la goutte d'eau qui a fait déborder le verre était le
tir à quasi bout portant d'un policier sur un jeune adolescent pour
un contrôle de permis, de « papiers ». La dérive des
agissements d'une certaine tranche de la police apparaît clairement
et ce n'est pas la première fois. Il y a à l'évidence un problème
de racisme (et d'impunité) au sein de la police et cela on ne veut
surtout pas en débattre et prendre des mesures. Le gouvernement
actuel avec sa politique oligarchique, sa surdité et son
aveuglement, a besoin d'une police aux ordres et fortement armée
pour stopper toute mobilisation, toute contestation, tout
contre-pouvoir aussi bien parlementaire que juridique.
Il ne s'agit donc pas de
se laisser entraîner dans cette propagande, qui veut cacher les
problèmes de fond, en exploitant la situation politiquement. Mais
cela ressemble étrangement au communiqué du syndicat de police qui
parlait de « guerre », de « nuisibles »,
de … Vous n'appelez pas au calme donc vous êtes pour cette
violence matérielle de pillages et d'embrasement. On voit
l'intention. Mais si une personne avait le pouvoir de « ramener
le calme » juste en déclarant « j'appelle au calme »,
ça se saurait !
La question est plutôt
COMMENT ramener le calme et là c'est aux pouvoirs publics de prendre
des mesures. Et donc la responsabilité en incombe à ceux qui en ont
la responsabilité en étant aux manettes du pouvoir décisionnel. Ce
sont bien les symboles de l'Etat (en grande partie) qui sont visés :
banques, temples de la consommation, préfectures, bureaux de
police, mairies, écoles, boutiques (de luxe), tabac, bibliothèques.
Bien sûr, on ne peut pas accepter ces dégradations qui vont créer,
impacter par conséquences des problèmes au quotidien.
Ce n'est bien sûr pas la
République qui est attaquée, mais une équipe dirigeante, et
surtout le président, seul maître à bord, qui a réduit les
libertés, qui est sourd et aveugle, qui privilégie une seule caste
et fait preuve de mépris, d'irrespect et de déni parlementaire.
C'est donc bien lui qui malmène la République et n'oppose aux
revendications (légitimes) que la répression policière et le
harcèlement permanent dans certaines zones du pays. Bien sûr, nous
sommes tous attachés à un certain ordre républicain, mais pour
qu'il soit républicain, il faut une justice qui soit juste sans
exceptions, dans une démocratie réelle dans son fonctionnement
institutionnel, respectueux de toutes les composantes sociales. On
ne peut pas dire que ce soit la réalité aujourd'hui.
Les médias de propagande
fonctionnent à plein avec les mêmes éléments de langage, les
doigts pointés tous sur les mêmes cibles, accusant les
« parleurs », oubliant les acteurs meurtriers et
déplaçant les problèmes et questions posées, pour passer le plus
vite possible à autre chose qui ne va guère calmer les choses :
la loi immigration (la vingtième ou plus) après le passage en
force de la loi retraite 64 ans.
Si on arrivait à porter
un regard neutre et factuel sur la situation en France, on aurait
tous à redire. Mais la peur, la crainte, le conformisme, le
légalisme nous font porter des oeillères et difficile de se mettre
à la place des autres quand chacun ne pense qu'à une chose :
s'en sortir tout seul au mieux !!!
et surtout ne pas
exprimer autre chose que la propagande officielle afin de ne pas être
montré du doigt et être considéré comme un paria, presque un
« ennemi de la République ».
Voilà où on en est :
chaque jour, ça s'accentue et ceux qui sont un peu clairvoyants
imaginent la suite presque logique de cette stratégie qui ne dit pas
son nom.
Je n'aimerai pas avoir
vingt ans, trente ans, quarante ans aujourd'hui.
« Si jeunesse
savait, si vieillesse pouvait »....
Mais ensemble, ça fait
du monde !
Jean-Louis Borloo chargé de préparer un plan banlieue l'avait déposé en 2018 et bien accueilli par les maires et acteurs associatifs. Mais Macron n'en a pas voulu....Maintenant que ça a explosé, il veut bien revoir "en profondeur"...L'hypocrisie n'a pas de limite et quand on peut occuper le terrain du FN-RN, pourquoi pas !